Peene Becque

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Ne pas confondre avec Peene, un fleuve du nord-est de l'Allemagne, ni avec Peene (Kent), une localité du Royaume-Uni.


la Peene Becque
néerlandais : Pe(e)ne ou Pe(e)nebeek
Illustration
La Peene Becque à Bavinchove
Caractéristiques
Longueur 23,9 km [1]
Bassin 92,6 km2 [2]
Bassin collecteur l'Yser
Débit moyen 0,46 m3/s (Ochtezeele) [3]
Nombre de Strahler 3
Régime pluvial océanique
Cours
Source au lieu-dit le Montagnard
· Localisation Cassel
· Altitude 86 m
· Coordonnées 50° 47′ 52″ N, 2° 29′ 11″ E
Source secondaire Dekkers Veld
· Localisation Sainte-Marie-Cappel
· Altitude 43 m
· Coordonnées 50° 48′ 36″ N, 2° 31′ 17″ E
Confluence l'Yser
· Localisation Wormhout
· Altitude m
· Coordonnées 50° 54′ 05″ N, 2° 28′ 38″ E
Géographie
Principaux affluents
· Rive gauche Lyncke Becque, Cray Hill Becque
· Rive droite Zermezeele Becque
Pays traversés Drapeau de la France France
Département Nord
Arrondissement Dunkerque
Cantons Cassel, Wormhout
Régions traversées Hauts-de-France
Principales localités Cassel, Wormhout

Sources : SANDRE, Géoportail, Banque Hydro

La Peene Becque (néerlandais : Pe(e)ne ou Pe(e)nebeek) est une rivière française du département du Nord et un affluent droit de l'Yser.

Étymologie[modifier | modifier le code]

Becque procède de l’ancien néerlandais beke (moderne beek) «ruisseau».

Selon Edmond-Louis Blomme, dans sa monographie sur la commune de Ledringhem, présentée au concours de la Société Dunkerquoise en 1895, l'étymologie du mot Peene serait un mot germanique signifiant méandre[4].

Géographie[modifier | modifier le code]

Sainte-Marie-Cappel.- Aux Sources de la Peene Becque

C'est sur le territoire de Sainte-Marie-Cappel que naît la Peene Becque qui prend sa source chemin de Borre (Borre : « source » en flamand).

La longueur de son cours d'eau est de 23,9 km[1]. Elle prend sa source à Cassel, au lieu-dit le Montagnard, à 86 m d'altitude. Selon Géoportail, une deuxième source de la Peene Becque existe sur Sainte-Marie-Cappel, à 43 m d'altitude, au lieu-dit Dekkers Veld.

La Peene Becque conflue en rive droite de l'Yser, à Wormhout, à 6 m d'altitude, près du lieu-dit Hooghe Huis.

Communes et cantons traversés[modifier | modifier le code]

Zuytpeene.- La peene Becque

Dans le seul département du Nord, la Peene Becque traverse neuf communes[1] et deux cantons : dans le sens amont vers aval : Cassel (source), Oxelaëre, Bavinchove, Zuytpeene, Noordpeene, Ochtezeele, Arnèke, Ledringhem et Wormhout (confluence).

Soit en termes de cantons, la Peene Becque prend source dans le canton de Cassel, conflue dans le canton de Wormhout, le tout dans l'arrondissement de Dunkerque.

En considérant la source secondaire ajoutée par Géoportail, il faut ajouter la commune de Sainte-Marie-Cappel sur le canton de Cassel déjà signalé.

Au Nord de Noordpeene, le Mont Balinberg (70 mètres) et le Tom (62 mètres) dessinent les premiers contreforts des monts de Flandre. La vallée de la Peene Becque, qui s'écoule paisiblement, sépare ces deux monts.

Affluents[modifier | modifier le code]

La Peene Becque a dix tronçons affluents référencés[1] :

  • la Chapelle Notre-Dame des Miracles (rg), 0,8 km sur les deux communes de Cassel (source) et Oxelaere (confluence).
  • la Schoe Becque (rd), 1,6 km sur la seule commune d'Oxelaere.
  • le Zuytpeene (rd), 3,1 km sur les deux communes de Zuytpeene (confluence) et Cassel (source) avec un affluent :
    • le Wemaers-Cappel (rd), 1,8 km sur les deux communes de Zuytpeene (confluence) et Wemaers-Cappel (source).
  • Lyncke Becque (rg), 6,7 km sur les quatre communes de Noordpeene (confluence), Zuytpeene, Bavinchove, Staple (source) et qui passe sous la ligne TGV Paris Dunkerque.
  • Steenaert Becque (rg), 2,1 km sur la seule commune de Noordpeene
  • la Rue du Midi (rd), 2 km sur les deux communes de Ochtzeele (source) et Arnèke (confluence).
  • Cray Hill Becque (rg), 4,4 km sur les deux communes de Rubrouck (source), et Arnèke (confluence) avec un affluent :
    • Pis Becque (rd), 2,4 km sur les trois communes de Rubrouck (source), Ochtezeele, Arnèke (confluence).
  • Trommels Becque (rg), 3,4 km sur les deux communes de Ledringhem (confluence) et Arnèke (source).
  • Zermezeele Becque (rd), 4,6 km sur les quatre communes de Wemaers-Cappel (source), Wormhout, Ledringhem (confluence) et Zermezeele.
  • Résidence le Steenhouck (rg), 1,6 km sur les deux communes de Wormhout (confluence) et Ledringhem (source).

Le rang de Strahler est donc de trois.

Concernant la source secondaire, Géoportail rajoute les affluents suivants : Look Peene, Pis Becque, Meulen Becque, Bornhol Becque

Bassin versant[modifier | modifier le code]

La Peene Becque traverse une seule zone hydrographique 'Yser' (E490) de 382 km2 de superficie[1]. Ce bassin versant est constitué à 96,77 % de territoires agricoles, à 2,84 % de territoires artificialisés, à 0,54 % de forêts et milieux semi-naturels[1].

Hydrologie[modifier | modifier le code]

Le Peene Becque a été observée de 1971 à 1973 à la station E4907010 à Wormhout pour un bassin versant de 92,6 km2 à 8 m d'altitude[2] et de 1999 à 2014, à la station E9407005 à Ochtzeele pour un bassin versant de 50 km2 à 21 m d'altitude[3].

La Peene Becque à Ochtezeele[modifier | modifier le code]

Le module à Ochtezeele est de 0,46 m3/s[3].

Débit moyen mensuel (en m3/s)
Station hydrologique : E4907005 - La Peene Becque à Ochtezeele pour un bassin versant de 50 km2 et à 21 m d'altitude[3]
(le 04/06/2014 - données calculées sur 14 ans de 1999 à 2014)
Source : Banque Hydro - Ministère de l'écologie et du développement durable

Crues[modifier | modifier le code]

Sur la période d'observation de 14 ans, le débit instantané maximal a été de 18,30 m3/s le [note 1] et la hauteur maximale instantanée de 303 cm soit 3,03 m le même jour même heure. Le débit journalier maximal a été de 12,50 m3/s le [3]. Le bassin versant de la Peene Becque est classé "faible" à "moyen" selon l'atlas des zones inondables de la base Carmen[5]

Histoire[modifier | modifier le code]

La Peene a donné son nom à une célèbre bataille ; la bataille de la Peene qui a été livrée entre Noordpeene et Zuytpeene le , opposant Philippe d'Orléans, frère cadet du roi Louis XIV, aux flamands. Elle a causé le rattachement des châtellenies de Cassel, Bailleul, Ypres et de la ville de Saint-Omer à la France (auparavant possessions des Pays-Bas espagnols).

Écologie[modifier | modifier le code]

Durant plusieurs siècles, ce cours d'eau a été fortement rectifié, utilisé pour traiter les champs et prairie et localement très artificialisé (berges entièrement artificielles sur certaines sections).

Selon le diagnostic fait pour le SAGE, à ce moment, de Sainte-Marie-Cappel à Zuytpeene, la végétation rivulaire était à dominante herbacée, localement arbustive ou arborescente (alors constituée d'Orme, Peuplier, Prunellier, Saule, Cornouiller ou Sureau). Après Noordpeene, les arbustes étaient plus présents (jusque Wormhout). Le lit de la rivière était « souvent encombré de petits embâcles gérés manuellement ». En amont de l’agglomération de Wormhout, la végétation ligneuse était « particulièrement abondante en rive droite mais quasiment inexistante en rive gauche ». Dans l’agglomération de Whormout les arbres sont plus abondants. En aval, la rivière serpente au milieu d’une alternance de prairies et de champs.

La qualité de l'eau a pu y être autrefois affectée par le rejet direct des eaux usées (en théorie aujourd'hui interdits), et par les apports de nutriments (phosphates, nitrates) et de résidus de pesticides des cultures industrielles de son bassin (parmi les moins boisés de France, et essentiellement consacré à une agriculture intensive)[6]

On y a signalé des années 1930 à 1940 l'arrivée du «crabe chinois»[7], espèce fouisseuse dont les adultes peuvent s'adapter aux eaux douces, jugée indésirable par les pêcheurs et pisciculteurs. Cette espèce avait été à la même époque signalée un peu plus au nord en Flandre belge, dans les années 1930[8],[9] et 1940[10]. Mais après une phase d'invasivité, elle a finalement régressé[11].

Avec le soutien de l'Agence de l'eau et de diverses collectivités, ainsi qu'avec des ONG locales (Houtland Nature[12], Yser Houck[13]...) et le CENH (Centre Éducation Nature du Houtland) basé à Whormout [14],[15], la qualité de l'eau et des berges font l'objet d'efforts de reconquête dans le cadre du SDAGE et du SAGE de l'Yser[16] et de la trame bleue incluse dans la trame verte et bleue déclinée régionalement par le SRCE.

Risques naturels[modifier | modifier le code]

Inondations et coulées de boue sont fréquentes dans ce bassin, comme l'atteste le nombre d’arrêtés préfectoraux de catastrophes naturelles de type «inondation par débordement de cours d’eau» (avec dans un cas trente-neuf (39) communes concernées)[16]. Le risque peut être mieux évalué depuis 2003 grâce à la publication d'un Atlas des zones inondables dans le Nord-Pas-de-Calais élaboré par la DIREN (devenue depuis DREAL) en lien avec le Conseil Régional et l'Agence de l'Eau, avec une cartographie au 1/25000 synthétisant l'information disponible sur les risques et les résultats de modélisations (Carte no 8) aujourd'hui accessible via le portail CARMEN[17],[5].

En cas de fortes pluies, et en raison de son artificialisation, la rivière peut sortir de son cours, comme en 2001 où un niveau de 50 cm d'eau a été atteint dans certaines maisons construites en zone inondable[18] ou en mars 2002 « Pour la deuxième fois en 6 mois l’Yser est sortie de son lit [...] La Peene Becque s’est muée en une nuit en un torrent . L’affluent a atteint une cote de près de 2 m à partir de son lit » selon le journal La Voix du Nord.

Les inondations peuvent aussi se produire en été à l'occasion d'orages alors que les sols agricoles secs, ayant perdu une partie de leur matière organique et de leurs vers de terre n'absorbent pas ou mal l'eau; ainsi en , la Voix du Nord [19] rapporte que « La route du Mont des Cats, située juste derrière une rivière à Godewaersvelde, est sous les eaux [...]. Un torrent de boue s’est littéralement déversé dans la rue, inondant une quinzaine de maisons. L’eau a atteint 1,50 m et 2 m de hauteur. »

Voir aussi[modifier | modifier le code]

wikilien alternatif2

Les coordonnées de cet article :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Exposition "La Peene Becque dans tous ses états" (exposition de photographies de Philippe Talleu, itinérante) avec témoignages d'habitants des communes d'Arnèke, Cassel, Bollezeele, Wormhout et panneaux photos. Projet réalisé par l'association Les Jardins du Cygne ([www.lesjardinsducygne.com lien]).
  • de Smyttere PJE, 1865. La bataille de Val-de-Cassel de 1677, ses préludes et ses suites: duc d'Orléans, prince d'Orange. Imprimerie de L. Guermonprez (avec Google Livres numériques).
  • Meugy A, 1852. Essai de géologie pratique sur la Flandre française (arrondissements de Dunkerque, Hazebrouck, Lille et Douai, départ. du Nord). Vanackere (avec Google Livres numériques).

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Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. à 22h32

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f Sandre, « Fiche cours d'eau - Peene Becque (E4900700) » (consulté le )
  2. a et b Banque Hydro - MEDDE, « Synthèse de la Banque Hydro - La Peene Becque à Wormhout (E4907010) » (consulté le )
  3. a b c d et e Banque Hydro - MEDDE, « Synthèse de la Banque Hydro - la Peene Becque à Ochtzeele (E4907005) » (consulté le )
  4. Monographie de la commune de Ledringhem. par M. Blomme, présentée au concours de la Société Dunkerquoise en 1895 (page de titre (page 86) sur Gallica).
  5. a et b « Altlas des zones inondables en Nord-Pas-de-Calais », sur carmen.developpement-durable.gouv.fr (consulté le )
  6. Agence de l'eau Artois-Picardie (2003) État des lieux du district hydrographique Escaut Somme et côtiers Manche-Mer du Nord ; Version 1Le 04/06/03, en application de la Directive cadre sur l’eau
  7. Hoestlandt H (1939) Le crabe chinois (Eriocheir sinensis HM Edw.) dans le nord de la France en 1938. Bulletin Français de Pisciculture, (117), 133-137 (résumé)
  8. Leloup, E. (1937). Contributions à l’étude de la faune belge. VII.-La propagation du crabe chinois en Belgique pendant l’année 1936. Bull. Mus. Hist. Natur. Belg, 13, 1-7.
  9. Lestage, J. A. (1937). Nouvelles recherches sur l'extension du Crabe chinois (Eriocheir sinensis) en Belgique. In Annales de la Société Royale Zoologique Belgique (vol. 68, p. 199-202).
  10. Leloup, E. (1943). Contributions a l’étude de la faune Belge. XIII. La propagation du crabe chinois en Belgique pendant des années 1939-42. Bull. Mus. Roy. Hist. nat. Belgique, 19, 1-4.
  11. Vigneux, E. (1997). Les introductions de crustacés décapodes d'eau douce en France. Peut-on parler de gestion?. Bulletin Français de la Pêche et de la Pisciculture, (344-345), 357-370 (résumé)
  12. Site internet de Houtland Nature
  13. Site internet de Hyser Houck
  14. le Centre Éducation Nature du Houtland (CENH) sur Wikibook
  15. Site internet du Centre Éducation-nature de Wormhout
  16. a et b Sage de l'yser, État des lieux, version août 2009
  17. Portail CARMEN, l'un des serveurs cartographiques du Ministère chargé de l‌’écologie
  18. Journal L’indicateur du 28/09/2001
  19. Article de la Voix du Nord 24/07/07
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