1er groupe d'autos-mitrailleuses et autos-canons

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1er groupe d'autos-mitrailleuses et autos-canons
Création Septembre 1914 comme Gr. A/C Marine, dissous en février 1916, reconstitué en GAMAC en mars 1916.
Dissolution Le 31 octobre 1922 pour devenir EAMC.
Pays Drapeau de la France France
Branche Marine nationale, puis Armée de Terre
Type Troupes de marine puis Artillerie puis Cavalerie
Rôle Reconnaissance blindée Liaisons Appui de l'infanterie Appui de la cavalerie
Effectif En novembre 1 914 : (théorique) 50 - (réel) 81. En avril 1 916 : (théorique) officiers 4, sous-officiers 8, troupe 52.
Garnison Saint-Germain-en-Laye
Équipement Autos-canons Peugeot, autos-mitrailleuses Renault
Guerres Campagne contre l'Allemagne (1914-1918)
Fourragères Aux couleurs du ruban de la Croix de guerre 1914-1918
Commandant historique Lieutenant de vaisseau Pierre Guette


Le 1er groupe d'autos-mitrailleuses et autos-canons (ou 1er GAMAC), petite unité de l'armée française, est créé en septembre 1914 par le général Gallieni à partir de quelques effectifs de la Marine pour apporter une puissance de feu mobile aux armées combattant dans le Nord et en Belgique. Affecté le à l'état-major de la 1re division de cavalerie, il devient escadron d'autos-mitrailleuses de cavalerie (E.A.M.C.) le .

Création, dénominations et affectations[modifier | modifier le code]

1er groupe d'autos-canons de 37m/m de la Marine (1914-1916)[modifier | modifier le code]

Cette unité est, en , la première des 17 groupes d'autos-canons de 37 mm de la Marine créés par le général Galieni, Gouverneur militaire de Paris. Elle se voit affectée au régiment de spahis auxiliaires algériens commandé par le colonel Sarton du Jonchay, régiment rattaché au Groupement de Nieuport (du Groupe Provisoire du Nord), qui récupère la brigade des fusiliers marins le , affecté au Détachement de l'Armée de Belgique devenu en mai 1915 le 36e corps d’Armée[1]. Ce rattachement opérationnel du 1er groupe d'Autos-canons perdure jusqu'à sa dissolution en tant qu'unité de la Marine en février 1916.

1er Groupe d'autos-mitrailleuses et autos-canons (1916-1919)[modifier | modifier le code]

Par une lettre du , Albert Thomas, sous-secrétaire d’État de l’Artillerie et des munitions, crée et organise les groupes d’autos-mitrailleuses et d’autos-canons (Groupes AMAC ou GAMAC), administrativement rattachés à la 71e batterie du 81e régiment d'artillerie lourde à tracteurs puis au 27e régiment de dragons à compter du 1er juillet 1916 [2].
Dès que le 1er GAMAC retrouve en avril 1916 la position de son prédécesseur de la formation Marine, en Belgique, il se voit affecté au Groupement de Nieuport. À la dissolution de ce dernier il rejoint temporairement la VIe Armée puis se voit définitivement affecté le à l'état-major de la 1re division de cavalerie jusqu'à la fin de la guerre[3].

1er Groupe puis 1er escadron d'autos-mitrailleuses de cavalerie (1919-1922)[modifier | modifier le code]

En application d'une circulaire du , « les groupes d’A.M.A.C. sont désormais affectés à un régiment de la D. C. à laquelle ils appartiennent » à compter du 1er octobre suivant[4]. C'est à partir de cette fin 1919 que tous les groupes AMAC sont dénommés « groupes d'autos-mitrailleuses de cavalerie » (A.M.C.)[5]. Toutefois l'ancienne appellation et ses variantes continuent d'être utilisées indifféremment jusqu'à la transformation du groupe en « escadron d'autos-mitrailleuses de cavalerie » à compter du [6].

L'unité, stationnée à Saint-Germain-en-Laye reste rattachée au 16e régiment de dragons, 1ere division de cavalerie.

Lors des changements de numérotation des escadrons d'A.M.C au 1er mars 1923, le « 1er escadron, à Saint Germain, reste 1er escadron »[7].

Historique des campagnes et batailles[modifier | modifier le code]

Campagne contre l'Allemagne[modifier | modifier le code]

1914

Course à la mer, septembre-octobre[8].

1915
  • Cantonnements et divers services (défense contre aéronefs, surveillance des canaux) entre Dunkerque et Nieuport.
  • Le 15 juin le groupe est filmé par le Service cinématographique des Armées dans une mise en scène destinée à montrer la rapidité d'intervention de ce genre d'unité[9].
  • En décembre, service aux tranchées à Nieuport.
1916
  • Janvier, service aux tranchées à Nieuport.
  • , retour du 1er groupe à Boulogne-sur-Seine pour dissolution en tant que groupe d'autos-canons de la Marine.
  • Mars : Reconstitution de l'unité comme 1er Groupe d'autos-mitrailleuses et autos-canons (GAMAC).
  • 4 avril, départ de Boulogne, retour sur la côte belge, reprise des missions de défense anti-aérienne.
  • Juillet, avec le 7e GAMAC, participation aux manœuvres de la 1ère division de cavalerie au camp de Belleuse (Somme).
  • Du 1er au 17 août, engagement dans la bataille de la Somme en tranchées à Feuillères. Le 1er groupe est relevé par le 2e GAMAC.
  • Décembre, prise de services en tranchées, en alternance avec le 7e GAMAC, à Puisaleine, près de Saint-Crépin-aux-Bois (Oise) où il cantonne.
1917
  • Mars, fin du service de tranchées dans l'Oise, puis mouvement vers la région de Roye.
  • Fin avril mouvement vers l'Aisne, secteur de Coucy-le-Château puis service de tranchées jusqu'à la fin de l'année[10] .
1918
  • En mars, le groupe quitte la rive gauche de l'Oise pour gagner la région de Roye où il est engagé dans la Deuxième bataille de Picardie pour contenir l'offensive allemande.
  • Mai-juin, le groupe est engagé plusieurs fois dans la Marne.
  • De septembre au 11 novembre, nombreux mouvements et stationnements dans la Marne et la Haute-Marne, quelques actions de reconnaissance[11].

Après l'armistice[modifier | modifier le code]

1918
  • Deuxième quinzaine de novembre : en Lorraine (Metz, Sarreguemines, Saint-Avold).
  • Début décembre en Allemagne (Homburg, Mayence) puis en cantonnement à Strasbourg.
1919
  • A Strasbourg en janvier puis à Mayence. Le 4 février remise de la fourragère aux couleurs de la Croix de Guerre par le général Mangin.
  • De mars à juin à Metz.
  • À partir d'août en garnison à Saint-Germain-en-Laye.
  • Le 1er Groupe d'A.M.C. est souvent requis pour les parades et manifestations comme le 14 juillet 1920 à l'hippodrome de Vincennes[12], le 14 juillet 1922 à l'hippodrome de Longchamp à Paris[13].

Commandants du 1er groupe[14][modifier | modifier le code]

  • Lieutenant de vaisseau Pierre Guette ( - )[15].
  • Capitaine Louis Pommier ( - ).
  • Capitaine Georges Rouzaud ( - ).
  • Capitaine Georges Favre ( - ).
  • Capitaine Charles de Kergorlay ( - ).
  • Capitaine Louis Villien de Gabiole ( - après 1922).

Pertes du groupe en opérations[modifier | modifier le code]

Bien que le 1er groupe d'autos-mitrailleuses ait longuement servi dans les tranchées, ses pertes sont concentrées dans quelques engagements qualifiés Action AMAC, pour signifier des opérations, offensives ou défensives, dans lesquelles il est fait principalement appel aux spécificités de ces unités mobiles composées de voitures blindées, bien armées en mitrailleuses et canons, servies par des personnels expérimentés et solidaires.
Les blessés, tués, morts de blessures, morts de maladie contractée en service, disparus du 1er groupe AMAC s'élèvent au minimum à 22 hommes sur l'ensemble de la durée des hostilités, certains d'entre eux ayant été blessés (ou gazés) plusieurs fois. Parmi les décès et disparitions seuls six hommes ont pu être identifiés[16].

Grade Nom Date de décès/disparition Circonstance
Maréchal-des-logis Adolphe Besnard Tué le Action AMAC
Soldat René Anatole Renou Tué le Action AMAC
Maréchal-des-logis André Gautier Mort des suites de ses blessures le Tranchées
Soldat motocycliste Simon Disparu le Action AMAC
Soldat François Ludovic Maillary Tué le Action AMAC
Maréchal-des-logis Charles Havrette Mort le Maladie contractée au service

Décoration[modifier | modifier le code]

Le 1er Groupe reçoit deux citations à l'ordre de l'armée du et du . Par décision du l'unité se voit attribuer la fourragère aux couleurs du ruban de la Croix de guerre 1914-1918. Le général Charles Mangin en remet l'insigne au fanion du groupe à Mayence, le , au cours d'une prise d'armes où est également honoré le régiment d'infanterie coloniale du Maroc qui reçoit sa 10e citation[17].

À partir de cette date, les cadres et personnels du groupe portent à l'épaule gauche cette fourragère pendant leur service dans l'unité.

Personnalités ayant servi au sein du groupe[modifier | modifier le code]

  • Jean de Gouy d'Arsy (1875-1935), adjudant de la Territoriale, petit neveu d'Alfred de Gouy d'Arsy, parlementaire, et époux de Jeanne Lebesgue (1879-1971), fille naturelle de Pierre d'Orléans, duc de Penthièvre[18].
  • Charles de Kergorlay (1879-1952), capitaine de cavalerie, fils du comte Octave de Kergorlay et de Geneviève de la Rochefoucauld[19].
  • Georges Rouzaud (1889-1944), capitaine de réserve, fils des fondateurs et co-directeur de la chocolaterie La Marquise de Sévigné.

Matériels[modifier | modifier le code]

À l'origine, le groupe est doté de :

  • 6 autos-canons Peugeot modèle 1914, simples camions à plateau et ridelles en bois, dont le conducteur et le passager ne sont protégés que par un masque en acier, équipés d'un canon de 37 mm à tir rapide de la Marine.
  • 2 autos-mitrailleuses Renault modèle 1914, équipées d'une mitrailleuse de Saint-Étienne modèle 1907.

Les autos-mitrailleuses sont remplacées au tout début de janvier 1915 par des Renault blindés modèle 1915. Les autos-canons par des modèles blindés Peugeot modèle 1915. Ces modèles restent en service jusqu'en avril 1919.

Début mai 1919, le groupe est entièrement rééquipés à Lyon d'autos-canons-mitrailleuses de type White TBC « nouvelles voitures blindées qui, selon le rédacteur du Journal des marches et opérations du 1er groupe, n'ont occasionné que des désagréments au cours des étapes Lyon-Versailles »[20].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Anonyme, Historique du 1er Groupe d’Autos-Mitrailleuses et d’Autos-Canons (1914-1918), Paris, Charles Lavauzelle, , 24 p. (lire en ligne) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Colonel Boucherie (préf. général Marie Antoine Henry de Mitry), Historique du 1er corps de cavalerie (mars 1917- décembre 1918), Limoges, Paris, Nancy, Charles-Lavauzelle et Cie, , 319 p. (lire en ligne).Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Alain Gougaud, L’aube de la gloire. Les autos mitrailleuses et les chars français pendant la Grande Guerre : histoire technique et militaire, arme blindée, cavalerie, chars, Musée des blindés, OCEBUR, , 248 p. (ISBN 978-2904255021, EAN 9782402439503).Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Pierre de Kadoré (pseudonyme de Pierre Guette), Mon groupe d'autos-canons : Souvenirs de campagne d’un officier de marine (-), Paris, Librairie Hachette et Cie, coll. « Mémoires et récits de guerre », , 231 p.Document utilisé pour la rédaction de l’article
    Dans son texte, l'auteur, lui-même caché derrière un pseudonyme, a cru devoir préserver la confidentialité des personnes et des lieux en ne mentionnant que l'initiale de leur nom. Cette précaution complique la lecture de ce témoignage et s'avère d'autant moins opérante que sont fournis en exergue les noms, grades et distinctions de tous les hommes composant l'unité.
  • Dominique Waquet, Le 1er Groupe mixte d'Autos-mitrailleuses et autos-canons : Opérations et personnel (27 septembre 1914 - 31 octobre 1922), Suresnes, Causseul & Rougeret, , 86 p. (ISBN 978-2-9585590-0-7). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Dominique Waquet, Les officiers de Marine des groupes d’autos-canons de 37 m/m de la Marine (septembre 1914 – juin 1916) : Analyses et Portraits, Suresnes, Causseul & Rougeret, , 20 p. (ISBN 978-2-494553-08-8). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Dominique Waquet, Les officiers de l’Armée de Terre dans les groupes d’autos-mitrailleuses et d’autos-canons de la Grande Guerre (septembre 1914 – décembre 1922) : Analyses et Répertoire, Suresnes, Causseul & Rougeret, , 82 p. (ISBN 978-2-494553-07-1). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Dominique Waquet, Textes officiels fondateurs des Groupes d'Autos-mitrailleuses et autos-canons de la Grande-Guerre (septembre 1914 - octobre 1922). Transcriptions annotées, Causseul & Rougeret, , 13 p. (lire en ligne).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Unités comparables[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Service historique de la Défense, Les armées françaises dans la Grande Guerre, t. 10, vol.1  : Grands quartiers généraux, Groupes d'armées, Armées, Corps d'armée, Imprimerie nationale, 1924, p. 14, 945.
  2. D. Waquet, Textes, p. 8-9.
  3. Service Historique de la Défense, Les armées françaises dans la Grande Guerre, t. 10, vol. 2 : Ordres de bataille des grandes unités : divisions d'infanterie, divisions de cavalerie, Imprimerie nationale, 1924, p. 999-1070.
  4. Circulaire n° 6283 4/2 du 13 septembre 1919, citée dans La France militaire, 18 septembre 1919, p. 2, col. 4, lire en ligne.
  5. Ministère de la Guerre, Direction de la cavalerie, Instruction provisoire sur l'emploi et la manœuvre des unités d'autos-mitrailleuses de cavalerie, Tome premier, Paris, Imprimerie Nationale, 1920, p. 5 (Lire en ligne sur Gallica).
  6. En application de la circulaire n° 6717 4/2 du 20 octobre 1922 du Ministère de la Guerre, citée dans La France militaire, , p. 1, col. 4 (Lire en ligne sur Retronews).
  7. Circulaire du ministère de la Guerre, n° 7578 4/2 du 13 février 1923, citée par La France militaire, 18 février 1923, p. 1, col. 4 (Lire en ligne sur Retronews).
  8. Kadoré, p. 22-92.
  9. « Un mouvement ayant été signalé, les autos-canons et les autos-mitrailleuses, grâce à leur mobilité se rendent sur les points à défendre », Nos soldats à l'embouchure de l'Yser © Eugène Alfred Jean Machin/ECPAD/Défense/14.18 B 403/TC 00:04:21 (Voir la séquence du film sur imagedefense.gouv.fr).
  10. Historique, p. 6-8.
  11. Historique, p. 9-10.
  12. Le Journal, 15 juillet 1920, p. 1 (Consulter en ligne).
  13. Journal des débats politiques et littéraires, 13 juillet 1922, p. 3, col. 6 (Lire en ligne).
  14. D. Waquet, Officiers Terre.
  15. D. Waquet, Officiers Marine.
  16. D. Waquet 1er groupe, p. 52.
  17. Cette cérémonie est filmée par le Service photographique des armées. L'opérateur Fernand Baye rédige le compte rendu de tournage n°2043 du 04/02/1919. Voir le film intitulé Fort de Brimont. Le Général Mangin à Laon. Le RICM à Mayence. Voyage du général Mangin en Amérique latine, juillet 1921 ©SCA/SPCA, Section cinématographique de l’Armée cote 14.18 A 1327 (Visionner en ligne).
  18. Geneanet, Famille Michel & Gatard
  19. Geneanet, Christian Henri, Patrick Rubat du Mérac
  20. Journal des marches et opérations du 1er GAMAC, 2e cahier du 18 avril 1917 au 14 septembre 1919 (Service Historique de la Défense, GR 26 N 1246/2, vue 72).