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Quartier de la Goutte-d'Or

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La rue de Chartres au cœur du quartier ; en arrière-plan, la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre.

Le quartier de la Goutte-d'Or est le 71e quartier administratif de Paris situé dans le 18e arrondissement, à l'est de la butte Montmartre. Il était rattaché avant 1860 à l'ancienne commune de La Chapelle.

Localisation et accessibilité

La Goutte-d'Or s'étend sur une superficie de 109 hectares[1], délimitée par :

Le quartier est traversé du nord au sud par les voies ferrées de la gare du Nord.

Il est très bien desservi par les transports en commun. En effet, plusieurs stations du métro se trouvent dans le quartier où à proximité immédiate : sur la ligne 2, les stations La Chapelle et Barbès-Rochechouart ; sur la ligne 4, les stations Barbès-Rochechouart, Château Rouge et Marcadet - Poissonniers ; et sur la ligne 12, les stations Marcadet - Poissonniers, Marx Dormoy et Porte de la Chapelle. Quartier proche de la gare du Nord (10 à 15 minutes à pied en longeant l'hôpital Lariboisière ou par l'accès souterrain reliant la gare du Nord à la station de métro La Chapelle), il est aussi directement relié aux stations des lignes B, D et E du RER, au Transilien Paris-Nord et aux grandes lignes TGV. Enfin, sa proximité avec les portes de Clignancourt, des Poissonniers et de la Chapelle permet de rejoindre rapidement le boulevard périphérique parisien.

Du fait de sa situation au pied de la butte Montmartre, le quartier présente de nombreuses rues légèrement pentues. Il est aussi connu pour son sous-sol où subsistent encore de nombreuses carrières souterraines de gypse. Dans ses rues étroites, la circulation automobile est peu dense et contraste fortement avec le trafic élevé des boulevards qui l'entourent.

Un quartier populaire parisien

Le quartier de la Goutte d'Or, dont le nom viendrait de la couleur du vin blanc que ses vignes produisaient, a toujours été un quartier populaire, du moins au cours des XIXe et XXe siècles. Il a été chanté par Aristide Bruant dans sa chanson À la goutt' d'Or ainsi que par François Hadji Lazaro dans une chanson du même nom. Dans L'Assommoir, Émile Zola situe l'action au cœur de la Goutte-d'Or, et en fait un espace fermé dont il semble impossible de s'échapper — l'alcoolisme sert alors de toile de fond — en insistant sur la détresse et la misère des habitants de ce quartier au XIXe siècle.

En 1999, d'après l'Insee, ce quartier comptait 28 524 habitants[1]. C'est toujours l'un des plus cosmopolites de la capitale, la proportion de la population immigrée, en baisse depuis les années 1980, étant aux alentours de 30 % (contre à peu près 17,5 % pour toute la ville de Paris) : c'est notamment un grand rendez-vous pour les populations maghrébines et africaines subsahariennes de la région.

La Goutte-d'Or est aussi célèbre pour ses ambiances particulières. Au sortir du métro Château Rouge, le Marché Dejean attirent de nombreux Parisiens et touristes à la recherche de produits frais exotiques et autres épices, venus pour la plupart d'Afrique. Le quartier est aussi réputé pour le marché Barbès, en dessous du métro aérien. À peu près au centre du quartier, du boulevard Barbès à la rue Marx-Dormoy, la rue Doudeauville est certainement la plus commerçante et la plus animée jusque tard le soir. Enfin, de nombreux festivals et repas sont organisés afin de réunir la population et d'y créer une bonne ambiance.

Le logement étant devenu totalement vétuste, un vaste plan de réhabilitation du quartier a débuté en 1983 avec la destruction de plus de 100 immeubles à ce jour, pour plus de 800 logements (et non immeubles) sociaux bâtis à ce jour. Le mouvement de rénovation/réhabilitation est toujours en cours, même s'il s'est fortement ralenti ces dernières années. Tous les problèmes ne sont pourtant pas résolus, comme le montrent les émeutes début 2005, suite à une bavure policière dans le quartier (à ne pas confondre avec les émeutes des banlieues en novembre 2005). De plus le quartier est connu pour son trafic de drogue, notamment du crack même si l'on[Qui ?] constate un reflux depuis deux ans[réf. nécessaire].

C'est après la visite en 1991 d'Alain Juppé et Jacques Chirac dans ce quartier que ce dernier déclama sa célèbre phrase sur Le bruit et l'odeur.

Un quartier en cours de gentrification

Cependant, depuis les années 2000, comme de nombreux secteurs populaires du nord et de l'est de Paris, le quartier de la Goutte-d'Or n'échappe pas à la gentrification (ou « boboïsation ») progressive. Il est ainsi l'objet d'une hausse continue des prix de l'immobilier (+ 144 % sur la période 2002-2007[2]), de nombreux ravalements de façades de style haussmannien notamment autour de l'église Saint-Bernard, d'une réhabilitation des immeubles à marche forcée, d'un réaménagement du boulevard Barbès en « espace civilisé », d'une requalification de la rue Doudeauville, etc.

De nouveaux équipements ont été inaugurés dans le quartier, qui participent à ces changements. Au 64 de la rue se trouve une annexe de la célèbre maison de ventes aux enchères, Drouot. Le Centre musical Fleury Goutte d'Or-Barbara, équipement culturel et public financé par la Mairie de Paris, a ouvert ses portes en février 2008. Il accueille des artistes-musiciens en voie de professionnalisation ainsi que de nombreuses associations du quartier développant des activités autour des musiques actuelles. D'autres projets culturels sont en cours comme le futur Institut des cultures de l'islam, rue Polonceau, ou encore la réouverture programmée du Louxor-Palais du cinéma (néanmoins situé dans le 10e arrondissement, de l'autre côté du boulevard de la Chapelle), racheté par la Mairie de Paris pour rénovation, face au métro Barbès-Rochechouart.

Liste des places et rues du quartier

Inspirations

Notes et références

  1. a et b Paris 1954-1999. Données statistiques. Population, logement, emploi. 18e arrondissement, Atelier parisien d'urbanisme, septembre 2005, p. 33.
  2. Keren Lentschner, « L'immobilier s'assagit timidement en France », Le Figaro,‎ (lire en ligne).

Voir aussi

Liens internes

Bibliographie

  • Marie-Hélène Bacqué et Yankel Fijalkow, « En attendant la gentrification : Discours et politiques a la Goutte-d'Or (1982-2000) », Sociétés contemporaines, Presses de Sciences Po, no 63 « Gentrification : discours et politiques »,‎ , p. 63–84 (ISBN 2-7246-3060-2, ISSN 1150-1944 et 1950-6899)
  • Maurice Goldring, La Goutte-d'or, quartier de France : La mixité au quotidien, Paris, Autrement, coll. « Frontières », , 186 p. (ISBN 2-7467-0831-0)
  • Jean-Luc Pouliquen, À la Goutte-d'Or, Paris 18e : Chroniques pour un quartier, Paris, Aidda, , 191 p. (ISBN 2-907226-12-6)

Liens externes

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