Canton de Loulay

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Canton de Loulay
Canton de Loulay
Situation du canton de Loulay dans le département de Charente-Maritime.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Poitou-Charentes
Département Charente-Maritime
Arrondissement(s) Arrondissement de Saint-Jean-d'Angély
Chef-lieu Loulay
Code canton 17 12
Modification(s) 1800
Disparition 2015
Démographie
Population 5 277 hab. (2012)
Densité 30 hab./km2
Géographie
Coordonnées 46° 04′ 00″ nord, 0° 30′ 57″ ouest
Superficie 176,36 km2
Subdivisions
Communes 15

Le canton de Loulay est une ancienne division administrative française située dans le département de la Charente-Maritime et la région Poitou-Charentes.

C'était le canton de la Charente-Maritime qui possédait le plus petit chef-lieu de canton avec seulement 738 habitants.

Il faisait partie des quatre cantons de la Charente-Maritime à compter moins de 5 000 habitants[1].

Géographie[modifier | modifier le code]

Les contours géographiques[modifier | modifier le code]

Ce canton situé dans l'arrondissement de Saint-Jean-d'Angély est organisé autour de Loulay, où ce petit chef-lieu de canton occupe une situation géographique centrale.

Confiné dans les marges septentrionales de l'ancienne province de la Saintonge, il appartient à l'arrondissement de Saint-Jean-d'Angély depuis ses origines. À l'est, le canton de Loulay est au contact du canton d'Aulnay, au sud il est limité par le canton de Saint-Jean-d'Angély et au sud-ouest par celui de Tonnay-Boutonne.

Il est limitrophe dans sa bordure septentrionale du département des Deux-Sèvres, et à l'ouest il est contigu à l'arrondissement de Rochefort, où il est limitrophe du canton de Surgères.

Le cadre physique et naturel[modifier | modifier le code]

Son altitude varie de 12 m, correspondant à un site de vallée dans la commune de Courant, à 106 m correspondant au sommet d'une haute colline boisée de la Forêt d'Essouvert dans la commune de Lozay. L'altimétrie moyenne pour l'ensemble du canton est de 47 m.

Ce canton est arrosé tout à l'est par la Boutonne, le plus long affluent de rive droite de la Charente, qui s'écoule dans une vallée de plus en plus encaissée en amont de la petite commune de Saint-Pierre-de-l'Isle et à l'entrée du département des Deux-Sèvres dans la commune de Saint-Séverin-sur-Boutonne.

Au centre et à l'ouest du canton, la Trézence, modeste rivière qui prend sa source au chef-lieu de canton, arrose plusieurs communes[2] avant de rejoindre la Boutonne en amont de Tonnay-Boutonne. C'est le plus long affluent de la Boutonne.

Enfin, au nord-ouest et en limite du département des Deux-Sèvres, le canton est le lieu de source du Mignon qui est le plus long affluent de rive gauche de la Sèvre niortaise et qui naît dans la commune de Dœuil-sur-le-Mignon.

Cette partie septentrionale de la Saintonge correspond à un bas plateau calcaire du Jurassique dont les sols bien amendés et fertilisés l'ont transformé en grand terroir céréalier qui, ayant bénéficié d'un remembrement systématique de ses terres agricoles, lui donne aujourd'hui des allures de « Beauce » vallonnée. Il prolonge à l'est le paysage d'openfield si caractéristique de la plaine de l'Aunis par le canton de Surgères qui présente pratiquement les mêmes paysages naturels que ce canton.

Une zone de contact[modifier | modifier le code]

Le canton de Loulay est situé dans une zone de contact entre la Saintonge et le Poitou, qui longtemps furent séparés par une immense forêt servant de frontière naturelle entre ces deux anciennes provinces historiques.

Situé dans une zone de passage très fréquentée, le canton est traversé du nord au sud par l'A10 depuis 1981 mais il n'est pas desservi par un échangeur autoroutier qui aurait pu lui permettre un meilleur désenclavement.

Cependant, la RD150 (ex RN150) qui relie Niort à Saintes via Saint-Jean-d'Angély dessert la partie centrale du canton ainsi que le chef-lieu de canton, Loulay, qui doit en partie son essor à sa position sur cet axe routier, l'un des plus fréquentés de la Charente-Maritime.

De plus, deux axes secondaires le desservent et brisent son enclavement, lui conférant cette position géographique de zone de contact. Ainsi, au nord, le canton fait la jonction entre l'Aunis et le Poitou par la route départementale D115 qui relie Surgères à Aulnay tandis qu'au sud-ouest, le canton est situé sur la route départementale D939 qui relie Surgères à Saint-Jean-d'Angély via la grosse commune rurale de Bernay-Saint-Martin reliant l'Aunis à la Saintonge.

Ce désenclavement a été également favorisé par la desserte ferroviaire où, dès la fin du XIXe siècle, le canton était doté de la voie ferrée reliant Niort à Saintes. Loulay, Vergné et Villeneuve-la-Comtesse sont devenues par la suite des stations ferroviaires, seule la gare de Vergné a fermé.

Une économie fortement agricole et rurale[modifier | modifier le code]

Malgré l'importance de ces infrastructures de communication, le canton n'a pas réellement su tirer un réel profit afin de s'engager dans la modernisation de son économie.

Quelques industries subsistent dans le canton (fabrication industrielle de contreplaqués à Loulay, fabrique de meubles de cuisine à Villeneuve-la-Comtesse) qui cependant reste marqué par une très forte ruralité et une économie agricole dominante[3].

Histoire[modifier | modifier le code]

  • Ce canton a été reformé en 1800 à la suite de la réunion partielle de l'ancien canton de Lozay et de celui de Loulay.

Représentation[modifier | modifier le code]

Conseillers d'arrondissement (de 1833 à 1940)[modifier | modifier le code]

Liste des conseillers d'arrondissement successifs
Période Identité Étiquette Qualité
1833 1845 Henri Auguste Roy de Loulay   Officier d'artillerie en retraite à Loulay
1845 1858 Jean Benoist   Maire de Dœuil-sur-le-Mignon
         
  1884
(décès)
Pierre Martineau   Propriétaire à La Jarrie-Audouin
         
1886 1901 Émile Leculliez
(1835-1916)
  Propriétaire, négociant en cognac, conseiller municipal de Villeneuve-la-Comtesse
1901 1919 Lucien Bévin Républicain Maire de Migré
1919 1924
(décès)
M. Micheau    
22 juin 1924 1940 Louis-Isidore Tétron Radical Notaire, propriétaire à Saint-Martin-de-la-Coudre
1940       Les conseils d'arrondissement ont été suspendus par la loi du 12 octobre 1940
et n'ont jamais été réactivés
Les données manquantes sont à compléter.

Conseillers généraux de 1833 à 2015[modifier | modifier le code]

  • De 1833 à 1840, les cantons d'Aulnay et de Loulay avaient le même conseiller général. Le nombre de conseillers généraux était limité à 30 par département.
  • De 1840 à 1845, les cantons de Loulay et de Tonnay-Boutonne avaient le même conseiller général[4].
Liste des conseillers généraux successifs
Période Identité Parti Qualité
1833-1840 Henri Emmanuel Nestor
Perthuis de La Salle
(1798-1872)
Propriétaire, maire d'Aunay
1840-1845 Joseph Honoré Achille
Lemoine de Sérigny
Ancien ingénieur de la Marine, Tonnay-Boutonne
1845-1848 Henri Auguste
Roy de Loulay
Ancien capitaine d'artillerie, maire de Loulay, conseiller d'arrondissement
1848-1896
(décès)[5]
Pierre Auguste
Roy de Loulay

(fils du précédent)[6]
Bonapartiste Avocat à Paris, maire de Saint-Jean-d'Angély
Propriétaire du château de Loulay
Député (1863-1870, 1871-1876)
Sénateur (1876-1885)
Maire de Loulay
1896[7]-1898 Louis
Roy de Loulay

(fils du précédent)[8]
Bonapartiste
puis Droite
Ancien officier
Député (1876-1889 et 1898-1902)
1898-1903
(démission)[9]
Georges Primet Républicain Médecin, maire de Loulay
1903[10]-1910 Emile Gravat Rad. Propriétaire
Maire de Villeneuve-la-Comtesse (1890-1919)
1928-1940 Eugène Boutin Rad.ind. Propriétaire et commerçant
Maire de Loulay
1945-1973 Rémi Malveau Rad. Négociant
Maire de Loulay
1973-1979 Lucette
Guillon-Boucard
DVD puis RPR Maire de Dœuil-sur-le-Mignon
1979-1985
(décès)
Roland Coussot
(1918-1985)
PS Maire de Saint-Félix (1977-1985), ancien résistant
1985-1998 Camille Furgier
(1931-2022)
PS Maire de Loulay (1977-2001)
1998-2015 Jean-Marie Roustit DVD Orthopédiste-orthésiste
Conseiller municipal de Loulay

[1]

Composition[modifier | modifier le code]

Le canton de Loulay regroupait quinze communes et comptait 4 863 habitants (recensement de 2006 sans doubles comptes). Sa population est devenue stable depuis le recensement de 1999 où le canton gagne 6 habitants dans la période 1999-2006.

Communes Population
(2012)
Code
postal
Code
Insee
Bernay-Saint-Martin 713 17330 17043
Coivert 228 17330 17114
Courant 337 17330 17124
La Croix-Comtesse 167 17330 17137
Dœuil-sur-le-Mignon 325 17330 17139
La Jarrie-Audouin 254 17330 17195
Loulay 738 17330 17211
Lozay 163 17330 17213
Migré 333 17330 17234
Saint-Félix 288 17330 17327
Saint-Martial 119 17330 17361
Saint-Pierre-de-l'Isle 234 17330 17384
Saint-Séverin-sur-Boutonne 122 17330 17401
Vergné 152 17330 17464
Villeneuve-la-Comtesse 690 17330 17474

Démographie[modifier | modifier le code]

           Évolution de la population  [modifier]
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2012
6 2495 9435 2055 0954 9594 8574 8635 2415 277
(Sources : Base Insee, population sans doubles comptes à partir de 1962[11] puis population municipale à partir de 2006[12])
Histogramme de l'évolution démographique

Un canton longtemps frappé par l'exode rural[modifier | modifier le code]

Ce canton fortement rural a enregistré une baisse démographique continuelle de 1962 à 1999, étant marqué à la fois par le phénomène de l'exode rural et celui du vieillissement de la population (plus de 2 personnes sur 5 ont plus de 65 ans).

Ce n'est qu'entre 1999 et 2006 que la chute démographique a pu être enrayée, grâce en partie à un solde migratoire positif imputable au retour au pays des habitants désirant passer leur retraite dans leur village d'origine. Cependant, il accuse une perte démographique sévère, car en un plus d'une quarantaine d'années, la baisse de population est de - 28,5 % (- 1 386 habitants entre 1962 et 2006), ce qui est considérable.

Il s'agit d'un des cantons les moins peuplés de la Charente-Maritime et sa densité de population est trois fois moins élevée que celle du département (28 hab/km2 contre 87 hab/km2). C'est un canton rural par excellence où aucune commune ne dépasse le millier d'habitants, seules trois d'entre elles ont plus de 500 habitants (Loulay, le plus petit chef-lieu de canton de la Charente-Maritime, Bernay-Saint-Martin et Villeneuve-la-Comtesse).

Un canton résidentiel potentiellement attractif[modifier | modifier le code]

Éloigné de tout grand centre urbain, le canton de Loulay est cependant devenu un espace résidentiel potentiellement attractif pour les personnes travaillant à Surgères ou à Saint-Jean-d'Angély où quelques communes bénéficient d'une croissance démographique grâce à leur relative proximité (moins de 20 km) de ces deux petites villes.

Cette attraction est visible notamment pour la commune de Courant, située sur la route de Saint-Jean-d'Angély à quatorze kilomètres du chef-lieu d'arrondissement, ou pour les communes de Bernay-Saint-Martin, Saint-Félix ou Migré, toutes situées à moins de 20 km de Surgères, dont l'influence s'y fait nettement ressentir.

Le canton, marqué par une très forte ruralité, veut développer la villégiature de personnes âgées, déjà des résidences pour personnes retraitées se sont établies à Loulay et à Saint-Pierre-de-l'Isle et un projet ambitieux d'implantation d'un grand village pour retraités est envisagé entre Dœuil-sur-le-Mignon et Migré.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. <Les trois autres cantons étant (par ordre alphabétique) : canton d'Ars-en-Ré, canton de Saint-Hilaire-de-Villefranche et canton de Tonnay-Boutonne
  2. Dans le canton de Loulay, outre le chef-lieu de canton, la Trézence arrose d'amont en aval les communes de Lozay, Vergné, Migré, Courant et Bernay-Saint-Martin, soit 6 communes
  3. Le canton de Loulay dans France, le trésor des régions
  4. « Le Constitutionnel 1 janvier 1970 », sur Gallica (consulté le ).
  5. « Journal officiel de la République française. Lois et décrets » Accès libre, sur Gallica, (consulté le ).
  6. « Ministère de la culture - Base Léonore », sur culture.gouv.fr (consulté le ).
  7. « Journal officiel de la République française. Lois et décrets » Accès libre, sur Gallica, (consulté le ).
  8. « Ministère de la culture - Base Léonore », sur culture.gouv.fr (consulté le ).
  9. « Journal officiel de la République française. Lois et décrets » Accès libre, sur Gallica, (consulté le ).
  10. « Journal officiel de la République française. Lois et décrets » Accès libre, sur Gallica, (consulté le ).
  11. Structure de la population du canton de 1968 à l'année de la dernière population légale connue
  12. Fiches Insee - Populations légales du canton pour les années 2006, 2011, 2012

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]