« Intelligence autiste » : différence entre les versions

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== Histoire ==
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{{article connexe|Diagnostics rétrospectifs de l'autisme}}
{{article connexe|Diagnostics rétrospectifs de l'autisme}}
Bien que [[Leo Kanner]], découvreur de l'[[autisme infantile]], ait supposé que ses patients disposent d'une bonne intelligence en raison de leurs capacités de mémoire et de rappel de motifs et de séquences{{sfn|Soulières|2012|p=}}, il existe un long passif d'association quasi-systématique entre l'autisme et la déficience intellectuelle, dans les classifications et descriptions médicales<ref name="MottronNature">{{Article|langue=en|prénom1=Laurent|nom1=Mottron|lien auteur1=Laurent Mottron|titre=Changing perceptions: The power of autism|périodique=[[Nature (revue)|Nature]]|volume=479|date=2011-11-03|issn=0028-0836|doi=10.1038/479033a|lire en ligne=http://www.nature.com/nature/journal/v479/n7371/full/479033a.html|consulté le=2016-06-01|pages=33–35}}.</ref>. Cette association relie la « sévérité de l'autisme » avec la « sévérité de la déficience intellectuelle »<ref name="Hoek">{{Article |langue=en |prénom1=R. A. |nom1=Hoekstra |prénom2=F. |nom2=Happé |prénom3=S. |nom3=Baron-Cohen |prénom4=A. |nom4=Ronald |titre=Association between extreme autistic traits and intellectual disability: insights from a general population twin study |périodique=British Journal of Psychiatry |volume=195 |numéro=6 |date=2009-12 |issn=0007-1250 |issn2=1472-1465 |doi=10.1192/bjp.bp.108.060889 |lire en ligne=https://www.cambridge.org/core/product/identifier/S0007125000251283/type/journal_article |consulté le=2020-01-10 |pages=531–536}}.</ref>.
Bien que [[Leo Kanner]], découvreur de l'[[autisme infantile]], ait supposé que ses patients disposent d'une bonne intelligence en raison de leurs capacités de mémoire et de rappel de motifs et de séquences{{sfn|Soulières|2012|p=}}, il existe un long passif d'association quasi-systématique entre l'autisme et la déficience intellectuelle, dans les classifications et descriptions médicales<ref name="MottronNature">{{Article|langue=en|prénom1=Laurent|nom1=Mottron|lien auteur1=Laurent Mottron|titre=Changing perceptions: The power of autism|périodique=[[Nature (revue)|Nature]]|volume=479|date=2011-11-03|issn=0028-0836|doi=10.1038/479033a|lire en ligne=http://www.nature.com/nature/journal/v479/n7371/full/479033a.html|consulté le=2016-06-01|pages=33–35}}.</ref>. Cette association relie la « sévérité de l'autisme » avec la « sévérité de la déficience intellectuelle »<ref name="Hoek">{{Article |langue=en |prénom1=R. A. |nom1=Hoekstra |prénom2=F. |nom2=Happé |prénom3=S. |nom3=Baron-Cohen |prénom4=A. |nom4=Ronald |titre=Association between extreme autistic traits and intellectual disability: insights from a general population twin study |périodique=British Journal of Psychiatry |volume=195 |numéro=6 |date=2009-12 |issn=0007-1250 |issn2=1472-1465 |doi=10.1192/bjp.bp.108.060889 |lire en ligne=https://www.cambridge.org/core/product/identifier/S0007125000251283/type/journal_article |consulté le=2020-01-10 |pages=531–536}}.</ref>. Par ailleurs, les recherches sur l'autisme et celles sur l'intelligence humaine se sont historiquement développées dans des perspectives séparées, en ne se rejoignant que très récemment{{sfn|Crespi|2016|p=4|5=}}.


=== Évolution de l'association entre autisme et déficience intellectuelle ===
=== Évolution de l'association entre autisme et déficience intellectuelle ===
Une étude publiée en 1974, sur {{nombre|115|enfants}} diagnostiqués, conclut que 94 % d'entre eux sont {{Citation|retardés}}, correspondant à une mesure de QI sous le seuil de 68<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Marian K.|nom1=DeMyer|prénom2=Sandra|nom2=Barton|prénom3=Gerald D.|nom3=Alpern|prénom4=Carolyn|nom4=Kimberlin|titre=The measured intelligence of autistic children|périodique=Journal of autism and childhood schizophrenia|volume=4|numéro=1|date=1974-01-01|issn=0021-9185|issn2=1573-3432|doi=10.1007/BF02104999|lire en ligne=https://link.springer.com/article/10.1007/BF02104999|consulté le=2018-04-01|pages=42–60}}.</ref>. Selon une étude publiée en 2001 par le ''[[Journal of the American Medical Association]]'', la plupart des personnes autistes ont un [[handicap mental]], hormis les personnes diagnostiquées avec un [[trouble envahissant du développement non spécifié]] ou un [[syndrome d'Asperger]]<ref name=Chakrabarti>{{Article|langue=en|nom1=Chakrabarti|prénom1=S.|prénom2=Éric|nom2=Fombonne|lien auteur2=Éric Fombonne|titre=Pervasive developmental disorders in preschool children|périodique=[[Journal of the American Medical Association]]|date=2001|volume=285|numéro=24|pages=3093–9|pmid=11427137|url=http://jama.ama-assn.org/cgi/content/full/285/24/3093 |doi=10.1001/jama.285.24.3093}}.</ref>.
Une étude publiée en 1974, sur {{nombre|115|enfants}} diagnostiqués, conclut que 94 % d'entre eux sont {{Citation|retardés}}, correspondant à une mesure de QI sous le seuil de 68<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Marian K.|nom1=DeMyer|prénom2=Sandra|nom2=Barton|prénom3=Gerald D.|nom3=Alpern|prénom4=Carolyn|nom4=Kimberlin|titre=The measured intelligence of autistic children|périodique=Journal of autism and childhood schizophrenia|volume=4|numéro=1|date=1974-01-01|issn=0021-9185|issn2=1573-3432|doi=10.1007/BF02104999|lire en ligne=https://link.springer.com/article/10.1007/BF02104999|consulté le=2018-04-01|pages=42–60}}.</ref>. Selon une étude publiée en 2001 par le ''[[Journal of the American Medical Association]]'', la plupart des personnes autistes ont un [[handicap mental]], hormis les personnes diagnostiquées avec un [[trouble envahissant du développement non spécifié]] ou un [[syndrome d'Asperger]]<ref name=Chakrabarti>{{Article|langue=en|nom1=Chakrabarti|prénom1=S.|prénom2=Éric|nom2=Fombonne|lien auteur2=Éric Fombonne|titre=Pervasive developmental disorders in preschool children|périodique=[[Journal of the American Medical Association]]|date=2001|volume=285|numéro=24|pages=3093–9|pmid=11427137|url=http://jama.ama-assn.org/cgi/content/full/285/24/3093 |doi=10.1001/jama.285.24.3093}}.</ref>.


[[Uta Frith]] identifie des {{Citation|îlots d'habiletés}}{{sfn|Soulières|2012|p=}} chez les enfants autistes qu'elle étudie, notamment dans les aptitudes visuo-spatiales{{sfn|Soulières|Dawson|Gernsbacher|Mottron|2011|p=}} ; d'après Isabelle Soulières, la popularisation de cette expression{{sfn|Soulières|2012|p=}} entraîne une interprétation sous le seul angle d'une déficience ou d'une anormalité, incompatible avec l'expression d'une réelle [[intelligence humaine]]{{sfn|Soulières|Dawson|Gernsbacher|Mottron|2011|p=}}. Au début des années 2000, l'autisme est considéré comme entraînant une limitation généralisée des capacités cognitives{{sfn|Soulières|2012|p=}}. Cette croyance reste largement répandue en 2016{{sfn|Therien|2016|p=8}}{{,}}{{sfn|Crespi|2016|p=2}}, la perception publique de l'autisme étant associée à l'idée d'une intelligence limitée{{sfn|Crespi|2016|p=3}}.
[[Uta Frith]] identifie des {{Citation|îlots d'habiletés}}{{sfn|Soulières|2012|p=}} chez les enfants autistes qu'elle étudie, notamment dans les aptitudes visuo-spatiales{{sfn|Soulières|Dawson|Gernsbacher|Mottron|2011|p=}} ; d'après Isabelle Soulières, la popularisation de cette expression{{sfn|Soulières|2012|p=}} entraîne une interprétation de l'autisme sous le seul angle d'une déficience ou d'une anormalité, incompatible avec l'expression d'une réelle [[intelligence humaine]]{{sfn|Soulières|Dawson|Gernsbacher|Mottron|2011|p=}}. Au début des années 2000, l'autisme est considéré comme entraînant une limitation généralisée des capacités cognitives{{sfn|Soulières|2012|p=}}. Cette croyance reste largement répandue en 2016{{sfn|Therien|2016|p=8}}{{,}}{{sfn|Crespi|2016|p=2}}, la perception publique de l'autisme l'associant à l'idée d'une intelligence limitée{{sfn|Crespi|2016|p=3}}.


=== Intégration des notions d'« autisme savant » ===
=== Intégration des notions d'« autisme savant » ===
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Les traits autistiques extrêmes sont substantiellement indépendants, génétiquement parlant, de la déficience intellectuelle<ref name="Hoek"/>.
Les traits autistiques extrêmes sont substantiellement indépendants, génétiquement parlant, de la déficience intellectuelle<ref name="Hoek"/>.


D'après une étude de l'[[Université d'Édimbourg]] sur une cohorte de {{unité|10000|personnes}} (2015), il existe un chevauchement entre des [[gène]]s associés à l'intelligence humaine, et des gènes associés à l'autisme<ref name="Edimb"/>. Pour le {{Pr}} Nick Martin, {{citation|cette étude suggère que les gènes de l'autisme peuvent réellement conférer, en moyenne, un petit avantage intellectuel à ceux qui les portent, à condition qu'ils ne soient pas affectés par l'autisme}}<ref name="Edimb"/>. Cette équipe constate que, même chez les personnes non-autistes, la présence de traits génétiques associés à ce trouble est, en moyenne, liée à un score légèrement meilleur aux tests cognitifs<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Autism risk genes also linked to higher intelligence|url=https://www.sciencedaily.com/releases/2015/03/150310105232.htm|site=ScienceDaily|consulté le=2020-01-10}}.</ref>.
D'après une étude de l'[[Université d'Édimbourg]] sur une cohorte de {{unité|10000|personnes}} (2015), il existe un chevauchement entre des [[gène]]s associés à l'intelligence humaine, et des gènes associés à l'autisme<ref name="Edimb"/>{{,}}<ref>{{Article |langue=en |prénom1=T-K |nom1=Clarke |prénom2=M K |nom2=Lupton |prénom3=A M |nom3=Fernandez-Pujals |prénom4=J |nom4=Starr |titre=Common polygenic risk for autism spectrum disorder (ASD) is associated with cognitive ability in the general population |périodique=Molecular Psychiatry |volume=21 |numéro=3 |date=2016-03 |issn=1359-4184 |issn2=1476-5578 |pmid=25754080 |pmcid=PMC4759203 |doi=10.1038/mp.2015.12 |lire en ligne=http://www.nature.com/articles/mp201512 |consulté le=2020-01-10 |pages=419–425 }}</ref>. Pour le {{Pr}} Nick Martin, {{citation|cette étude suggère que les gènes de l'autisme peuvent réellement conférer, en moyenne, un petit avantage intellectuel à ceux qui les portent, à condition qu'ils ne soient pas affectés par l'autisme}}<ref name="Edimb"/>. Cette équipe constate que, même chez les personnes non-autistes, la présence de traits génétiques associés à ce trouble est, en moyenne, liée à un score légèrement meilleur aux tests cognitifs<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Autism risk genes also linked to higher intelligence|url=https://www.sciencedaily.com/releases/2015/03/150310105232.htm|site=ScienceDaily|consulté le=2020-01-10}}.</ref>. Ce chevauchement de gènes est constaté via d'autres études<ref>{{Article |langue=en |nom1=ReproGen Consortium |nom2=Psychiatric Genomics Consortium |nom3=Genetic Consortium for Anorexia Nervosa of the Wellcome Trust Case Control Consortium 3 |prénom4=Brendan |nom4=Bulik-Sullivan |titre=An atlas of genetic correlations across human diseases and traits |périodique=Nature Genetics |volume=47 |numéro=11 |date=2015-11 |issn=1061-4036 |issn2=1546-1718 |pmid=26414676 |pmcid=PMC4797329 |doi=10.1038/ng.3406 |lire en ligne=http://www.nature.com/articles/ng.3406 |consulté le=2020-01-10 |pages=1236–1241 }}</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=en |nom1=METASTROKE Consortium, International Consortium for Blood Pressure GWAS |nom2=SpiroMeta Consortium |nom3=CHARGE Consortium Pulmonary Group, CHARGE Consortium Aging and Longevity Group |prénom4=S P |nom4=Hagenaars |titre=Shared genetic aetiology between cognitive functions and physical and mental health in UK Biobank (N=112 151) and 24 GWAS consortia |périodique=Molecular Psychiatry |volume=21 |numéro=11 |date=2016-11 |issn=1359-4184 |issn2=1476-5578 |pmid=26809841 |pmcid=PMC5078856 |doi=10.1038/mp.2015.225 |lire en ligne=http://www.nature.com/articles/mp2015225 |consulté le=2020-01-10 |pages=1624–1632 }}</ref>.


L'équipe de [[Simon Baron-Cohen]] a constaté en 1997 et 1998 une fréquence plus élevée d'autisme parmi les familles de physiciens, d'ingénieurs, et de mathématiciens<ref>{{Article|lang=en|prénom1=Simon |nom1=Baron-Cohen |titre=Does Autism Occur More Often in Families of Physicists, Engineers, and Mathematicians? |périodique=Autism |volume=2 |numéro=3 |date=1998-09 |issn=1362-3613 |issn2=1461-7005 |doi=10.1177/1362361398023008 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1177/1362361398023008 |consulté le=2020-01-10 |pages=296–301}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Simon |nom1=Baron-Cohen |prénom2=Sally |nom2=Wheelwright |prénom3=Carol |nom3=Stott |prénom4=Patrick |nom4=Bolton |titre=Is There a Link between Engineering and Autism? |périodique=Autism |volume=1 |numéro=1 |date=1997-07-01 |issn=1362-3613 |doi=10.1177/1362361397011010 |lire en ligne=https://doi.org/10.1177/1362361397011010 |consulté le=2020-01-10 |pages=101–109 }}</ref>, ainsi que de meilleurs résultats des parents d'enfants diagnostiqués avec un syndrome d'Asperger aux tests d'intelligence<ref>{{Article |langue=en |auteur1= |prénom1=S. |nom1=Baron-Cohen |prénom2=J. |nom2=Hammer |titre=Parents of Children with Asperger Syndrome: What is the Cognitive Phenotype? |périodique=Journal of Cognitive Neuroscience |volume=9 |numéro=4 |date=1997-07 |issn=0898-929X |pmid=23968217 |doi=10.1162/jocn.1997.9.4.548 |lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23968217 |consulté le=2020-01-10 |pages=548–554}}.</ref>. En 2007, cette équipe suggère un lien (de nature génétique et héréditaire) entre l'autisme et les compétences en [[mathématiques]]<ref>{{Article |langue=en |auteur1= |prénom1=Simon |nom1=Baron-Cohen |prénom2=Sally |nom2=Wheelwright |prénom3=Amy |nom3=Burtenshaw |prénom4=Esther |nom4=Hobson |titre=Mathematical Talent is Linked to Autism |périodique=Human Nature (Hawthorne, N.Y.) |volume=18 |numéro=2 |date=2007-06 |issn=1045-6767 |pmid=26181845 |doi=10.1007/s12110-007-9014-0|lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/26181845|consulté le=2020-01-10|pages=125–131}}.</ref>, l'étude de l'université Stanford en 2013 ayant associé les performances des enfants autistes en mathématiques à une structure cérébrale différente, impliquant des schémas d'activation cérébrale spécifiques dans une zone normalement associée à la reconnaissance visuelle<ref name=":1" />.
L'équipe de [[Simon Baron-Cohen]] a constaté en 1997 et 1998 une fréquence plus élevée d'autisme parmi les familles de physiciens, d'ingénieurs, et de mathématiciens<ref>{{Article|lang=en|prénom1=Simon |nom1=Baron-Cohen |titre=Does Autism Occur More Often in Families of Physicists, Engineers, and Mathematicians? |périodique=Autism |volume=2 |numéro=3 |date=1998-09 |issn=1362-3613 |issn2=1461-7005 |doi=10.1177/1362361398023008 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1177/1362361398023008 |consulté le=2020-01-10 |pages=296–301}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Simon |nom1=Baron-Cohen |prénom2=Sally |nom2=Wheelwright |prénom3=Carol |nom3=Stott |prénom4=Patrick |nom4=Bolton |titre=Is There a Link between Engineering and Autism? |périodique=Autism |volume=1 |numéro=1 |date=1997-07-01 |issn=1362-3613 |doi=10.1177/1362361397011010 |lire en ligne=https://doi.org/10.1177/1362361397011010 |consulté le=2020-01-10 |pages=101–109 }}</ref>, ainsi que de meilleurs résultats des parents d'enfants diagnostiqués avec un syndrome d'Asperger aux tests d'intelligence<ref>{{Article |langue=en |auteur1= |prénom1=S. |nom1=Baron-Cohen |prénom2=J. |nom2=Hammer |titre=Parents of Children with Asperger Syndrome: What is the Cognitive Phenotype? |périodique=Journal of Cognitive Neuroscience |volume=9 |numéro=4 |date=1997-07 |issn=0898-929X |pmid=23968217 |doi=10.1162/jocn.1997.9.4.548 |lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23968217 |consulté le=2020-01-10 |pages=548–554}}.</ref>. En 2007, cette équipe suggère un lien (de nature génétique et héréditaire) entre l'autisme et les compétences en [[mathématiques]]<ref>{{Article |langue=en |auteur1= |prénom1=Simon |nom1=Baron-Cohen |prénom2=Sally |nom2=Wheelwright |prénom3=Amy |nom3=Burtenshaw |prénom4=Esther |nom4=Hobson |titre=Mathematical Talent is Linked to Autism |périodique=Human Nature (Hawthorne, N.Y.) |volume=18 |numéro=2 |date=2007-06 |issn=1045-6767 |pmid=26181845 |doi=10.1007/s12110-007-9014-0|lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/26181845|consulté le=2020-01-10|pages=125–131}}.</ref>, l'étude de l'université Stanford en 2013 ayant associé les performances des enfants autistes en mathématiques à une structure cérébrale différente, impliquant des schémas d'activation cérébrale spécifiques dans une zone normalement associée à la reconnaissance visuelle<ref name=":1" />.

Version du 10 janvier 2020 à 19:27

test d'intelligence utilisant des formes géométriques.
Les personnes autistes sont généralement plus rapides et précises que les non autistes sur les tests d'intelligence impliquant des matrices progressives de Raven.

L'intelligence autiste est étudiée depuis la fin du XXe siècle. Sa compréhension évolue d'une association quasi-systématique entre l'autisme et la déficience intellectuelle vers une prise en compte de capacités atypiques, différentes de celles de la population non-autiste. Cette évolution accompagne un questionnement des limites des tests de quotient intellectuel standard, et une prise en compte de la notion d'intelligences multiples.

Le taux de déficience intellectuelle mesuré chez les personnes autistes est extrêmement variable, 25 % à 70 % d'après une recension effectuée en 2008 ; l'INSERM estime en 2018 qu'environ un tiers des personnes autistes ont une déficience intellectuelle.

L'intelligence autiste s'appuie sur la logique et la perception visuelle, et peut s'exprimer indépendamment de la maîtrise du langage, avec des compétences globalement supérieures à celles de la population non-autiste en terme d'attention visuelle et de perception des détails, mobilisées par exemple en mathématiques. Ces capacités nourrissent la construction sociale et médiatique qu'est la notion d'autisme savant.

Les recherches dans ce champ sont essentiellement menées à l'Université de Montréal (en particulier par Laurent Mottron, Isabelle Soulières et Michelle Dawson), par l'équipe de Simon Baron-Cohen, et plus récemment à l'Université d'Édimbourg. La mesure de l'intelligence autiste semble fortement dépendante de l'échelle psychométrique employée, en fonction de la prise en compte ou non des capacités de langage et de socialisation avec les pairs.

Un militantisme vise à faire reconnaître l'intelligence autiste, à travers des exemples de contributions apportées par des personnes autistes dans divers domaines de recherche et dans l'art.

Histoire

Bien que Leo Kanner, découvreur de l'autisme infantile, ait supposé que ses patients disposent d'une bonne intelligence en raison de leurs capacités de mémoire et de rappel de motifs et de séquences[1], il existe un long passif d'association quasi-systématique entre l'autisme et la déficience intellectuelle, dans les classifications et descriptions médicales[2]. Cette association relie la « sévérité de l'autisme » avec la « sévérité de la déficience intellectuelle »[3]. Par ailleurs, les recherches sur l'autisme et celles sur l'intelligence humaine se sont historiquement développées dans des perspectives séparées, en ne se rejoignant que très récemment[4].

Évolution de l'association entre autisme et déficience intellectuelle

Une étude publiée en 1974, sur 115 enfants diagnostiqués, conclut que 94 % d'entre eux sont « retardés », correspondant à une mesure de QI sous le seuil de 68[5]. Selon une étude publiée en 2001 par le Journal of the American Medical Association, la plupart des personnes autistes ont un handicap mental, hormis les personnes diagnostiquées avec un trouble envahissant du développement non spécifié ou un syndrome d'Asperger[6].

Uta Frith identifie des « îlots d'habiletés »[1] chez les enfants autistes qu'elle étudie, notamment dans les aptitudes visuo-spatiales[7] ; d'après Isabelle Soulières, la popularisation de cette expression[1] entraîne une interprétation de l'autisme sous le seul angle d'une déficience ou d'une anormalité, incompatible avec l'expression d'une réelle intelligence humaine[7]. Au début des années 2000, l'autisme est considéré comme entraînant une limitation généralisée des capacités cognitives[1]. Cette croyance reste largement répandue en 2016[8],[9], la perception publique de l'autisme l'associant à l'idée d'une intelligence limitée[10].

Intégration des notions d'« autisme savant »

L'existence de personnes décrites comme « autistes savants » remet en cause certains savoirs relatifs à l'intelligence[11], et la définition même des troubles du spectre de l'autisme[12]. L'intégration progressive du syndrome d'Asperger et de l'autisme à haut niveau de fonctionnement permet en effet d'inclure au sein de la notion de troubles envahissants du développement (TED) des personnes répondant aux critères diagnostiques de l'autisme (comportements répétitifs, intérêts restreints), mais capables de maîtriser le langage, et d'exprimer leur intelligence par ce biais. Ces anciennes catégories d'autisme sont supprimées depuis 2013, au profit de la notion dimensionnelle de troubles du spectre de l'autisme (TSA).

Cette notion de spectre de l'autisme est l'objet de différentes critiques, en raison de son hétérogénéïté[13]. Laurent Mottron lui reproche de ne pas prendre en compte une différence potentielle entre un autisme prototypique et un autisme syndromique, associé à une anomalie génétique (typiquement, le syndrome de l'X fragile) et à une déficience intellectuelle dans tous les cas[14]. L'autisme syndromique concerne, d'après lui, environ 10 % des diagnostics de TSA[14].

En France, les psychiatres-psychanalystes rejettent les notions de TSA et TED, parlant plutôt d'« autismes » au pluriel, en maintenant une distinction de l'ancien « syndrome d'Asperger »[15],[16],[17].

Évolution des recherches

L'intelligence autiste est notamment étudiée par Michelle Dawson, Isabelle Soulières et Laurent Mottron, rattachés à l'Université de Montréal, sur des personnes autistes prototypiques[14]. Une étude princeps, publiée en 2007, conclut que l'intelligence des autistes est sous-estimée[18]. La conclusion d'une reproduction de cette étude par une équipe allemande en 2009 propose également d'évaluer l'intelligence des autistes non verbaux avec les matrices progressives de Raven[19]. Laurent Mottron plaide dans un article paru en 2011 dans la revue Nature pour que l'autisme ne soit plus considéré uniquement sous l'angle déficitaire[2].

En 2009, le Dr R. A. Hoekstra, de l'Université de Groningue, remet en cause avec son équipe l'association populaire entre la notion d'« autisme sévère » et la déficience intellectuelle, notant que « les traits autistiques extrêmes sont modestement liés à la déficience intellectuelle ; cette association est motivée par des problèmes de communication caractéristiques de l'autisme. Bien que cette association soit largement expliquée par des facteurs génétiques, la corrélation génétique entre les traits autistiques et la déficience intellectuelle n'est que modeste »[3].

En 2013, l'équipe québécoise publie une étude comparant les scores d'enfants autistes non verbaux ou peu verbaux avec ceux d'enfants diagnostiqués avec syndrome d'Asperger (verbaux) : les résultats sur les matrices de Raven sont similaires, mais les mesures sur l'échelle de Wechsler sont significativement meilleures chez les personnes diagnostiquées Asperger, ce qui tend à démontrer que l'intelligence des autistes non verbaux est sous-estimée car évaluée par le prisme de la maîtrise du langage[20],[7]. La même année, une étude menée à l'université Stanford (Californie) conclut à des habilités supérieures en mathématiques chez les enfants autistes par comparaison aux enfants non-autistes, permise par une structure cérébrale différente[21].

En 2015, l'Université d'Édimbourg publie un communiqué attestant d'un chevauchement entre des gènes associés au potentiel intellectuel, et des gènes associés à l'autisme[22].

En 2018, le docteur en philosophie et sociologie Josef Schovanec postule, dans son ouvrage Nos intelligences multiples, que le succès de l'université allemande jusqu'au milieu du XXe siècle, notamment dans les domaines de l'épistémologie et de la philologie, soit dû à l'intelligence autiste, de nombreux chercheurs tels que Mircea Eliade partageant des caractéristiques communes avec les personnes autistes actuellement diagnostiquées[23].

Fonctionnement

La notion d'intelligence est très complexe, puisqu'elle inclut la compréhension, l'apprentissage, la perception, l'évaluation et la planification, entre autres[24]. La nature de l'intelligence autiste semble similaire à celle des personnes non autistes[25]. Une opinion répandue serait pourtant que les manifestations d'intelligence perçues chez des personnes autistes soient consécutives à un « fonctionnement cérébral anormal »[8].

Mémoire

La mémoire des personnes autistes est sélective, et fait appel à leur intelligence[26]. Contrairement à l'hypothèse et l'idée populaire fausse[Note 1] qui ont longtemps prévalu, d'après Laurent Mottron, cette mémoire n'est pas de type « photographique » (eidétique), et ne permet donc pas de retenir toutes les informations visuelles sans restriction[26]. Les cas de mémoire réellement eidétique chez des personnes autistes sont extrêmement rares. Ils semblent résulter d'atteintes cérébrales[27],[28].

Josef Schovanec, philosophe et écrivain autiste, décrit sa propre mémoire en insistant sur le choix de ce qu'il retient : « Je suis comme tout le monde, je retiens les choses qui m'intéressent. La différence tient peut-être à ce que je ne m'intéresse pas aux mêmes choses que les autres. […] je retiendrai beaucoup plus facilement tel ou tel aspect grammatical d'une langue captivante […] une grande déception je crois pour ceux qui voudraient que les autistes aient une mémoire extraordinaire »[29].

Perception visuelle et attention aux détails

La perception visuelle des personnes autistes pourrait être globalement meilleure que celle des personnes non-autistes[30] ; Simon Baron-Cohen ayant conclu avec son équipe que des talents d'hyper-attention aux détails, d'hyper-systémisation, et une hypersensibilité sensorielle, sont caractéristiques des troubles du spectre de l'autisme[31].

Difficultés de mesure

Une recension de la littérature scientifique publiée en 2008 montre une grande variabilité dans les taux de déficience intellectuelle mesurés, allant de 25 à 70 %, ce qui reflète la difficulté à mesurer l'intelligence autiste[32]. Laurent Mottron cite des fourchettes de 13 à 84 %[33]. L'INSERM établit en 2018 ce taux de déficience intellectuelle à un tiers des personnes[34].

Il existe, de plus, des différences de mobilisation d'intelligence entre les personnes autistes ayant un retard ou une absence de langage, et celle qui ont verbalisé à un âge classique : les premières exercent préférentiellement leur intelligence dans le domaine visuel, et les secondes peuvent investir le domaine langagier[14]. Le diagnostic du syndrome d'Asperger exclut les déficiences intellectuelles cliniquement significatives[35]. Ces personnes ont cependant toutes en commun « de réaliser des tâches cognitives à un niveau très élevé dans un domaine particulier, ce qui indique la présence d'une intelligence. Cela peut se manifester par exemple par la connaissance des lettres et des chiffres dès l'âge de 2-3 ans, ou par l'exécution, dès 3 ans, de puzzles habituellement réalisés par des enfants de 5 ans »[33].

Certaines personnes autistes ne comprennent pas le sens de ce qu'elles mémorisent, par exemple, des livres qu'elles lisent, ou des paroles qu'elles répètent très précisément (écholalie)[36]. La mesure qui est faite de l'intelligence d'une personne autiste est fortement dépendante de l'échelle psychométrique employée, mais aussi de la maîtrise ou non du langage[20]. Sur l'échelle de Wechsler, mesurant les capacités de verbalisation, de raisonnement, de mémoire de travail et de vitesse de traitement, les mesures psychométriques des personnes autistes sont typiquement caractérisées par une forte hétérogénéité des scores aux différents sous-tests, avec des mesures basses dans les sous-tests faisant appel aux capacités de verbalisation, et au contraire plus hautes dans celles correspondant aux aptitudes visuo-spatiales et à la perception[37]. Cette hétérogénéité de mesures ne se retrouve pas dans les tests psychométriques des personnes non-autistes[38],[18]. Il est possible que l'utilisation de l'échelle de Wechsler conduise à une sous-estimation systématique de l'intelligence des autistes non verbaux[39], dans la mesure où des sous-tests font appel aux capacités de production langagière et de réponse verbale[38].

Au contraire, sur une mesure par les matrices progressives de Raven, test d'intelligence ne demandant pas de réponses verbales, les personnes autistes non verbales obtiennent de meilleurs résultats[38],[18]. L'étude de Michelle Dawson et al. porte sur 38 enfants autistes et 24 enfants non autistes, montrant un écart moyen de 30 percentiles entre l'échelle de Wechsler et les matrices de Raven chez les enfants autistes[18]. La reproduction de cette mesure par l'équipe allemande de Sven Bölte et al. sur 48 enfants autistes et 25 non autistes montre un écart moyen plus réduit, de l'ordre de 9 percentiles, concluant sur le même constat[19]. Laurent Mottron explique cette différence par le fait que son étude a été menée essentiellement sur des personnes autistes prototypiques[14].

Le psychologue américain Joël Schneider s'est opposé à ces conclusions, estimant dans un billet publié sur WordPress que le raisonnement permettant de conclure à une sous-estimation de l'intelligence des personnes autistes est fautif, car l'échelle de Raven ne mesure pas les mêmes capacités que l'échelle de Wechsler[40].

Aspects génétiques et héréditaires

Les traits autistiques extrêmes sont substantiellement indépendants, génétiquement parlant, de la déficience intellectuelle[3].

D'après une étude de l'Université d'Édimbourg sur une cohorte de 10 000 personnes (2015), il existe un chevauchement entre des gènes associés à l'intelligence humaine, et des gènes associés à l'autisme[22],[41]. Pour le Pr Nick Martin, « cette étude suggère que les gènes de l'autisme peuvent réellement conférer, en moyenne, un petit avantage intellectuel à ceux qui les portent, à condition qu'ils ne soient pas affectés par l'autisme »[22]. Cette équipe constate que, même chez les personnes non-autistes, la présence de traits génétiques associés à ce trouble est, en moyenne, liée à un score légèrement meilleur aux tests cognitifs[42]. Ce chevauchement de gènes est constaté via d'autres études[43],[44].

L'équipe de Simon Baron-Cohen a constaté en 1997 et 1998 une fréquence plus élevée d'autisme parmi les familles de physiciens, d'ingénieurs, et de mathématiciens[45],[46], ainsi que de meilleurs résultats des parents d'enfants diagnostiqués avec un syndrome d'Asperger aux tests d'intelligence[47]. En 2007, cette équipe suggère un lien (de nature génétique et héréditaire) entre l'autisme et les compétences en mathématiques[48], l'étude de l'université Stanford en 2013 ayant associé les performances des enfants autistes en mathématiques à une structure cérébrale différente, impliquant des schémas d'activation cérébrale spécifiques dans une zone normalement associée à la reconnaissance visuelle[21].

Le Pr américain en biologie de l'évolution Bernard J. Crespi postule que l'autisme puisse être, à ce titre, un « trouble de l'intelligence supérieure » (Disorder of High Intelligence), appuyant son hypothèse sur le fait que « des preuves convergentes montrent que l'autisme et un QI élevé partagent un ensemble de corrélats convergents, dont une grande taille du cerveau, une croissance cérébrale rapide, des capacités sensorielles et visuelles spatiales accrues [...] »[49].

Prise en compte dans le système éducatif

D'après Laurent Mottron, le meilleur mode d'accompagnement des élèves autistes consiste à ne pas être coercitif vis-à-vis des comportements répétitifs, et à évaluer la personne sur l'obtention de ses résultats et ses connaissances pures plutôt que sur sa capacité explicative et son imagination, tout en prévenant le harcèlement scolaire[50]. Les personnes autistes accordent souvent une grande importance au pédagogue qui leur apporte de l’information[51].

Militantisme

Photographie de Josef Schovanec assis et souriant.
Josef Schovanec milite pour une meilleure prise en compte de l'intelligence autiste.

Plusieurs adultes autistes militent pour une meilleure prise en compte de l'intelligence autiste. Dans son ouvrage Nos intelligences multiples, Josef Schovanec met en relation la mesure de l'intelligence autiste avec les limites des tests de quotient intellectuel basés sur la mesure des capacités liées à la maîtrise du langage[52]. Dans Autisme : j'accuse !, Hugo Horiot souhaite « renverser cette notion, inexacte et infamante, de déficience mentale »[53]. Il dénonce également la pression de normalisation pesant sur les autistes, les poussant à cacher toute « anormalité » pour éviter d'être exclus[54].

Notes et références

Notes

  1. Certains récits de fiction présentent des personnes autistes avec une mémoire eidétique, en particulier le film Rain Man, ainsi que les romans Millénium et les films qui en sont issus.

Références

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Annexes

Bibliographie

Articles de vulgarisation

  • [Mottron 2009] Laurent Mottron, « Pourquoi certains autistes sont-ils des prodiges ? », La Recherche, no 432,‎ (lire en ligne) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Réédition de l'article : [Mottron 2016] Laurent Mottron, « Pourquoi certains autistes sont-ils des prodiges ? », La Recherche, no Hors série 18,‎
  • [Mottron et Soulières 2019] Laurent Mottron et Isabelle Soulières, « L'intelligence singulière des autistes », La Recherche, no 545,‎ (lire en ligne)
  • [Soulières 2012] Isabelle Soulières, « L'intelligence des autistes », Cerveau&Psycho,‎ (lire en ligne, consulté le )
  • [Therien 2016] Véronique D. Therien, « Le génie du Raven », Sur le Spectre,‎ , p. 8-9 (lire en ligne, consulté le )

Essais et manifestes