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« Marqueur tumoral » : différence entre les versions

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Les biomarqueurs sont désignés comme « une [[molécule]] biologique présente dans le sang, d’autres fluides corporels ou des tissus qui est le signe d’un processus normal ou anormal, ou d’un état ou d’une maladie. Un biomarqueur peut être utilisé pour mesurer la réponse à un traitement pour une maladie ou une affection , selon le National Cancer Institut National du Cancer des USA. Les biomarqueurs tumoraux existent dans les [[Cancer|tissus tumoraux]] ou les fluides corporels tels que le [[sang]], l'[[urine]], les [[Matière fécale humaine|selles]], la [[salive]], et sont produits par la tumeur ou par la réponse du corps à la tumeur <ref>{{Article|langue=en|prénom1=Clemens A.|nom1=Schmitt|prénom2=Boshi|nom2=Wang|prénom3=Marco|nom3=Demaria|titre=Senescence and cancer — role and therapeutic opportunities|périodique=Nature Reviews Clinical Oncology|volume=19|numéro=10|pages=619–636|date=2022-10|issn=1759-4782|pmid=36045302|pmcid=PMC9428886|doi=10.1038/s41571-022-00668-4|lire en ligne=https://www.nature.com/articles/s41571-022-00668-4|consulté le=2024-05-29}}</ref>. L'objectif du domaine des biomarqueurs tumoraux est de développer des biomarqueurs sensibles, spécifiques, fiables, des stratégies de détection et de surveillance rentables, reproductibles et puissantes pour l'indication du risque tumoral, la surveillance des tumeurs et la classification des tumeurs afin que les patients puissent recevoir le traitement le plus approprié et que les médecins puissent surveiller la progression, la régression et la récidive des tumeurs <ref>{{Article|langue=en|prénom1=Li|nom1=Wu|prénom2=Xiaogang|nom2=Qu|titre=Cancer biomarker detection: recent achievements and challenges|périodique=Chemical Society Reviews|volume=44|numéro=10|pages=2963–2997|date=2015-05-12|issn=1460-4744|doi=10.1039/C4CS00370E|lire en ligne=https://pubs.rsc.org/en/content/articlelanding/2015/cs/c4cs00370e|consulté le=2024-05-29}}</ref>.
Les biomarqueurs sont désignés comme « une [[molécule]] biologique présente dans le sang, d’autres fluides corporels ou des tissus qui est le signe d’un processus normal ou anormal, ou d’un état ou d’une maladie. Un biomarqueur peut être utilisé pour mesurer la réponse à un traitement pour une maladie ou une affection , selon le National Cancer Institut National du Cancer des USA. Les biomarqueurs tumoraux existent dans les [[Cancer|tissus tumoraux]] ou les fluides corporels tels que le [[sang]], l'[[urine]], les [[Matière fécale humaine|selles]], la [[salive]], et sont produits par la tumeur ou par la réponse du corps à la tumeur <ref>{{Article|langue=en|prénom1=Clemens A.|nom1=Schmitt|prénom2=Boshi|nom2=Wang|prénom3=Marco|nom3=Demaria|titre=Senescence and cancer — role and therapeutic opportunities|périodique=Nature Reviews Clinical Oncology|volume=19|numéro=10|pages=619–636|date=2022-10|issn=1759-4782|pmid=36045302|pmcid=PMC9428886|doi=10.1038/s41571-022-00668-4|lire en ligne=https://www.nature.com/articles/s41571-022-00668-4|consulté le=2024-05-29}}</ref>. L'objectif du domaine des biomarqueurs tumoraux est de développer des biomarqueurs sensibles, spécifiques, fiables, des stratégies de détection et de surveillance rentables, reproductibles et puissantes pour l'indication du risque tumoral, la surveillance des tumeurs et la classification des tumeurs afin que les patients puissent recevoir le traitement le plus approprié et que les médecins puissent surveiller la progression, la régression et la récidive des tumeurs <ref>{{Article|langue=en|prénom1=Li|nom1=Wu|prénom2=Xiaogang|nom2=Qu|titre=Cancer biomarker detection: recent achievements and challenges|périodique=Chemical Society Reviews|volume=44|numéro=10|pages=2963–2997|date=2015-05-12|issn=1460-4744|doi=10.1039/C4CS00370E|lire en ligne=https://pubs.rsc.org/en/content/articlelanding/2015/cs/c4cs00370e|consulté le=2024-05-29}}</ref>.
== Historique ==
== Historique ==
En [[1847]], [[Henry Bence Jones|Henry Bence-Jones]] a décrit la découverte d'une grade quantité de [[Protéine|protèines]] provenant de l'urine d'un patient atteint de [[Myélome|myélome multiple]] et l'a nommé BJP (Protéinurie de Bence-Jones), le premier biomarqueur tumoral biochimique décrit en médecine <ref>{{Article|langue=en|prénom1=Sheromna|nom1=Sewpersad|prénom2=Tahir S.|nom2=Pillay|titre=Historical perspectives in clinical pathology: Bence Jones protein—early urine chemistry and the impact on modern day diagnostics|périodique=Journal of Clinical Pathology|volume=74|numéro=4|pages=212–215|date=2021-04-01|issn=0021-9746|issn2=1472-4146|pmid=32471887|doi=10.1136/jclinpath-2020-206675|lire en ligne=https://jcp.bmj.com/content/74/4/212|consulté le=2024-05-29}}</ref>. La surveillance de la protéinurie de Bence-Jones (En fait la recherche d'[[Superfamille des immunoglobulines|immunoglobuline]]) dans les urines est devenue l'un des paramètres liés au diagnostic et au pronostic du myélome multiple <ref>{{Article|prénom1=Nidhi|nom1=Gupta|prénom2=Aparna|nom2=Sharma|prénom3=Alpana|nom3=Sharma|titre=Emerging biomarkers in Multiple Myeloma: A review|périodique=Clinica Chimica Acta|volume=503|pages=45–53|date=2020-04|issn=0009-8981|doi=10.1016/j.cca.2019.12.026|lire en ligne=https://doi.org/10.1016/j.cca.2019.12.026|consulté le=2024-05-29}}</ref>. La découverte du de la protéinurie de Bence-Jones marque le début de la recherche sur les biomarqueurs tumoraux. Par la suite, des hormones, des isozymes et d’autres biomarqueurs tumoraux présentant des anomalies lors de l’apparition et du développement des tumeurs ont été découverts.

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En [[1959]], la [[lactate déshydrogénase]], la première « isoenzyme », a été découverte dans le cœur bovin par Clement L Markert de l’[[Université Johns-Hopkins|Université Johns Hopkins]] <ref>{{Article|langue=en|prénom1=Clement L.|nom1=Markert|prénom2=Freddy|nom2=Møller|titre=MULTIPLE FORMS OF ENZYMES: TISSUE, ONTOGENETIC, AND SPECIES SPECIFIC PATTERNS|périodique=Proceedings of the National Academy of Sciences|volume=45|numéro=5|pages=753–763|date=1959-05|issn=0027-8424|issn2=1091-6490|pmid=16590440|pmcid=PMC222630|doi=10.1073/pnas.45.5.753|lire en ligne=https://pnas.org/doi/full/10.1073/pnas.45.5.753|consulté le=2024-05-29}}</ref> et de nombreuses preuves cliniques ont ensuite démontré que la lactate déshydrogénase était un facteur pronostique essentiel. pour différentes tumeurs <ref>{{Chapitre|langue=en|prénom1=Vladimir|nom1=Jurisic|prénom2=Sandra|nom2=Radenkovic|prénom3=Gordana|nom3=Konjevic|titre chapitre=The Actual Role of LDH as Tumor Marker, Biochemical and Clinical Aspects|titre ouvrage=Advances in Cancer Biomarkers: From biochemistry to clinic for a critical revision|éditeur=Springer Netherlands|date=2015|pages totales=115–124|isbn=978-94-017-7215-0|doi=10.1007/978-94-017-7215-0_8|lire en ligne=https://doi.org/10.1007/978-94-017-7215-0_8|consulté le=2024-05-29}}</ref>.

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== Classification des marqueurs tumoraux ==
== Classification des marqueurs tumoraux ==
== Exemples ==
== Exemples ==

Version du 29 mai 2024 à 18:03

Un marqueur tumoral est une molécule qui peut être identifiée afin d’aider à diagnostiquer une tumeur. L'augmentation d'un marqueur tumoral dans le sang n'est pas toujours synonyme de présence ou évolution d'un cancer car ces marqueurs pourraient être élevés dans certaines maladies non cancéreuses, donc, en général, les marqueurs tumoraux ne sont ni spécifiques ni sensibles pour le diagnostic d'un cancer. Malgré leur rôle limité dans le diagnostic de cancer, ils peuvent être utiles pour détecter la récidive d'une maladie cancéreuse après le traitement initial, ou pour surveiller l'efficacité thérapeutique.

Introduction

Les biomarqueurs sont désignés comme « une molécule biologique présente dans le sang, d’autres fluides corporels ou des tissus qui est le signe d’un processus normal ou anormal, ou d’un état ou d’une maladie. Un biomarqueur peut être utilisé pour mesurer la réponse à un traitement pour une maladie ou une affection , selon le National Cancer Institut National du Cancer des USA. Les biomarqueurs tumoraux existent dans les tissus tumoraux ou les fluides corporels tels que le sang, l'urine, les selles, la salive, et sont produits par la tumeur ou par la réponse du corps à la tumeur [1]. L'objectif du domaine des biomarqueurs tumoraux est de développer des biomarqueurs sensibles, spécifiques, fiables, des stratégies de détection et de surveillance rentables, reproductibles et puissantes pour l'indication du risque tumoral, la surveillance des tumeurs et la classification des tumeurs afin que les patients puissent recevoir le traitement le plus approprié et que les médecins puissent surveiller la progression, la régression et la récidive des tumeurs [2].

Historique

En 1847, Henry Bence-Jones a décrit la découverte d'une grade quantité de protèines provenant de l'urine d'un patient atteint de myélome multiple et l'a nommé BJP (Protéinurie de Bence-Jones), le premier biomarqueur tumoral biochimique décrit en médecine [3]. La surveillance de la protéinurie de Bence-Jones (En fait la recherche d'immunoglobuline) dans les urines est devenue l'un des paramètres liés au diagnostic et au pronostic du myélome multiple [4]. La découverte du de la protéinurie de Bence-Jones marque le début de la recherche sur les biomarqueurs tumoraux. Par la suite, des hormones, des isozymes et d’autres biomarqueurs tumoraux présentant des anomalies lors de l’apparition et du développement des tumeurs ont été découverts.

En 1927, Selmar Ashheim et Bernhard Zondek ont ​​découvert une substance stimulant les gonades : la gonadotrophine chorionique humaine dans le sang et l'urine des femmes enceintes [5]. Plus tard, la gonadotrophine chorionique humaine a été identifiée comme un biomarqueur tumoral, fréquemment associé à la maladie trophoblastique gestationnelle et la tumeur testiculaire à cellule germinale.

En 1959, la lactate déshydrogénase, la première « isoenzyme », a été découverte dans le cœur bovin par Clement L Markert de l’Université Johns Hopkins [6] et de nombreuses preuves cliniques ont ensuite démontré que la lactate déshydrogénase était un facteur pronostique essentiel. pour différentes tumeurs [7].

En 1962, Meador a découvert que certaines tumeurs produisaient spontanément des substances de type hormone adrénocorticotrope, qui entravaient le mécanisme normal de sécrétion de l'hormone adrénocorticotrope et induisaient des anomalies métaboliques dominées par l'hypokaliémie [8].

Classification des marqueurs tumoraux

Exemples

Historiquement c'est la protéine de Bence-Jones qui constitue le premier marqueur tumoral identifié (pour le myélome multiple)[9].

Intérêt

Un marqueur tumoral n'est jamais totalement spécifique d'un certain cancer, il ne peut donc pas servir au diagnostic de certitude. Son dosage est intéressant dans le suivi du cancer, car il peut reflèter la masse tumorale : par exemple, si un traitement est efficace, le marqueur devrait diminuer ; si la maladie récidive, le marqueur monte.

Certains marqueurs moléculaires peuvent faire l'objet de ciblage thérapeutique grâce au Profilage moléculaire des tumeurs.

Limites

Le marqueur tumoral n'est qu'un des moyens de juger de l'évolution du cancer. Il est parfois pris en défaut : le marqueur semble monter, alors que la maladie ne récidive pas. Il est bien plus important de suivre les symptômes des patients, et d'utiliser conjointement d'autres éléments diagnostiques (radiographies, examen clinique, etc.) que le simple résultat du marqueur.

Notes et références

  1. (en) Clemens A. Schmitt, Boshi Wang et Marco Demaria, « Senescence and cancer — role and therapeutic opportunities », Nature Reviews Clinical Oncology, vol. 19, no 10,‎ , p. 619–636 (ISSN 1759-4782, PMID 36045302, PMCID PMC9428886, DOI 10.1038/s41571-022-00668-4, lire en ligne, consulté le )
  2. (en) Li Wu et Xiaogang Qu, « Cancer biomarker detection: recent achievements and challenges », Chemical Society Reviews, vol. 44, no 10,‎ , p. 2963–2997 (ISSN 1460-4744, DOI 10.1039/C4CS00370E, lire en ligne, consulté le )
  3. (en) Sheromna Sewpersad et Tahir S. Pillay, « Historical perspectives in clinical pathology: Bence Jones protein—early urine chemistry and the impact on modern day diagnostics », Journal of Clinical Pathology, vol. 74, no 4,‎ , p. 212–215 (ISSN 0021-9746 et 1472-4146, PMID 32471887, DOI 10.1136/jclinpath-2020-206675, lire en ligne, consulté le )
  4. Nidhi Gupta, Aparna Sharma et Alpana Sharma, « Emerging biomarkers in Multiple Myeloma: A review », Clinica Chimica Acta, vol. 503,‎ , p. 45–53 (ISSN 0009-8981, DOI 10.1016/j.cca.2019.12.026, lire en ligne, consulté le )
  5. (en) Gursaran P. Talwar, Jagdish C. Gupta et Neha V. Shankar, « Immunological Approaches Against Human Chorionic Gonadotropin for Control of Fertility and Therapy of Advanced‐Stage Cancers Expressing hCG/Subunits », American Journal of Reproductive Immunology, vol. 66, no 1,‎ , p. 26–39 (ISSN 1046-7408 et 1600-0897, DOI 10.1111/j.1600-0897.2011.01002.x, lire en ligne, consulté le )
  6. (en) Clement L. Markert et Freddy Møller, « MULTIPLE FORMS OF ENZYMES: TISSUE, ONTOGENETIC, AND SPECIES SPECIFIC PATTERNS », Proceedings of the National Academy of Sciences, vol. 45, no 5,‎ , p. 753–763 (ISSN 0027-8424 et 1091-6490, PMID 16590440, PMCID PMC222630, DOI 10.1073/pnas.45.5.753, lire en ligne, consulté le )
  7. (en) Vladimir Jurisic, Sandra Radenkovic et Gordana Konjevic, « The Actual Role of LDH as Tumor Marker, Biochemical and Clinical Aspects », dans Advances in Cancer Biomarkers: From biochemistry to clinic for a critical revision, Springer Netherlands, , 115–124 p. (ISBN 978-94-017-7215-0, DOI 10.1007/978-94-017-7215-0_8, lire en ligne)
  8. CLIFTON K. MEADOR, GRANT W. LIDDLE, DONALD P. ISLAND et WENDELL E. NICHOLSON, « Cause of Cushing's Syndrome in Patients with Tumors Arising from “Nonendocrine” Tissue », The Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism, vol. 22, no 7,‎ , p. 693–703 (ISSN 0021-972X et 1945-7197, DOI 10.1210/jcem-22-7-693, lire en ligne, consulté le )
  9. Hajdu SI, A note from history: the first biochemical test for detection of cancer, Ann Clin Lab Sci, 2006;36:222-3


Voir aussi