« Fripon » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Billibilbi (discuter | contributions)
mAucun résumé des modifications
Billibilbi (discuter | contributions)
→‎Dans la culture occidentale : Ajout du conte-type ATU328 " l'enfant vole le trésor du géant "
Ligne 28 : Ligne 28 :


Le [[conte-type]] dans la classification [[Classification Aarne-Thompson-Uther|Aarne–Thompson]] ATU 1535 «Le Pauvre Et Le Riche Fermier» raconte l'histoire d'antagonistes, souvent deux frères adultes qui portent parfois le même nom comme dans «Lille Claus og store Claus» (Grand Claus et Petit Claus) de Hans Christian Andersen ou son équivalent Norwégien «Store-Per og Vesle-Per» de Peter Christen Asbjørnsen. Dans ce conte un riche fermier exploite et tire avanatage de son pauvre frère, ce dernier renverse la situation en se jouant de l'avidité de son frère, entraînant souvent sa mort, et déjoue ainsi la fortune<ref>{{Ouvrage|titre=The Greenwood encyclopedia of folktales and fairy tales|passage=141|éditeur=Greenwood Press|date=2008|isbn=978-0-313-33441-2|consulté le=2023-09-17}}</ref> .
Le [[conte-type]] dans la classification [[Classification Aarne-Thompson-Uther|Aarne–Thompson]] ATU 1535 «Le Pauvre Et Le Riche Fermier» raconte l'histoire d'antagonistes, souvent deux frères adultes qui portent parfois le même nom comme dans «Lille Claus og store Claus» (Grand Claus et Petit Claus) de Hans Christian Andersen ou son équivalent Norwégien «Store-Per og Vesle-Per» de Peter Christen Asbjørnsen. Dans ce conte un riche fermier exploite et tire avanatage de son pauvre frère, ce dernier renverse la situation en se jouant de l'avidité de son frère, entraînant souvent sa mort, et déjoue ainsi la fortune<ref>{{Ouvrage|titre=The Greenwood encyclopedia of folktales and fairy tales|passage=141|éditeur=Greenwood Press|date=2008|isbn=978-0-313-33441-2|consulté le=2023-09-17}}</ref> .

Le conte-type «l'enfant vole les trésors du géant» (ATU 328) popularisé dans sa verion [[Jack et le Haricot magique|''Jack et le Haricot magique'']] en Angleterre, et en France par sa variante de [[Charles Perrault]] ''[[Le Petit Poucet]]'' (ATU 327B) et qui selon certaines études serait d'origine proto-indo-europeénne datant de l'âge de bronze<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Sara Graça|nom1=da Silva|prénom2=Jamshid J.|nom2=Tehrani|titre=Comparative phylogenetic analyses uncover the ancient roots of Indo-European folktales|périodique=Royal Society Open Science|volume=3|numéro=1|date=2016-01|issn=2054-5703|pmid=26909191|pmcid=PMC4736946|doi=10.1098/rsos.150645|lire en ligne=https://royalsocietypublishing.org/doi/10.1098/rsos.150645|consulté le=2023-09-17|pages=150645}}</ref> . Il narre dans sa version la plus répandue un protagoniste aux racactéristiques du ''trickster,'' rusé et malin, qui dérobe les possessions merveilleuses d'un ogre géant et échappe à la mort. Certaines variantes débutent à l'instar de ''[[Hansel et Gretel]]'' (ATU 327A) dans une fraterie de trois ou plus et doivent fuir leur foyer, trouvent refuge dans la maison d'un ogre, et grâce à la ruse et la malice d'un des frères échappent à la mort, voir le capturent ou le tuent<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Maria|nom1=Tatar|titre=The Cambridge companion to fairy tales|passage=118-119|éditeur=Cambridge University Press|collection=Cambridge companions to literature|date=2015|isbn=978-1-107-63487-9|isbn2=978-1-107-03101-2|consulté le=2023-09-17}}</ref> .


=== Origine du terme ===
=== Origine du terme ===

Version du 17 septembre 2023 à 20:26

Portrait de Renart le goupil comme décrit dans le livre pour enfant de 1869 écrit par Michel Rodange.

Le fripon, ou farceur (trickster en anglais), est un personnage mythique présent dans plusieurs cultures et rendu célèbre par Paul Radin. En folkloristique et en anthropologie culturelle c'est un motif récurrent de nombreux contes-type. Les anthropologues comme Claude Lévi-Strauss parlent de « décepteur » — du moyen français decepteur : « celui qui trompe, qui trahit »[1].

On le retrouve dans certains mythes et contes d'Afrique subsaharienne sous les traits de l’enfant malin, comparé au Petit Poucet par Denise Paulme dans La Mère dévorante (1976), tandis que d'autres études réunissent un corpus de contes autour de l'« Enfant terrible »[2].

Caractéristiques

Le fripon est un archétype de personnage mythique, présent dans de nombreux folklores à travers le monde. Il fait depuis plusieurs décénies l'objet de recherches et de diverses interprétations dans des domaines allant de la psychologie à la sociologie et l'anthropologie.

Figure chaotique et radicalement ambivalente, le fripon est à la fois bon et mauvais, source de désordre et force civilisatrice, briseur de tabous, farceur humilian parfois lui même humilié. Médiateur entre l'aspect divin et le monde materiel des humains, lui même se situant aux frontières de ces deux mondes, il incarne une force duelle et équivoque.

Il peut vaciller avec facilité de l'autodérision au sérieux le plus total. Légeres en apparence, ses mesquineries ont souvent une seconde lecture qui questionne les certitudes de son interlocuteur, sa conformité et ses limites morales.

On lui prête de nombreux pouvoirs selon les folklores : mourir, renaître, voyager dans l'au-delà, conter, faire des farces, etc.

Le fripon est souvent présenté comme un être individualiste, particulier par nature, solitaire, briseur des codes sociaux et se joue de la décence. Il bouscule les frontières de l'ordre social et moral; méprisant des institutions et des hiérarchies, il incarne une figure subversive, véhicule d'un discours contestataire voir révolutionnaire [3],[4].

Paul Radin, coauteur de l'ouvrage Le mythe du Fripon, écrit :

« Il n'est guère de mythe aussi répandu dans le monde entier que celui connu sous le nom de « mythe du Fripon » dont nous nous occuperons ici. Il y a peu de mythes dont nous puissions affirmer avec autant d'assurance qu'ils appartiennent aux plus anciens modes d'expression de l'humanité ; peu d'autres mythes ont conservé leur contenu originel de façon aussi inchangée. (…) Il est manifeste que nous nous trouvons ici en présence d'une figure et d'un thème, ou de divers thèmes, doués d'un charme particulier et durable et qui exercent une force d'attraction peu ordinaire sur l'humanité depuis les débuts de la civilisation. »

Le fripon peut être représenté par divers rôles archétypaux dont certains sont tenus par des animaux comme la Corneille, le Renard, le Coyote en Amérique, le Lièvre ou l’Araignée en Afrique.

Dans la culture occidentale

On trouve de nombreux tricksters dans la culture et le folklore européen : Renart le Goupil du roman médiéval éponyme peut être considéré comme un trickster. Dans la littérature populaire du nord de l'Allemagne, on retrouve la figure de Till l'espiègle (Dyl Ulenspegel en bas-allemand et Till Eulenspiegel en allemand), saltimbanque malicieux et farceur. Ce nom est à l'origine de l'adjectif espiègle. Loki dans les religions nordiques appartient à cet archétype.


Le conte-type dans la classification Aarne–Thompson ATU 1535 «Le Pauvre Et Le Riche Fermier» raconte l'histoire d'antagonistes, souvent deux frères adultes qui portent parfois le même nom comme dans «Lille Claus og store Claus» (Grand Claus et Petit Claus) de Hans Christian Andersen ou son équivalent Norwégien «Store-Per og Vesle-Per» de Peter Christen Asbjørnsen. Dans ce conte un riche fermier exploite et tire avanatage de son pauvre frère, ce dernier renverse la situation en se jouant de l'avidité de son frère, entraînant souvent sa mort, et déjoue ainsi la fortune[5] .

Le conte-type «l'enfant vole les trésors du géant» (ATU 328) popularisé dans sa verion Jack et le Haricot magique en Angleterre, et en France par sa variante de Charles Perrault Le Petit Poucet (ATU 327B) et qui selon certaines études serait d'origine proto-indo-europeénne datant de l'âge de bronze[6] . Il narre dans sa version la plus répandue un protagoniste aux racactéristiques du trickster, rusé et malin, qui dérobe les possessions merveilleuses d'un ogre géant et échappe à la mort. Certaines variantes débutent à l'instar de Hansel et Gretel (ATU 327A) dans une fraterie de trois ou plus et doivent fuir leur foyer, trouvent refuge dans la maison d'un ogre, et grâce à la ruse et la malice d'un des frères échappent à la mort, voir le capturent ou le tuent[7] .

Origine du terme

Le terme Fripon, Friponne, de friper «s'agiter». Un rapprochement sémantique peut être fait avec la fripe du latin falappa «copeau», ou plus tard comme chez Rabelais de friper «chiffonner, faire commerce de chiffons» :il est alors un fouineur, qui fouille et récupère les guenilles, torchons et haillons, assimilé par là à la saleté, la pauvreté, la misère et la gueuserie [8].

Le terme de fripon possède un autre usage : les archives de la prison de la Bastille font de nombreuses mentions de fripons et friponnes. Ces termes sont d'abord associés aux auteurs de crimes liés à la sorcellerie et la divination, et en deuxième lieu aux crimes financiers : faux-monnayage, escroqueries, détournement de fonds, etc. Ainsi sont qualifiés de fripons les charlatans et autres escrocs qui usent de l'éloquence plutôt que la dextérité pour accomplir leur larcin [9].

Cet emploi[Lequel ?] du mot fripon est différent de l'objet de cet article. En dépit de certains traits partagé il ne doit pas être confondu avec celui-ci.

Dans les contes folkloriques francophones

Dans l'analyse textuelle d'un corpus de contes et récits folkloriques en français dont le héros est un « animal décepteur mais bienfaiteur », on trouve majoritairement la figure du chat, popularisée par Charles Perrault, moins fréquemment celle du renard. Ce type de conte aurait fonction de récit d'initiation à l'usage du discours pour modifier et nuancer la dualité vrai/faux et bon/mauvais, à la manipulation et l'éloquence pour persuader une figure souvent socialement élevée[10].

L'animal décepteur, maître de la tromperie, y détient la mètis —  personnification de la sagesse et de la ruse — et grâce à elle prend le pouvoir sur un ordre social ou les dominés peuvent alors devenir dominants. Il montre ainsi « la supériorité de l'ingéniosité et de la ruse sur la croyance et la bêtise », et parfois de l'ingéniosité triomphant de la magie. Le décepteur joue ainsi un rôle « médiateur entre [l]es dominés et les dominants », bouscule les usages, brouille les frontières et inverse les rôles[10].

Thèse de Hyde

Le sociologue et essayiste Lewis Hyde propose dans Trickster Makes This World une analyse plus holistique et interculturelle de la figure du décepteur. Selon Hyde, au cœur des caractéristiques du trickster se trouvent la dualité et l'ambivalence. Il écrit que si on distingue le bien du mal, le sacré du profane, le propre du sale, le mâle de la femelle, les vivants des morts, etc., le trickster outrepasse systématiquement les frontières, jette la confusion, et brouille les distinctions. Il est décrit ainsi non comme un messager entre le divin et les mortels mais comme «celui qui vole aux dieux les chose dont les humains ont besoin pour survivre dans ce monde.» [11].

La dialectique du trickster est de modifier et de traverser les frontières, et ce faisant en redéfinir les contours, en retracer les limites. Habitant des carrefours et des passages entre les mondes, il met en lumière en les modifiant les distinctions et les délimitations précédemment dissimulées.

Hyde va plus loin en remarquant que dans plusieurs mythologies, les divinités habitent la terre parmi les mortels. C'est la figure d'un trickster, par une action, qui cause le départ des divinités depuis le monde terrestre vers le monde divin. Lorsqu'il endosse le rôle de messager divin, il répare alors une situation dont il est la cause. Une fois de plus il se trouve dans l'ambivalence : à la fois étranger regardant depuis l'extérieur et partie du monde terrestre et des humains[12].

Mythologies des Autochtones d'Amérique du Nord

Le fripon divin est une figure mythologique centrale des peuples indigènes d'Amérique du nord, comme le note Philippe Jacquin :

« La place prépondérante des "frères animaux" apparaît dans le rôle dont ils sont investis dans la cosmologie. Cette dernière met en scène un personnage central, un démiurge, baptisé par les anthropologues le trickster (le décepteur en français) en raison de son habileté à se métamorphoser et à jouer des tours. Les Indiens imaginent le trickster sous la forme d'un animal caractéristique du milieu écolologique où ils vivent. Nanabozo, c'est-à-dire Lapin Blanc, appartient à l'aire du froid des Algonquins, Corbeau règne sur la côte Nord-Ouest, Vison, Geai Bleu apparaissent ici et là. Coyote demeure un cas particulier : son ubiquité a conduit beaucoup de tribus à l'adopter comme trickster, et ses aventures, aussi cocasses qu'inattendus, enchantent les Indiens. La popularité de cet animal tient à sa grande faculté d'adaptation. »

— Philippe Jacquin, Les Indiens d'Amérique du Nord, les animaux et la religion[13].

Au sein de ces récits, il incarne parfois une figure d'enfant passant à l'adulte, et rédige certains contes à caractère sexuel pouvant être interprétés comme des récit pédagogique d'initiation à divers rites et coutumes [3].

Bugs Bunny est un rappel de Nanabozo dans la culture populaire moderne.

Dans le folklore juif et la littérature rabbinique

Le Talmud Bavli — ou Talmud de Babylone — contient plusieurs contes où apparaissent des figures rabbiniques dont les caractéristiques font écho à l'archétype du trickster. Une première lecture du Talmud Bavli présente une version idéalisée des valeurs et de l’éthique rabbinique. C'est cependant parmi ces écrits que l'on trouve des célébrations de tricksters rabbiniques faisant preuve de ruse et de tromperie pour déjouer l'autorité injuste du pouvoir romain.

Dans une tournure subversive qui bouscule l'ordre social, les protagonistes burlesques et audacieux n'hésitent pas à s'adonner au péché, à la manipulation, la dissimulation et autres déguisements pour accomplir la transgression et le retournement moral[14].

La collection des Israel Folktale Archives (IPA) contient les récits de Rabbi Akiva. Quelques-uns de ces récits se caractérisent par les tropes typiques du trickster.

Dans un de ces récits, raconté par Asher Ben Harush et dont la source est un midrash yéménite du XIVe siècle, on apprend que Rabbi Akiva ne savait ni lire ni écrire avant l'âge de 40 ans[15].

Dans le conte, sa femme l'encourage à apprendre à lire et écrire, mais la crainte de Rabbi Akiva d'être moqué le retient. Elle lui ordonne alors de se rendre au marché à dos d'âne, chargé de fleurs. Parvenu au marché, on rit du Rabbi et de cette situation grotesque. Sa femme lui ordonne alors le lendemain d'y retourner, puis le jours d'après, et le suivant, etc. À chaque nouvelle apparition de Rabbi Akiva, les rires se font moindres puis disparaissent entièrement.

Le récit comique et absurde renverse les rôles de genre et place Rabbi Akiva dans une situation grotesque. Le décalage et l'ambivalence du trickster se situe dans le fait que ce récit, malgrès son ton carnavalesque, reste le début initiatiques d'une figure importante du folklore juif et de la littérature rabbinique. Habituellement raconté comme un sage révéré et prestigieux, ce conte montre que ces qualités ne sont pas moins valides malgré une initiation grotesque et que le ridicule peut côtoyer simultanément le prestige[16].

Des récits similaires par la tournure comique, décalée, et renversée figurant Rabbi Akiva se trouvent dans la collection des IPA[16].

Le cycle de Jacob dans le livre biblique de la Genèse décrit une relation particulière entre Jacob, YHWH, et certains membres de la famille de Jacob. Jacob est décrit comme un personnage n'hésitant pas à recourir à la tromperie, au mensonge et à l'intrigue, y compris avec YHWH malgrès sa nature divine. Il est malgrés cela favori, et en tant que trompeur se retrouve à son tour trompé par YHWH même, qui dans ces textes se comporte de manière analogue et n'hésite pas à mentir et manipuler Jacob pour atteindre son but, de toute façon réalisé puisque divin[17].

Autres folklores

  • Gnome, créature légendaire du folklore européen
  • Nisse ou tomte, petite créature légendaire du folklore scandinave ; Lièvre en Afrique (Petit Bodiel et autres contes de la Savane par Amadou Hampaté Bâ). Même personnage dans les contes Afro-Américains.
  • Dans la mythologie inuite, Amaguq est le dieu des farceurs et des loups. En Afrique, Lièvre, le « fripon » ou Décepteur par excellence, se joue des puissants (Éléphants) tandis que l'Enfant terrible mythique est présent dans une majorité de contes (Geneviève Calame-Griaule, éd.).

Analyse

Carl Gustav Jung a étudié la figure du fripon dans l'ouvrage collectif Le Fripon divin en 1956. Ces travaux autour du fripon divin permirent à Carl Gustav Jung de développer le concept d'enfant intérieur (enfant divin)[18], considéré comme une part du soi qui a conservé un fonctionnement d'enfant.

La perspective jungienne, au travers de l'ouvrage Le Fripon divin : le mythe indien, envisage l'existence d'un processus qui renvoie à un archétype présent dans chaque être humain, quelle que soit sa culture.

Cette universalité se retrouverait au travers du fripon divin. Le fripon divin est la figure de la petite créature mythique des légendes mais plus encore il est aussi une composante de notre âme.

Paul Radin, anthropologue rendu célèbre par ses études sur le Trickster, permit à Jung d'étayer cette thèse et d'affirmer le caractère de concept de l'enfant divin (enfant intérieur) en apportant sa contribution à l’étude de la psychologie du fripon. Spécialiste de la culture amérindienne, il s'associe à C.G Jung pour une publication commune. Coauteur de l'ouvrage Le Mythe du Fripon, Paul Radin défend l'universalité de ce mythe et le charme particulier et durable qu'il exerce.

Cette figure culturelle renverrait donc à l'un des aspects de l'âme humaine. En , René Barbier, chercheur en sciences de l'éducation et pédagogue jungien, écrit, de manière poétique, à son sujet :

«  C'est un enfant qui prend le jour pour en faire sa cabane de feuillage. Il arrive à l'horizon de la mémoire sans aucun bruit sans aucune page. Il n'a rien à nous dire. Il est la Présence même. Il éclate de tous les rires de la terre. C'est un enfant pareil à la mer et pourtant c'est un enfant soleil. Il fait chanter toutes les colombes. Il adoucit les serpents du rouge vif. Il boit la rage et donne le rêve. Un jour nous le rencontrerons. Entre deux portes coquille de l'instant. Il arrêtera notre visage. Il prolongera notre regard dans la surprise du torrent. Nous prendrons le temps du partage. C'est un enfant qui arrondit l'espoir pour le faire rouler et bleuir le monde. Il est la femme et il est l'homme entrelacés. Hélice de toute vie. Avec lui nous devenons plus humains. Avec lui fulgurante l'existence est royauté. »

Dans l'art et la culture

Littérature

  • Till l'espiègle, personnage de saltimbanque malicieux et farceur de la littérature populaire du nord de l'Allemagne.
  • Le Roman de Renart, recueil de récits médiévaux français des XIIe et XIIIe siècles ayant pour héros des animaux agissant comme des humains.

Cinéma

Télévision

  • Dans la série américaine Supernatural, les frères Winchester sont plusieurs fois aux prises avec un Trickster au cours des saisons 2 à 5. Il est d'abord identifié comme Loki, le dieu scandinave, mais lors de la saison 5, il est découvert qu'il était à l'origine l'archange Gabriel.

Notes et références

  1. Algirdas Julien Greimas et Teresa Mary Keane, Grand Dictionnaire du moyen français : la langue de la Renaissance de 1340 à 1611, Larousse, 2007, p. 177.
  2. Calame-Griaule, Görög, Platiel et al., Histoires d'Enfants terribles, Maisonneuve et Larose, 1980.
  3. a et b « Radin, Kerenyi, Jung : LE FRIPON DIVIN », sur mondesensibleetsciencessociales.e-monsite.com (consulté le )
  4. Revue Circe, « Les « insignes fripons » embastillés : regards sur les coupables de friponnerie emprisonnés à la Bastille au XVIIIe siècle », sur Circé. Histoire, Savoirs, Sociétés, (consulté le )
  5. The Greenwood encyclopedia of folktales and fairy tales, Greenwood Press, (ISBN 978-0-313-33441-2), p. 141
  6. (en) Sara Graça da Silva et Jamshid J. Tehrani, « Comparative phylogenetic analyses uncover the ancient roots of Indo-European folktales », Royal Society Open Science, vol. 3, no 1,‎ , p. 150645 (ISSN 2054-5703, PMID 26909191, PMCID PMC4736946, DOI 10.1098/rsos.150645, lire en ligne, consulté le )
  7. (en) Maria Tatar, The Cambridge companion to fairy tales, Cambridge University Press, coll. « Cambridge companions to literature », (ISBN 978-1-107-63487-9 et 978-1-107-03101-2), p. 118-119
  8. Vincent Pachès et Antonio Seguí, « Fripon, Friponne », VST - Vie sociale et traitements,‎ (lire en ligne)
  9. Natacha Rossignol, « Les « insignes fripons » embastillés : regards sur les coupables de friponnerie emprisonnés à la Bastille au XVIIIe siècle », sur Circé. Histoire, Savoirs, Sociétés, (consulté le ).
  10. a et b Thierry Charnay, « L’animal décepteur mais bienfaiteur dans l’ethno-conte français. Contractualisation et véridiction », Acta fabula,‎ (ISSN 2115-8037, lire en ligne, consulté le ).
  11. (en) Lewis Hyde, Trickster Makes The World : Mischief, Myth And Art., Farrar, , 7 p. (ISBN 0374532559, lire en ligne), p. 6-7
  12. (en) Joseph Maurone, « The Trickster Icon and Objectivism », Penn State University Press,‎ (lire en ligne [PDF]).
  13. Si les lions pouvaient parler, sous la direction de Boris Cyrulnik, éditions Gallimard, page 1494, (ISBN 2-07-073709-8)
  14. Julia Watts Belser, « Rabbinic Trickster Tales: The Sex and Gender Politics of the Bavli’s Sinful Sages », dans Talmudic Transgressions, BRILL, (ISBN 978-90-04-34533-1, lire en ligne), p. 274–292.
  15. (en-US) Tzvi, « Why Rabbi Akiva is My Hero », sur Aish.com, (consulté le )
  16. a et b (en) Dina Stein, « Archival Recollections: Rabbinic Figures as Folk Heroes », Dibur Literary Journal, no Archives: Literary Perspectives On The Intersections Between History and Fiction, Issue 3, Fall 2016,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  17. (en) John E. Anderson, « Jacob and the Divine Trickster: A Theology of Deception and YHWH’s Fidelity to the Ancestral Promise in the Jacob Cycle », Baylor University,‎ (lire en ligne [PDF]).
  18. GIL, « Archétypes de Carl Gustav JUNG : Trickster », sur LE CONFLIT (consulté le )

Bibliographie

  • Marie Elaine Bourgeois, « La figure du Trickster chez Yves Thériault : quand le mythe décrie une réalité », dans Marie-Hélène Boblet (dir.), Chances du roman, charmes du mythe : versions et subversions du mythe dans la fiction francophone depuis 1950, Paris, Presses Sorbonne nouvelle, , 216 p. (ISBN 978-2-87854-605-7, lire en ligne), p. 189-197.
  • Paul Radin, Charles Kerényi, Carl Gustav Jung, Le Fripon divin. Un mythe indien, Genève, Georg, 1958 (édition originale : The Trickster: a Study in American Indian mythology, Londres, Routledge and Paul, 1956).
  • Lewis Hyde, Trickster Makes This World: Mischief, Myth and Art, Canongate Books, UK, 2008
  • Claude Lévi-Strauss, Anthropologie structurale, Plon, 1974, chapitre XI, p.235-265.

Articles connexes

Sur les autres projets Wikimedia :

Liens externes