Rue Joseph-Lakanal (Toulouse)

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Rue Joseph-Lakanal
Image illustrative de l’article Rue Joseph-Lakanal (Toulouse)
La rue vue depuis la rue Léon-Gambetta.
Situation
Coordonnées 43° 36′ 13″ nord, 1° 26′ 27″ est
Pays Drapeau de la France France
Région Occitanie
Département Haute-Garonne
Métropole Toulouse Métropole
Ville Toulouse
Secteur(s) 1 - Centre
Quartier(s) Capitole
Début no 1 rue Léon-Gambetta
Fin no 77 rue Pargaminières
Morphologie
Type Rue
Longueur 220 m
Largeur entre 5 et 8 m
Transports
Métro de Toulouse Métro Ligne A du métro de Toulouse (à proximité)
Liste des lignes de bus de Toulouse​​​​​​​​​​​​​​​ Bus Ville (à proximité)
Odonymie
Anciens noms Rue Bretonnières (début du XIIIe – XVIe siècle)
Rue des Prédicateurs ou des Prêcheurs (XIIIe – XVIIIe siècle)
Rue des Jacobins (milieu du XVIe – XVIIIe siècle)
Rue des Jésuites (milieu du XVIIe – XVIIIe siècle)
Rue du Collège-Royal (fin du XVIIIe siècle ; 1815-1848)
Rue École-des-Vertus (1794)
Rue du Lycée (1806-1815 ; 1848-1890)
Nom actuel 1890
Nom occitan Carrièra de Josèp Lakanal
Histoire et patrimoine
Création avant le XIIIe siècle
Protection Site patrimonial remarquable (1986)
Notice
Archives 315553808016
Chalande 307
Géolocalisation sur la carte : Toulouse
(Voir situation sur carte : Toulouse)
Rue Joseph-Lakanal
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Rue Joseph-Lakanal

La rue Joseph-Lakanal (en occitan : carrièra de Josèp Lakanal) est une voie publique de Toulouse, chef-lieu de la région Occitanie, dans le Midi de la France. Elle se trouve dans le quartier Capitole, dans le secteur 1 - Centre.

Situation et accès[modifier | modifier le code]

Description[modifier | modifier le code]

La rue Joseph-Lakanal est une voie publique située dans le centre-ville de Toulouse. Cette rue relativement étroite dans sa première partie, large de seulement 5 à 7 mètres, naît perpendiculairement à la rue Léon-Gambetta. Elle suit un parcours rectiligne, orientée au nord-est, jusqu'au croisement avec la place des Jacobins et l'allée Maurice-Prin, qu'elle reçoit à gauche, au pied du chevet de l'église du couvent des Jacobins. Dans sa deuxième partie, la rue change d'orientation, au nord, et s'élargit à 8 mètres. Elle donne naissance à la rue des Jacobins, puis se poursuit jusqu'à la rue Pargaminières où elle se termine.

La chaussée compte une seule voie de circulation automobile, en sens unique, depuis la rue Pargaminières vers la rue Léon-Gambetta. Elle est définie comme une zone de rencontre et la circulation est limitée à 20 km/h. Il n'existe ni bande, ni piste cyclable, quoiqu'elle soit à double-sens cyclable.

Voies rencontrées[modifier | modifier le code]

La rue Joseph-Lakanal rencontre les voies suivantes, dans l'ordre des numéros croissants (« g » indique que la rue se situe à gauche, « d » à droite) :

  1. Rue Léon-Gambetta
  2. Place des Jacobins (g)
  3. Allée Maurice-Prin (g)
  4. Rue des Jacobins (d)
  5. Rue Pargaminières

Transports[modifier | modifier le code]

La rue Joseph-Lakanal n'est pas directement desservie par le réseau de transports en commun Tisséo. Elle se trouve cependant à proximité de la rue Jean-Antoine-Romiguières et de la rue Léon-Gambetta, toutes les deux parcourues par la navette Ville. La station de métro la plus proche est la station Capitole, sur la ligne de métro Ligne A du métro de Toulouse.

La station de vélos en libre-service VélôToulouse la plus proche est la station no 12 (66 rue Pargaminières).

Odonymie[modifier | modifier le code]

Plaques de rue en français et en occitan.
Portrait de Joseph Lakanal.

La rue a reçu en 1887 le nom de Joseph Lakanal (1762, Serres-sur-Arget - 1845, Paris)[1],[2]. Ce jeune Ariégeois, éduqué au collège des Doctrinaires de Toulouse, le collège de l'Esquile, fut ensuite professeur de rhétorique et de philosophie pour les Doctrinaires. Il fut député de l'Ariège à la Convention, où il siégea parmi les Montagnards. Membre du Comité de l'Instruction publique de la Convention en 1793, il resta intéressé par les questions d'éducation et contribua au développement de l'instruction publique. Il fit ainsi voter la création d'écoles primaires en 1794 et celles des écoles normales en 1795. Réélu au Conseil des Cinq-Cents sous le Directoire, il propose la fondation d'un Institut national.

Au début du XIIIe siècle, la première mention de la rue la désignent comme la rue Bretonnières (carraria Britoneriis en latin médiéval, carrièra de Bretonieras en occitan), sans qu'on puisse en expliquer l'origine, mais il se conserva tout de même jusqu'au XVIe siècle[3]. Mais dès le milieu du XIIIe siècle, on lui donnait aussi le nom de rue des Prédicateurs ou des Prêcheurs (predicators en occitan), qu'elle devait à la proximité du couvent des dominicains ou « frères prêcheurs », qui s'était établi à cet emplacement depuis 1229. Les dominicains prirent le surnom, en France, de « jacobins », car ils s'étaient installés, en 1258, dans l'hospice de Saint-Jacques-le-Majeur de Paris, qui était ensuite devenu leur couvent : c'est pourquoi on rencontra également ce nom de rue des Jacobins à partir du milieu du XVIe siècle. Au milieu du siècle suivant, on le trouvait encore, mais aussi celui de rue des Jésuites, car leur collège toulousain avait été installé dans les bâtiments de l'hôtel de Bernuy, entre la rue des Argentiers (actuelle rue Léon-Gambetta) et la rue Joseph-Lakanal. Le grand portail du collège avait d'ailleurs été ouvert dans cette rue en 1605 (actuel no 3). Après l'expulsion des Jésuites en 1762 et la transformation de leur collège en collège royal, la rue prit naturellement le nom de rue du Collège-Royal, qu'elle perdit en 1794 à la Révolution pour devenir la rue des Écoles-des-Vertus. En 1806, après la refondation de l'enseignement et la création des lycées impériaux, la rue devint la rue du Lycée, puis redevint rue du Collège-Royal sous la Restauration. Sous le Deuxième République, elle reprit le nom de rue du Lycée, qu'elle conserva jusqu'en 1890[1].

Histoire[modifier | modifier le code]

Au Moyen Âge, la rue des Prédicateurs appartient aux deux capitoulats de la Daurade et de Saint-Pierre-des-Cuisines, qui ont pour limite l'ancien rempart gallo-romain (emplacement des murs mitoyens entre les actuels no 20 et 22, 9 et 11). Cette vieille muraille avait été abandonnée et tombait en ruine, depuis l'extension et la fortification du bourg autour de Saint-Sernin, mais son tracé servait encore de limite entre la cité et le bourg, et donc entre les capitoulats.

Sur le côté ouest de cette rue se trouve l'ancien hôtel Bernuy, devenu le Collège Royal, et après la Révolution, le Lycée. Dans ses dépendances on installa alors, dans de nouvelles constructions, le Cabinet d'histoire naturelle, qui a été joint au Muséum du Jardin des Plantes en 1865, la Faculté des sciences, transférée sur les allées Saint-Michel (actuelles allées Jules-Guesde) en 1889-1892, et la Bibliothèque de la Ville. Celle-ci a été fondée par Loménie de Brienne, en 1786, à partir de la bibliothèque du Collège Royal, formée en 1762 avec le fonds de celle des Jésuites. C'est dans le local de l'ancien Collège qu'on installa, en 1790, la Société des Amis de la Constitution, et en 1800 la Salle des Droits de l'Homme.

Après l'impasse des Jacobins, s'étendaient les dépendances du couvent des Jacobins et quelques masures, qui ont fait place à de belles constructions sous le Premier Empire. Sur le côté est, les dépendances du collège de Mirepoix étaient bordées sur la rue par des habitations d'artisans[4].

Patrimoine et lieux d'intérêt[modifier | modifier le code]

Couvent des Jacobins[modifier | modifier le code]

  • no  5 : église du couvent des Jacobins. Logo monument historique Classé MH (1840, église)[5].
    L'église, en brique, est caractéristique de l'architecture gothique méridionale, qui se développe dans le Midi toulousain aux XIIIe et XIVe siècles. Une première église est construite à partir de 1230, lorsque les dominicains, à l'étroit dans leur couvent de la rue Saint-Rome (emplacement des actuels no 24-28), bénéficient d'une donation de terrains inoccupés. L'église est agrandie par la construction d'un nouveau chevet entre 1245 et 1252, surélevé vers 1275. Une nouvelle nef à deux vaisseaux est construite entre 1324 et 1336. L'église est finalement consacrée le . L'architecture est austère : les élévations sont scandées par d'épais contreforts entre lesquels s'insèrent de grands arcs brisés, percés de fenêtres à trois lancettes. Trois chapelles prolongent l'édifice à l'est[6].

Collège Pierre-de-Fermat[modifier | modifier le code]

Immeubles[modifier | modifier le code]

  • no  2 : immeuble en corondage.
    L'immeuble, construit au XIXe siècle, compte trois travées et s'élève sur deux étages. Le pan de bois, le poitrail et le hourdis sont masqués par l'enduit. Au rez-de-chaussée subsiste l'encadrement en bois et l'imposte en fer forgé de la porte. Au 1er étage, les fenêtres sont rectangulaires et couronnées d'une corniche. Le 2e étage est un ancien comble ouvert[9].
no 9-17 : immeubles Sévenes et Bibens.
  • no  9-17 : immeubles Sévenes et Bibens de Lévignac.
    Au début des années 1780, probablement en 1782, les sieurs Sévenes et Bibens de Lévignac réalisent une vaste opération immobilière à l'angle des rues Pargaminières (actuels no 71 à 77) et Lakanal (actuels no 9 à 17). Le long de cette dernière rue, les cinq immeubles composent un ensemble qui s'élève sur deux étages et long de vingt travées, encadré à chaque extrémité par des pilastres colossaux de style dorique. Au rez-de-chaussée, les ouvertures de boutiques rectangulaires sont alternativement larges et étroites. Quatre d'entre elles abritent les portes piétonnes et sont surmontées d'impostes en fonte aux motifs géométriques variés. Une corniche moulurée sépare ce niveau des étages supérieurs. Aux 1er et 2e étages, les fenêtres rectangulaires ont un appui en pierre. Elles sont séparées entre les deux niveaux par un motif de table. Celles du 1er étage sont dotées de garde-corps en fer forgé. Une large corniche moulurée couronne l'élévation[10],[11],[12],[13],[14].
  • no  20 : immeuble.
    L'immeuble est construit au XVIIIe siècle, à l'angle de la rue des Jacobins, qui était l'ancien chemin qui longeait le rempart gallo-romain. Le mur mitoyen avec le no 22 s'élève à l'emplacement de ce rempart[15].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jules Chalande, « Histoire des rues de Toulouse », Mémoires de l'Académie des Sciences et Belles-Lettres de Toulouse, 12e série, tome II, Toulouse, 1924, p. 364-366. Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Pierre Salies, Dictionnaire des rues de Toulouse, 2 vol., éd. Milan, Toulouse, 1989 (ISBN 978-2-8672-6354-5). Document utilisé pour la rédaction de l’article

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]