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Affaire Stéphane Moitoiret

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Stéphane Moitoiret
Meurtrier
Image illustrative de l’article Affaire Stéphane Moitoiret
Information
Nom de naissance Stéphane Moitoiret
Naissance (55 ans)
à Creil dans l'Oise
Surnom Le secrétaire
Condamnation (1re instance)

(appel)

Sentence Réclusion criminelle à perpétuité (1re instance)

30 ans de réclusion criminelle (appel)

Actions criminelles Meurtre
Victimes 1 : Valentin Crémault
Période -
Pays Drapeau de la France France
Régions Auvergne-Rhône-Alpes
Ville Lagnieu
Arrestation

L’affaire Moitoiret est une affaire criminelle française dans laquelle Stéphane Moitoiret, marginal vagabond, a tué Valentin Crémault, 11 ans, dans la nuit du 28 au à Lagnieu.

Biographie

Stéphane Moitoiret est né le à Creil dans l'Oise. Sa mère est Chantal Poiret[1]. Il a arrêté ses études à 16 ans, en classe de cinquième. Il fait un stage de pâtisserie. En 1986, son père meurt d’une tumeur au cerveau qui lui provoquait des hallucinations[2].

Noëlla Hégo, née le , est originaire de la région Nord-Pas-de-Calais. Sa mère se prénomme Jeanne. Noëlla est la cadette des 6 enfants de la fratrie. Jeune fille, elle était très soignée, sensible, intelligente. Elle obtient un diplôme de comptabilité, se marie, travaille à Caudry, puis avec son époux à l'hôpital Bichat, à Paris. Elle divorce. En , elle rencontre Stéphane Moitoiret dans un café à Pont-Sainte-Maxence[1], son comportement dérive. Se disant en « mission divine », ils parcourent la France de ville en ville à pied, à vélo, ou à bord de leurs hélicoptères (sic) en vivant de mendicité pendant 20 ans sans se quitter. En , Noëlla accouche à Clary. Leur fille : Delia Gladys Delphine[1], est placée aussitôt[3].

Les faits et l'enquête

En à Latillé dans la Vienne, Stéphane Moitoiret et Noëlla Hégo tentent d'enlever un garçon, prénommé Valentin, cinq ans, pendant la célébration d'un mariage. Une femme les en empêche. Ils reviennent quelques jours plus tard et proposent aux parents d'acheter Valentin[4]. Une plainte est déposée auprès de la Gendarmerie qui n'aura pas de suite. Ils justifieront cette tentative d'enlèvement en disant que Valentin était L'Elu et que s'il ne venait pas avec eux, de grands malheurs s'abattraient sur le monde.

Dans la nuit du 28 au , Stéphane Moitoiret poignarde Valentin Crémault, 11 ans, de 44 coups de couteau dans une rue à Lagnieu. Valentin était sorti se promener à vélo. Les enquêteurs pensent d'abord à un accident de la circulation, puis à une attaque de chien errant, avant que l'autopsie montre qu'il a été tué par arme blanche.

Le lendemain, les gendarmes découvrent la présence de nombreuses taches de sang dans les rues de Lagnieu sur plusieurs centaines de mètres à partir de l'endroit du crime; elles semblent indiquer le chemin emprunté par l'auteur pour fuir la scène. Leur analyse va permettre d'isoler un ADN masculin non inscrit au FNAEG, ce qui paraît supposer que le criminel s'est blessé.

Les différents témoignages recueillis par les enquêteurs et l'exploitation du visionnage d'une caméra de surveillance située dans Lagnieu permettent l'établissement d'un portrait-robot d'un couple de marginaux, dont la diffusion rapide va porter ses fruits.

Le , Moitoiret et Noëlla Hégo sont interpellés par les gendarmes au Cheylard en Ardèche[1],[5].

Elle se présente comme étant « Sa Majesté », lui comme « Le Secrétaire ».

Dès les premières auditions, les gendarmes comprennent qu'ils ont affaire à 2 personnes complètement déconnectées de la réalité, tenant des propos plus ou moins confus, purement délirants et invraisemblables.

Une reconstitution judiciaire est organisée le [6].

En , il est mis en examen pour « meurtre avec préméditation, assassinat sur mineur de quinze ans[7] avec actes de barbarie », et Noëlla Hégo pour « non empêchement de la commission d'un crime, non dénonciation d'un crime, soustraction et dissimulation de preuve »[1].

En , la cour d'appel de Lyon décide d'un renvoi devant les assises de Noëlla Hégo et Stéphane Moitoiret. Pour les psychiatres, cette femme à l'intelligence supérieure est atteinte de « psychose de type paraphrénique » mais reste accessible à une sanction pénale. S’estimant « manipulé » et « victime d’un complot », Stéphane Moitoiret est lui diagnostiqué « prépsychotique », « schizophrène paranoïde », « atteint de psychose dissociative chronique ». Les deux premiers psychiatres le disent « responsable », les quatre suivants « irresponsable », et les quatre derniers « responsable ».

Ces dissonances dans les expertises seront au cœur du procès, la bataille portant sur le discernement aboli contre le discernement altéré[8]. En effet, de la réponse à cette question, dépendra « l'accessibilité pénale de Moitoiret » et donc son renvoi ou non devant les assises. Une autre clé des débats est de savoir dans quelle mesure on peut considérer que S. Moitoiret est sous l'emprise de N. Hégo, d'une façon générale, mais surtout plus particulièrement lors de la nuit de la commission du crime : c'est elle qui a créé le concept de « retour en arrière » (c'est-à-dire tuer quelqu'un volontairement).

Procès et condamnations

Le , le procès de Stéphane Moitoiret et Noëlla Hego débute à la cour d'assises de l'Ain à Bourg-en-Bresse[1]. L'avocat de Moitoiret plaide la folie de son client.

Le , Stéphane Moitoiret est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une peine de sûreté de 22 ans par la Cour d'Assises de l'Ain[9]. Son ex-compagne, reconnue coupable de complicité, se voit infliger 18 années de réclusion. Concernant l'épisode de Latillé de l'été 2006, les 2 accusés affirment d'abord qu'ils n'en ont pas de souvenir : elle prétend n'avoir traversé qu'une seule fois cette localité rapidement en voiture. Puis, après réflexion, elle va avancer une explication loufoque expliquant que Moitoiret voulait simplement faire traverser la route à l'enfant. En , en appel, la peine de Moitoiret est réduite à 30 ans de réclusion criminelle, assortie d'une peine de sûreté de 20 ans, par la Cour d'Assises du Rhône. Noëlla Hégo, acquittée du chef de complicité d'assassinat, est condamnée à 5 ans de prison pour la tentative d'enlèvement de l'enfant de Latillé[10],[11],[12],[13],[14],[15].

Affaire Marine Boisseranc

Le , Marine Boisseranc, étudiante de 20 ans est poignardée de 12 coups de couteau chez ses parents, à Chazay-d'Azergues, à une quinzaine de kilomètres au nord-ouest de Lyon. Depuis 15 ans, l'enquête n'a pas permis d'élucider ce meurtre.

En , un témoignage est publié dans le quotidien régional Le Progrès : un témoin indique avoir croisé le couple Stéphane Moitoiret / Noëlla Hego, le , à 400 mètres à vol d’oiseau de la maison des Boisseranc[16]. Quelques jours plus tard, un 2e témoin se manifeste et confirme avoir croisé le couple Moitoiret à Morancé, village voisin de Chazay-d'Azergues, le matin du meurtre[17]. Ces deux témoignages incitent les enquêteurs à s'intéresser à la potentielle implication du couple Moitoiret dans la commission de ce crime[18]. En , un appel à témoins est diffusé par la direction centrale de la police judiciaire afin de retrouver d'autres témoins qui auraient pu apercevoir le couple à cette époque[19].

Bibliographie

Articles de presse

Documentaire télévisé

Émissions radiophoniques

Articles connexes

Références

  1. a b c d e et f « Meurtre de Valentin: Un couple mystique aux assises » Article de Marie Desnos publié le 5 décembre 2011 dans Paris Match
  2. « Valentin et les possédés » Article de Patricia Tourancheau publié le 8 décembre 2011 dans Libération
  3. « Meurtre de Valentin : A Clary, sur les traces de Noëlla - Actualité Région - Nord - Pas-de-Calais » Article publié le 4 août 2008 dans La Voix du Nord
  4. « Ils avaient tenté d'enlever un enfant à Latillé » Article de publié le 5 décembre 2011 dans La Nouvelle République
  5. « Deux suspects arrêtés dans l'enquête sur le meurtre de Valentin » Article publié le 3 août 2008 dans La Croix
  6. Extraits de la reconstitution judiciaire sur Youtube.
  7. « Enlèvement d’un mineur de quinze ans » est un terme de droit pénal contenu dans l'article 227-25 du Code pénal qui signifie dans le langage courant « enlèvement d'un mineur de quinze ans ou moins »
  8. « Les psys divisés face aux "routards du crime" », sur lejdd.fr, .
  9. « Meurtre de Valentin : Stéphane Moitoiret condamné à perpétuité » Article publié le 14 décembre 2011 dans Le Parisien
  10. « Meurtre de Valentin : trente ans de prison en appel pour Moitoiret » Article publié le 22 novembre 2013 dans Le Monde
  11. « Meurtre de Valentin : Moitoiret prend 30 ans » Article publié le 22 novembre 2013 dans Libération
  12. « Assassinat de Valentin: Moitoiret n'est pas fou, 30 ans de réclusion » Article publié le 22 novembre 2013 dans Le Parisien
  13. « Moitoiret : 30 ans de réclusion pour le meurtre du petit Valentin » Article de Stéphane Durand-Souffland publié le 22 novembre 2013 dans Le Figaro
  14. « Assassinat de Valentin: 30 ans de réclusion contre Stéphane Moitoiret » Article publié 22 novembre 2013 dans L'Express
  15. « Affaire du petit Valentin : Stéphane Moitoiret condamné à 30 ans de réclusion » Article publié le 23 novembre 2013 dans Voix de l'Ain
  16. Annie Demontfaucon, « Meurtre de Marine : l’ombre du couple Moitoiret à Chazay », Le Progrès,‎ (lire en ligne). Accès payant
  17. Annie Demontfaucon, « Marine Boisseranc et la piste des Moitoiret: 15 ans après le meurtre de Chazay d'Azergues, un deuxième témoin », Le Progrès,‎ (lire en ligne). Accès payant
  18. « Lyon : Stéphane Moitoiret, le tueur du petit Valentin, serait-il lié au meurtre d’une jeune femme en 2005 ? », sur 20 Minutes, (consulté le )
  19. « Affaire Marine et la piste Moitoiret : un appel à témoins lancé », sur leprogres.fr, (consulté le )
  20. Stéphane Durand-Souffland, Mission Divine, Paris, L'Iconoclaste, , 257 p. (ISBN 978-2-378-80177-9)
  21. « Faites entrer l’accusé : le crime fou de Moitoiret », sur ledauphine.com, (consulté le ).