Fosse Dechy

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Fosse Dechy
La fosse Dechy en 1978.
La fosse Dechy en 1978.
Puits Dechy n° 1
Coordonnées 50,358611, 3,127569[BRGM 1]
Début du fonçage 1859
Mise en service 1863
Profondeur 556 mètres
Étages des accrochages 217, 255, 311, 360, 411, 460, 511 et 550 mètres
Arrêt 1956 (extraction)
1978 (service et aérage)
Remblaiement ou serrement 1978
Puits Dechy n° 2
Coordonnées 50,358564, 3,126619[BRGM 2]
Début du fonçage 1898
Mise en service 1901
Profondeur 819 mètres
Étages des accrochages 217, 255, 311, 360, 411, 460, 511, 550, 600, 650, 677, 727 et 777 mètres
Arrêt 1956 (extraction)
1978 (service et aérage)
Remblaiement ou serrement 1978
Administration
Pays France
Région Hauts-de-France
Département Nord
Commune Dechy
Caractéristiques
Compagnie Compagnie des mines d'Aniche
Groupe Groupe de Douai
Unité de production UP de Douai
Secteur Secteur Est
Ressources Houille
Concession Aniche

Géolocalisation sur la carte : Nord
(Voir situation sur carte : Nord)
Fosse Dechy
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Fosse Dechy

La fosse Dechy de la Compagnie des mines d'Aniche est un ancien charbonnage du Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, situé à Dechy. le puits est commencé en 1859 ou 1860 à quelques kilomètres des fosses Gayant et Notre Dame. L'extraction commence en 1862 ou 1863. En 1898, le puits Dechy no 2 est commencé et extrait à partir de 1901, son chevalement est métallique, alors que celui du premier puits est en bois. Les installations sont détruites pendant la Première Guerre mondiale, lors de la reconstruction, le puits no 1 est doté d'un chevalement en béton armé, alors que celui du no 2 reste métallique.

La Compagnie des mines d'Aniche est nationalisée en 1946, et intègre le Groupe de Douai. Le puits no 2 est ravalé à 650 mètres en 1950, et à 777 mètres seize ans plus tard. La fosse Dechy est concentrée sur la fosse Gayant en 1956, et cesse d'extraire, elle assure alors le service et l'aérage. Le puits Dechy no 2 est doté en 1970 d'un chevalement à molettes superposées, à l'instar des puits Notre Dame no 2 et Gayant no 2. La fosse ferme le , et sert encore quelques mois à la récupération du matériel du fond, avant que les puits ne soient remblayés. Les chevalements sont détruits en 1979 et 1980.

Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise les têtes des puits Dechy nos 1 et 2. Il ne reste de la fosse qu'une partie des murs d'enceinte, ainsi que son entrée. Une partie des cités a été rénovée. Les terrils nos 133 et 242 ont quant à eux quasiment disparu intégralement du paysage.

La fosse[modifier | modifier le code]

Alors que la Compagnie des mines d'Aniche vient à peine de mettre en exploitation sa fosse Gayant, et que la fosse Notre Dame est encore en chantier, elle décide de commencer une nouvelle fosse à Dechy, à près de 2 000 mètres au sud-est[note 1] de la fosse Notre Dame, et à 3 035 mètres au sud-est[note 1] de la fosse Gayant. La fosse Dechy bénéficie d'une situation idéale à proximité de la ligne de Douai à Blanc-Misseron.

Fonçage[modifier | modifier le code]

Le puits est commencé à l'altitude de 24 mètres[JA 1], en 1859[A 1] ou 1860[LA 1],[F 1]. Son diamètre est de quatre mètres, sa profondeur de 556 mètres. Le cuvelage est, à sa fermeture, en fonte de 2,40 à 85,49 mètres. Le terrain houiller a été atteint à 181 mètres[Y 1],[JA 1].

Exploitation[modifier | modifier le code]

L'extraction commence en 1862[LA 1] ou 1863[A 1]. La fosse exploite le même faisceau que les fosses Gayant et Notre Dame[LA 1]. Dans les années 1870, le puits est approfondi à 315 mètres[LA 1]. En 1876, le cuvelage en bois règne sur une hauteur de 90 mètres, il a dû être remplacé sur 18,55 mètres par de la fonte. Une traction mécanique est mise en place en 1877[LA 1]. En 1886, l'étage le plus bas exploité est à 311 mètres[F 1].

La fosse Dechy au début du XXe siècle.
La fosse Dechy vers 1950.

Le puits Dechy no 2 est commencé en 1898, à 68 mètres à l'ouest[note 1] du premier, son diamètre est de 5,10 mètres, son cuvelage est en fonte de 86 centimètres à 98,23 mètres. Le terrain houiller a été atteint à 181 mètres, comme au puits Dechy no 1[Y 1]. Il commence à extraire en 1901[A 1], son chevalement est métallique. La fosse est détruite pendant la Première Guerre mondiale. La fosse est reconstruite, et le puits no 1 est doté d'un chevalement en béton armé, comme les puits Sainte Marie no 1 et Saint René no 1.

La Compagnie des mines d'Aniche est nationalisée en 1946, et intègre le Groupe de Douai. Le puits no 1, alors profond de 511 mètres, assure le retour d'air, alors que le puits no 2 est entrée d'air, il est ravalé à 650 mètres en 1950. Lorsque la fosse Dechy est concentrée sur la fosse Gayant en 1956, les puits Dechy nos 1 et 2 assurent le service et l'aérage[B 1].

Le puits Dechy no 2 est approfondi à 777 mètres en 1966, et est doté quatre ans plus tard d'un chevalement à molettes superposées. Il est assez identique à ceux des puits Gayant no 2 et Notre Dame no 2, si ce n'est que la distance est plus faible entre la machine d'extraction et le puits, les jambages sont en conséquence moins éloignés dudit puits. La machine d'extraction est celle de la fosse no 8 des mines de l'Escarpelle, fermée en 1968. Elle remplace la précédente machine d'extraction qui était devenue insuffisante face à la plus grande profondeur du puits. Le puits no 1 est équipé d'un puissant ventilateur[B 1].

L'extraction cesse le , date à laquelle la concentration Gayant ferme. La fosse Dechy est encore utilisée pendant quelques mois pour remonter le matériel du fond[B 1]. Les puits Dechy nos 1 et 2, respectivement profond de 556 et 819 mètres, sont remblayés en 1978[Y 1]. Les huit premiers accrochages sont établis à 217, 255, 311, 360, 411, 460, 511 et 550 mètres, le puits Dechy no 2, plus profond, a des étages de recette supplémentaires établis à 600, 650, 677, 727 et 777 mètres, soit treize étages[Y 1]. Les chevalements sont détruits en 1979 et 1980[B 1].

Reconversion[modifier | modifier le code]

Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise la tête de puits. Le BRGM y effectue des inspections chaque année[1]. Les seuls vestiges de la fosse sont son entrée, ainsi que quelques pans du mur d'enceinte[2].

Les terrils[modifier | modifier le code]

L'exploitation de la fosse Dechy a laissé deux terrils, dont relativement peu de traces existent encore[3].

Terril no 133, Dechy[modifier | modifier le code]

Le site du terril Dechy.
Le terril Cavalier Voie Fosse Dechy.
50° 21′ 30″ N, 3° 07′ 59″ E

Le terril no 133, disparu, situé à Dechy, était le terril plat de la fosse Dechy. Il a été intégralement exploité[3]. Sa surface est d'approximativement un hectare.

Terril no 242, Cavalier Voie Fosse Dechy[modifier | modifier le code]

50° 20′ 45″ N, 3° 09′ 40″ E

Le terril no 242, situé à Lewarde, Guesnain et Dechy est un terril cavalier sur lequel passait la ligne Somain - Douai (Sud), et qui reliait Lewarde à la fosse Dechy, même si son tracé subsiste, ce n'est qu'à Lewarde qu'il existe sous sa forme originelle, il est situé dans une propriété privée[3]. Ce terril s'étendait à l'origine sur 3 500 mètres[note 1].

Les cités[modifier | modifier le code]

Des vastes cités ont été construites par la Compagnie pour loger les mineurs, celles-ci sont composées de différents types de logements. Après la Nationalisation, des habitations ont également été construites.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes
  1. a b c et d Les distances sont mesurées grâce à Google Earth. Dans le cas de puits, la distance est mesurée d'axe en axe, et arrondie à la dizaine de mètres la plus proche. Les têtes de puits matérialisées permettent de retrouver l'emplacement du puits sur une vue aérienne.
Références
Références aux fiches du BRGM
Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome I,
  1. a b et c Dubois et Minot 1991, p. 59
Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome II,
Références à Jules Gosselet, Les assises crétaciques et tertiaires dans les fosses et les sondages du Nord de la France : Région de Douai, vol. I, Imprimerie nationale, Paris,
  1. a et b Gosselet 1904, p. 86
Références à Émile Vuillemin, Les mines de houille d'Aniche : Exemple des progrès réalisés dans les houillères du nord de la France pendant un siècle, Paris, Dunod éditeur,
  1. a b c d et e Vuillemin 1878, p. 302
Références à Albert Olry, Bassin houiller de Valenciennes, partie comprise dans le département du Nord, Imprimerie Quantin. Paris,
  1. a et b Olry 1886, p. 336
Références aux dossiers concernant la renonciation à la concession d'Aniche par Charbonnages de France
  1. a b c et d Renonciation, Puits Dechy nos 1 et 2

Voir aussi[modifier | modifier le code]

wikilien alternatif2

Les coordonnées de cet article :

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : Des origines à 1939-45, t. I, , 176 p., p. 59. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : De 1946 à 1992, t. II, . Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Jules Gosselet, Les assises crétaciques et tertiaires dans les fosses et les sondages du Nord de la France : Région de Douai, vol. I, Imprimerie nationale, Paris, , p. 86. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Émile Vuillemin, Les mines de houille d'Aniche : Exemple des progrès réalisés dans les houillères du nord de la France pendant un siècle, Paris, Dunod éditeur, , 395 p., p. 302. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Albert Olry, Bassin houiller de Valenciennes, partie comprise dans le département du Nord : Études des gîtes minéraux de la France, Imprimerie Quantin. Paris, , 414 p. (lire en ligne), p. 336. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Charbonnages de France, Renonciation à la concession d'Aniche. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article