Utilisateur:Ygdrasil/langues

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Une langue est un système de signes linguistiques, vocaux, graphiques ou gestuels, qui permet la communication entre les individus.

Langues du monde par familles :
  • Afro-asiatiques
  • Nigéro-congolaises
  • Nilo-sahariennes
  • Khoïsan
  • Indo-européennes
  • Caucasiennes
  • Altaïques
  • Ouraliennes
  • Dravidiennes
  • Sino-tibétaines
  • Austroasiatiques
  • Austronésiennes
  • Pama-nyungan
  • Papoues
  • Tai-Kadai
  • Amérindiennes
  • Na-dené
  • Eskimo-aléoutes
  • Isolat
  • Définitions[modifier | modifier le code]

    langue, langage,parole[modifier | modifier le code]

    Une définition linguistique de la langue précise que c'est un système de signes doublement articulés, c'est-à-dire que la construction du sens se fait à deux niveaux d'articulation. On trouve tout d'abord celui des entités signifiantes (morphèmes et lexèmes, ou monèmes) formant les énoncés puis celui des unités distinctives de sens (phonèmes) formant les unités signifiantes. Ces deux niveaux d'articulation déterminent les premiers niveaux de la description linguistique : phonologie, morphologie et syntaxe. André Martinet précise que l'ordre de description est nécessairement inverse de l'ordre de perception ou d'usage de la langue : la description commence par le deuxième niveau d'articulation (les phonèmes) pour aller vers le premier (la combinatoire des unités signifiantes).

    On distingue généralement la langue (système de signes) et le langage (faculté humaine mise en œuvre au moyen d'un tel système). La langue doublement articulée n'est qu'un langage parmi d'autres, que rien ne doit privilégier : la faculté de langage est aussi mise en œuvre par d'autres systèmes de signes, comme le geste, le dessin, le vêtement, etc. La linguistique, comme science du langage au sens strict, est donc nécessairement englobée dans une discipline aux objets plus nombreux : la sémiologie ou sémiotique, science générale des signes et de la signification.

    On distingue également, depuis Ferdinand de Saussure, la langue et la parole (c'est-à-dire l'utilisation effective du système de la langue par les locuteurs).


    Langue et dialecte[modifier | modifier le code]

    Dans une perspective sociolinguistique (étude des langues dans leur rapport aux sociétés), le terme « langue » définit tout idiome remplissant deux fonctions sociales fondamentales : la « communication » (c'est au moyen de la langue que les acteurs sociaux échangent et mettent en commun leurs idées, sentiments, pensées, etc.) et l'« identification » (de par son double aspect individuel et collectif, la langue sert de marqueur identitaire quant aux caractéristiques de l'individu et de ses appartenances sociales). Par conséquent, les « langues » sont des objets vivants, soumis à multiples phénomènes de variations et les frontières entre les langues sont considérées non hermétiques car elles relèvent d'abord des pratiques sociales En prenant en compte la valeur des représentations des mots en société, les sociolinguistes substituent donc le terme « langue » à ceux pouvant renvoyer à des connotations péjoratives ou dévalorisantes (par exemple : « dialecte » et « patois »).

    Langue naturelle et langue artificielle[modifier | modifier le code]

    Si la grande majorité des langues parlées dans le monde sont des langues naturelles, qui se sont formées spontanément à partir d'états de langue antérieurs, il existe cependant aussi des langues artificielles ou langues construites, comme l'espéranto, le volapük, l'interlingua, le lojban, ou encore le klingon, qui ont été créées consciemment par des individus.Certaines d'entre-elles sont devenues langues officielles de certains états c'est le cas notemment pour : l'indonésien,le norvégien , l'hébreux

    Langue vivante et langue morte[modifier | modifier le code]

    Une langue est dite vivante lorsqu'elle est utilisée oralement par des personnes dont elle est la langue maternelle, ou par une communauté suffisamment nombreuse — et de façon suffisamment intensive — pour permettre une évolution spontanée de la langue (cas de l'espéranto).

    On appelle langue morte ou éteinte une langue qui n'est plus pratiquée oralement comme langue maternelle, mais qui peut être encore utilisée dans certains domaines (tels que la religion). La connaissance des langues mortes, en permettant l'étude des textes anciens, est utile notamment à la linguistique historique, ainsi qu'à l'histoire et à ses disciplines annexes. Les deux langues mortes les plus importantes de la culture occidentale sont le latin et le grec ancien. Celle des cultures indiennes ou influencées par l'Inde est le sanskrit. L'expression « langue morte » est contestée par beaucoup de ceux qui les pratiquent. On lui préfère alors « langue ancienne ».Parfois la distinction langue vivante / langue morte est une vue d'esprit ces dernière etant toujour utilisé par une communauté de personnes (le plus souvent à des fin religieuses) ainsi le latin est considéré comme une langue morte mais il est toujours utilisé par l'église catholique , idem pour le copte .

    Il est possible de « ressusciter » des langues mortes, comme le montre l'exemple de l'hébreu.

    Une langue vivante est rarement un système uniforme et rigide, elle varie généralement selon le lieu géographique (dialectes), le milieu social (sociolectes) et les individus (idiolectes) et, bien sûr, selon le temps (diachroniquement), ce qui fait que, considérée à un moment donné, une langue est toujours en évolution et contient plusieurs états. Par exemple, le système phonologique des langues est en évolution constante, ce qu'étudie la phonétique historique. Une langue vivante est définie dans une géographie linguistique internationalement reconnue et se définit par sa frontière linguistique. Si cette dernière est traversée par une frontière, c'est une langue transfrontalière.

    Autre[modifier | modifier le code]

    On appelle langue maternelle d'une personne la ou les langue(s) que cette personne a apprise(s) dans son enfance au cours de son apprentissage du langage.la langue maternelle est liée au cercle familial. On appelle langue seconde la ou les langues qu'une personne utilisera majoritairement dans sa vie quotidienne . On appelle langue étrangère la ou les langue qu'une personne a du apprendre au cours de sa scolarité et avec la quelle il n'a pas de contact directe.

    ex: un berbere aura pour langue maternelle le bèrbère , comme langue seconde l'arabe , et comme langue étrangère n'importe qu'elle autre langue

    ex : un quebecois aura pour langue maternelle le francais , pour langue secoonde l'anglais , et pour langue etrangère n'importe qu'elle autre langue

    Histoire : origine des langues[modifier | modifier le code]

    Le commencement énigmatique du langage, et des origines des langues actuelles suscitent des hypothèses parfois contradictoires. De nombreuses recherches principalement des anthropologues, des archéologues, des généticiens, et des linguistes suggèrent l'hypothèse d'une langue commune, d'autres, nombreuses aussi, la réfutent.

    Classification[modifier | modifier le code]

    les langues peuvent se classées suivants diffèrents critères tel que leurs parentées(ex: le français et l'espagnol sont des langues latines),leurs structures syntaxiques (langue SVO , OVS ....),leurs nombre de locuteur ,leur répartition geographique, leurs domaine d'application (ex le latin est utilisé a l'heure actuelle uniquement pour la liturgie),leur facilité d'apprentissage (ex:l'esperanto est 10 fois plus facile que n'importe quelle autre langue) [1],[2][3] [4] [5] [6],leur structure morphologique (le japonais et le finnois sont agglutinante,le chinois est isolante, le français l'anglais et l'allemand sont fusionnelle),leurs regularité (le chinois et l'esperanto sont plus régulier que l'anglais et le latin ,leurs transparence ....

    denombrement de langues[modifier | modifier le code]

    le dénombrement des langues set une chose difficile parfois pour des raisons politique les états vont déclarer avoir des langues différentes ainsi la serbie estimera parler le serbe et la croatie le croate pourtant dans les fait il s'agit de la meme langues (le serbo croate) le meme phénomène se retrouve pour l'hindi et l'ourdou qui forment une seule langue nommé hindoustani a contrario les dialectes arabes dont l'intercommuncation entre les differentes forment n'est pas toujour possible pourraient ëtre considéré comme des langue differentes.Outre la différenciation des langues certaines d'entres elles ne sont parlées que par un petit nombre de personne (une dizaine voir une centaine) et sont située dans des zones difficile d'accès (amazonie;iran jaya)


    repartition des langues[modifier | modifier le code]

    On estime qu'il existe environ 6800 langues pour 220 pays ce qui fait théoriquement 30 langues par pays mais cette moyenne cache en fait de très grandes disparités ainis on compte par exemple :

    830 langues pour la papouasie-nouvelle-guiné, 722 langues pour l'indonésie, 521 langues pour le nigeria,445 langues pour l'inde,364 langues pour les USA et à l'autre bout de l'echelle on trouve des pays ne comptant qu'une seule langue tel que : (Barbade, Cuba, Corée du Nord, Corée du Sud, Maldives, Islande, Liechtenstein). l'indonésie et la papouasie nouvelle guinée rassemblent environ 20% des langues parlés


    les langues se répartissent de manière inégale sur les comtinents

    Rang continent population par continent nombre de langue vivante pourcentage de langues
    1 asie 3.6 miliard 2165 33
    2 afrique 780 milion 2011 30
    3 pacifique 30 milion 1302 19
    4 amerique 828 milion 1000 15
    5 europe 728 225 3


    Le décompte des locuteurs des 21 langues les plus parlées dans le monde représente 70 % des habitants de la planète.

    Le décompte des locuteurs des 48 langues les plus parlées dans le monde représente 86 % des habitants de la planète.

    Les 74 premières langues de l’humanité sont parlées par 94 % des habitants de la planète. Ces 74 langues représentent seulement 1 % des langues de la planète, et 6 % de l'humanité se partage donc 99 % des langues restantes.

    importance des langues[modifier | modifier le code]

    les deux critères qui font qu'une langue sera considérée comme importante est son nombre de locuteur , puis sa diffusion géographique. Ansi le français sera considéré comme plus important que l'hindoustani car ce dernier est parlé par près de 1 miliard de personne mais seulement dans 2 pays au contraire le français qui compte environ 3 à 4 fois moins de locuteur mais est utilisé dans plusieurs pays sur les 5 continents .

    Lorsque l'importance numérique et la diffusion géographique se conjugent, on parle de langue internationale. les langues réunissant ces critères sont :( le français ,l'espagnol, l'arabe,l'anglais,le russe et dans une moindre mesure le portugais)

    le chinois et l'hindoustani bien qu'étant les 2 langues les plus parlées au monde ,correspondent moins aux critères proposés, car elles sont parlés dans une zone géographique restreinte.

    le statut[modifier | modifier le code]

    Les langues ne jouissent pas du même prestige et d'une reconnaissance équivalente; il en est de même pour leurs locuteurs. ainsi on dira que les 264 000 Islandais parlent une langue et qu'ils constituent une nation; par contre, on dira que les 12 millions de Peuls parlent un dialecte et forment des tribus bien que cette langue soit parlée dans une dizaine de pays.

    À ces facteurs démographiques et géographiques s'ajoutent des facteurs économiques, politiques et idéologiques, qui jouent un rôle fondamental dans le prestige d'une langue. Tout dépend des domaine d'application de la langue et du poids de ces fonctions. ansi 98% des langues du monde sont utilisé pour la communication interpersonnelle c'est a dire a l'interieure d'une structure familiale ou d'une communauté locale .

    Une langue peut aussi remplir plusieurs fonctions sociales (qui sont notamment : langue véhiculaire, langue d'enseignement, langue diplomatique, langue nationale, langue liturgique, langue officielle, langue internationale.) et plus elle rempli de fonction plus elle améliore son statut et plus celui-ci est élevé plus la longévité et le prestige de la langue augmente : ansi a titre d'exemple l'Afrique compte 2011 langues au total, mais seulement 14 d'entre elles possèdent un statut officiel .Parmi celles-ci, le français est officiel (ou co-officiel) dans 23 États, l'anglais dans 19, l'arabe dans 10, le portugais dans cinq, l'afrikaans, le swahili et l’espagnol dans deux (incluant les Canaries).

    Sur la totalité des langues mondiales 5 d'entre elles sont nettement privilégiées, et employées dans plus de 20 États. (l'arabe, l'espagnol, le français, le russe, l'anglais).

    Ce sont les véritables langues internationales, qui exercent à peu près toutes les fonctions possibles. Parmi ces cinq langues, une hiérarchie peut s'établir, donnant un léger avantage à l'anglais (essentiellement du au poid des USA ou l'anglais n'est pas officiel); la faiblesse relative du français réside dans le nombre de ses locuteurs, celle de l'espagnol dans les facteurs économique et militaire, celle de l'arabe dans la culture scientifique. D'une façon générale, on peut dire que plus une langue compte de locuteurs, plus elle se trouve élevée dans les hiérarchies économique, culturelle, politique et militaire; plus elle se trouve en position de force pour résister aux puissances assimilatrices des autres langues et plus elle sera à même d'assimiler les langues plus faibles. Ne l'oublions pas, lorsque des langues accroissent le nombre de leurs locuteurs, elles le font aux dépens des autres langues, celles que l'on appelle les langues faibles. Mais, le nombre de locuteur n'est pas tout , il peut être contrebalancé par d'autres facteurs.

    les facteurs[modifier | modifier le code]

    L'évolution démographique[modifier | modifier le code]

    Le taux de natalité est une variable importante, car il influence à long terme le poids numérique d'un groupe linguistique.

    Dans les prochaines décennies, certaines langues vont voir leur vitalité augmenter en raison de l'explosion démographique de leurs locuteurs: l'espagnol, le portugais et l'arabe, puis l'hindi en Inde, le swahili en Afrique subtropicale ou le malais en Asie du Sud-Est c'est également le cas du français grâce à la fécondité des pays francophones d'Afrique quifera augmenter le nombre des locuteurs du français. À l'inverse, d'autres langues vont régresser; c'est particulièrement le cas pour l'anglais, le russe, l'allemand, le japonais. La sous-fécondité des anglophones aux États-Unis, au Royaume-Uni et au Canada, des russophones en Russie, des germanophones en Allemagne et des Japonais fera en sorte que le nombre des locuteurs de ces langues diminuera de plus en plus.


    Les mariages mixtes[modifier | modifier le code]

    Les mariages mixtes, que ce soit par exogamie ou par endogamie, représentent un autre élément appréciable de la vitalité linguistique. L'exogamie (mariage entre individus de groupes différents) favorise la langue du groupe majoritaire, car elle facilite l'assimilation des enfants par le groupe majoritaire alors que l'endogamie (mariage entre individus appartenant à un même groupe) permet de maintenir la langue du groupe minoritaire. Pour la plupart des minorités, que ce soit au Canada ou ailleurs, les mariages mixtes sont la principale cause de l'assimilation. L'exogamie peut être fatale pour les petites langues, car elle entraîne l'affaiblissement, voire l'extinction, du groupe minoritaire.

    Dans le cas des langues fortes, l'immigration apporte du sang nouveau à la majorité et, grâce aux mariages mixtes, l'assimilation vient à long terme augmenter le nombre de leurs locuteurs.

    L' imigration[modifier | modifier le code]

    Les déplacements de population ont contribué, dans le passé, à l'expansion de certaines langues.

    Ainsi au Canada les mouvements migratoires ont toujours favorisé l'anglais au détriment du français. Cette minorisation va s'accroître au cours des prochaines décennies. Si le Canada anglais a reçu 83,5 % des immigrants internationaux entre 1971 et 1981, le Québec n'en a accueilli que 16,5 %, alors qu'il représente 25 % de la population canadienne. Pendant que le Canada anglais a vu croître sa population de 12,4 %, le Québec ne l'a augmentée que de 4,8 %. Cette minorisation du Québec au sein de la fédération canadienne constitue, l'un des facteurs très défavorables au français en Amérique du Nord, et ce, d'autant plus que la minorisation des francophones du canada hors Québec est appelée à s'accentuer.

    La distribution des langues dans l'espace[modifier | modifier le code]

    La distribution géographique des langues est un point important de l'analyse de la vitalité d'une langue. Ainsi que 300 millions de locuteurs d'une langue concentrés dans un seul pays n'auront pas la même influence globale que 300 millions de locuteurs répartis en nombre suffisant dans plusieurs pays. La dispersion géographique d'une langue forte s'avère toujours positive pour cette dernière, car elle lui assure le prestige et des fonctions de communications accrues.

    Avec près de 1000 millions de locuteurs, l'hindoustani est une langue moins forte que le français parlé par 4 fois moins de personnes mais dans plus d'une quarantaine de pays

    Selon la variable de la dispersion dans l'espace, le français et l'anglais sont les langues les plus puissantes de la planète; elles sont suivies de près par l'espagnol et l'arabe.

    Par contre, la dispersion géographique peut être mortelle pour les langues faibles, c'est-à-dire celles qui ne peuvent compter que sur un petit nombre de locuteurs. Il s'agit surtout en ce cas de la dispersion géographique à l'intérieur d'un même État.le meilleur moyen permettant la survie de ces langues est la concentration de population ainsi ce phénoméne permet au francophones quebeqiois de resister à l'hérosion linguistique de la part des anglophones

    La concentration urbaine[modifier | modifier le code]

    La concentration urbaine constitue une variable non négligeable dans l'expansion d'une langue. La ville devient comme une pompe qui accélère le mouvement des langues en expansion ou en régression. Dans l'ancien Empire inca, la ville de Cuzco avait servi de tremplin à la langue aymara que parlaient les Incas; avec l'arrivée des Espagnols, la même ville a servi à diffuser la langue du conquérant. On observe ce phénomène aujourd'hui en Afrique où les gens résidant dans ces villes apprennent plus facilement la langue officielle que dans les campagnes.

    Ce rôle joué par la ville dans la diffusion et l'apprentissage d'une langue s'explique par différentes raisons. La ville est d'abord le lieu où se concentrent les fonctionnaires, les juges, les policiers, les professeurs, les financiers, etc. La ville est également un centre culturel où on retrouve non seulement les établissements d'enseignement, mais aussi la presse écrite, la télévision, les salles de spectacle et de cinéma, les bibliothèques, etc. C'est aussi un centre économique qui diffuse la langue dominante et qui, grâce aux échanges commerciaux, favorise les contacts entre les groupes ethniques. Bref, si l'on peut apprendre une langue seconde à la campagne, c'est généralement dans une ville que l'on apprend une langue étrangère.

    Par ailleurs, les tendances démolinguistiques observées dans les grandes villes sont parfois déterminantes pour une communauté. C'est le cas de Montréal et de sa région au sein de la société québécoise. En effet, les francophones quittent de plus en plus le centre-ville pour s'établir en banlieue; ce faisant, ils laissent la place aux allophones qui, à 17,5 % (1986), sont devenus plus nombreux que les anglophones (12,6 %). Selon toute probabilité, il deviendra de plus en plus difficile d'intégrer les allophones à la majorité francophone, du moins à Montréal. Ce phénomène de la concentration immigrante dans une seule ville semble unique au Québec. Que ce soit aux États-Unis, en Australie, en Allemagne, en France, voire en Ontario, les immigrants se dispersent d'avantage favorisant ainsi leur assimilation.

    Le facteur économique et ses variables[modifier | modifier le code]

    On évalue la puissance économique d'une langue à partir de plusieurs variables telles que la production industrielle, le niveau technologique, les échanges internationaux, etc. Vers 1200 avant notre ère, les Phéniciens ont contrôlé tout le commerce méditerranéen, ce qui assura la suprématie de leur langue pendant quelques siècles; les Grecs ont même adopté l'écriture phénicienne et l'ont transmise aux Romains, qui ont produit l'alphabet utilisé de nos jours par la moitié de l'humanité. Aux XVe et XVIe siècles, la force économique des Italiens contribua à la dominance de leur langue dans toute l'Europe.

    Aujourd'hui comme hier, l'hégémonie économique des pays riches concourt au prestige et à la diffusion de la langue et de leurs locuteurs. Faute de données complètes pour évaluer la puissance linguistique en fonction de tous les facteurs économiques, nous nous limiterons à trois variables: le volume des échanges internationaux, la production nationale brute (PNB) et la production nationale par tête d'habitant ou revenu moyen (PNBH), bien que ce dernier facteur serve davantage à mesurer la richesse individuelle que la puissance d'une langue.

    Les échanges commerciaux[modifier | modifier le code]

    En ce début du XXIe siècle, cinq pays ont une importance considérable parce qu'ils s'accaparent à eux seuls environ 40 % des imports et des exports internationaux: les États-Unis, l'Allemagne, le Japon, la France, le Royaume-Uni. Si l'on tient compte des dix premiers pays (incluant les Pays-Bas, l'Italie, la Belgique et le Luxembourg, la Russie, le Canada), on observe que la langue anglaise et le français revienent trois fois

    En principe, la position privilégiée de ces pays favorise la langue de chacun d'eux; dans les faits, l'anglais et le français jouissent d'une puissance supérieure à leur importance numérique, puisque certains pays non anglophones (Allemagne, Pays-Bas et Japon) transigent de plus en plus en anglais et le français (au sein de la francophonie) occupe, lui aussi, une position très enviable.

    Au Québec cependant, l'un des rameaux de cette francophonie, seulement 5 % du commerce extérieur se fait en français contre 95 % en anglais; cela s'explique par le fait que le Québec traite surtout avec le Canada anglais, les États-Unis, le Royaume-Uni, le Japon et l'Allemagne. À l'ère de la mondialisation des marchés internationaux, cette tendance est appelée à s'accentuer. En revanche, 83,9 % des échanges intérieurs, c'est-à-dire au Québec même, se font en français; ce qui démontre que l'économie peut être à la fois un facteur positif (marché intérieur) et négatif (marché extérieur) pour une langue.

    Le produit national brut (PNB)[modifier | modifier le code]

    Le produit national brut est également un indice de la puissance linguistique, car il sert à mesurer la richesse collective d'un pays. Sur le plan international, les pays dont le PNB est le plus élevé sont d'abord des pays de langue anglaise (31 % de la richesse mondiale), puis russophone (11 %), ensuite de langue japonaise (9,6 %), allemande (8,9 %) et française (6,6 %). Bref, quelque 12 langues accaparent 90 % de toute la richesse collective mondiale. Compte tenu du nombre considérable des langues dans le monde (6700), le français (au 5e rang) demeure dans les tout premiers rangs du palmarès des langues.

    Au Canada, les francophones du Québec ont réussi à reprendre leur place dans l'économie. Les entreprises québécoises sont devenues plus dynamiques et jouent un rôle important dans l'économie canadienne. Le monde des affaires francophone a été l'un des grands bénéficiaires des législations linguistiques québécoises; celles-ci ont apporté aux francophones du Québec une plus grande sécurité et une plus grande assurance. Les entrepreneurs n'ont plus à choisir entre être riches en anglais et pauvres en français. De plus en plus nombreux, les entrepreneurs québécois jouent sur les deux tableaux: ils se servent de l'anglais tout en donnant un bon coup de pouce à l'économie francophone.

    Le revenu moyen par habitant (PNBH)[modifier | modifier le code]

    La répartition de la richesse individuelle se présente de façon différente de la richesse collective. Première langue du monde par sa richesse collective (PNB), l'anglais chute au neuvième rang au chapitre du revenu moyen par habitant (PNBH); cinquième par son PNB, le français n'occupe plus que le quatorzième rang pour le revenu annuel. Cette richesse relative de l'anglais et du français en matière de PNBH s'explique par l'insolvabilité chronique des États anglophones et francophones du tiers monde. Le fait d'établir, par exemple, une moyenne entre le revenu annuel d'un Américain et d'un Ougandais (pour l'anglais) ou celui d'un Français et d'un Haïtien (pour le français) ne favorise pas le niveau moyen de la richesse individuelle accordée à l'anglais ou au français. Quoi qu'il en soit, les anglophones et les francophones des pays industrialisés demeurent des privilégiés quant à leurs revenus individuels.

    Par ailleurs, on sait que les habitants les plus riches du monde par le revenu individuel parlent (dans l'ordre) le suédois, le danois, le norvégien, l'allemand, le néerlandais, l'islandais, le japonais et le finnois. Les locuteurs les plus riches du monde habitent donc le nord-ouest de l'Europe et le Japon. Des pays relativement riches par leur PNB (Chine, Inde, États hispanophones, arabophones et lusophones) connaissent une très grande pauvreté sur le plan de la richesse individuelle. Par exemple, en 1990, un Suédois gagnait en moyenne 21 235 $ US alors qu'un Bengali ne gagnait que 175 $.

    L'anglais et le français correspondent à des gammes de revenu très variées qui vont des États les plus riches aux États les plus pauvres: le français est la langue officielle des Luxembourgeois (16 845 $) et des Haïtiens (360 $), l'anglais, celle des Américains (18 300 $) et des Dominicains (814 $), ce qui baisse considérablement la moyenne de ces deux langues sur le plan mondial.

    À l'exception du japonais, les langues riches d'Europe du Nord n'ont, à toutes fins utiles, d'autre puissance que le revenu individuel. Or, cela ne suffit pas, car c'est l'effet conjugué du nombre, de la distribution démographique, de la richesse collective et individuelle, qui permet à une langue de s'élever dans la hiérarchie et d'établir sa dominance.

    Le maintien du français en Amérique du Nord impliquera toujours des coûts économiques du fait que 98 % de la population du continent fonctionne en anglais. Tant que ces coûts ne seront pas trop lourds à assumer, les Québécois francophones accepteront de les payer, mais il y a fort à parier qu'ils refuseraient de trop se marginaliser économiquement par rapport à la majorité anglophone.

    Au Québec, des recherches (Albert BRETON et Peter MIESKOWKI, «L'investissement linguistique et la francisation du Québec», dans Économie et langue, Québec, Éditeur officiel du Québec, 1985, p. 81-100.) ont démontré que l'existence d'un écart entre les revenus des francophones et ceux des anglophones. Cet écart qui a longtemps favorisé les anglophones se situerait aujourd'hui entre 5 % et 6 %. Toutefois, ce sont les francophones bilingues qui ont pris la première place dans l'échelle des revenus au Québec; ils sont suivis par les anglophones bilingues, puis par les anglophones unilingues; les francophones unilingues se situent à la toute dernière place dans cette échelle.

    Cette situation est tout de même inquiétante parce qu'elle peut entraîner à long terme des changements d'allégeance linguistique chez les francophones. Ce danger persistera si le gouvernement du Québec ne maintient pas une scolarisation poussée chez les francophones, s'il n'accroît pas le contrôle québécois sur les entreprises et ne tente pas de hausser davantage la représentation francophone dans les postes de cadres. C'est pourquoi la volonté des francophones de fonctionner en français sera déterminante pour l'avenir de cette langue en Amérique du Nord, car on ne rame pas impunément à contre-courant.

    Le facteur militaire[modifier | modifier le code]

    Les grandes langues doivent toutes leur réussite première à la conquête militaire et à la colonisation, suite immédiate de l'occupation.

    3.1 Les anciennes puissances militaires[modifier | modifier le code]

    Ce fut le cas pour la colonisation grecque, qui suivit les conquêtes d'Alexandre le Grand (334-323 avant notre ère) ainsi que pour la progression plus lente, mais encore plus durable de l'Empire romain, où ont pris naissance les langues romanes d'aujourd'hui (français, espagnol, etc.).

    L'expansion fulgurante de l'Islam au VIIe siècle amena les Arabes à coloniser toute l'Afrique du Nord, une grande partie de l'Espagne, l'Arabie Saoudite, la Syrie, la Mésopotamie, la Perse, l'Égypte, et à imposer leur langue, qui a gardé après treize siècles les mêmes bases géographiques (à l'exception de l'Espagne). La dynastie des Han régna en Chine de 206 avant notre ère à 220 apr. J.-C., puis, dans les siècles suivants, en Mandchourie, au Tibet, en Mongolie et au Turkestan;

    En Europe, les Espagnols, les Portugais, les Britanniques, les Français et les Hollandais ont envahi le monde entre les XVIe et XIXe siècles en imposant leur langue sur les cinq continents, principalement en Amérique, en Océanie et en Afrique. Longtemps soumis aux Mongols, les Russes étendirent progressivement leurs conquêtes au détriment des Turcs et des Chinois pour devenir le plus grand empire contemporain, avec la langue russe qui suivait.

    Le phénomène des conquêtes militaires demeure un facteur majeur dans l'expansion ou la régression des langues en contact. La colonisation fait le reste en tentant d'assimiler les vaincus.

    3.2 Les dépenses militaires[modifier | modifier le code]

    En 1980, on comptait 26 millions de militaires à plein temps dans le monde, c'est-à-dire des membres des forces armées régulières en uniforme, recensés dans The Military Balance 1981-82; par ailleurs, 75 millions de civils travaillaient pour les militaires, le tout générant des dépenses de 76 milliards de dollars US pour cette seule année de 1980. Aujourd'hui, malgré les accords internationaux et les réductions des armes militaires, le nombre de militaires dans le monde est aujourd'hui inférieur de 20 % par rapport à la décennie quatre-vingt, et les dépenses se sont élevées en 1995 à 882 milliards de dollars US et à 745 milliards de dollars (soit 2,6 % du PIB global) en 1998. Parmi tous les pays du monde, les États-Unis, à eux seuls, concentrent encore le tiers des dépenses militaires mondiales; et ce sont des pays européens qui suivent. Or, les dépenses militaires permettent aux industriels de bénéficier d'une plus grande marge de manoeuvre commerciale en ce qui a trait à leur chiffre d’affaires, notamment dans les ventes d’ordre aéronautique.

    À l'heure actuelle, les langues les plus puissantes de par leur budget militaire et leur nombre de soldats sont, dans l'ordre, les suivantes: l'anglais, le russe, le chinois, l'arabe, l'allemand, le français et l'espagnol.

    Cependant, en 1998, les pays exportateurs d’armes les plus importants dans le monde étaient les États-Unis, la France, la Russie, l’Allemagne, le Royaume-Uni, le Proche-Orient, les Pays-Bas, l’Ukraine, l’Italie, l’Espagne et le Canada.

    On cite également la Chine, la Corée du Nord et l’Afrique du Sud, qui restent d'importants fournisseurs, ainsi que la Belgique pour les armes légères. Autrement dit, les langues les plus puissantes sur le plan militaire restent l’anglais, le français, l’allemand, l’arabe, le chinois, le néerlandais, le coréen et l’italien. En Afrique, les principaux exportateurs sont les États-Unis et la France;

    Un facteur de puissance qui a ses limites[modifier | modifier le code]

    Cependant, la seule puissance militaire ne suffit pas à assurer la suprématie d'une langue. En ce cas, le sultanat d’Oman, qui dépense en armement l’équivalant de 293 % de ses dépenses d’éducation et de santé, serait une grande puissance. Le cas de plusieurs langues d’importance moyenne, comme le néerlandais, le coréen ou le vietnamien, montre bien que, malgré leur importance sur le plan militaire, ces langues se révèlent faibles quant aux autres facteurs de puissance. Or, seuls des facteurs combinés d'ordre démographique, économique, militaire et culturel assurent la prédominance d'une langue.C'est là où le français et l'anglais gagnent plusieurs points, mais où l'anglais conserve toujours la première place.

    Le facteur culturel et ses variables[modifier | modifier le code]

    La puissance culturelle d'une langue constitue un autre facteur (non économique) pouvant assurer indéniablement sa vitalité. Le grec et le latin se sont répandus en Occident et sont restés des langues de culture pendant plusieurs siècles même après avoir perdu leur puissance démographique, militaire et économique. Le degré de normalisation d'une langue, le nombre de livres édités ou de publications scientifiques, le nombre et le tirage des journaux, la production cinématographique, la quantité des postes émetteurs et récepteurs de radio ou de télévision, etc., sont des variables sûres pour mesurer la force culturelle d'une langue. Il est possible d'accéder à la culture par la musique, les beaux-arts ou la gastronomie, mais il s'agit là de manifestations culturelles qui n'ont à peu près aucun rapport avec le rayonnement d'une langue. Aussi est-il préférable de s'en tenir aux vecteurs directement reliés à la langue comme les publications écrites (littéraires, scientifiques, utilitaires, journalistiques, etc.) pour évaluer la puissance culturelle.

    Vers 1500 avant notre ère, l'invention de l'écriture alphabétique a favorisé la diffusion du phénicien et de l'araméen, qui s'écrivaient avec cette technique graphique nettement supérieure et plus commode par rapport aux caractères cunéiformes complexes tracés sur de l'argile. Il semble évident que seules les langues écrites (environ une centaine) peuvent aujourd'hui prétendre à un rayonnement culturel le moindrement important. De ce nombre, les langues officielles normalisées occupent presque tout le terrain de la production écrite.

    Le nombre des volumes édités
    

    Il se publie plus de 700 000 volumes par année dans le monde. Seulement une trentaine de langues, parmi les 6700, publient annuellement au moins 1000 volumes. Six langues l'anglais, le russe, l'allemand, le français, l'espagnol et le japonais accaparent les deux tiers de la production mondiale. Le français vient au 4e rang après l'anglais, le russe et l'allemand; il est suivi de l'espagnol, du japonais, du coréen, du chinois, etc.

    Les publications scientifiques[modifier | modifier le code]

    Les publications scientifiques sont l'un des résultats de l'expansion des langues. Sur le plan international, six langues (anglais, russe, japonais, espagnol, français et chinois) assurent 95 % de toute la production scientifique mondiale. De façon générale, on assiste à un net recul de toutes les langues nationales devant l'anglais. Le français scientifique a également beaucoup reculé. Ainsi, 30 % des chercheurs français publient en anglais; au Québec, c'est 80 %, mais 90 % pour l'ensemble du Canada. Même si le français demeure encore une langue scientifique, l'avenir paraît plutôt sombre de ce côté, à moins qu'une action concertée au plan de la francophonie internationale réussisse finalement à modifier le déterminisme qui joue contre le français. Il n'est alors pas surprenant que, dans le domaine scientifique, la puissance linguistique du français soit devenue secondaire comparativement à l'anglais.

    Les six premières langues (anglais, russe, japonais, allemand, français, polonais) représentent 95 % de la production scientifique totale en chimie; les 12 premières: 98 %. Il reste 2 % pour tous ces milliers de langues existant dans le monde.

    Les langues à l'ère d'Internet[modifier | modifier le code]

    En septembre 2002, on estimait qu'au plan mondial il y avait quelque 605 millions d'internautes, dont 190 millions en Europe, 187 en Asie/Pacifique, 182 en Amérique du Nord (USA et Canada), 33 en Amérique latine, 6 en Afrique et 5 au Proche-Orient. En mars 2009, la firme Internet Word Stats les estimait à 1 596 270 108 (1,6 milliard).

    Sur l’autoroute de l’information, l’anglais règne en maître avec 464 millions d'internautes, soit 29 % des internautes du monde. L'anglais est suivi par le chinois (321 millions: 20,1 %), l'espagnol (131 millions: 8,2 %), le japonais (94 millions: 5,9 %), le français (74 millions: 4,6 %), le portugais (73 millions: 4,5 %), l'allemand (65 millions: 4,1 %), l'arabe (41 millions: 2,6 %), le russe (38 millions: 2,4 %) et le coréen (37 millions: 2,1 %). Depuis une décennie, le nombre d'utilisateurs de l'anglais n'a jamais reculé, mais les utilisateurs des autres langues ont constamment augmenté, notamment l'arabe (1545 %), le russe (1125 %), le chinois (895 %), le portugais (857 %), le français (503 %), etc.

    Ces résultats laissent deviner que le chinois va dépasser l'anglais dans un proche avenir, car le nombre d'internautes du chinois augmente quatre fois plus rapidement que celui de l'anglais.

    Pour le moment, l’anglais occupe une place probablement démesurée sur la Toile. Il est possible que cette place soit plus ou moins irréversible, dans la mesure où des habitudes se créent et risquent de s’installer définitivement. On peut croire aussi que la dominance de l'anglais est temporaire et que, tôt ou tard, d'autres langues émergeront. Il n’en demeure pas moins qu’à l’heure actuelle on peut présumer que les dix premières langues deviendront à peu près les seules à connaître une grande diffusion. Mais la situation peut évoluer rapidement dans un domaine aussi fluctuant

    Ces faits démontrent que l’utilisation de l’Internet dépend en partie des ressources disponibles de la technologie. En effet, 74 % des Nord-Américains (Canada, USA et Mexique) utilisent l'Internet, contre 60 % pour l'Australie, 49 % pour l'Europe, 30 % pour l'Amérique du Sud et les Antilles, 23 % pour le Proche-Orient, 17 % pour l'Asie et 5,6 % pour l'Afrique .

    Cependant, en chiffres absolus, la région du monde qui utilise le plus l'Internet demeure l'Asie (41,2 %), puis l'Europe (24,6 %), l'Amérique du Nord (15,7 %), l'Amérique latine et les Antilles (10,9 %), l'Afrique (3,4 %), le Proche-Orient (2,9 %) et l'Océanie (1,3 %).


    Évidemment, il y a aussi d'autres langues sur l'Internet que les dix précitées, notamment l'italien, le malais, le néerlandais, le polonais, le suédois, le thaï, le turc, le vietnamien, le farsi (persan), le roumain, le tchèque, l'hébreu, le danois, le finnois, le hongrois, le grec, le catalan, le norvégien, le slovaque, l'espéranto, le serbe, l'ukrainien, etc. Par contre, l'hindi, la langue officielle de l'Inde, n'apparaît pratiquement jamais dans les statistiques; c'est là le résultat, d'une part, du manque d'accès à l'Internet par la grande majorité de la population indienne.

    La scolarisation et l'alphabétisation[modifier | modifier le code]

    Au Canada, la scolarisation en français a augmenté considérablement depuis une trentaine d'années, et ce, jusqu'à l'université où les francophones du Québec ont plus ou moins rejoint la moyenne canadienne. Avant la Charte de la langue française (1977), les enfants d'immigrants au Québec s'inscrivaient à l'école anglaise dans une proportion de 85 %. Si les tendances actuelles se maintiennent, entre 93 % et 95 % de tous les élèves du primaire et du secondaire seront bientôt inscrits dans les écoles françaises du Québec; il devrait en rester de 5 % à 7 % dans le réseau anglais à l'échelle du Québec et moins de 15 % à Montréal. Cette réduction de la clientèle anglaise rendra l'accès à l'école anglaise de moins en moins facile (et moins attrayant), puisque les anglophones perdront plusieurs de leurs institutions d'enseignement.

    Par ailleurs, au Canada anglais, l'expansion et la popularité des cours d'immersion en français demeurent impressionnantes, et ce, dans toutes les provinces anglaises; d'année en année, les programmes immersifs destinés aux anglophones prennent de l'ampleur. C'est donc dire qu'au niveau des effectifs scolaires le français se trouve dans une situation avantageuse, tant au Canada anglais que dans le monde. On peut même prédire que, au chapitre de l'enseignement du français langue seconde et langue étrangère, la vitalité du français sera encore plus grande dans l'avenir qu'elle ne l'est présentement.

    De façon générale, on peut affirmer que les pays qui ne réussiront pas à scolariser leur population freineront l'expansion de leur langue nationale. . Il ne faut pas oublier que la scolarisation constitue à long terme une facteur de développement économique.

    Les variables culturelles montrent avec évidence que la puissance culturelle d'une langue dépend directement de la puissance économique. Un sous-développement économique entraîne invariablement un sous-développement culturel. C'est ce qui explique, d'une part, la force des langues du nord-ouest de l'Europe.

    Ce sont les langues des nations riches et puissantes qui peuvent se permettent de diffuser la quasi-totalité du savoir universel sur de vastes territoires. Les personnes qui étudient une langue étrangère choisissent de préférence une langue dans laquelle elles trouveront beaucoup de publications; la plupart du temps, elles choisiront l' allemand ,le français,l'anglais, le russe ,

    Le facteur politique et ses variables[modifier | modifier le code]

    Dans les chapitres précédents, nous avons noté que la langue et la politique étaient intimement liées. À l'instar des autres facteurs, le pouvoir politique constitue l'une des forces les plus puissantes dans la vie des langues.

    Le contrôle des instrument de gouvernement[modifier | modifier le code]

    Si elle veut survivre et s'épanouir, une langue doit idéalement exercer le contrôle des instruments de gouvernement, établir sa dominance et rechercher l'exclusivité sur un territoire donné. Or, cette dominance et cette exclusivité s'obtiendront d'autant plus facilement qu'une langue aura le contrôle d'un État souverain ou, à tout le moins, le contrôle d'un État associé (cadre fédératif) ou d'un gouvernement autonome. Une langue sans État ou sans gouvernement est une langue à l'avenir fort compromis.

    Parmi les 6700 langues du monde, quelque 83 langues (21 langues multi-étatiques et 62 langues mono-étatiques) bénéficient de la protection d'un gouvernement central ou d'un État souverain, alors qu'une bonne cinquantaine d'autres dépendent de celle d'un État non souverain, comme dans les cantons suisses, les républiques autonomes de la fédération de Russie, les régions autonomes d'Espagne et d'Italie, les États de l'Inde, l'Afrique du Sud, la fédération de Russie, le Nigeria, etc.

    Évidemment, le rayonnement d'une langue est beaucoup mieux assuré dans le cas d'un État souverain que dans celui d'un État régional (ou non souverain), parce qu'un groupe contrôle ainsi entièrement son destin linguistique. Un État régional voit généralement ses frontières linguistiques devenir perméables à la langue majoritaire du pays; sauf exception, il est assujetti à des doses plus ou moins massives de bilinguisation parce qu'il n'est pas entièrement maître de ses politiques linguistiques. Quoi qu'il en soit, on ne peut que donner raison à Louis-Jean Calvet lorsqu'il énonce ainsi le caractère privilégié des langues étatiques: «Les langues sont au pouvoir politique ou ne sont pas des langues». Grâce à l'appareil de l'État et de ses institutions (Parlement, justice, école, armée, police, médias, etc.), les gouvernements peuvent influencer le destin des langues et augmenter ou réduire la puissance de celles-ci.

    Les langues officielles[modifier | modifier le code]

    Les États souverains du monde ont tous adopté une ou plus d'une langue officielle ou considérée comme telle à l'intérieur de leurs frontières respectives. Dans plusieurs cas, la langue officielle correspond à la langue majoritaire de la population comme aux en Allemagne, au Danemark, au Japon, en Thaïlande.

    Parfois, c'est une langue minoritaire nationale que l'on impose à l'ensemble de la population: l'indonésien (bahasa indonesia) en Indonésie, le chinois mandarin à Taïwan.

    Souvent, c'est une langue minoritaire étrangère qui fait office de langue officielle de la nation: tel est le cas de tous les États d'Afrique noire — à l'exception de la Somalie, de l'Éthiopie et de l'Érythrée

    Enfin, il arrive que des États reconnaissent plus d'une langue officielle, c'est-à-dire qu'ils accordent au moins juridiquement le statut d'égalité à deux ou plusieurs langues : c'est le cas au Canada, en Finlande,en Suisse, en Belgique et en ex-Yougoslavie.

    Seulement 21 langues sur 6700, soit 0,3 % des langues du monde, sont officielles dans au moins deux États.

    *a verifier*[modifier | modifier le code]

    L'anglais ravit facilement la première position dans le monde en ce domaine puisqu'il jouit du statut de langue officielle dans 56 États. Il est suivi par le français dans 37 États, puis par l'arabe et l'espagnol dans 23 États. Par ailleurs, le portugais est la langue officielle dans sept États, l'allemand dans cinq, le malais, le néerlandais et l'italien dans quatre, le chinois et le serbo-croate dans trois. Les neufs langues suivantes sont officielles dans deux États: le coréen, le tamoul, le turc, le swahili, le farsi (ou dari), le grec, le suédois, le créole et le danois. Bref, de toutes les langues multiétatiques, l'anglais (56), le français (37), l'arabe (23) et l'espagnol (23) occupent des positions enviables, car ces langues sont parlées dans plus de 20 États et sur plus d'un continent deplus en ce qui concernet le français ce dernier dispose de la francophonie cette dernière représentnt 75 états et 890 milion de personnes [7]

    **[modifier | modifier le code]

    Les langues mono-étatiques[modifier | modifier le code]

    il existe 62 langues officielles mono-étatiques, c'est-à-dire utilisées officiellement dans un seul État souverain. Or, ces 62 langues ne sauraient être équivalentes. La puissance politique, et donc la capacité de diffusion, est nécessairement moindre pour les petites langues que pour les grandes langues telles le russe, l'hindi, le japonais ou l'ourdou.

    Le russe ne contrôle qu'un seul État (la Russie), mais celui-ci s'étend sur un très vaste territoire réparti sur deux continents avec une puissance démographique, économique, militaire et culturelle indéniable. Quant au japonais, sa faiblesse politique et la faible superficie du Japon sont compensées par une très forte puissance économique, culturelle et démographique produisant un impact sur tout le continent asiatique.

    Quant aux autres langues mono-étatiques, elles diffèrent aussi par leur poids relatif d'ordre démographique, culturel, militaire, etc. Par exemple, le vietnamien (67,6 millions), le polonais (44,0) et l'ukrainien (41,0) ne sauraient se comparer au kirundi (6 millions) du Burundi, au swati (1,6) du Swaziland ou au chamorro (90 000) de l'île Guam.

    Les 62 langues bénéficiant du statut d'officialité dans leur pays respectif n'ont pas le même poids parce que leur force politique est contrebalancée ou renforcée par leurs forces ou leurs faiblesses sur d'autres plans. Ainsi, le poids relatif du maldivien aux Maldives, du dzongkha au Bhoutan, du tonguien à Tonga, ou du tuvalu à Tuvalu n'atteindra jamais celui du catalan parlé par 4,3 millions de locuteurs et dont la langue n'est officielle que dans la petite principauté d'Andorre (État souverain); toutefois, le catalan est non seulement la langue co-officielle dans plusieurs régions d'Espagne (Catalogne, Pays valencien et îles Baléares), mais il peut compter sur une force numérique plus élevée.

    L'échec politique: un frein à l'expansion[modifier | modifier le code]

    Dans l'avenir, les langues les mieux à même de progresser seront celles qui contrôlent au moins un État.

    Même si le pouvoir politique constitue une force incontestable, l'histoire offre pourtant des cas où l'exercice du pouvoir politique a abouti à un échec. ainsi par exemple l'Irlande a échoué complètement dans sa politique d'implanter l'irlandais depuis 1949;

    En Irlande, l'omniprésence de l'anglais est telle qu'elle écrase les quelque 55 000 irréductibles qui utilisent encore l'irlandais à la maison (sur une population de 4,2 millions).

    Le facteur politique ne peut pas agir seul; il ne peut que renforcer un statut déjà créé par d'autres facteurs. Ainsi le malais n'aurait pu devenir la langue étatique en Indonésie s'il n'avait été au préalable la langue de l'économie dès 1928; quant au cas particulier de l'hébreu, celui-ci représentait une telle force symbolique et religieuse que le pouvoir politique n'a eu qu'à récupérer.

    Le facteur politique se révèle un instrument extrêmement puissant s'il se combine à d'autres facteurs, mais il devient inutile ou seulement symbolique s'il agit seul. Contrairement aux facteurs d'ordre économique, culturel ou militaire, la puissance politique doit compter sur le consensus social; dans le cas contraire, elle court le risque d'opérer à vide.

    Le facteur linguistique[modifier | modifier le code]

    Le facteur proprement linguistique est principalement relié à la proximité ou la distance génétique (ou typologique) des langues, puis aux problèmes relatifs à leur codification ou à leur normalisation. Cependant, comme nous le verrons, les variables associées à la proximité des langues ont un impact moindre que celles rattachées à la codification et à la normalisation.

    6.1 La proximité linguistique On sait que la plupart des idiomes du monde appartiennent à des familles de langues. Certaines langues sont plus apparentées entre elles qu'avec d'autres; par exemple des langues romanes comme le français, l'italien et l'espagnol sont différentes des langues germaniques comme l'anglais, l'allemand et le néerlandais. Les linguistes, on le sait, ont élaboré des méthodes de classification des langues en fonction de certaines caractéristiques communes de leurs structures. Lorsque les langues présentent des ressemblances, on parle de proximité linguistique; au contraire, lorsqu'elles sont très différentes, on parle de distance linguistique.

    La proximité linguistique facilite le passage d'une langue à une autre, par exemple de l'espagnol au français, et vice versa. Elle favorise donc l'apprentissage de l'une à partir de l'autre, et même la compréhension mutuelle avec peu d'efforts préalables. Cette proximité favorise aussi les transferts linguistiques et, par voie de conséquence, les langues fortes aux dépens des langues faibles. C'est ainsi que, en Espagne, la proximité du catalan et de l'espagnol, ainsi que celle du galicien et de l'espagnol, facilite l'apprentissage de la langue officielle de l'État espagnol, mais aussi l'assimilation des Catalans et des Galiciens, ce qui ne peut que contribuer à l'expansion de l'espagnol. La distance linguistique, au contraire, en compliquant en principe l'apprentissage et la compréhension mutuelle, nuit à l'expansion de certaines langues. C'est ce qui peut expliquer que les Basques, qui parlent une langue très différente de l'espagnol, s'assimilent moins que les Catalans. Pour les Québécois, la distance linguistique du français par rapport à l'anglais constitue une sorte de rempart à l'anglicisation. Ces variables jouent un rôle important dans la mesure où évidemment d'autres facteurs économiques et politiques sont prépondérants.

    La proximité linguistique explique, mais seulement en partie, soulignons-le, que les Catalans et les Galiciens apprennent sans grand effort l'espagnol et que les Espagnols peuvent réussir à savoir le catalan en six mois seulement. Par contre, l'apprentissage du basque se révèle extrêmement difficile pour l'Espagnol moyen, même après plusieurs années d'études. D'ailleurs, comment expliquer que plus de 99 % des Catalans soient bilingues alors que moins de 30 % des francophones du Québec le soient. La ressemblance des langues telles l'espagnol et le catalan favorise nettement le bilinguisme catalan-espagnol, tandis que la distanciation entre le français et l'anglais freine la bilinguisation. En France, les immigrants portugais et espagnols s'intègrent plus facilement à la majorité que ceux qui proviennent du Maghreb (Maroc, Algérie, Tunisie), notamment grâce à la similitude des langues. Mais les facteurs linguistiques n'expliquent pas tout et ils ne suffisent généralement pas à faire apprendre ou à empêcher d'apprendre une langue.

    6.2 La normalisation et la codification des langues Les langues diffèrent non seulement par leur distance structurelle, mais aussi par le niveau de développement qu'elles ont atteint. Certaines langues ont pu accéder à un haut degré de normalisation et à un haut degré de codification; d'autres, non.

    - La codification

    La codification est une intervention politique qui consiste à élaborer et à produire un appareil de références des usages linguistiques; ceux-ci sont alors rassemblés, fixés, recommandés ou prescrits par des spécialistes en matière de langue. Grâce à la codification, on peut créer un système d'écriture ou un alphabet, rédiger des grammaires, des dictionnaires ou des lexiques, des manuels d'enseignement, susciter la création d'oeuvres littéraires, de livres utilitaires, de livres scientifiques ou techniques, etc. Généralement, on est plus porté à apprendre une langue qui dispose de tels ouvrages; à l'opposé, on n'apprend pas une langue pour laquelle on ne trouvera que peu ou aucun document de référence. C'est ce qui explique que, dans le monde, on apprend un nombre limité de langues et que ce sont toujours les mêmes: l'anglais, le français, le russe, l'allemand, l'espagnol.

    Les langues codifiées correspondent la plupart du temps à des langues standardisées, c'est-à-dire officielles, donc investies de l'autorité et de la légitimité d'un corps de spécialistes en la matière. Codifié dans les grammaires, les dictionnaires et autres ouvrages de correction de la langue, de même que dans les textes littéraires, l'usage prescrit est le résultat d'une sélection rigoureuse, d'une épuration, puis d'une uniformisation, d'une stabilisation et, finalement, d'une diffusion sur de grandes distances.

    - La normalisation

    Une fois codifiée, il est plus aisée pour une langue de devenir normalisée. Une langue est normalisée lorsque son usage codifié est étendue à l'ensemble d'une société. Cette normalisation se fait par l'entremise de l'appareil gouvernemental et de l'administration publique, du système d'enseignement, des médias, de la publicité, etc., et concerne toutes les communications institutionnalisées. Toute langue qui passe par le processus de codification et de normalisation est assurée d'un avenir prometteur. Après avoir prescrit un usage linguistique dans les communications institutionnalisées, il s'agit ensuite d'étendre cette pratique dans les communications individualisées. On développe alors des institutions normalisatrices de la langue, c'est-à-dire un système et des établissements d'enseignement, mais aussi des commissions de terminologie et des organismes chargés de veiller sur la langue. Une langue codifiée et normalisée jouit nécessairement d'un statut institutionnel qui est imposé par l'État à tous les citoyens. Cette langue devient comme la seule légitime, et cela, d'autant plus impérativement qu'elle est proclamée langue officielle.

    - L'officialisation

    Or, on a tendance à apprendre prioritairement une langue officielle parce qu'elle jouit d'un prestige dont ne bénéficient pas les autres langues. Le norvégien, le malgache et l'hébreu constituent des exemples intéressants. Ce n'est pas par hasard que le norvégien, dominé par le danois de 1397 à 1814, a pu reprendre graduellement sa place en Norvège à partir du moment où il a été codifié, normalisé puis déclaré langue officielle. Ce n'est pas l'effet du hasard qui a permis à Madagascar de se libérer du français sur le plan linguistique. Colonie française de 1895 à 1960, Madagascar a utilisé le français comme seule langue officielle durant toute cette période. Au lendemain de l'Indépendance, le français et le malgache sont devenus les deux langues officielles de la République malgache, engendrant une véritable situation néo-coloniale, où les firmes françaises et les Français conservaient la plupart de leurs privilèges. À partir de 1972, le gouvernement a entrepris la nationalisation des grandes compagnies françaises et a proclamé ensuite le malgache seule langue officielle de la République. L'imposition du malgache ne s'est pas réalisée sans difficultés, mais de tous les pays du tiers monde Madagascar est l'un de ceux qui ont le mieux réussi à codifier et à normaliser sa langue nationale.

    L'exemple de l'hébreu en Israël paraît encore plus frappant. Cette langue a cessé d'être utilisée comme langue parlée dès le IIe siècle de notre ère. Déclarée langue morte, l'hébreu a pu renaître de ses cendres quelque 1 700 ans plus tard pour devenir la langue officielle de l'État d'Israël. Faire renaître une langue morte n'était pas une mince affaire avec une population de 13 millions de personnes dispersées dans 102 pays et ignorant tout de celle-ci. La renaissance de l'hébreu aurait été impossible sans les travaux terminologiques de Ben Yehouda et de son équipe, menés pendant plus de 40 ans.

    L'État d'Israël a démontré qu'il était possible d'intervenir pour promouvoir une langue que tous les dictionnaires et encyclopédies classaient parmi les langues mortes. Pour y arriver, il a fallu intervenir sur deux plans: le code et le statut. Les responsables juifs de la planification n'ont jamais improvisé: un long travail lexicographique préliminaire a dû être entrepris pendant que des stratégies furent mises au point pour valoriser et faire apprendre la langue hébraïque. Le cas de l'hébreu ne fait pas exception à la règle: la main de Dieu n'a jamais réussi, toute seule, à sauver une langue. D'autres facteurs, notamment d'ordre politique et idéologique, ont également joué.

    Le fait que la plupart des langues du monde ne soient ni codifiées ni normalisées explique leur faible diffusion, sinon leur non-diffusion. Au contraire, les langues très codifiées et très normalisées jouissent toutes d'une très grande propagation et d'un enseignement généralisé

    L'idéologie linguistique[modifier | modifier le code]

    C'est une opinion très largement répandue que la force d'attraction d'une langue résiderait dans sa valeur intrinsèque. Contrairement à ce que plusieurs pourraient croire cependant, il n'y a pas de langues en soi plus aptes que d'autres à s'étendre dans l'espace. L'idéologie de la glorification des vertus de la langue n'a jamais favorisé l'expansion ou la survie d'une langue sauf dans l'esprit de quelques idéalistes. Les jugements de valeur qui portent sur l'esthétique d'une langue, ses qualités ou ses défauts, ses prétendues dispositions et sa facilité d'apprentissage, relèvent de critères fort discutables et reposent sur des considérations arbitraires.

    7.1 La clarté et la précision des langues

    Certains affirment que le français, l'anglais et l'espagnol sont des langues importantes en raison de leur clarté et de leur précision. Cela signifierait que les locuteurs de ces langues seraient privilégiés. On pourrait bien se demander en vertu de quoi ce privilège n'a pas été étendu aux 6700 autres langues de la planète. Aucun peuple n'accepterait de changer de langue sous prétexte qu'une autre paraît plus performante.

    On voit mal les Américains se mettre à apprendre l'apache ou les Blancs d'Afrique du Sud le zoulou parce qu'une équipe de savants linguistes aurait réussi à prouver que ces deux langues sont plus précises et plus claires que l'anglais.

    7.2 La richesse et la pauvreté des langues

    D'autres soutiennent que l'anglais et le français sont des langues riches par rapport à l'apache ou au zoulou, réputés pauvres. On se fondera, pour porter un tel jugement, sur le nombre plus ou moins important de mots spécifiques servant à désigner la réalité. Le français et l'anglais compteraient quelques centaines de milliers de mots alors qu'on n'en relèverait que quelques milliers en apache et en zoulou.

    En ce sens, une langue serait riche ou pauvre selon le nombre total de mots inscrits dans les dictionnaires. Cela suppose que les langues écrites ont, au départ, un avantage sur les langues non écrites: celui de pouvoir consigner les mots, même disparus, dans un répertoire. Dans la vie courante, un anglophone moyennement instruit connaît vraisemblablement à peu près le même nombre de mots qu'un Apache ou un Zoulou moyennement instruits. Voici à ce sujet l'opinion de Pierre Alexandre, un africaniste (Langues et langages en Afrique noire):

    Il semble bien qu'en fait, on doive admettre que le vocabulaire dont disposent tous les hommes est, à quotient intellectuel égal des locuteurs, à peu près équivalent d'une langue à l'autre, et que pour une langue utilisée dans une civilisation technologiquement complexe, il faille parler de différents dialectes spécialisés, inintelligibles d'une catégorie professionnelle à l'autre.


    Selon J. Macnamara (The Bilingual's Linguistic Performance. A Psychological Overview), la langue courante, c'est-à-dire celle que nous utilisons sans avoir recours au dictionnaire, ne dépasse pas 6000 mots. Il faut dire aussi que la prétendue pauvreté des langues amérindiennes ou africaines provient en grande partie de l'ignorance et de l'incompétence des lexicographes (les auteurs des dictionnaires) occidentaux face aux langues «exotiques» qu'ils étudient. De toute façon, ce n'est pas parce que certaines langues sont «riches» qu'elles s'étendent, mais plutôt parce que leurs locuteurs le sont, économiquement.

    7.3 Les langues «primitives» et «évoluées»

    De même, plusieurs croient à l'existence de langues primitives par rapport à des langues dites évoluées. Or, aussi loin que l'on remonte dans l'histoire des langues, on n'a toujours affaire qu'à des langues évoluées, c'est-à-dire développées, achevées, qui ont donc derrière elles un passé considérable dont on ne sait rien, bien souvent. Toute langue évolue nécessairement dans le temps, sinon elle meurt.

    On associe les concepts de langue primitive et de langue évoluée au développement du progrès scientifique ou technologique occidental. En ce sens, dire que le zoulou est moins évolué que l'anglais, c'est comme dire que la trajectoire d'un DC-9 est plus primitive et moins évoluée que celle d'un Concorde. D'après le linguiste William Labov: «Il ne semble pas que les langues se fassent toujours meilleures, et rien ne montre l'existence d'un progrès dans l'évolution linguistique.» Il est vrai que toutes les langues évoluent dans le temps, mais cela ne leur confère pas en soi une supériorité. Ce sont des événements extérieurs à la langue qui la feront évoluer dans un sens ou dans un autre. Autrement dit, les peuples «primitifs» me parlent pas des langues «primitives» et les peuples «civilisés» ne parlent pas des langues «civilisées».

    7.4 La beauté et la pureté des langues

    D'autres encore soutiennent que telle ou telle langue est plus belle, plus douce, plus musicale qu'une autre. De là à prétendre que la beauté supposée d'une langue favorise son expansion, il n'y a qu'un pas... Mais les critères de la beauté correspondent à des clichés culturels, sujets à des discussions dont l'issue est toujours aléatoire. En fait, on confond souvent la langue et le sentiment que l'on éprouve pour le peuple qui la parle; un peuple que l'on estime aura une belle langue, un peuple méprisé, une langue laide. Pour un francophone, l'anglais, l'espagnol, l'italien et le suédois sont généralement considérés comme de belles langues; il est peu probable que les mêmes personnes considéraient avec la même perception le créole haïtien, l'apache, le zoulou ou... l'allemand des films de guerre («une langue dure, rude, militaire», diraient plusieurs). Pourtant, beaucoup de locuteurs sont convaincus de la grande beauté de leur langue. Par exemple, lors de rencontres scientifiques, certains érudits arabophones peuvent s'émerveiller de la beauté de la langue arabe classique, ce qui fait sourciller plus d'un linguiste. Comme le soulignait le grand linguiste André Martinet:

    [Ces jugements] se fondent en fait sur les sentiments qu'on éprouve pour la nation qui fait usage de la langue en cause, sur la nature des contacts qu'on a établis avec ses usagers, sur le goût que l'on a pour le pays où on l'a entendue, sur l'attrait de la littérature dont elle est le support.


    D'autres croiront que la survie d'une langue dépend de sa pureté. Une langue pure, c'est-à-dire non corrompue par des éléments étrangers au cours de son évolution, aurait plus de chance de faire face à la concurrence des autres langues. Cela n'explique pas comment il se fait que l'anglais, après avoir emprunté près de 60 % de son vocabulaire au français dans les siècles passés, soit devenu la première langue du monde.

    Il n'existe évidemment pas de langue pure, corrompue, dégénérée ou bâtarde, ou alors toutes les langues le sont, car elles résultent de transformations antérieures: le français contemporain serait un français dégénéré du XVIIe siècle, celui-ci étant une corruption du français du XIIe siècle, produit abâtardi du latin, lui-même dégradé de l'indo-européen primitif, et ainsi de suite jusqu'à Adam (dans la Bible), le seul humain à avoir pu parler une langue absolument «pure». Il n'y a pas de langue pure: toutes les langues sont profondément métissées sans que la communication en soit pour autant altérée. Par exemple, le français est une langue issue du latin qui, au passage, a emprunté au grec, à l'arabe, au néerlandais, à l'allemand, à l'espagnol et au portugais, à l'italien, à l'anglais, et à une multitude d'autres langues. L'anglais, pour sa part, est issu du germanique, mais a emprunté des milliers de mots au vieux-norrois, au grec, au latin, au français (massivement) et à une multitude d'autres langues. On n'en finirait plus...

    7.5 Les prétendues qualités innées d'une langue

    Ce n'est pas non plus en vertu de quelque disposition naturelle qu'une langue s'impose dans des domaines prestigieux comme le commerce, les sciences ou la musique. Par exemple, rien dans le système linguistique de l'anglais ne le prédispose à dominer les affaires ou les sciences. Ce n'est pas à cause de qualités innées que l'anglais est la langue internationale du commerce et des sciences. L'apache ou le zoulou pourrait tout aussi bien faire l'affaire si l'empire commercial et scientifique de notre temps était apache ou zoulou.

    On sait que, dans les siècles passés, l'égyptien, le babylonien, le phénicien, le grec, le latin, le français et l'italien ont déjà joué le rôle que joue l'anglais aujourd'hui. Au Moyen Âge, la plupart des intellectuels anglais étaient même convaincus que la langue anglaise allait régresser devant le latin qui, d'après eux, était destiné à un avenir prometteur. Non seulement le français a devancé le latin, mais celui-ci a été supplanté par toutes les langues vernaculaires; on connaît aujourd'hui le sort qu'ont connu le latin et l'anglais par la suite.

    Un autre point que l'on soulève souvent: le degré de difficulté d'une langue. On semble accepter généralement l'idée que certaines langues sont plus difficiles ou plus faciles à apprendre que d'autres. Nombreux sont ceux qui croient que l'anglais doit à sa prétendue facilité d'apprentissage son pouvoir d'attraction à l'heure actuelle. Le degré de difficulté d'une langue demeure toujours une question très discutable et arbitraire, parce que l'on doit se placer du point de vue de la personne qui l'apprend comme langue seconde.

    Les difficultés d'apprentissage dépendent d'un ensemble de facteurs relativement complexes. Abstraction faite de tout contexte sociologique, un francophone devrait apprendre assez facilement les langues suivantes: l'italien, l'espagnol, le roumain, le portugais, le malais et le turc, sans compter un assez grand nombre de langues africaines. Bien que ces langues soient techniquement faciles pour un francophone en raison d'affinités ou de compatibilités typologiques, c'est l'anglais, plus difficile pour plusieurs, qui est appris. Un anglophone peut apprendre l'espagnol, alors qu'il lui serait plus aisé de faire l'apprentissage du néerlandais ou du frison. Mais pourquoi un anglophone apprendrait-il le frison, une langue pourtant très proche de l'anglais? Or, le frison n'a aucun pouvoir d'attraction en dehors de son aire géographique restreint. Si le chinois paraît insurmontable à un Américain, il n'en est pas de même pour un Tibétain ou un Birman. Pour un francophone, le basque, le birman, le chinois, le coréen, le géorgien paraîtront des langues extrêmement complexes et posent des problèmes techniques redoutables. Pas nécessairement pour un arabophone ou un hindiphone!

    La plus grande force d'attraction d'une langue seconde dépend en fait de la motivation. On n'apprend pas le basque, le swahili, l'apache ou le zoulou, simplement parce qu'on n'a généralement aucune raison de les apprendre. Qu'une multinationale américaine propose à l'un de ses employés unilingues de quadrupler son salaire moyennant la connaissance du chinois, du basque ou du zoulou, et notre Américain viendra à bout de toutes les difficultés. C'est pour des raisons utilitaires qu'un Américain du sud des États-Unis apprendra l'espagnol de préférence à toute autre langue, qu'un Frison préférera le néerlandais à l'anglais, qu'un Sénégalais choisira le français avant l'anglais, qu'un Québécois francophone préférera l'anglais ou l'espagnol avant le portugais ou l'italien, etc.

    Par ailleurs, on peut aussi décider de ne pas apprendre une langue en raison de facteurs psycho-affectifs. Il devient à peu près impossible à un Arménien d'apprendre le turc s'il n'oublie pas le génocide dont son peuple a été victime de la part des Turcs en 1915. Lors de la Seconde Guerre mondiale, l'apprentissage de l'allemand a connu une chute remarquable aux États-Unis pendant que sa cote remontait en France; les Américains refusaient d'apprendre l'allemand pour des raisons idéologiques, alors que des raisons pratiques incitaient les Français à le parler; depuis, ces derniers se sont mis à l'anglais, comme le reste de la planète. On peut présumer que l'anglais va progressivement remplacer le russe dans tous les anciens pays de l'Est et ce ne sera pas pour faire plaisir aux Américains ou parce qu'on les aime. Suite aux attentats de New York du 11 septembre 2001, les Américains ont appris avec stupeur qu'ils pouvaient être haïs, alors qu'ils croyaient être admirés béatement par le monde entier. On apprend l'anglais pour des raisons pratiques: espérer communiquer avec le monde entier. Même la disparition des États-Unis n'entraînerait plus maintenant la déchéance de l'anglais, car la disparition d'une grande langue est toujours très lente, comme l'ont démontré les exemples du latin, du grec, du sanskrit, de l'araméen, etc. Comme on peut le constater, le degré de difficulté d'une langue relève d'un phénomène complexe qui n'a que peu à voir avec le pouvoir d'attraction ou de répulsion de cette langue.


    Quoi qu'il en soit, les langues prennent de l'expansion et accroissent le nombre de leurs locuteurs en fonction d'un ensemble de facteurs d'ordre militaire, économique, culturel, linguistique, etc. Un seul facteur d'expansion est insuffisant pour assurer la diffusion d'une langue. Mais l'accumulation de toute une série de facteurs en favorisera la pérennité... pour quelques siècles. Dans le cas des langues artificielles, le seul facteur d'attraction repose sur leur prétendue facilité d'apprentissage. Mais c'est nettement insuffisant! Dans la situation actuelle, seules quelques langues peuvent prétendre jour un rôle véhiculaire dans le monde entier. Il s'agit des langues internationales (anglais, arabe, chinois, espagnol, français, portugais, russe) dont on traitera dans la section suivante.

    AAAAAAAA Évaluation de l'importance des langues[modifier | modifier le code]

    Le décompte des locuteurs des 21 langues les plus parlées dans le monde représente 70 % des habitants de la planète.

    Le décompte des locuteurs des 48 langues les plus parlées dans le monde représente 86 % des habitants de la planète.

    Les 74 premières langues de l’humanité sont parlées par 94 % des habitants de la planète. Ces 74 langues représentent seulement 1 % des langues de la planète, et 6 % de l'humanité se partage donc 99 % des langues restantes.

    Lorsque l’on parle de l’importance des langues il ne faut pas oublier que toutes n’ont pas le même statut : c’est ainsi qu'une langue comme le bundeli (8 millions), sera considérée comme moins importantes que le finnois (5 millions), l'hébreu (4 millions) ou l'estonien (1 million), ces trois langues ayant acquis un statut officiel.

    L'évaluation du nombre de locuteurs d'une langue est parfois rendue difficile lorsque, pour des raisons politiques, les pays parlant un même dialecte veulent marquer leur différence (ex serbo-croate, les langues scandinaves, etc.)

    Nombre de languess[modifier | modifier le code]

    un problème de définition[modifier | modifier le code]

    Il est impossible de déterminer avec précision le nombre de langues parlées dans le monde, en raison de la difficulté qu'il y a à tracer des frontières précises entre les langues, notamment à différencier les langues des dialectes. Selon les estimations, il existerait aujourd'hui entre 3 000 et 7 000 langues vivantes[8]

    Outre les problèmes déjà mentioné vient également se greffer la distinction des langues parlées par rapport aux langues écrites.en effet on compte un peu plus de 200 langues écrites sur plus de 6800 ressencées or les langues ercites sont plus facilement dénombrale que les langues exculisivement orales ces dernières étant moins stable dans le temps et sont donc plus sujette à modification et diversification , il devient parfois très difficile de les distinguer les unes des autres ainsi faut-il compter les dialectes de l'arabe comme autant de langues differentes ou au contraire comme une seule et unique langue. La difficultés majeure provient justement du sens que l'on donne au mot langue par rapport au mot dialecte.

    Parfois la distinction entre langues et dialecte ce definie comme suit : si l'intercompréhension est possible malgrès quelques difference entre un parler A et un parler B on parlera de deux variété dialectales , au contraire si l'intercompréhension se révéle imposssible entre la langue A et la langue C on parlera de langues differentes ainsi le parler A est considéré comme une langue par rapport au parler C, mais comme un dialecte par rapport au parler C.

    Cependant cette distinction entre dialecte et langue est bien imprécise en raison des interprétations possibles de plus le critère de l'intercompréhension demeure ainsi dans la pratique relativement difficile à appliquer. C'est pourquoi on a recours à d'autres critères pour distinguer une langue d'un dialecte. cependant ces critères relèvent davantage de considérations historiques, socio-économiques, politiques et démographiques que linguistiques.Ce qui fait qu'un État considérera un parler A comme une «langue», alors que l'État voisin le tiendra pour un «dialecte».

    tout cela explique combien il est difficile , de dénombrer de manière très précise les «langues» et que les données chiffrée doivent etre comprises comme étant des ordres de grnadeurs plutot que comme des valeurs absolues.

    a titre indicatif le groupe Ethnologue à estimé à 41 000 le nombre des langues et dialectes à travers le monde.

    un problème de méthodes[modifier | modifier le code]

    L'une des grandes difficultés provient de la qualitédes recensements. Certains pays n'ont jamais fait de recensement démographique ou linguistique, ou n'en ont pas fait depuis 25 ou 30 ans; ils se fondent alors sur des approximations pour établir des statistiques. Il arrive aussi que les recensements ne portent tout simplement jamais sur les langues. Ce sont parfois des motifs d'ordre économique qui incitent des gouvernements à ne pas faire de recensement linguistique.

    Dans de nombreux pays, les données ne porte que sur les langues écrites ou sur la ou les langues officielles. On ignore alors les langues parlées à l'intérieur des frontières, c'est-à-dire celles qui ne jouissent pas d'un statut officiel et qui ne sont qu’orales. Ainsi, au Canada, lors des recensements fédéraux antérieurs à 1981, on ne distinguait pas les langues amérindiennes uniquement parlées; on se contentait d'indiquer «Indien, nord-américain». de ce fait il n'est pas possible, avant 1981, de savoir exactement combien on y parlait de langues dans ce pays.

    Cet exemple soulève également le problème des questionnaires mal conçus qui nie la réalité c'est ainsi que l'on demande aux sondés quelle est leur langue maternelle sans penser qu'ils peuvent en avoir deux. On les interroge sur la langue maternelle, alors qu'on devrait les interroger sur la langue parlée à la maison ou au travail. On oublie de leur demander s'ils connaissent une, deux ou plusieurs langues. Il peut arriver que, dans un pays officiellement bilingue, on ne considère comme personne «bilingue» que celle qui parle les deux langues officielles, les autres langues n'étant pas comptabilisées. tout ceci fait que les résultats demeurent souvent difficiles à interpréter.

    un problème politique[modifier | modifier le code]

    Il faut compter aussi sur les interventions politiques dans les recensements linguistiques. Certains pays aux prises avec plusieurs langues en situation conflictuelle n'ont aucun intérêt à faire de tels recensements. Ils préfèrent les éviter de peur de soulever des controverses. Par exemple, en Belgique, on ne fait plus de recensement linguistique officiel, afin de ne pas attiser les querelles séculaires entre francophones et néerlandophones, les deux principaux groupes linguistiques du pays. Un recensement qui révélerait un taux d'assimilation pour l'un ou l'autre groupe pourrait produire des effets politiques désastreux pour le gouvernement. Et le cas belge n'est pas unique.

    Cet exemple ne constitue que des cas parmi d'autres. Il est certain que de très nombreux pays ont tout intérêt à minimiser ainsi l'importance statistique de leurs minorités pour des raisons idéologiques: la Turquie, l'Algérie, le Vietnam, l'Inde, l’Iran, l’Irak, la Birmanie, l'Indonésie, etc. Bref, il faut comprendre que la publication d'un recensement linguistique peut devenir explosive, comme c'est le cas en Belgique.

    Les études scientifiques[modifier | modifier le code]

    Pour toutes ces raisons, les données statistiques provenant de chacun des pays demeurent, aléatoires. C'est pourquoi certains chercheurs préfèrede recourir à des études scientifique indépendantes du pouvoir politique. Toutefois, ces études demeurent très difficiles à réaliser .


    Ainsi, , même les etudes des organismes aussi réputés que le Summer Institut of Linguistics ne son pas exempt erreur et d'ambiguité par exemple pour la Biélorussie ce dernier ne fait état que de deux langues: le biélorusse et le ruthène appelé «Rusyn». En réalité, on y parle aussi le russe, l’ukrainien, le polonais, le yiddish, le lituanien, le letton, etc.

    tous cela explique que les différents relevés n'arrivent pas au même résultat. À titre d'exemple, la classification de Norman MacQuown et Joseph Greenberg établissait en 1955 une liste de 1700 langues en Amérique latine, alors que Bordas Encyclopédie, qui s'appuyait sur ces mêmes sources, n'en rapportait que 1330. De son côté, l'étude du Summer Institute of Linguistics du Texas n'en dénombrait que 938 en 1988, et ce, pour les deux Amériques. Bref, aucune étude scientifique n'arrive aux mêmes résultats d'un pays à l'autre. Néanmoins,.ce qui compte ce sont davantage les ordres de grandeur que le nombre exact des langues.

    Nombre de locuteurs par langue[modifier | modifier le code]

    L'estimation du nombre de locuteurs d'une langue (en première et en seconde langue) peut donner d'importantes divergences pour certaines langues. C'est notamment le cas du français qui selon Ethnologue[9], source largement reprise dans la littérature anglo-saxonne, estime le nombre de locuteurs du français à 128 millions en 1999, dont seulement 77 millions en première langue.

    Évolutions : disparitions et créations[modifier | modifier le code]

    Disparition des langues[modifier | modifier le code]

    La linguiste Colette Grinevald estime qu'environ 50% des langues disparaîtront d'ici 2100. Dans certaines régions, cela pourrait être de l'ordre de 90% (comme en Australie et en Amérique) [10]. Début 2008, l'ONG Survival International estime qu'une langue indigène disparaît « toutes les deux semaines » [11].

    Colette Grinevald estime qu'en 2100, les langues majoritaires seront [10] :

    Le français est utilisé comme langue de la diplomatie internationale, des « Pays Non-Alignés », des organisations internationales, des jeux olympiques. La Francophonie devrait donc bien se porter, notamment à travers son développement au sein de la communauté des pays francophones et son expansion en Afrique et au Maghreb et le concours du dynamisme linguistique des francophones canadiens, belges et suisses. Ainsi selon le démographe et sociologue Richard Marcoux le français pourrait en 2050 compter 600 millions de locuteurs [12].

    Une langue est considérée comme menacée si elle risque de ne plus avoir de locuteurs d'ici la fin du XXIe siècle. Une langue qui paraît solide, car utilisée par plusieurs millions de personnes, peut être en danger. C'est notamment le cas des langues quechua en Amérique du Sud, car très peu de jeunes les apprennent.

    Depuis que la majorité de l'humanité vit dans des milieux urbains, cette disparition s'accélère. Une des causes est l'exode rural, qui conduit à l'absence de transmission des traditions et des langues associées. Souvent, la pression sociale fait que les locuteurs de langues minoritaires (comme les Amérindiens mais aussi de nombre de langues dites régionales, comme en France avec les Bretons durant les années 1950 ou la langue corse, déclarée « en danger » par l'Unesco en 2009) considèrent que parler une langue traditionnelle est un handicap pour l'intégration dans la société et pour trouver du travail. La pression exercée par certains États, qui considèrent que la langue est un des ciments de la société, est également un facteur de disparition de la diversité linguistique.

    La disparition de ces langues entraîne avec elle la disparition de pans entiers de la culture traditionnelle de certains groupes. La disparition d'une langue traditionnelle et le mauvais apprentissage de la langue dominante occasionnent un malaise chez certaines personnes, par manque d'intégration, celles-ci ne pouvant se reconnaître dans aucune culture.

    L'Internet joue un rôle ambivalent, il est d'un côté un accélérateur de la disparition des langues, par l'uniformisation des moyens de communications. Mais il est aussi un moyen de préserver ces langues, par l'établissement de communautés parlant des langues traditionnelles.

    Création de langues[modifier | modifier le code]

    Certaines langues disparaissent mais il arrive aussi que des langues soient créées, en général cela se produit suivant trois axes :

    Il existe également un cas plus marginal avec ce que l'on appelle les langues de fiction (schtroumpf, kobaien, quenya, sindarin ou encore klingon, Na'vi). Cette dernière catégorie tient plus du plaisir ludique et littéraire que de la véritable fonctionnalité linguistique (bien que les langues créées dans cette catégorie puissent être fonctionnelles).

    Droit[modifier | modifier le code]

    Les langues peuvent avoir différents statuts dans les organisations internationales, particulièrement, la langue officielle et la langue de travail.

    Langues et informatique[modifier | modifier le code]

    Sur la Toile, la langue est gérée dans les langages de balisage qui manipulent du texte en langage naturel dans des documents [13].

    Il existe de nombreux besoins, de nombreuses dispositions juridiques, de nombreuses pratiques qui demandent de gérer la langue d'une certaine manière :

    Il existe deux usages de la langue dans les langages HTML et XML :

    • la langue primaire ;
    • la langue de traitement.

    Voir aussi : langue (métadonnée)

    L'arrivée des nouvelles technologies comme l'informatique, Internet et les téléphones cellulaires avec messages textos ont mené à la création d'une nouvelle façon d'écrire les langues, le langage SMS.

    Notes et référence[modifier | modifier le code]

    1. Comment apprendre l'espéranto
    2. Rapport Grin, p. 81.
    3. http://www.internacialingvo.org/public/etude.pdf
    4. http://www.esperanto-sat.info/IMG/pdf/Imite2.pdf
    5. G. Dehaene-Lambertz [1].sciences cognitives, Apprendre à lire avec les doigts, Médecine &enfance, septembre 2004.
    6. [2] ecoles.ac-rouen / Etablissement d'éducation motrice "Denis Cordonnier"
    7. http://www.francophonie.org/Qui-sommes-nous.html
    8. (fr) « Ethnologue-recenser-langues-vivantes-monde » (consulté le )
    9. (fr) « French : a language of France », Ethnologue, (consulté le )
    10. a et b (fr) Entretien de Colette Grinevald par Laure Belot et Hervé Morin, « En 2100, les Terriens parleront 3 000 langues de moins », Le Monde, (consulté le )
    11. (fr) « Une langue indigène disparaît « toutes les deux semaines » », Survival International, (consulté le )
    12. Thierry Haroun, « L'Afrique, avenir de la francophonie ? - Un Québec « passeur d'idées » », Le Devoir, (consulté le )
    13. (fr) Openweb, spécifier la langue d'un document (X)HTML

    Voir aussi[modifier | modifier le code]

    Articles connexes[modifier | modifier le code]

    Multilinguisme et traduction
    Enseignement des langues
    Langue écrite
    Jeux de langue

    Bibliographie[modifier | modifier le code]

    • (fr) Cause toujours ! À la découverte des 6 700 langues de la planète, hors-série de mars-avril-mai 2003 de la revue Courrier international
    • (fr) Bernard Colombat, Jean-Marie Fournier et Christian Puech, Histoire des idées sur le langage et les langues, Klincksieck, Paris, 2010, 277 p. (ISBN 978-2-252-03599-3)
    • (fr) Georges Kersaudy, Langues sans frontière : à la découverte des langues de l'Europe : faits méconnus, idées reçues, aspects nouveaux : problèmes et solutions, méthodes d'apprentissage : avec vocabulaires parallèles de 39 langues d'Europe, Autrement, Paris, 2007 (rééd.), 387 p. (ISBN 978-2-7467-0983-6)
    • (de)(en) Albrecht Klose, Sprachen der Welt : ein weltweiter Index der Sprachfamilien, Einzelnsprachen und Dialekte, mit Angabe der Synonyma und fremdsprachigen Aequivalente / Languages of the world : a multi-lingual concordance of languages, dialects and language-families, K. G. Saur, Munich, 2001 (2e éd.), 556 p. (ISBN 3-598-11404-4)
    • (en) Larry Trask, Why Do Languages Change ?, Cambridge University Press, 2010 (nouvelle éd. révisée), 210 p. (ISBN 978-0521838023)
    • (fr) Henriette Walter, L’Aventure des langues en Occident. Leur origine, leur histoire, leur géographie, Librairie générale française, Paris, 1996 (nombreux tirages ultérieurs), 595 p. (ISBN 2-253-14000-7)