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Belgique – Brésil
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Pelé, le grand absent de la rencontre.
Contexte
Compétition Match amical
Date
Stade Stade du Heysel
Lieu Laeken (Belgique)
Affluence 46 909 spectateurs
Résultat
Belgique 5 - 1 Brésil
Mi-temps 4 - 1 0
Acteurs majeurs
Buteur(s) Stockman But inscrit après 3 minutes 3e But inscrit après 21 minutes 21e But inscrit après 56 minutes 56e
Van Himst But inscrit après 13 minutes 13e
Altair But inscrit après 14 minutes 14e (csc)
Quarentinha But inscrit après 41 minutes 41e
Arbitrage Leo Horn

Le match de football Belgique - Brésil du est un match amical joué au Stade du Heysel, à Laeken au nord de Bruxelles ; il s'agit de la première rencontre officielle entre les deux nations[1] qui voit les Diables Rouges s'imposer 5 buts à 1 face aux champions du monde en titre.

Cette rencontre s'inscrit dans une série de victoires de prestige qui valut aux Belges à une époque le surnom de « champions du monde des matchs amicaux »[2], notamment en 1925, face à l'Uruguay (2-1), médailée d'or aux Jeux olympiques ; en 1936, face à l'Angleterre (3-2), maîtres absolus du football mondial de l'époque ; ou encore face à l'Allemagne de l'Ouest (2-0), en 1954, alors fraîchement auréolée du titre de championne du monde au terme du « Miracle de Berne » ; ou la Hongrie (5-4) en 1956, championne olympique en titre et finaliste de la Coupe du monde 1954 face à ces mêmes Allemands.

Contexte[modifier | modifier le code]

Côté belge[modifier | modifier le code]

À la fin de la saison 1962-1963, la morosité est d'avantage de mise que l'euphorie dans le milieu de l'équipe nationale belge[2]. Les résultats récents n'inclinent guère à l'optimisme car, depuis l'édition de 1954, les Diables Rouges courent en vain derrière une qualification en Coupe du monde, notamment éliminés sans gloire et sans un seul point marqué des tours préliminaires de l'édition au Chili, remportée haut la main par leur adversaire du jour pour la seconde fois consécutive[1]. Ayant fait l'impasse sur la première édition, la Belgique n'a en outre jamais donné l'illusion de pouvoir se qualifier pour la toute jeune Coupe d'Europe des nations et dont la phase finale de 1964 se déroule en Espagne, éliminée là aussi dès le tour préliminaire par la Yougoslavie.

À vrai dire, la formation dirigée par Constant Vanden Stock et entraînée par Arthur Ceuleers est fort contestée dans un climat malsain dominé par la tourmente d'une lutte d'influence que se livrent les partisans de l'« Anderlechtisation »[3],[4],[5] et ceux du « kick and rush », cher au Standard de Liège[2]. L'équipe nationale est bâtie principalement sur une ossature faite de joueurs du RSC Anderlecht, qui collectionne les titres nationaux et a récemment éliminé le grand Real Madrid en Coupe des clubs champions avant de devoir s'incliner en quarts de finale[1], et qui atteindra son point culminant l'année suivante lors d'une rencontre face aux Pays-Bas où, après la montée au jeu de Jean Trappeniers, les onze joueurs alignés pour les 45 dernières minutes de la seconde période sont tous issus du Sporting[6].

Ainsi, lors du match précédent pour la Coupe d'Europe des nations qui avait consommé, moins d'un mois auparavant, l'élimination de la Belgique à Bruxelles par la Yougoslavie, le noyau ne comptait pas moins de neufs anderlechtois, complété par les seuls Jean Nicolay du Standard et Paul van den Berg de l'Union Saint-Gilloise[2]. À la suite de cette défaite, le sélectionneur Constant Vanden Stock retire trois joueurs du Sporting (Georges Heylens, Jean Cornelis et Jef Jurion) pour les remplacer dans le onze de base par Guillaume Raskin du Beerschot, ainsi que Léon Semmeling et Jef Vliers, tous deux du Standard[2].

Quelques semaines avant cette rencontre, un match du championnat belge avait fait grand bruit : Saint-Trond, entraîné par Raymond Goethals qui prendra plus tard la succession de Vanden Stock à la tête des Diables, était venu s'imposer au Parc Astrid (1-2) lors d'une joute qui avait été particulièrement fertile en incidents. Les Mauves ne furent en effet pas gâtés par l'arbitre M. Beurguet qui accorda à l'équipe campinoise un second but entaché par un soupçon de hors-jeu et leur refusa ensuite un penalty indiscutable[7]. Face à cette injustice, Jacques Stockman dit Zorro, qui n'a jamais eu sa langue en poche, conseilla à l'arbitre, au moment de rentrer aux vestiaires, de troquer son badge de la FIFA contre un écusson du Standard, avec lequel Anderlecht est alors au coude-à-coude pour le titre. En conséquence, le joueur anderlechtois est convoqué devant le Comité sportif le jour même de ce Belgique-Brésil et, au terme d'une réunion houleuse, celui-ci écope de trois semaines de suspension[8]. Avant de prendre part à la rencontre, Stockman jure à son entraîneur et ses coéquipiers : « Je marquerai un but par journée de suspension. »[2], un serment qui fit sourire tout le monde au moment même mais allait s'avérer prémonitoire.

Côté brésilien[modifier | modifier le code]

Qualifié pour la Coupe du monde 1962 au Chili en tant que tenant du titre, le Brésil se présente en favori logique, mais doit faire sans Pelé, sévèrement blessé lors du premier match contre la Tchécoslovaquie. Garrincha, devenu le principal atout offensif de l'équipe, va se montrer à la hauteur des espérances. Après avoir pris le dessus sur l'Espagne et le Mexique en poule, éliminé l'Angleterre en quart de finale (3-1) puis le Chili, pays hôte, en demi-finale (4-2) après un match époustouflant de Garrincha[9], tout comme son coéquipier Vavá[10], les Brésiliens retrouvent en finale les Tchécoslovaques, surprises de la compétition. Après avoir concédé l'ouverture du score, ils s'imposent cette fois 3 buts à 1 grâce au jeune Amarildo, brillant remplaçant de Pelé, Zito et Vavá, et conservent leur couronne mondiale. Le triomphe brésilien paraît logique tant ils ont dominé une compétition marquée par la brutalité des autres sélections[11]. Garrincha est élu meilleur joueur de ce mondial, finit co-meilleur buteur avec 4 réalisations et réalise plusieurs passes décisives.

Début 1963, après une rencontre amicale face au Paraguay (partage, 2-2), le Brésil envoie une sélection bis au Championnat sud-américain de 1963, connu comme la Copa América depuis 1975, organisé par la Bolivie à La Paz notamment, à 3 600 m d'altitude. L'équipe locale met à profit la répétition des matchs à haute altitude, des conditions auxquelles ne sont pas habitués ses adversaires, pour enchaîner les victoires et remporter le seul et unique titre de son histoire.

La « vraie » sélection brésilienne, toutefois orpheline de Garrincha blessé[12], part quant à elle en tournée européenne, où elle rencontre les principales nations du continent. Les récents double champions du monde entament ainsi fin un périple d'un mois qui les voit affronter dix adversaires différents aux quatre coins de l'Europe au rythme d'un match tous les trois jours. Lors de la première rencontre face au Portugal, perdue de façon surprenante par les Brésiliens (1-0)[13], Pelé se blesse à la cuisse et est incertain pour le duel face aux Diables Rouges[1],[14].

Le match[modifier | modifier le code]

La feuille de match[modifier | modifier le code]

Match amical Belgique 5 - 1 Brésil Stade du Heysel
Laeken, Belgique

19:30 heure locale
Historique des rencontres
Stockman But inscrit après 3 minutes 3e But inscrit après 21 minutes 21e But inscrit après 56 minutes 56e
Van Himst But inscrit après 13 minutes 13e
Altair But inscrit après 14 minutes 14e (csc)
(4 – 1) Quarentinha But inscrit après 41 minutes 41e Spectateurs : 46 909
Arbitrage : Leo Horn
Rapport (RBFA)
Rapport

Belgique

Brésil
Drapeau de la Belgique
BELGIQUE :
Gardien de but   1 Jean Nicolay
  2 Jef Vliers
  3 Guillaume Raskin
  4 Pierre Hanon
  5 Laurent Verbiest
  6 Martin Lippens Capitaine
  7 Léon Semmeling
  8 Paul Van Himst
  9 Jacques Stockman
10 Paul van den Berg
11 Wilfried Puis
Remplaçants :
Gardien de but 12 Fernand Boone
13 Lucien Spronck
14 Godfried Van Den Boer
15 Roger Claessen
Sélectionneur :
Constant Vanden Stock
Drapeau du Brésil
BRÉSIL :
Gardien de but   1 Gilmar
  2 Djalma Santos
  3 Mauro Ramos
  4 Cláudio Danni (en)
  5 Altair
  6 Zito Capitaine
  7 Mengálvio
  8 Dorval (en)
  9 Quarentinha
10 Amarildo
11 Mário Zagallo
Remplaçants :
Gardien de but 12 n.c.
13 n.c.
14 n.c.
15 n.c.
Sélectionneur :
Aymoré Moreira

Le déroulement du match[modifier | modifier le code]

Le Brésil renonce au 4-2-4 déployé face au Portugal lors de la rencontre précédente et revient à son 4-3-3 fétiche qui lui a permis de glâner un second sacre mondial de rang. Amarildo remplace Pelé, blessé.[14]

Épilogue[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Emmanuel Debiève et Sylvain Rouquet, « Rétro : Le jour où la Belgique en a passé cinq au grand Brésil », sur rtbf.be, RTBF, (consulté le ).
  2. a b c d e et f Christian Hubert, « FOOT-RETRO : Mercredi 24 avril 1963 - Belgique-Brésil 5-1 - Le jour où les champions du monde perdirent la face », Foot Magazine, no 23,‎ , p. 12-13.
  3. Christian Hubert, « Yves Baré, une carrière exemplaire », sur dhnet.be, La DH Les Sports+, (consulté le ).
  4. Pierre Danvoye, « Standard - Anderlecht : 10 clasicos de légende », sur levif.be, Sport/Foot Magazine, (consulté le ).
  5. Erik Libois, « Anderlecht-Standard (3/5) : un avocat buteur, de la gueuze et de drôles de hors-jeux... », sur rtbf.be, RTBF, (consulté le ).
  6. Christian Hubert, « FOOT-RETRO : Mercredi 30 septembre 1964 - Onze mauves en rouge », Foot Magazine, no 38,‎ , p. 12-13.
  7. J. Hg., « Anderlecht battu par Saint-Trond : 1-2 », sur kbr.be, Le Soir, (consulté le ), p. 7.
  8. Christian Hubert, Le siècle des Diables Rouges, Bruxelles, Éditions Luc Pire, , 152 p. (ISBN 2-87415-434-2), p. 43.
  9. « Le Chili victime d'un extra-terrestre (Chili-Brésil 1962) », sur fifa.com, FIFA (consulté le ).
  10. Pascal Boniface et Hervé Mathoux, « Brésil. Cinq étoiles. », dans La Coupe du monde dans tous ses états, Éditions Larousse, .
  11. « Rétro 1962 Le Brésil fait coup double », sur lequipe.fr, L'Équipe, (consulté le ).
  12. « D'un stade à l'autre : Garrincha ne viendra pas en Europe », sur kbr.be, Le Soir, (consulté le ), p. 10.
  13. J. Th., « Le Portugal bat le Brésil : 1-0 », sur kbr.be, Le Soir, (consulté le ), p. 9.
  14. a et b (nl) « Pele aan dij gewond », sur delpher.nl, de Volkskrant, (consulté le ).

Articles connexes[modifier | modifier le code]