Baisemain

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Denis Thatcher effectuant un baisemain à la première dame Nancy Reagan (1988).
Le Baisemain polonais, par Johann Joachim Kändler, milieu du XVIIIe siècle, Musée national de Varsovie.

Le baisemain, baise-main, ou baise main[1], est un geste de courtoisie, de politesse, de respect, d'admiration ou encore de dévouement d'un homme envers une dame, d'un vassal envers son suzerain.

Définition[modifier | modifier le code]

Ce geste consiste pour l'homme à s'incliner profondément, voire à plier humblement le genou et la nuque devant la dame, et à saisir délicatement la main de cette dernière afin de porter celle-ci à ses lèvres pour y porter silencieusement et le plus respectueusement possible ses lèvres en signe d'hommage.

Baisemain à la française[modifier | modifier le code]

Cette pratique est une invention récente et ne s'est répandue qu'au début du XXe siècle[2]. Elle s'inspire d'une tradition médiévale qui consistait pour un vassal à baiser la main de son seigneur[3].

Le baisemain « à la française » ne doit se pratiquer, en principe, que dans un lieu fermé, lors de réunions, de réceptions, etc., mais jamais dans la rue[4] ou dans un lieu public (restaurant par exemple)[5]. C'est à la femme de prendre l'initiative. Selon les règles classiques, seules les femmes mariées ou les femmes célibataires de position importante ou âgées peuvent recevoir cet hommage[4].

Après que la femme a tendu la main, l'homme doit s'incliner, jambes serrées, et saisir délicatement la main de la femme afin de l'effleurer du bout de son menton, sans l'embrasser réellement[5]. Cette main n'est normalement pas gantée en dehors des tenues de soirée[4].

Autres coutumes[modifier | modifier le code]

Dans certaines tribus Berbères, le baisemain fait partie des signes d'allégeance envers le souverain ou bien envers une famille. La demande en mariage. Dans ce cas, le fiancé s'agenouille d'abord devant sa future belle-mère afin de lui demander officiellement sa fille en mariage. Si celle-ci lui accorde sa permission, elle lui tend sa main à baiser que son futur gendre porte alors respectueusement à ses lèvres. Ensuite, le fiancé met un genou en terre devant sa fiancée et lui demande sa main. Si celle-ci est accordée, le fiancé lui glisse alors l'alliance au doigt et, toujours agenouillé, lui baise la main et l'alliance. Ce geste symbolise ainsi son respect et son dévouement à sa dame devenant son épouse.

Dans certaines cultures d'Asie du Sud et du Sud-Est notamment, le baisemain est pratiqué dans d'autres contextes : par des enfants envers leurs parents, grands-parents ou professeurs, par la belle-fille envers sa belle-mère, voire par l'épouse envers son mari.

Port de la chevalière « en baise-main »[modifier | modifier le code]

Le port de la chevalière dit « en baise-main » est celui où le motif est orienté vers l'ongle.

Ce port signifie symboliquement que le cœur de la personne est libre.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Le Larousse, le Robert et André Jouette ne donnent que « baisemain » ; le TLFi donne « baise(-)main ».
  2. « Le baisemain, cet usage bien français qui entend rompre avec l'uniformisation de la poignée de main », sur Atlantico.fr (consulté le )
  3. Territorial, « Fiche pratique n° 1. Poignée de main, baisemain, bises... La meilleure manière de saluer - Guide des usages, du protocole et des relations publiques », sur www.territorial.fr (consulté le )
  4. a b et c Savoir vivre, Savoir plaire, Sélection du Reader’s Digest, 1975, p. 273.
  5. a et b « Le baisemain, ringard ou tendance? », Point de Vue,‎ (lire en ligne, consulté le )

Articles connexes[modifier | modifier le code]