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Jean Vigo

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Jean Vigo
Le réalisateur Jean Vigo dans les années 1930.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 29 ans)
ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nom de naissance
Jean Bonaventure de Vigo AlmereydaVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Période d'activité
Père
Enfant
Autres informations
Films notables
Vue de la sépulture.

Jean Vigo, né le à Paris et mort le à Paris, est un réalisateur français.

Biographie

Jean Vigo est le fils de l'anarchiste Eugène Bonaventure Vigo, dit Miguel Almereyda (1883-1917)[1], directeur des journaux La Guerre sociale et Le Bonnet rouge.

Il est l'arrière-petit-fils de Bonaventure Vigo maire de Saillagouse en Cerdagne et 1er viguier d'Andorre.

En 1917, son père se reconvertit au pacifisme après avoir mesuré les horreurs de la guerre ; il est arrêté et incarcéré à la prison de Fresnes. Il est retrouvé mort, étranglé avec son lacet de chaussure dans des circonstances douteuses. La vindicte de l'extrême droite est virulente et menaçante, et la famille se cache.

Jean Vigo est rejeté de lycée en lycée, tenu à l'écart par ses camarades. Il est pris en charge par son grand-père par alliance Gabriel Aubès, photographe à Montpellier, qui l'initie aux images[2].

Jean Vigo se marie avec Lydu Lozinska ; en 1931, il a une fille unique, Luce, qui racontera la rencontre de ses parents[3] et parlera de la mort de son père :

« Ils s'étaient connus à Font-Romeu — la Cerdagne et l'Andorre sont en effet le berceau de ma famille paternelle — pour respirer le bon air pur de la montagne et se soigner... Mon père, de santé fragile comme ma mère d'ailleurs — ils avaient tous les deux la tuberculose — est décédé quand j'avais 3 ans. J'ai perdu maman, d'origine polonaise, à l'âge de 8 ans. »

Il meurt à Paris de septicémie. Il est enterré au cimetière parisien de Bagneux[4].

Réception critique et postérité

Jean Vigo est connu pour deux films qui influenceront le futur développement du cinéma français et mondial, Zéro de conduite (1933) et L'Atalante (1934).

Auparavant, il avait aussi réalisé À propos de Nice (1929), avec Boris Kaufman, un film muet examinant les inégalités sociales du Nice des années 1920, ainsi que La Natation par Jean Taris (1931), une élégante étude du nageur Jean Taris.

Ses films à leur sortie sont décrits par certains comme antipatriotiques et sont censurés par le gouvernement français. Du coup, L'Atalante est remonté par ses producteurs et sorti sous le titre Le Chaland qui passe. Zéro de conduite ne sera autorisé de projection que le .

Jean Vigo a écrit quelques scripts pour des projets de films non réalisés : Le Tennis, Anneaux, La Camargue, le Métro, Lourdes, Au café, Lignes de la main, Chauvinisme.

Parmi les premiers spectateurs de ses films se trouve François Truffaut, qui dit lui devoir son regard.

Prix

En 1951 est créé en son honneur le prix Jean-Vigo, qui distingue souvent de jeunes réalisateurs.

En 2007, le Festival Punto de Vista (es), en Espagne, récompensera le meilleur réalisateur de sa compétition internationale avec le premier prix Jean-Vigo espagnol.

Filmographie

Hommages

Notes et références

  1. Luce Vigo, fille de Jean Vigo présente ainsi son grand-père : « Mon grand-père s'appelait Vigo, mais il avait pris un nom de guerre, d'anarchiste, Miguel Amereyda, qui est l'anagramme de 'y'a de la merde'. Déjà tout un programme, un regard sur la société... Il a fait beaucoup de prison, jeune, régulièrement, pour ses positions politiques. »
    En réponse à un entretien, retranscrit, avec Anna Kubišta, de Radio Praha sur radio.cz.
  2. Luce Vigo, « Jean Vigo, cinéaste », Célébrations nationales, Ministère de la culture et de la communication ; Direction des archives de France, délégation aux célébrations nationales,‎ , p. 162-163.
  3. « Luce Vigo, l'amour du cinéma », sur l'independant.fr, (consulté le ).
  4. Bertrand Beyern, « 50 célébrités du cimetière parisien de Bagneux ».

Voir aussi

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Bibliographie

  • Nathalie Bourgeois, Bernard Benoliel, Stéfani de Loppinot (dir.), L'Atalante : un film de Jean Vigo, Paris, La Cinémathèque française/Pôle méditerranéen d'éducation cinématographique, 2000
  • Laurent Le Forestier, « L'œuvre de Jean Vigo à l’époque de sa reproduction numérique », 1895. Mille huit cent quatre-vingt-quinze, no 42,‎ (lire en ligne, consulté le )
  • Pierre Lherminier, Jean Vigo, Éditions Seghers, coll. « Cinéma d'aujourd'hui », Paris, 1967, 189 p.
  • Pierre Lherminier, Jean Vigo, Paris, Lherminier, coll. « Les Cinéastes », 1984
  • Pierre Lherminier (éd.), Jean Vigo : œuvre de cinéma, Paris, La Cinémathèque française/Lherminier, 1985
  • Michael Temple, Jean Vigo, Manchester, Manchester University Press, 2005
  • Luce Vigo, Jean Vigo, une vie engagée dans le cinéma, Paris, Cahiers du cinéma/CNDP, coll. « Les Petits Cahiers », 2002
  • David Weir, Jean Vigo and the Anarchist Eye, Atlanta, On Our Own Authority ! Publishing, 2014

Documentaire

Article connexe

Liens externes

Films