Édouard Jamont

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Édouard Jamont, né le à Saint-Philbert-de-Grand-Lieu et mort le à Paris, est un général français, grand-croix de la Légion d'honneur et médaillé militaire.

Sorti de l'École polytechnique en 1852, puis de l'École d'application de l'artillerie et du génie en 1854, il participe à la guerre de Crimée en 1855, à la campagne d'Italie en 1859, à l'expédition de Chine puis de Cochinchine de 1860 à 1862, à l'expédition du Mexique de 1863 à 1867. Fait prisonnier durant le siège de Metz au cours de la Guerre de 1870, il est libéré en 1871 et affecté à l'armée de Versailles. Général de brigade en 1880, il commande l'artillerie du corps expéditionnaire au Tonkin en 1885-86. Général de division en octobre 1885, il rentre en France en 1886 et commande plusieurs corps d'armée. Il devient vice-président du Conseil supérieur de la guerre de 1898 à 1900.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famile[modifier | modifier le code]

Édouard Jamont est le fils de Félix Jamont, propriétaire de La Maillère, maire de Saint-Philbert-de-Grandlieu (1832-1834), et d'Élise Tardiveau (fille de François-Alexandre Tardiveau).

Formation[modifier | modifier le code]

Après avoir étudié à l'École polytechnique (1850-1852) puis à l’École d'application de l'artillerie et du génie (1852-1854), Jamont est nommé lieutenant d'artillerie en 1854.

Guerre de Crimée[modifier | modifier le code]

Envoyé en Crimée en , il est blessé à la jambe par un boulet lors de la bataille de la Tchernaïa. Il est nommé chevalier de la Légion d'honneur.

Campagne d'Italie (1859)[modifier | modifier le code]

Il prend part à la campagne d'Italie (1859) et est promu au grade de capitaine.

Expédition de Chine et campagne de Cochinchine (1859-1862)[modifier | modifier le code]

Entre 1859 et 1862, il participe à l'expédition de Chine et à la campagne de Cochinchine. En , il est cité à l'ordre du jour pour sa « belle conduite » aux batailles de Zhangjiawan et de Palikao puis promu officier de la Légion d'honneur.

Expédition du Mexique[modifier | modifier le code]

Il participe à l'expédition du Mexique, et est cité de nouveau en , à l'occasion de la reddition de la place d'Oajaca.

Guerre de 1870[modifier | modifier le code]

Chef d'escadron depuis 1869, Jamont appartient au 3e corps de l'armée de Metz lors de la guerre de 1870. Après avoir combattu à Borny, Gravelotte, Saint-Privat et Noisseville-Servigny, il est capturé par les Allemands à la suite de la capitulation française[2]. A son retour de captivité, il participe à la campagne de 1871 à l'intérieur en tant que chef d'état-major de l'artillerie du 2e corps de l'armée de Versailles, s'illustrant notamment lors du siège du fort d'Issy.

Expédition du Tonkin (1885-1886)[modifier | modifier le code]

Général de brigade depuis 1880, Jamont commande l'artillerie du corps expéditionnaire au Tonkin en 1885, avant d'être nommé divisionnaire et de recevoir le commandement de la division d'occupation du Tonkin et de l'Annam en avril 1886. Il est cependant rappelé en France dès l'automne 1886 après avoir donné raison à des officiers qui avaient refusé l'entrée de leur cercle à l'administrateur de la province de Nam Định[3].

Inspecteur d'armée[modifier | modifier le code]

Le , il est élevé à la dignité de grand officier de la Légion d'honneur[4].

Commandant du 1er corps d'armée à Lille (1888) puis du 6e corps à Nancy et Châlons (1893), il est nommé inspecteur d'armée, en remplacement du général de Galliffet, en . Le , il a refusé le portefeuille de la Guerre lors de la formation du troisième gouvernement Ribot[5].

Le R.P. Jamont et le général Didon, photomontage humoristique dreyfusard (1899).

Il est élevé à la dignité de grand-croix de la Légion d'honneur le après 49 ans de services et 13 campagnes[6].

Membre puis vice-président du conseil supérieur de la guerre[modifier | modifier le code]

Membre du Conseil supérieur de la guerre, il en devient le vice-président en , en remplacement du général Saussier.

Le , il est décoré de la médaille militaire, la plus haute distinction pour un officier général[4].

Il démissionne cependant de ce poste prestigieux de généralissime dès le , en réaction aux mesures du général André à l'encontre de plusieurs hauts-gradés antidreyfusards. Le général Jamont penchait en effet du côté de ces derniers lors de l'affaire Dreyfus : il avait ainsi scandalisé les républicains en cautionnant, à l'occasion d'une remise de prix, un discours excessivement militariste du père Didon ()[7]. De plus, le général Jamont aurait été influencé dans ce sens par son officier d'ordonnance, le chef d'escadron René Boucher de Morlaincourt, qui sera dénoncé comme réactionnaire, clérical et antisémite lors de l'affaire des fiches[8].

Dernières années[modifier | modifier le code]

Retraité, Jamont meurt le en son domicile du no 39 du boulevard de Montmorency. Le , après des obsèques célébrées en l'église Notre-Dame-d'Auteuil, il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (19e division)[9],[10].

Grades[modifier | modifier le code]

Décorations[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « https://francearchives.fr/fr/file/ad46ac22be9df6a4d1dae40326de46d8a5cbd19d/FRSHD_PUB_00000355.pdf »
  2. La Libre Parole, 16 janvier 1898, p. 1.
  3. Brébion, p. 204.
  4. a et b Wattel 2002, p. 222.
  5. Vapereau, p. 56.
  6. Wattel 2002, p. 597.
  7. Léon Lipschutz, « Une bibliothèque dreyfusienne. Bibliographie thématique et analytique de l'affaire Dreyfus (fin) », Cahiers naturalistes, 1969, p. 201.
  8. Le Temps, 7 décembre 1904, p. 2.
  9. Journal des débats, 24 octobre 1918, p. 4.
  10. « Cimetières - Archives de Paris », sur archives.paris.fr
  11. Question à l'assemblée nationale

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Sources modernes[modifier | modifier le code]

  • Antoine Brébion, Dictionnaire de bio-bibliographie générale, ancienne et moderne de l'Indochine française, Paris, Société d'éditions géographiques, maritimes et coloniales, 1935, p. 203-204.
  • Michel Wattel et Béatrice Wattel (préf. André Damien), Les Grand’Croix de la Légion d’honneur: De 1805 à nos jours, titulaires français et étrangers, Paris, Archives et Culture, , 701 p. (ISBN 978-2-35077-135-9), p. 222.

Sources contemporaines[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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