Vincent Labrune

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Vincent Labrune, né le à Orléans (Loiret) , est un homme d'affaires français. Il a notamment été président de l'Olympique de Marseille de 2011 à 2016. Il est nommé président de la Ligue de football professionnel le .

Biographie[modifier | modifier le code]

Fils d'une famille bourgeoise d'Orléans[1], il est titulaire d'un diplôme d'études approfondies (DEA) en économie internationale et finance du développement à l'université Paris-1 Panthéon-Sorbonne[1],[2].

Carrière professionnelle[modifier | modifier le code]

À la télévision[modifier | modifier le code]

Vincent Labrune est recruté en par France Télévisions. Il est chargé de la communication de l'information aux côtés notamment de Daniel Bilalian et Patrick Chêne. Il occupe alors le poste d'attaché de presse du service des sports à France 2. Il se rapproche rapidement de Jean-Luc Delarue, qui le recrute en 2000 en tant que directeur de la communication[3] pour sa société de production Réservoir Prod. Il garde en parallèle ses fonctions de rédacteur en chef des émissions de télévision "A vous de juger" et "Mots croisés"[4].

Il rencontre en 2003, Robert Louis-Dreyfus grâce à leur passion commune : la boxe. Jean-Luc Delarue est en fait un ami de Brahim Asloum, coaché par Louis Acariès, ami de RLD[5]. Labrune crée alors le , la société de conseil en communication VLB Communication, et devient le conseiller en communication et le porte-parole de Robert Louis-Dreyfus.

Parallèlement, il se lie d'amitié avec Étienne Mougeotte, à l'époque vice-président de TF1. Il est alors nommé conseiller de ce dernier et de Patrick Le Lay[5]. Selon le journaliste Renaud Revel, "éteignant les incendies et parant au plus pressé quand l’urgence s’impose, ce pompier de service servira ainsi de relais efficace entre TF1 et la presse"[1]. Ses fonctions auprès de RLD, alors propriétaire de l'OM, et de TF1 entraînent certains journalistes à se poser des questions quant à un éventuel conflit d'intérêts. Selon Nathalie Paoli, attaché de presse, le à Göteborg, alors que l'OM et Valence se disputent la finale de la Coupe UEFA, Vincent Labrune aurait utilisé ses relations pour tenter de permettre à TF1, qui n'a aucun droit de diffusion pour ce match, de filmer des images des vestiaires pour son émission Téléfoot[6].

Dans le football[modifier | modifier le code]

À l'Olympique de Marseille[modifier | modifier le code]

En 2008, Robert Louis-Dreyfus nomme Vincent Labrune président de sa holding Éric Soccer[7], société mère de la SASP OM et détenant à 100 % l'Olympique de Marseille[5]. Il est alors également nommé président du conseil de surveillance du club de football le , en remplacement de Mehdi El Glaoui, démissionnaire.

Proche de Robert Louis-Dreyfus, il assure le relais entre le club et l'actionnaire afin de garantir ses intérêts[8]. Conseiller et porte-parole de l'homme d'affaires suisse, il finit par gérer la totalité des affaires de l'OM[4]. Lorsque RLD meurt le , la veuve de RLD reprend les fonctions de son défunt mari et accroît d'autant plus sa confiance en Vincent Labrune[9].

Saison 2011-2012[modifier | modifier le code]

Le , il est nommé président de l'OM par le conseil de surveillance du club, à la suite de l'éviction de Jean-Claude Dassier[9],[10] qui avait encore un an de contrat au sein du club et remporté 4 trophées lors de son mandat. Un remplacement qui ne surprend toutefois pas les journalistes alors même que la prolongation du contrat de Didier Deschamps quelques semaines auparavant s'était négociée à l'insu de Jean-Claude Dassier, entre l'entraîneur et Vincent Labrune[11]. En parallèle, la propriétaire du club, Margarita Louis-Dreyfus, et Vincent Labrune décident ensuite de remplacer le directoire et le conseil de surveillance par le conseil d'administration et justifient ces changements de direction dans le club de football par la volonté de « faire face à de nouveaux défis » tels que la rénovation du Stade Vélodrome, mais aussi de faciliter le contrôle financier du club par l'actionnaire[9]. Pour aider Vincent Labrune dans sa mission, Margarita Louis-Dreyfus annonce également une nouvelle injection financière de 20 millions d'euros[11]. Le , Vincent Labrune est élu au conseil d'administration de la Ligue de football professionnel (LFP)[12].

En 2012, après un an à la tête du club de football, Vincent Labrune dresse un bilan mitigé de la saison passée : "entre la non-qualification pour la Ligue des champions, la baisse de nos droits télé et l'impact des travaux du Vélodrome, nous avions d'un coup 40 millions d'euros de recettes en moins"[13]. En 2013, il qualifie cette saison 2011-2012 "d'accident industriel"[14]. L'Olympique de Marseille est en effet pour la première fois depuis 2006 absent du podium de la Ligue 1 et Vincent Labrune doit trouver 35 millions d'euros de ressources supplémentaires pour rééquilibrer le budget du club[15]. Ce sera finalement Margarita Louis-Dreyfus qui abandonnera 30 millions de créances et injectera 15 millions d'euros de trésorerie dans le club[13].

Saison 2012-2013[modifier | modifier le code]

Durant l'été 2012, Vincent Labrune perd également son entraîneur, Didier Deschamps, alors favori pour le poste d'entraîneur de l'équipe de France à l'époque occupé par Laurent Blanc[16]. Celui-ci impute quelques mois plus tard à Vincent Labrune la mauvaise gestion de son conflit avec José Anigo[17]. Le , Vincent Labrune annonce porter plainte contre Stéphane Tapie pour injures publiques et incitation à la haine. Le fils de Bernard Tapie avait qualifié Vincent Labrune de "président en carton"[18] après plusieurs défaites successives du club. Il l'a également vivement critiqué après l'avoir vu sourire durant une défaite du club marseillais face à l'Olympique Lyonnais (1-4) avant de donner son numéro de téléphone à la télévision[19]. Vincent Labrune décide en parallèle de sanctionner les médias ayant relayé les critiques de Stéphane Tapie, Le Phocéen et Radio France Bleu, en leur interdisant l'accès à la Commanderie[20].

Critiqué par les supporters en 2013 pour sa gestion du club et la qualité de jeu des joueurs, Vincent Labrune se défend précisant que l'Olympique de Marseille « est en train d'écrire l'une des plus belles pages sportives de l'histoire du club depuis sa victoire en Ligue des champions en 1993 ». Des déclarations qui provoquent une polémique alors que trois ans auparavant, le club récoltait le titre de champion sous la présidence de Jean-Claude Dassier[21].

Saison 2013-2014[modifier | modifier le code]

En , alors que l'Olympique de Marseille est une nouvelle fois écarté du podium de la Ligue 1, 6e du classement avec 60 points, Vincent Labrune annonce de grands changements pour le club. José Anigo quitte ses fonctions et part recruter pour le club sur le continent africain[22]. Vincent Labrune engage pour le remplacer Marcelo Bielsa pour qui il crée une nouvelle fonction au sein du club : directeur technique du secteur professionnel[23]. Le président du club prédit alors pour l'OM "une révolution culturelle mais aussi structurelle" grâce à Marcelo Bielsa[24].

Saison 2014-2015[modifier | modifier le code]

Durant le mercato estival, Vincent Labrune se retrouve cependant en difficulté pour vendre des joueurs alors même que le club est une nouvelle fois en déficit. Margarita Louis-Dreyfus se voit encore dans l'obligation d'injecter 20 millions d'euros de sa fortune personnelle dans le club pour aider Vincent Labrune à recruter[25]. Celui-ci décide de pousser des joueurs au départ en les envoyant rejoindre le "loft" de l'OM[26]. Une décision dont se dédouane Marcelo Bielsa qui précise lors d'une conférence de presse en ne pas avoir été concerté par Vincent Labrune lors de ce mercato[4].

Le jeudi , Marcelo Bielsa ajoute : « le bilan de ce marché des transferts est négatif. Je crois que le président (Vincent Labrune) m'a fait des promesses qu'il savait qu'il n'allait pas tenir (...) Je vais assumer avec joie et optimisme le challenge qui est devant moi mais le mode fonctionnement du club me déçoit »[27]. Certains joueurs transférés durant l'été pointent également du doigt l'attitude de Vincent Labrune envers les joueurs du club durant ce mercato[28],[29],[30]. D'après une correspondante de L'Équipe, l'erreur de Vincent Labrune est de ne pas avoir remplacé José Anigo au poste de directeur sportif : "se faisant, Labrune se voit fragilisé dans sa position (...) Son image est brouillée, oscillant entre "menteur", comme le confirment aussi les joueurs du loft qui sont partis et d'"incompétent" qui n'a pas pu faire venir tous les noms proposés par Bielsa"[31].

Sur le plan financier, selon la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG), Vincent Labrune a dépensé 60 millions d'euros sur le marché des transferts en un an[1] et le déficit du club pourrait atteindre les 40 millions d'euros à la fin de la saison[32]. Le , Vincent Labrune accepte de faire participer le club à un match amical à l'extérieur contre le Nîmes Olympique afin de soutenir les victimes des inondations de la région. Il arrive à négocier 40 % des recettes du match pour son club[33].

Fin de parcours à l'Olympique de Marseille[modifier | modifier le code]

Le Vincent Labrune est remplacé par Giovanni Ciccolunghi comme président de l'OM. La Provence le qualifie alors de « pire président de l'histoire de l'OM », et « d'homme avec un tel sentiment d'impunité qu'il propose à un fonctionnaire de police qui procède à son audition dans le cadre des transferts présumés douteux à l'OM, un contrat pour devenir "Monsieur sécurité" du club olympien »[34].

L'entraîneur espagnol Míchel le qualifie « d'incompétent » et d'« homme habitué à se retrouver dans des histoires louches »[35].

2020[modifier | modifier le code]

Le , il est élu président de la Ligue de football professionnel par le conseil d’administration[36].

Moma Group[modifier | modifier le code]

Depuis , il est membre du comité exécutif de Moma Group, une société qui cherche à devenir le leader de l’événementiel en France[37].

Au cinéma[modifier | modifier le code]

En 2012, il est l'un des coproducteurs du film Les Infidèles, avec à l'affiche Jean Dujardin et Gilles Lellouche[38]. Il est également coproducteur du film-documentaire de Fabien Constant, Mademoiselle C. consacré à Carine Roitfeld.

En 2015, il est l'un des producteurs d’Enragés d'Éric Hannezo.

Décorations[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d « Vincent Labrune, un boxeur à l'OM », sur Le Point,
  2. Baptiste Desprez, « Vincent Labrune, président multifacette », Le Figaro, encart « Le Figaro et vous »,‎ 26-27 septembre 2020, p. 40 (lire en ligne).
  3. « Qui est Vincent Labrune? », sur L'Express,
  4. a b et c « Biographie Vincent Labrune », sur Aquadesign,
  5. a b et c Laurent Blanchard, Le mystérieux Vincent Labrune sur laprovence.com, 16 juin 2009
  6. David Garcia, Histoire secrète de l'OM : L'enquête qui dérange, Flammarion, , 384 p. (lire en ligne), "Sur un ton particulièrement cassant, autoritaire et ridicule de bouffonerie, il me dit : « Je suis Vincent Labrune et je suis avec RLD. Vous allez faire en sorte d'obtenir une accréditation pour la caméra de TF1, de manière que le JRI puisse aller dans la zone vestiaires (sic) après le match ! »
  7. Informations juridiques sur Eric Soccer sur manageo.fr, consulté le 27 septembre 2011
  8. Cyrille Haddouche, Margarita Louis-Dreyfus, la passion de l'OM en héritage sur lefigaro.fr, 26 mars 2010
  9. a b et c AFP et lemonde.fr, Ligue 1 : Vincent Labrune remplace Jean-Claude Dassier à la tête de l'OM sur lemonde.fr, 9 juin 2011
  10. Olivier Schwob, Hervé Penot et Hélène Foxonet, Dassier évincé, Labrune conforté sur lequipe.fr, 9 juin 2011
  11. a et b « Ligue 1 : Vincent Labrune remplace Jean-Claude Dassier à la tête de l'OM », sur Le Monde,
  12. Labrune et Le Lay au C.A. sur lequipe.fr, 30 septembre 2011
  13. a et b « "L'OM n'est pas pauvre!" », sur Le Journal du Dimanche,
  14. « OM : Vincent Labrune, la pédagogie de la rigueur », sur eurosport,
  15. « Le plan de Vincent Labrune », sur Le Phocéen,
  16. « OM-Deschamps, c'est bien fini », sur Le Figaro,
  17. « OM : Deschamps règle ses comptes avec Anigo et Labrune », sur Téléfoot,
  18. « OM: Pour Stéphane Tapie, Vincent Labrune est «un président en carton» », sur 20 minutes,
  19. « L'OM attaque le fils de Bernard Tapie en justice pour injures publiques », sur 20 minutes,
  20. « Stéphane Tapie-Vincent Labrune : guerre ouverte à l'OM », sur Le Point,
  21. « OM : Vincent Labrune en fait-il trop ? », sur Foot Mercato,
  22. « Labrune change tout », sur Mediafootmarseille
  23. « Les trois annonces de Vincent Labrune », sur Olympique de Marseille,
  24. « Mercato - OM : Vincent Labrune évoque l’avenir de José Anigo ! », sur Le 10 sport,
  25. « Mercato - OM : Une galère estimée à 40M€ pour Labrune ? », sur Le 10 sport,
  26. « OM : Vincent Labrune augmente la pression sur ses indésirables », sur Footmercato,
  27. « OM, Bielsa s'en prend une nouvelle fois à Labrune », sur Goal,
  28. « OM : Un ancien du club enterre Vincent Labrune ! », sur Le 10 sport,
  29. « Kadir : «Ça ne peut pas marcher comme ça» », sur L'Equipe,
  30. « Un missile tombe sur Labrune mais pas sur l'OM », sur Foot01,
  31. « Labrune n'a plus de pare-feu », sur Footmarseille,
  32. « L1 / OM : Labrune doit encore vendre pour ses finances », sur Sport,
  33. « OM : le coup tordu de Vincent Labrune pendant la trêve », sur Butfootballclub,
  34. Jean-Claude Leblois, « OM : Vincent Labrune, le pire président », sur www.laprovence.com, (consulté le )
  35. Sébastien Coca, « "Le mal de l'OM, c’était d’avoir un président aussi incompétent"... quand Michel fracasse Labrune », sur www.lci.fr, (consulté le )
  36. « Vincent Labrune élu président de la LFP par le conseil d'administration », sur www.lequipe.fr, (consulté le )
  37. « Vincent Labrune rejoint Moma Group », sur www.tourmag.com, (consulté le )
  38. Le succès des Infidèles fait un heureux sur lexpress.fr, 14 mars 2012
  39. Décret du 29 novembre 2023 portant promotion et nomination dans l'ordre national du Mérite

Liens externes[modifier | modifier le code]