Iouri Loutsenko
Iouri Loutsenko Юрій Луценко | |
Iouri Loutsenko en 2018. | |
Fonctions | |
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Procureur général d'Ukraine | |
– (3 ans, 3 mois et 17 jours) |
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Président | Petro Porochenko |
Prédécesseur | Viktor Chokine |
Successeur | Ruslan Riaboshapka |
Président du groupe Bloc Petro Porochenko à la Rada | |
– (1 an, 5 mois et 15 jours) |
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Prédécesseur | Groupe créé |
Député | |
– (1 an, 5 mois et 15 jours) |
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Élection | 26 octobre 2014 |
Circonscription | Scrutin de liste |
Législature | VIIIe |
Successeur | Oksana Bilozir[1] |
– (26 jours) |
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Élection | 30 septembre 2007 |
Législature | VIe |
– (2 ans, 9 mois et 17 jours) |
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Élection | 31 mars 2002 |
Législature | Ve |
Ministre de l'Intérieur | |
– (2 ans, 2 mois et 21 jours) |
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Premier ministre | Ioulia Tymochenko |
Gouvernement | Tymochenko II |
Prédécesseur | Vasyli Tsoushko |
Successeur | Anatoli Mohyliov |
– (1 an, 9 mois et 27 jours) |
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Premier ministre | Ioulia Tymochenko Iouriï Iekhanourov Viktor Ianoukovytch |
Gouvernement | Tymochenko I Iekhanourov Ianoukovytch II |
Prédécesseur | Mykola Bilokon |
Successeur | Vasyli Tsoushko |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Rivne (Ukraine) |
Parti politique | SPU (jusqu'en 2006) Parti populaire d'auto-défense (2010-2014) BPP/BPP-S (2014-2016) |
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Iouri Vitaliyovytch Loutsenko (en ukrainien : Юрій Віталійович Луценко), né le à Rivne, est un homme politique ukrainien. Il a été ministre de l'Intérieur dans les gouvernements de Ioulia Tymochenko, Iouriï Iekhanourov et Viktor Ianoukovytch.
Biographie
Famille et formation
Le père de Iouri est Vitaliy Ivanovytch Loutsenko ( - ), élu comme député d'Ukraine en 1994 et 1998, secrétaire du Comité central du Parti communiste d'Ukraine[2] ; sa mère est Vira Mikhaïlivna (née en 1936), vétérinaire.
Il est diplômé de l'université nationale polytechnique de Lviv et physicien de formation. Marié, son épouse s'appelle Irina[3].
Carrière politique
De l'opposition à Koutchma au ministère de l'Intérieur
Iouri Loutsenko a gagné sa réputation aux yeux du public en tant qu'un des chefs du mouvement L'Ukraine sans Koutchma, qui a suivi l'assassinat de Gueorgui Gongadzé et le « scandale des cassettes » à la fin de l'année 2000[4]. Il était également l'un des visages de la « Révolution orange », qui permet l'annulation de Viktor Ianoukovitch à la présidence de la République, après le scrutin truqué de 2004. Proche de Ioulia Tymochenko, il devient par la suite député puis ministre, au sein du gouvernement de cette dernière[3]. Il n'est toutefois pas membre du Bloc Ioulia Tymochenko mais du Parti socialiste d'Ukraine (SPU).
Alors ministre de l'Intérieur[5], Iouri Loutsenko refuse de se présenter aux élections législatives de 2006 sur sa liste de son parti, le PS. Cependant, il est candidat pour siéger au conseil municipal de Kiev et au conseil de l'oblast de Rivne sur les listes du PS. Après avoir gagné ces sièges, Loutsenko en démissionne afin de rester ministre, car la Constitution interdit d'occuper à la fois des responsabilités dans les branches législative et exécutive du pouvoir.
Opposant à la présidence Ianoukovitch
Lors de l'élection présidentielle de 2010, Ioulia Tymochenko affronte Viktor Ianoukovitch. Ce-dernier l'emporte et « prend sa revanche » sur 2004, « muselant ses opposants les plus redoutables : Loutsenko d'abord, puis, huit mois plus tard, Ioulia Tymochenko »[3].
Il est condamné, le , à quatre ans de prison pour détournement de biens et abus de pouvoir[6], puis, le suivant, à deux ans de travaux d'intérêt général pour avoir illégalement prolongé une enquête sur un suspect lorsqu'il dirigeait l'enquête sur l'empoisonnement de Victor Iouchtchenko[7]. Il passe deux ans et demi en prison, à Kiev puis dans une colonie pénitentiaire. Accusé, notamment par l'Union européenne et les États-Unis, d'organiser des procès politiques contre les dirigeants de l'opposition, le président Viktor Ianoukovytch finit par gracier Iouri Loutsenko en ; la justice lui interdit toutefois de briguer un poste politique ou administratif pour les trente prochaines années[8],[3].
Sa libération intervient dans un contexte de tension entre l'Ukraine et l'Union européenne, celle-ci ayant depuis 2011 subordonné la signature d'un accord de libre-échange à plusieurs conditions : la fin des poursuites judiciaires contre les opposants de Ianoukovitch, le respect de l'État de droit et l'indépendance de la justice. Si Loutsenko est le premier homme politique d'envergure finalement libéré, la détention de Tymochenko reste alors le sujet le plus sensible, l'ancien ministre de l'Intérieur continuant à militer en ce sens. Début , il interpelle ainsi le président Ianoukovitch lors d'un forum à Yalta : « Vous qui avez été deux fois condamné (NDLR : pour délinquance lorsqu'il était jeune), je vous demande de prendre un stylo et de signer la grâce »[3].
Euromaïdan et présidence de Petro Porochenko
En 2014, après avoir participé au mouvement Euromaidan, au cours duquel il est blessé par la police, il devient conseiller du nouveau président Petro Porochenko et chef du Bloc Petro Porochenko (BPP). Le , Vitali Klitschko lui succède à la tête du parti[9].
En mai 2016, il est nommé procureur général[10].
Notes et références
- « Porochenko verrouille le système judiciaire ukrainien » (consulté le )
- (ru) src-h.slav.hokudai.ac.jp, « Biographie de Loutsenko Vitaliy Ivanovitch. Université du Hokkaido », src-h.slav.hokudai.ac.jp, (consulté le )
- Arielle Thédrel, « Iouri Loutsenko, icône de l'opposition ukrainienne », in Le Figaro, encart « Culture », vendredi 4 octobre 2013, page 42.
- Il s'agit d'enregistrements sonores d'après lesquels le président Leonid Koutchma aurait commandité l'assassinat d'un journaliste d'opposition, Gueorgui Gongadzé. Voir l'article « Ukraine », sur larousse.fr
- (uk) zakon1.rada.gov.ua, « Sur la nomination de Yuriy Lutsenko comme ministre des affaires internes », Ordre du Président N 150/2005, (consulté le )
- « Un ex-ministre de Timochenko condamné », Le Figaro, 27 février 2012.
- « L'opposant ukrainien Iouri Loutsenko condamné à deux ans de travaux d'intérêt général », Radio France internationale, 17 août 2012.
- « Ukraine : gracié, Loutsenko sort de prison », Le Point, 7 avril 2013.
- « Klitschko becomes leader of Petro Poroshenko Bloc 'Solidarity' party », sur Interfax-Ukraine (consulté le )
- « Ukraine : le choix de Loutsenko comme procureur fait craindre pour la lutte anti-corruption - France 24 », sur France 24 (consulté le )