Édouard Perroy

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Édouard Perroy
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Fonctions
Président
Société des historiens médiévistes de l'enseignement supérieur public (d)
-
Professeur
Université Paris-I-Panthéon-Sorbonne
-
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Édouard Marie Joseph Perroy
Nationalité
Formation
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Comité des travaux historiques et scientifiques
Société des historiens médiévistes de l'enseignement supérieur public (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Étudiant de thèse
Distinction

Édouard Perroy, né le à Grenoble et mort le à Paris[1], est un historien, universitaire et résistant français. Médiéviste, spécialiste de l'histoire de l'Angleterre des XIVe et XVe siècles, il est professeur d'histoire médiévale à Lille et Paris, et fondateur de la Société des historiens médiévistes de l’enseignement supérieur.

Biographie[modifier | modifier le code]

Édouard Perroy est issue d'une famille forézienne[2]. Il fait ses études aux lycées Montaigne et Louis-le-Grand, et prépare le concours de l’École normale supérieure, où il est bi-admissible en 1921 et en 1922[3]. Il poursuit ses études à la faculté des lettres de Paris, où il obtient une licence. Il est reçu 9e à l’agrégation d’histoire et géographie en 1924[4]. Il est nommé lecteur à l'université de Glasgow en 1925, et occupe ce poste jusqu'en 1934, avec une interruption en 1925-1926 durant laquelle il effectue son service militaire[3]. Il soutient en une thèse d'État intitulée L'Angleterre et le grand schisme d'Occident : étude sur la politique religieuse de l'Angleterre sous Richard II, 1378-1399[5]. Il enseigne à l'Institut français de Londres en 1934-1935, puis il est nommé à l'université de Lille en 1935, où il est chargé d’enseignement, puis maître de conférences en 1936 et élu professeur d’histoire générale et régionale du Moyen Age (1937)[3]. Il se marie en 1937, le couple a une fille[3].

Il est atteint de tuberculose en 1938, et séjourne en sanatorium à Saint-Hilaire-du-Touvet de 1938 à 1941. Durant cette période, il entre en contact avec des étudiants opposés aux accords de Munich[3]. En 1941, il ne rejoint pas l'université de Lille, repliée en Haute-Loire, mais il est chargé d'enseignement aux Écoles normales supérieures de Fontenay-aux-Roses, de Saint-Cloud et de Sèvres, puis il est nommé à titre provisoire sur la chaire de Louis Halphen[3]. Il participe à des activités de résistance et il est recherché par la Gestapo, ce qui le mène à quitter son domicile en 1943, pour s'installer dans la Loire[6]. Sous le pseudonyme de « Besson », il devient responsable à la propagande des Mouvements unis de la Résistance dans ce département, et de la diffusion des publications clandestines non communistes dans le bassin stéphanois[3]. C'est lui qui prononce le discours annonçant la libération de la ville depuis le balcon de la mairie de Saint-Étienne[6].

Après la guerre, il est nommé à la commission d’histoire de l'occupation et de la libération de la France. Il occupe cette fonction de à la rentrée universitaire de 1946, date à laquelle il reprend son poste de professeur à l'université de Lille. Il est élu professeur à la faculté des lettres de Paris en , puis il obtient la chaire d’histoire du Moyen Âge qu'il occupe jusqu'à sa retraite académique en 1971[3].

Activités éditoriales et responsabilités institutionnelles[modifier | modifier le code]

Un recueil de l'ensemble de ses articles, cinquante-cinq au total, répartis en cinq volets (guerre de Cent Ans, histoire sociale et politique, histoire économique et sociale, histoire régionale, notamment du Forez, et varia), édité par Jean-Philippe Genet, est publié à titre posthume en 1979[7].

Il est l'un des responsables de l'édition des Chartes du Forez qui publient les textes foréziens antérieurs au XIVe siècle[6].

Il est co-directeur de la Revue du Nord de 1946 à 1950[2],[8], et est fondateur en 1969, avec Charles Higounet, de la Société des historiens médiévistes de l’enseignement supérieur et son premier président[3]. Il est membre du Comité des travaux historiques et scientifiques et administrateur de la Diana, Société historique et archéologique du Forez[9].

Il est militant au Syndicat national de l'enseignement supérieur, et membre de la SFIO jusqu’en 1958, puis membre du parti socialiste autonome, puis du parti socialiste unitaire en 1960[3].

Publications[modifier | modifier le code]

  • L'Angleterre et le grand schisme d'Occident : étude sur la politique religieuse de l'Angleterre sous Richard II, 1378-1399, Paris, J.Monnier, 459 p.
  • La Guerre de Cent ans, Gallimard, 1945.
  • Le Moyen Âge, in Histoire générale des Civilisations, dir. Maurice Crouzet, tome 3, Puf, 1955.
  • Études d’Histoire médiévales, Publications de la Sorbonne, 1979, 820 p.

Distinctions[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. a et b Fournial 1974, p. 399.
  3. a b c d e f g h i et j Girault 2014.
  4. André Chervel, « Les agrégés de l'enseignement secondaire. Répertoire 1809-1960 », sur rhe.ish-lyon.cnrs.fr, Ressources numériques en histoire de l'éducation (consulté le ).
  5. Thèse d'État, Université de Paris, 1933, notice du Sudoc [1].
  6. a b et c Fournial 1974, p. 400.
  7. [compte rendu] Alain Dierkens, « Perroy (Édouard). Études d'Histoire médiévale, avec une introduction par Robert Fossier », Revue belge de philologie et d'histoire, vol. 60, no 2,‎ , p. 458 (lire en ligne, consulté le ).
  8. Stéphane Lebecq, « Édouard Perroy (1945-1950) et Michel Mollat (1950-1958) », Un siècle de Revue du Nord. Essai de synthèse historiographique, Revue du Nord, 2010/3, n° 386, p. 557-562, [lire en ligne].
  9. François 2013.
  10. « Accueil - Mémoire des hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Étienne Fournial, « Édouard Perroy (1901-1974) [note biographique] », Cahiers de Civilisation Médiévale, vol. 17, no 68,‎ , p. 399-400 (lire en ligne, consulté le ).
  • Martine François, « Édouard Perroy », sur cths.fr, Comité des travaux historiques et scientifiques, 2008 màj 2013 (consulté le ).
  • Jacques Girault, « Perroy Édouard, Marie, Joseph », sur maitron.fr, (consulté le ).
  • [mélanges] Économies et Sociétés au Moyen-Âge. Mélanges offerts à Édouard Perroy, Paris, Publications de la Sorbonne, , 752 p. (lire en ligne).

Publications d'Édouard Perroy[modifier | modifier le code]

  • « Bibliographie des travaux de Edouard Perroy (1924-1970) », dans Économies et Sociétés au Moyen-Âge. Mélanges offerts à Édouard Perroy, Paris, Publications de la Sorbonne, , p. 13-18.
    Bibliographie à jour en 1970.
  • Publications d'Édouard Perroy sur la base de données RI-Opac, Regesta Imperii

Liens externes[modifier | modifier le code]