White TBC

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Automitrailleuse de cavalerie White
Image illustrative de l’article White TBC
Photographie d'usine de l'automitrailleuse White (1921)
Caractéristiques de service
Type Automitrailleuse
Service 1918 - 1941
Utilisateurs Drapeau de la France France
Conflits Première Guerre mondiale
Guerre du Rif
Grande révolte syrienne
Seconde Guerre mondiale
Production
Concepteur White Motor Company (chassis)
Ségur & Lorfeuvre (caisse blindée)
Année de conception 1915-1918
Constructeur Berliet
Renault
Production 1918-1919
Unités produites 230
Caractéristiques générales
Équipage 4
Longueur 5,6 m[1]
Largeur 2,1 m[1]
Hauteur 2,75 m[1]
Masse au combat 6 tonnes[1]
Armement
Armement principal Canon de 37 mm SA 18
Armement secondaire Mitrailleuse de 8 mm Hotchkiss Mle 1914
Mobilité
Moteur 4 cylindres[1]
Puissance 35 ch[1]
Vitesse sur route 45 km/h[1]
Puissance massique 5,8 ch/t
Autonomie 250 km[2]

L'automitrailleuse White TBC est un blindé français conçu à la fin de la Première Guerre mondiale. Il s'agit d'une caisse blindée Ségur & Lorfeuvre montée sur un châssis de camion White.

Production[modifier | modifier le code]

En 1915, MM. de Ségur et Lorfeuvre proposent une automitrailleuse, sur un châssis Panhard. L'automitrailleuse, améliorée et testée d'août à , donne satisfaction et en , une commande 300 exemplaires est passée mais elle est réduite à dix véhicules en février. Au même moment, l'armée demande une amélioration du châssis[3]. La caisse de Ségur et Lorfeuvre est donc montée sur un châssis de camion White TBC de 2 t[3],[4], produit sous licence par Renault[5].

Cette modification est testée en et en , l'armée demande le montage des 300 caisses commandées en 1917 sur des châssis White. Mais faute de constructeurs disponibles pour monter la carrosserie, la production tarde alors que l'armée insiste sur le besoin urgent de cette automitrailleuse moderne. Le constructeur Berliet commence à fabrication l'automitrailleuse mais une explosion dans l'usine lyonnaise du constructeur en amène le constructeur Renault à devoir terminer la production[3]. La production des 230 exemplaires se termine en 1919[6].

Configuration[modifier | modifier le code]

L'équipage est de quatre hommes : deux en tourelle et deux conducteurs au centre[7]. La tourelle est conçue par le capitaine de Castelbajac : biplace, elle est armée de deux armes placées en opposition[6], un canon de 37 SA 18 approvisionné à 198 coups et une mitrailleuse Hotchkiss modèle 1914 approvisionnée à 5 550 coups[2]. Une mitrailleuse supplémentaire de défense contre-avions peut être montée sur le côté de la carrosserie[3].

Pour la conduite, l'automitrailleuse dispose d'un inverseur, c'est-à-dire d'un poste de conduite à l'arrière qui permet de rouler facilement en marche arrière[7].

Autour de 1922, les roues à rayons d'origine commencent à être remplacées par des roues pleines[3].

Service[modifier | modifier le code]

Défilé d'AMC White pour le .

Produite très tardivement, l'automitrailleuse ne joue qu'un rôle très limité avant le mais jusqu'en 1933 il s'agit de la principale automitrailleuse de la cavalerie française. Les automitrailleuses White servent sur de nombreux théâtres. Présentes en France, certains rejoignent l'Allemagne pendant l'occupation de la Rhénanie. Elles sont déployées au Maroc[3], notamment pendant la Guerre du Rif, au Levant, en particulier pendant la grande révolte syrienne où plusieurs sont perdues[2] ou encore en Indochine[8]. Lors de la traque des bandits corses en 1931, plusieurs automitrailleuses sont envoyées sur l'île[9]. La police de la concession française de Shanghai rachète plusieurs White TBC dans les années 1920[10].

En 1931, la désignation de l'automitrailleuse change d'automitrailleuse de cavalerie (AMC) White à automitrailleuse de découverte (AMD) White[3]. À cause de l'obsolescence du véhicule, une modernisation est menée en 1932-1933 en remplaçant le chassis White par un chassis Laffly. Cette modification donne naissance à l'AM 50 Laffly mais les White non modifiées restent en service[3],[11].

Le groupe spécial de garde républicaine mobile reçoit des TBC en 1938, en remplacement de ses AMR P28 peu fiables[12]. Quatorze resteront en service jusqu'à mai 1940[13].

Au début de la Seconde Guerre mondiale en , 29 AMD White sont en métropole et 57 en Afrique du Nord[11]. Trois TBC sont en service en métropole dans une unité de première ligne, le 44e groupe de reconnaissance[14]. Au cours de la bataille de France, d'autres White TBC sont remises en service début juin, par exemple au 17e régiment de dragons portés[13]. En Afrique du Nord, 34 automitrailleuses sont encore en service dans des unités de combat en [15]. Les AMD White sont utilisées pour la dernière fois en 1941 lors de l'invasion franco-britannique de la Syrie vichyste[3],[16].

En Syrie, le capitaine Birch fait réaliser en 1940-1941 des automitrailleuses dite « Dodge-White » en montant des parties de caisse blindée et la tourelle de White TBC sur des châssis de camions Dodge neufs. Ces automitrailleuses restent en service quelque temps avec les Forces françaises libres[16].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f et g Laurent Tirone, Yannis Kadari, Yann Mahé et Hubert Cance, « AMC White TBC », Trucks & Tanks, no Hors série 5 « Les engins de combat de l'armée française en 1940 »,‎ (ISSN 2100-9414)
  2. a b et c Thierry Moné et Mary Moné, Burnous bleus Tombô vert : les spahis du 1er Marocains dans l'Entre-deux-guerres au Levant, la Gandoura, , 205 p. (ISBN 978-2-902935-59-8 et 2-902935-59-5, OCLC 493600306)
  3. a b c d e f g h et i Pierre Touzin, Les véhicules blindés français, 1900-1944, Paris, E.P.A., , 256 p. (ISBN 2-85120-094-1), p. 26-30
  4. Antoine Misner, « 1902-1928 AUTOMITRAILLEUSES », sur Chars Français (consulté le )
  5. François Pelissier, « Les véhicules et engins du 1REC et des unités dérivées : Les chevaux, L'AM WHITE », sur legioncavalerie.free.fr (consulté le )
  6. a et b François Vauvillier, « Automitrailleuse de découverte Laffly 50 AM », Histoire de guerre, blindés et matériel, Histoire & Collections,‎ , p. 71 (lire en ligne)
  7. a et b Christopher F. Foss, An illustrated encyclopedia of the World's tanks and fighting vehicles : a technical directory of major combat vehicles from World War I to the present day, Londres, Salamander Books Limited, (ISBN 0-86101-003-5, lire en ligne), p. 69
  8. Yann Mahé, « 1916-1936, chars et automitrailleuses en Indochine », Histoire de Guerre, Blindés & Matériel, no 116,‎
  9. « Les automitrailleuses White-Laffly », L’Enthousiaste. Avion Automobile Train, no 1,‎ , p. 20-21
  10. Touzin 1979, p. 248.
  11. a et b François Vauvillier et Jean-Michel Touraine, L'automobile sous l'uniforme 1939-40, Paris, Massin, , 244 p. (ISBN 2-7072-0197-9), p. 234 & 238
  12. Clément Têtevuide, « Des Chars et des Gendarmes - Du Groupe Spécial Blindé au 45e BCG - - », Force Publique, Revue de la société Nationale Histoire et Patrimoine de la Gendarmerie, no 10,‎ (ISSN 1950-3644, lire en ligne)
  13. a et b Jacques Belle et François Vauvillier, « Les unités blindées dans la retraite générale », Histoire de guerre, blindés et matériel, no 136,‎ , p. 75-80
  14. François Vauvillier et Jacques Belle, « Les AMD anciennes s'en vont en guerre, 1939-1940 », Histoire de Guerre, Blindés & Matériel, no 111,‎ (résumé)
  15. François Vauvillier, « Moteurs en Afrique, 1920-1942 », Histoire de Guerre, Blindés & Matériel, no 77,‎ , p. 69
  16. a et b Jacques Sicard, « Les automitrailleuses au Levant : 1920-1946 », Armes Militaria Magazine, no 61,‎ , p. 46-51

Liens externes[modifier | modifier le code]

  • « Les automitrailleuses de cavalerie », Revue de cavalerie,‎ , p. 387-407 (lire en ligne)
  • Direction de la cavalerie, Instruction provisoire sur l'emploi et la manœuvre des unités d'autos-mitrailleuses de cavalerie, t. II. Annexes, Ministère de la guerre, , lire en ligne sur Gallica
  • Instruction technique et annexes à l'usage des unités d'autos-mitrailleuses (matériel White) et des pelotons automobiles des groupes de reconnaissance, Ministère de la Guerre, , lire en ligne sur Gallica