Quinzaine des cinéastes
Quinzaine des réalisateurs | |
Image illustrative de l’article Quinzaine des cinéastes | |
Date de création | 1969 |
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Créateur | Costa-Gavras, Louis Malle, Jacques Deray et plus généralement la SRF |
Prix principal | Festival non compétitif |
Délégué général | Édouard Waintrop |
Durée | 11 jours |
Lieu | Théâtre Croisette du J. W. Marriott, ![]() |
Site web | quinzaine-realisateurs.com |
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La Quinzaine des réalisateurs, appelée communément la Quinzaine, est une section parallèle à la sélection officielle du festival de Cannes créée après les évènements de mai 68 et organisée par la Société des réalisateurs de films[1].
Ce festival est totalement indépendant du festival de Cannes, créé à l'origine pour le concurrencer et montrer aux spectateurs des films de tout horizon, réalisés par des cinéastes inconnus. Il permet de découvrir de nouveaux talents et a notamment révélé George Lucas, Ken Loach, les Frères Dardenne, Michael Haneke ou encore Spike Lee[2].
Description
La Quinzaine a toujours été non compétitive. Cependant, certains prix sont remis par des partenaires :
- le prix « Art et Essai » remis par la Confédération internationale des cinémas d'art et essai (CICAE)
- le prix de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD) pour le scénario
- le prix « Regards jeunes » pour les longs métrages
- le prix « Europa Cinéma »
- le prix SRF
- le Carrosse d'or
Historique
Contexte
Le festival de Cannes s'ouvrit normalement le [3] malgré la révolte étudiante touchant Paris. Les évènements ne l'atteignirent pas dès le début en raison de la distance conséquente de Paris et d'une proximité très relative d'une seule université : celle de Nice[4]. Cependant, le faste des cérémonies choque face à la violence extérieure : des cinéastes n'hésitent plus à crier au scandale et des cinéastes comme Jean-Luc Godard, François Truffaut, Miloš Forman ou Claude Lelouch débarquent dans le Palais des festivals et de vives altercations éclatent entre les réalisateurs et les invités[5]. Certains s'accrochent aux rideaux rouges pour empêcher la projection du film Peppermint frappé. Après d'âpres négociations, le délégué général Robert Favre Le Bret ainsi que le conseil d'administration annulent l'édition et le Festival est clos.
La SRF est alors créée par les contestataires cannois - surnommés « les 180 » - ce pour faire face aux évènements et à la censure cinématographique opérant depuis les débuts du Festival. Ces contestataires sont essentiellement issus de la Nouvelle Vague et émettent plusieurs revendications, notamment la suppression de la tenue de soirée et un palmarès établi par le public, deux volontés étant très représentatives d'un désir d'autonomie et d'opposition au sérieux de la grand-messe du cinéma[6]. Celles-ci sont refusées par le Comité mais d'autres sont acceptées. Les cinéastes n'obtenant pas satisfaction totale, ils décident de créer l'année suivante la Quinzaine.
Les ambitions de la Quinzaine
Une grande partie des 180 souhaitaient acquérir leur propre festival et disposer ainsi d'une réelle liberté. Les organisateurs du Festival leur laissent donc carte blanche après de nouvelles négociations, acceptant cette idée afin de montrer une nouvelle image, plus moderne et ouverte sur le monde. Les fervents défenseurs de la Quinzaine sont Jean-Gabriel Albicocco, Pierre Kast, Jacques Doniol-Valcroze, Michel Mitrani, Louis Malle, Jacques Deray et Costa-Gavras. Gérée par des membres de la SRF de façon indépendante, choisissant eux-mêmes les films faisant partie de la sélection, elle est qualifiée de « contre-festival »[7].
La première édition s'ouvrit donc en montrant une réelle liberté de choix, « sans contraintes idéologiques ni techniques et représentative des cinémas du monde »[8].
Dirigeants de la Quinzaine
- Pierre-Henri Deleau (1969 - 1999)
- Marie-Pierre Macia (1999 - 2003)
- François Da Silva (2003 - 2004)
- Olivier Père (2004 - 2010)
- Frédéric Boyer (2010 - 2011)
- Édouard Waintrop (depuis 2011)
Rétrospectives
- 2008 : Rétrospective consacrée à la Quinzaine à l'Action Christine (16-29 avril)[1].
Carrosse d'or
Le « Carrosse d'or » est un hommage rendu par les réalisateurs de la Société des réalisateurs de films à l’un de leurs pairs, choisi parmi les cinéastes du monde entier, « pour les qualités novatrices de ses films, pour son audace et son indépendance ».
- 2002 : Jacques Rozier
- 2003 : Clint Eastwood
- 2004 : Nanni Moretti
- 2005 : Ousmane Sembene
- 2006 : David Cronenberg
- 2007 : Alain Cavalier
- 2008 : Jim Jarmusch
- 2009 : Naomi Kawase
- 2010 : non décerné
- 2011 : Agnès Varda et Jafar Panahi
- 2012 : Nuri Bilge Ceylan
- 2013 : Jane Campion
Notes et références
- Ariane Beauvillard, « Cannes-sur-Seine, un festival dans le festival », Critikat, (lire en ligne, consulté le )
- http://www.quinzaine-realisateurs.com/presentation-h8.html
- http://www.festival-cannes.fr/fr/archives/1968/posters.html
- Le Festival de Cannes sur la scène internationale, p.225
- Ibid, p.230
- Ibid, p.237
- Le Monde, 17 avril 1969
- Le Festival de Cannes sur la scène internationale, p.244
Voir aussi
Bibliographie
- Pierre-Henri Deleau, La Quinzaine des réalisateurs à Cannes: Cinéma en liberté (1969-1993), éditions de La Martinière, 1993
- Olivier Thévenin, Sociologie d'une institution cinématographique : La SRF et la Quinzaine des réalisateurs, L'Harmattan, Paris, 2009 (ISBN 2296094570)