Pacôme Thiellement

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Pacôme Thiellement
Pacôme Thiellement en 2023
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Paris (France)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Pacôme Thiellement, né le à Paris, est un essayiste et vidéaste français[1],[2].

Biographie[modifier | modifier le code]

Né en 1975 d’un père français et d’une mère franco-égyptienne de culture orthodoxe copte[3], Pacôme Thiellement crée en 1987 le fanzine de bande dessinée Réciproquement[4], puis une maison de micro-édition Vitrine, où il publie des auteurs alternatifs (comme Gilbert Shelton, Édika ou Carali) ainsi que de jeunes auteurs (comme Jean-Christophe Menu, Mattt Konture ou Stanislas Barthélémy — qui participeront notamment à la fondation de L'Association). Cette activité éditoriale lui vaut d'être repéré par la critique : l'émission de télévision L'Assiette anglaise lui consacre un reportage en 1989[5], et il reçoit l'Alphart Fanzine en 1991.

Inspiré par la revue Le Grand Jeu et les simplistes, il fonde ensuite en 1998 le collectif Spectre avec le peintre Scott Batty, et quelques étudiants en lettres. Ils publieront une épaisse revue élitiste où les images de Scott Batty sont omniprésentes (Spectre, 8 occurrences), monteront des expositions et réaliseront plusieurs moyens métrages avant l'éclatement du groupe en 2004.

Il écrit ensuite des essais, des articles et un roman sur la culture populaire (musique rock, bande dessinée, séries télévisées…) et sur la pensée gnostique, dont il se fait un relais sans regard critique[6]. Il a, par exemple, écrit à plusieurs reprises sur David Lynch dont il dit :

« À partir de Blue Velvet, Lynch met en place son Amérique. C'est, parmi les premiers, celui qui m'a donné envie d'écrire. D'une part, cette idée de l'innocence, quels que soient les univers qu'il va montrer. Il ne va jamais dans les ténèbres par complaisance ; d'autre part, son cinéma est rempli de tant de mystère, qu'il m'a transformé en enquêteur[7]. »

Il se consacre par ailleurs au cinéma expérimental en étroite collaboration avec Thomas Bertay : certaines de leurs œuvres ont notamment été projetées au Palais de Tokyo[8]. Il intervient aussi régulièrement dans diverses revues spécialisées (L'Éprouvette, Rock & Folk, Chronic'art…) et à la radio (émission Mauvais Genres[9] sur France Culture).

En 2020, paraît Tu m’as donné de la crasse et j'en ai fait de l’or, « roman d’un essayiste pop culture qui s’essaye au récit autobiographique[10]. »

Depuis octobre 2020, il anime un ciné-club mensuel au cinéma L'Archipel à Paris, intitulé Les Dimanches de Charm El-Cheikh où il reçoit de nombreux invités tels que Bertrand Mandico, Elina Löwensohn, Hélène Frappat, Pierre Tévanian, Moune Jamet, François Angelier, Christophe Bier, Claire Doyon, Virginie Di Ricci, Stéphane du Mesnildot, Delfeil de Ton, Antonin Peretjatko,... Il explique l'idée du rendez-vous ainsi : « On va faire un ciné-club qui n'en ressemble à aucun autre. Moitié laboratoire moitié commedia dell arte, on sera masqué, mais on va transformer cette contrainte en carnaval expérimental. »

En 2021, il participe à l'atelier de recherche PARVIS, organisé par l'Institut Francilien d'Ingénierie des Services (IFIS) et l'Université Gustave-Eiffel autour de l’excavation du passé ou de l’archivage du présent[11].

De 2021 à 2023, il tient régulièrement sur Blast une chronique vidéo intitulée Infernet, à propos des phénomènes YouTube et de leurs dérives (hystérie collective, perversion narcissique). Depuis 2022, il anime une nouvelle chronique sur le même média, La Fin du Film, consacrée au cinéma et à l'analyse de films[12],[13]. Depuis 2023 il présente, encore une fois sur Blast, l'émission L'Empire n'a jamais pris fin, consacrée aux traces qu'a laissées l'Empire romain dans les institutions actuelles, en assumant une vision qui n'est pas historique.

Publications[modifier | modifier le code]

  • Poppermost - considérations sur la mort de Paul McCartney (essai), MF, 2002 ; rééd. 2013 augmentée d'une postface de l'auteur et de textes inédits de Mark Alizart, Christophe Claro, Aurélien Lemant, Laure Limongi, Wilfried Paris, Pierre Pigot et Laurent de Sutter[1]
  • Économie Eskimo - le rêve de Zappa (essai), MF, 2005
  • Mattt Konture (essai), L'Association, 2006
  • Schreber Président ! (dir.), Fage, 2006
  • L'Homme électrique - Nerval et la vie (essai), MF, 2008
  • Cabala - Led Zeppelin occulte (essai), préface de Philippe Manœuvre, Hoëbeke, 2009
  • La main gauche de David Lynch - Twin Peaks et la fin de la télévision (essai), Paris, PUF, coll. "Travaux pratiques", mai 2010.
  • Les Mêmes Yeux que Lost (essai), Léo Scheer, 2011
  • Tous les Chevaliers Sauvages - un tombeau de l'humour et de la guerre (essai), Philippe Rey, 2012
  • Soap Apocryphe (roman), Inculte, 2012
  • Pop Yoga (recueil d'articles), Sonatine, 2013
  • Les Cinq Livres du King (feuilleton littéraire illustré), avec des illustrations de Jonathan Bougard, Le Feu Sacré éditions, 2014.
  • Cinéma Hermetica (recueil d'articles), Super 8 éditions, 2016[14]
  • La Victoire des Sans Roi. Révolution gnostique, Paris, PUF, coll. « Perspectives critiques », août 2017, 224 pp, (ISBN 978-2-130-73004-0)
  • Sycomore Sickamour, Paris, PUF, coll. « Perspectives critiques », octobre 2018. 228 pp.[15]
  • Serpent, Rouen, Les éditions Derrière la salle de bains, 2018. 2 feuilles pliées l'une dans l'autre.
  • Trois essais sur "Twin Peaks", Paris, PUF, coll. "Quadrige", octobre 2018. 208 pp.[7]
    • La main gauche de David Lynch (réédition augmentée de l'original de 2010)
    • Exégèse de la Black Lodge
    • La substance de ce monde
  • Tu m'as donné de la crasse et j'en ai fait de l'or, Massot Édition, 2020[10]
  • Apocalypse Bertrand Mandico, Rouen, Les éditions Derrière la salle de bains, 2020. 2 feuilles pliées l'une dans l'autre.
  • Prince des fêtes brûlantes et des aubes froides, Rouen, Les éditions Derrière la salle de bains, 2021. 2 feuilles pliées l'une dans l'autre.
  • L'Enquête infinie, PUF, 2021[16]
  • Paris des profondeurs, Le Seuil, 2022
  • Infernet, suivi de Internet et moi (une confession), Massot/Blast, 2023
  • Le Secret de la Société, PUF, 2024

En collaboration[modifier | modifier le code]

  • Sous la direction de Laurent de Sutter, Vies et morts des super-héros, PUF, coll. « Perspectives critiques » : « Chaos reigns », texte de Pacôme Thiellement consacré à South Park et aux super-héros, 2016
  • Sous la direction de Laurent de Sutter, Le Livre des trahisons, PUF, coll. « Perspectives critiques » : « 11 février 2016 – Jean-Vincent Placé devient secrétaire d’État chargé de la réforme de l’État », texte de Pacôme Thiellement, 2016
  • Sous la direction de Laurent de Sutter, Postcritique, PUF, coll. « Perspectives critiques » : « Pour une exégèse », texte de Pacôme Thiellement, 2019
  • The Leftovers, le troisième côté du miroir, de Sarah Hatchuel et Pacôme Thiellement, Playlist Society, 2019
  • Sous la direction de Quentin Rouchet, Le Monde est en ruines, éditions Hiver nucléaire, 2020; texte de Pacôme Thiellement.
  • Le Tarot Perino de Thomas Perino, Le Feu Sacré éditions : « Intelligence avec le troisième ennemi », texte de Pacôme Thiellement, 2022
  • Déviations (avec Bertrand Mandico), Éditions Anima, 2024[17]

Vidéographie[modifier | modifier le code]

  • La Conspiration des danseuses (avec Thomas Bertay et le collectif SPECTRE), Sycomore Films, 2002
  • Le Leurre à mort (avec Thomas Bertay et le collectif SPECTRE), Sycomore Films, 2003
  • Deux ou trois poissons (avec Thomas Bertay et le collectif SPECTRE), Sycomore Films, 2004
  • Le Dispositif (avec Thomas Bertay, 52 épisodes), Sycomore Films, 1999-2013
  • Stupor Mundi (avec Thomas Bertay et Antoine Mocquet), Sycomore Films - Les Editions de l'Octet, 2016
  • Infernet, chronique web pour la chaine Blast, 2021–2023[12]
  • La Fin du film, chronique web pour la chaine Blast, depuis 2022[13]
  • L'Empire n'a jamais pris fin, chronique web pour la chaine Blast, depuis 2023[18]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Pacôme Thiellement : culte ! », Le Monde.
  2. « Pacôme Thiellement », sur pacomethiellement.com (consulté le ).
  3. Présentation sur le site des Presses universitaires de France
  4. « Pacôme Thiellement - Présentation », sur www.pacomethiellement.com (consulté le )
  5. L'Assiette anglaise, extrait de l'émission du , archive INA.
  6. « Qu’est-ce que le gnosticisme ? », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  7. a et b « Quarante ans après sa sortie,Elephant Man de David Lynch continue de nous déstabiliser », France Culture, Le réveil culturel par Tewfik Hakem, le .
  8. « Le dispositif Thomas Bertay et Pacôme Thiellement au Palais de Tokyo », sur larevuedesressources.org, (consulté le )
  9. Par exemple : « Les cris de l'abîme : Nick Cave, Pacôme Thiellement », France Culture, Mauvais Genres par François Angelier, le .
  10. a et b « Pacôme Thiellement : "Le malheur a été très formateur pour mon travail et pour moi-même" », France Culture, Le réveil culturel par Tewfik Hakem, le .
  11. « Séminaire PARVIS: Visions et recherche-création », sur ifis.univ-gustave-eiffel.fr - Institut Francilien d'Ingénierie des Services (IFIS) (consulté le )
  12. a et b « Infernet », sur Blast (consulté le )
  13. a et b « La fin du film », sur Blast (consulté le )
  14. « Cinema Hermetica », monde-diplomatique.fr, novembre 2016.
  15. « Pacôme Thiellement, malade d'amour », France Culture, La grande table Culture par Olivia Gesbert, le .
  16. « A la recherche de Colette Thomas », France Culture, Poésie et ainsi de suite par Manou Farine, le .
    « De Colette Thomas et de quelques autres figures légendaires du XXe siècle en compagnie d’un poète-essayiste, Pacôme Thiellement, explorateur des réseaux de correspondances qui tissent notre réalité. »
  17. DEVIATIONS - BERTRAND MANDICO , PACÔME THIELLEMENT - DIVERS / INCONNU - - Potemkine PARIS (lire en ligne)
  18. « L'Empire n'a jamais pris fin | Nos émissions », sur Blast le souffle de l’info, (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]