Pierre François Marie Boulanger

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Pierre Boulanger
Pierre Boulanger peint par Joseph Wencker.
Naissance
Décès
(à 78 ans)
Meudon
Sépulture
Nom de naissance
Pierre François Marie Boulanger
Nationalité
Française
Activité
Distinction
Œuvres principales

Pierre Boulanger, né à Paris le et mort à Meudon le [1], est un artiste ferronnier français spécialisé en serrurerie et ferronnerie d'art.

Biographie[modifier | modifier le code]

On dit que, tout petit, Pierre Boulanger s'étonna de voir que la porte centrale de la cathédrale Notre-Dame de Paris ne comportait aucune ferrure[2]. Victor Hugo lui-même s'était interrogé « Qui a osé encadrer cette fade et lourde porte de bois sculpté à la Louis XV, à côté des arabesques de Biscornette [3].» Son père lui raconta donc l'histoire de Biscornette ou Biscornet[4] qui avait fait alliance avec le diable pour achever les remarquables pentures des portails latéraux sans pourtant pouvoir réaliser ceux de la porte centrale car elle donne passage à la procession du Saint-Sacrement. Sans hésiter il avait répondu à son père : "Eh bien! moi, je le ferai." Pour toute réponse il reçut une paire de soufflets qui firent entrer plus profondément dans son esprit sa détermination.

Pierre Boulanger était fils d’artisan serrurier, il aide très tôt son père à la forge et se passionne pour son métier. Jeune homme, il accomplit le Tour de France du compagnonnage avant sa conscription et 7 ans de service militaire.

Dès 30 ans, il se perfectionne dans l’art du fer forgé en accomplissant ses premiers travaux de restauration et de réfection où il fait preuve de ses talents et de son habileté en redécouvrant les techniques perdues de l’étampe du Moyen Âge. C’est en étudiant des modèles anciens d’époque gothique qui lui sont confiés et en s’appliquant à les reproduire que Pierre Boulanger se distingue et conquiert le titre de « sculpteur sur fer ». Il est apprécié et récompensé à l'exposition des produits de l'industrie française de 1844[5]. Sa renommée et sa spécialité se répandent vite et lui apportent des commandes[6].

De 1844 à 1867, il collabore avec les grands architectes de l'époque à la restauration des édifices religieux : Eugène Viollet-le-Duc, Paul Abadie, Antoine-Nicolas Bailly, Jean-Baptiste-Antoine Lassus, Charles-Auguste Questel et Eugène Millet[7].

Entre 1859 et 1867, il réalise son vœu d'enfance, sous la direction de Eugène Viollet-le-Duc, il restaure les portails latéraux de la cathédrale Notre-Dame de Paris et réalise les magnifiques ferrures du portail central du Jugement Dernier[8],[9]. Pour perpétuer le souvenir de ce travail remarquable et prouver que le diable n'y était pas intervenu, il a gravé au revers des pièces de méta l: "Ces ferrures ont été faites par Pierre-François Boulanger, serrurier, posées en , Napoléon III régnant, E. Viollet-le-Duc, architecte de Notre-Dame de Paris[10]."

En 1879, il marie sa fille, Marie Boulanger à Oscar Roty, médailliste, membre de l’Institut de France auteur de la « Semeuse » qui orne les monnaies et les timbres.

En 1883, il est nommé chevalier de l'Ordre national de la Légion d'honneur pour l’ensemble de ses travaux de fer forgé exécutés sur les monuments publics[11].

Maurice Genevoix a dit de lui : « Il me semble qu'il est équitable de relever et de signaler l'hommage involontaire qu'a rendu Viollet-le-Duc à ce colossal artisan. Le reléguer, comme il l'a fait, à un rôle de simple exécutant, c'était avouer ce qu'il lui devait. Car il était assez intelligent pour accroître sa propre culture à seulement regarder travailler un manuel comme Pierre Boulanger, un artisan "unique", dit encore justement Raymond Subes capable d'exécuter un travail comme celui-là[12]. »

Il est inhumé au cimetière du Montparnasse dans le caveau familial avec les membres de la famille d'Oscar Roty[13].

Le Musée des arts décoratifs de Paris conserve en réserve 39 œuvres de ferronnerie offertes par Pierre Boulanger en 1888 (ferrures de la porte de Notre-Dame de Paris, éléments de grilles des cathédrales de Troyes et de Bourges).

Distinctions[modifier | modifier le code]

Hommages[modifier | modifier le code]

Œuvres[modifier | modifier le code]

Galerie[modifier | modifier le code]

Paris[modifier | modifier le code]

Par ordre alphabétique de monuments :

Ailleurs en France[modifier | modifier le code]

Par ordre alphabétique de départements puis de communes :

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Acte de décès à Meudon, no 108, vue 49/94.
  2. Les portails avant restauration
  3. Notre-Dame de Paris, Victor Hugo, 1831 Lire en ligne
  4. La France pontificale, H. Fisquet, 1864 Lire en ligne
  5. Rapport du jury central, Exposition des produits de l'industrie française en 1844 Lire en ligne
  6. Annales archéologiques, volume 14, Adolphe Napoléon Didron, Édouard Didron, Xavier Barbier de Montault Lire en ligne
  7. Annales archéologiques, Adolphe N. Didron, Edouard Didron, Volume 15, Librairie Archéologique de Didron, 1855 Lire en ligne
  8. Dictionnaire raisonné de l'architecture française du XIe siècle, Volume 8, Serrurerie, note p. 304, Eugène Viollet-le-Duc, 1869 Lire en ligne
  9. Rapports du Jury international, Exposition universelle, 1867 Lire en ligne
  10. Les portes de Notre-Dame, Le Petit Journal, Petit Pierre, 24 août 1867 Lire en ligne
  11. Dossier Pierre François Marie Boulanger sur la base LEONORE
  12. Pierre Boulanger, Préface, Raymond Subes, Presses du Compagnonnage, Paris 1961
  13. Cimetière du Montparnasse - 1re division
  14. Le livre d'or du Salon de peinture et de sculpture 1890 Lire en ligne
  15. Réunion des musées nationaux
  16. Encyclopédie théologique, Jacques-Paul Migne, 1856 Lire en ligne
  17. Jean-Baptiste Lassus 1807-1857, Librairie Droz Lire en ligne
  18. Portail des Bleds
  19. Balcon de Charles IX
  20. Base Palissy, Ministère de la Culture
  21. Serrurerie du Moyen Âge. Les ferrures de portes, Jean Hippolyte Raymond, Bordeaux, 1858 Lire en ligne.
  22. Patrimoine-histoire/Beauvais-Saint-Pierre
  23. Jean-Baptiste Lassus (1807 - 1857) ou Le temps retrouvé des cathédrales, Librairie Droz Lire en ligne

Liens externes[modifier | modifier le code]

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Sources[modifier | modifier le code]

  • Raymond Subes (préf. Maurice Genevoix), L'Œuvre du ferronnier Pierre-François-Marie Boulanger 1813-1891, Paris, Presses du Compagnonnage, .