Paul Sérusier
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(à 62 ans) Morlaix |
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Archives départementales des Yvelines (166J, Ms 5572, 10101-10102, 11892-11951, 65 pièces, -)[1],[2] |
Paul Sérusier, né le à Paris[3], et mort le à Morlaix, est un peintre postimpressionniste français, associé au mouvement des nabis.
Biographie
Paul Sérusier naît dans une famille de classe moyenne aisée. Son père, un homme d'affaires qui travaille dans l'industrie du parfum, lui assure une éducation classique. En 1875, Sérusier est admis au lycée Condorcet à Paris où il étudie la philosophie, le grec, le latin et les sciences. Il reçoit ses deux diplômes de philosophie et de sciences en 1883.
En 1885, après avoir travaillé dans la société d'un ami de son père pendant une courte période, il entre à l'Académie Julian. D'un caractère agréable, il sympathise vite avec les étudiants et les professeurs. Son amitié avec Maurice Denis date de cette époque.
Il passe l'été 1888 à la pension Gloanec de Pont-Aven, en Bretagne, ville qui attire alors beaucoup d'artistes français et étrangers. Là, son attention se porte sur un petit groupe d'artistes qui gravitent autour d'Émile Bernard et de Paul Gauguin. Il se rapproche d'eux et reçoit même une leçon gratuite de Paul Gauguin, lorsque ce dernier lui présente son Christ jaune. Gauguin encourage Sérusier à se débarrasser de la contrainte imitative de la peinture, à user de couleurs pures, vives, à ne pas hésiter à exagérer ses visions, et à donner à ses peintures sa propre logique décorative et symbolique.
Sérusier revient à Paris avec un petit tableau peint sous les directives de Gauguin, et le montre avec enthousiasme à ses compagnons, partageant ainsi ses nouvelles idées apprises de Gauguin. Le tableau est alors appelé Le Talisman. Des débats se développent entre lui et les autres étudiants. L'été 1889, Sérusier revient dans la région de Pont-Aven et s'installe au village du Pouldu, dans la petite auberge de Marie Henry, qui devient rapidement le foyer de l'École de Pont-Aven.
Avec ses proches, Pierre Bonnard, Maurice Denis, Henri-Gabriel Ibels et Paul-Élie Ranson, qui partagent ses idées, Sérusier forme un groupe, les nabis[4] (« prophète » en hébreu). Ils se rencontrent régulièrement pour parler de théories de l'art, de symbolisme, d'occultisme et d'ésotérisme. Plus tard, Armand Seguin, Édouard Vuillard et Ker-Xavier Roussel rejoignent le groupe. Cependant, après le départ de Gauguin pour Tahiti en 1891, les liens du groupe se relâchent et chacun prend une direction individuelle. L'été 1891, Sérusier délaisse Pont-Aven et le Pouldu en s'installant à Huelgoat, où il revient pendant l'été 1892 et où il rencontre l'actrice polonaise Gabriella Zapolska. Il peint des figures monumentales et solides de paysans bretons. Sa palette change, il n'utilise plus de couleurs pures mais les rompt avec du gris. À partir de 1893, il s'installe en compagnie de Gabriella Zapolska à Châteauneuf-du-Faou dans le Finistère, lieu qui restera son domicile principal jusqu'à la fin de sa vie.
Il passe ses hivers à Paris, travaillant avec son ami Lugné-Poe, fondateur du théâtre de l'Œuvre. Beaucoup d'artistes nabis, Sérusier inclus, travaillent aux décors et costumes du théâtre symboliste. Dans ces travaux, les artistes expriment leur idéal de simplification et de synthèse de plusieurs moyens d'expression.
En 1895, Sérusier accepte une invitation de son ami, Jan Verkade, à visiter le monastère bénédictin de Beuron, en Allemagne. Les moines-artistes du monastère ont des principes selon lesquels les lois de la beauté seraient divines, mystérieusement cachées dans la nature, et ne pourraient être révélées qu'aux artistes possédant un sens des proportions et de l'harmonie des formes (« Dieu fit le Saint-Esprit selon la mesure, le nombre et le poids »[réf. nécessaire]).
Cette doctrine l'enthousiasme et, de retour à Paris, il tente de convaincre ses amis de sa nouveauté et de son importance, mais elle ne rencontre pas le succès escompté et Sérusier prend de la distance envers ses anciens amis. Après plusieurs voyages à Beuron, il applique la doctrine des moines en développant un art reposant sur le calcul et les mesures.
Ses études tardives sur l'art égyptien, les primitifs italiens et les tapisseries du Moyen Âge le mènent à produire des œuvres décoratives.
Sérusier enseigne régulièrement à l'Académie Ranson à partir de 1908.
En 1921, il publie ABC de la peinture[5], un court traité dans lequel il développe une théorie des courbes et des formes simples, une théorie des couleurs et une méthode de recherche des couleurs sourdes. Il s'agit du mémoire de toutes ses recherches esthétiques.
Sérusier s'éteint en 1927 à Morlaix. La revue L'Art et les Artistes publie à cette date un long article sur son œuvre[6].
Œuvres dans les collections publiques
- En Allemagne
- Munich, Neue Pinakothek : Bretonne descendant au lavoir, 1890.
- En Belgique
- Au Canada
- Montréal, musée Dufresne-Nincheri, La Crèche, partie centrale du triptyque de la Nativité (1896), en prêt, collection Alexandre de Bothuri.
- En France
- Brest, musée des beaux-arts :
- Chartres, musée des beaux-arts : Sainte Cécile ou Jeune fille au clavecin[7], 1926.
- Le Havre, musée d'art moderne André Malraux - MuMa :
- Pont-Aven, musée des beaux-arts : Portrait de Marie Lagadu, 1889.
- Quimper, musée des beaux-arts : L'Incantation ou Le Bois Sacré, 1891.
- Musée des beaux-arts de Reims :
- Paysage arbre rouge,
- Brume sur le canal.
- Saint-Germain-en-Laye, musée départemental Maurice-Denis « Le Prieuré » : Portrait de Jean Verkade, 1903.
- Aux Pays-Bas
- Amsterdam, Van Gogh Museum : Ferme en Bretagne, vers 1890.
- En Suisse
- Genève, Petit Palais : La Marchande d'étoffe, peinture à l'œuf[8].
Galerie
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Le Berger Corydon (1913), huile sur toile (73 × 99 cm), Le Havre, musée d'art moderne André Malraux.
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La Colline aux peupliers (1907), huile sur toile (73,3 × 54,4 cm), Le Havre, musée d'art moderne André Malraux.
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Le Tisserand (1888), huile sur toile (72 × 58 cm), musée d'art et d'archéologie de Senlis.
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Portrait de Marie Lagadu (1889), huile sur toile (62 × 47 cm), musée des beaux-arts de Pont-Aven.
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La Barrière fleurie, Le Pouldu (1889), huile sur toile (73 × 60 cm), Paris, musée d'Orsay.
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Ferme au Pouldu (1890), huile sur toile (72 × 60 cm), Washington, National Gallery of Art.
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Bretonnes revenant de lavoir (1890), huile sur toile, Munich, Neue Pinakothek.
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La Lutte bretonne (1890-1891), huile sur toile (92 × 73 cm), Paris, musée d'Orsay.
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Solitude (1891), huile sur toile (75 × 60 cm), musée des beaux-arts de Rennes.
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Les Laveuses à la Laïta (1892), huile sur toile (73 × 92 cm), Paris, musée d'Orsay.
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Deux Bretonnes sous un pommier en fleurs (1892), huile sur toile (73,5 × 60,5 cm), Madrid, musée Thyssen-Bornemisza.
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L'Averse (1893), huile sur toile (73,5 × 60 cm), Paris, musée d'Orsay.
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Le Pardon de Notre-Dame-des-Portes à Châteauneuf-du-Faou (vers 1894), huile sur toile (92 × 73 cm), musée des beaux-arts de Quimper.
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Enfants à la barque (1906), huile sur toile (61 × 73,2 cm), Melbourne, National Gallery of Victoria.
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Paysage (1912), huile sur toile (56,5 × 72 cm), Paris, musée d'Orsay.
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L'Incantation ou Le Bois Sacré (1914), huile sur toile (72 × 91,5 cm), musée des beaux-arts de Quimper.
Sites dédiés
- À Châteauneuf-du-Faou, sa maison est classée monument historique et un circuit « Sur les pas de Paul Sérusier » permet un parcours à travers la ville qui retrace son étape châteauneuvienne et permet de découvrir les paysages qu’il immortalisa[9].
- À Clohars-Carnoët, la Maison-Musée du Pouldu[10] : reconstitution de l'auberge du XIXe siècle, où se sont retrouvés les peintres de l'École de Pont-Aven : Paul Sérusier, Paul Gauguin, Charles Filiger et Meijer de Haan (Meyer de Haan).
Notes et références
- « https://archives.yvelines.fr/rechercher/archives-en-ligne/correspondances-du-musee-departemental-maurice-denis/correspondances-du-musee-maurice-denis », sous le nom SERUSIER Paul (consulté le )
- « https://archives.yvelines.fr/rechercher/archives-en-ligne/correspondances-du-musee-departemental-maurice-denis/correspondances-du-musee-maurice-denis », sous le nom SÉRUSIER Paul (consulté le )
- Archives numérisées de l'état civil de Paris, acte de naissance no 10/4406/1864 (consulté le 24 novembre 2012).
- Il y reçoit le surnom de « nabi à la barbe rutilante ».
- Douce France, 1921, éditions Floury.
- Revue L'Art et les artistes, no 3, 1927, parsemé de nombreuses reproductions de tableaux (en ligne).
- « Sainte Cécile – Paul Sérusier », sur musée des beaux-arts de Chartres, (consulté le )].
- Numéro d'inventaire : 10254.
- http://www.chateauneuf-du-faou.com/page.php?rubrique=4§ion=91
- http://maisonmuseedupouldu.blogspot.fr/
Annexes
Bibliographie
- Charles Chassé, Les Nabis et leur temps, Lausanne, La Bibliothèque des Arts, 1960.
- (en) Patricia Eckert Boyer, Jane Voorhees Zimmerli Art Museum, Elizabeth Prelinger, The Nabis and the Parisian Avant-Garde, Rutgers University Press, 1988.
- (en) Arthur Ellridge, Gauguin and the Nabis: Prophets of Modernism, Terrail, 1995.
- Virginie Foutel, Sérusier, un prophète, de Paris à Châteauneuf-du-Faou, Éditions Locus Solus, 2014, 208 p. (ISBN 978-2-36833-034-0).
- Claire Frèches-Thory et Antoine Terrasse, Les Nabis, Flammarion, 1990; nouv. éd. mise à jour, 2003, 319 p. (ISBN 978-2080110633).
Iconographie
- Georges Lacombe, Buste de Paul Sérusier, bronze, Saint-Germain-en-Laye, musée départemental Maurice-Denis « Le Prieuré ».
Liens externes
- Peintre français du XIXe siècle
- Peintre français du XXe siècle
- Peintre nabi
- Peintre de l'école de Pont-Aven
- Peintre de la Bretagne
- Peintre de nu
- Peintre paysagiste français
- Élève du lycée Condorcet
- Élève de l'Académie Julian
- Enseignant à l'Académie Ranson
- Naissance en novembre 1864
- Naissance dans le 10e arrondissement de Paris
- Décès en octobre 1927
- Décès à Morlaix
- Décès à 62 ans