Néfopam

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Néfopam
Image illustrative de l’article Néfopam
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Identification
Nom UICPA (RS)-5-méthyl-1-phényl-1,3,4,6-tétrahydro-2,5-benzoxazocine
No CAS 13669-70-0
No ECHA 100.033.757
No CE 237-148-2
Code ATC N02BG06
PubChem 4450
ChEBI 88316
SMILES
InChI
Apparence liquide incolore et limpide[réf. nécessaire]
Propriétés chimiques
Formule C17H19NO  [Isomères]
Masse molaire[1] 253,338 9 ± 0,015 4 g/mol
C 80,6 %, H 7,56 %, N 5,53 %, O 6,32 %,
Données pharmacocinétiques
Biodisponibilité basse[2]
Liaison protéique 70–75% (moyenne 73%)[2],[3]
Métabolisme hépatique (N-déméthylation et autres)[2]
Demi-vie d’élim. néfopam: 3–8 heures[2]
néfopam déméthylé : 10–15 heures
Excrétion

urinaire 79,3% et fécale 13,4%[2]

Considérations thérapeutiques
Classe thérapeutique antalgique
Voie d’administration Orale
Intraveineuse
Intramusculaire
Précautions épilepsieglaucome aiguprostatisme[réf. nécessaire]

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

Le néfopam est un antalgique non opioïde, utilisé pour le traitement des douleurs d'intensité modérée à sévère, essentiellement en milieu hospitalier. Il est commercialisé sous le nom d'Acupan.

Pharmacodynamie[modifier | modifier le code]

Le néfopam fait partie de la classe des benzoxazocines. Sa structure chimique s’apparente à celle de la diphénhydramine (un antihistaminique H1)[4].

Risques et efficacité[modifier | modifier le code]

Ce médicament bénéficie d'une autorisation de mise sur le marché en France depuis 1980[5]. Il n'est pas commercialisé aux États-Unis[4].

Selon la fiche de synthèse réalisée en 2014 par la revue indépendante Prescrire, Acupan/Nefopan n'a pas d'efficacité prouvée supérieure à celle d'un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) tel que le flurbiprofène, le diclofénac ou l’aspirine et a des effets indésirables qui peuvent être graves même aux doses recommandées[6]. Le résumé de la fiche Prescrire de ce médicament indique : "Les effets indésirables du néfopam sont mieux connus et établis que son efficacité."

Selon l'ANSM, "en raison de ses effets anticholinergiques, le traitement par NEFOPAM MYLAN 20 mg/2 ml est déconseillé chez le sujet âgé."[7]

Par ailleurs, la Haute autorité de santé (HAS), dans sa fiche sur le médicament, s'inquiète de son utilisation fréquente par voie orale, ce qui ne correspond pas à l'autorisation de mise sur le marché : "Un mésusage de la spécialité injectable utilisée par voie orale (hors AMM), très fréquent et ayant commencé en 2002 a aussi été signalé"[5].

Effets indésirables[modifier | modifier le code]

Système-organe Très fréquent Fréquent Rare
Psychiatrie excitabilité*, irritabilité*, hallucinations, abus, pharmacodépendance
Système nerveux central somnolence vertige* convulsion*
Cœur tachycardie*, palpitation*
Gastro-intestinal nausée avec ou sans vomissement bouche sèche*
Rein rétention urinaire
Général hyperhidrose* malaise
Système immunitaire réaction d'hypersensibilité (urticaire, œdème de Quincke, choc anaphylactique)

x Bien que n'ayant jamais été rapportés, d'autres effets atropiniques que ceux décrits sont susceptibles d'être constatés.

Contre-indications[modifier | modifier le code]

  • Hypersensibilité au néfopam ou à l'un des constituants d'Acupan.
  • Enfant de moins de 15 ans (en l'absence d'étude clinique).
  • Convulsions ou antécédents de troubles convulsifs.
  • Risque de glaucome par fermeture de l'angle.
  • Risques de rétention urinaire liés à des troubles urétroprostatiques.

Interactions médicamenteuses[modifier | modifier le code]

Il faut faire attention aux effets additifs d'autres molécules, en particulier sur leurs effets dépresseurs du système nerveux central qui peuvent ainsi contribuer à diminuer la vigilance. L'altération de la vigilance peut rendre dangereuse la conduite de véhicules et l'utilisation de machines.

Déconseillées[modifier | modifier le code]

  • Alcool : majoration par l'alcool de l'effet sédatif.

À prendre en compte[modifier | modifier le code]

  • Autres médicaments sédatifs : Il s'agit des dérivés morphiniques (analgésiques, antitussifs et traitements de substitution), des neuroleptiques, des antidépresseurs sédatifs (amitriptyline, doxépine, miansérine, mirtazapine, trimipramine), des barbituriques, des benzodiazépines, des anxiolytiques autres que les benzodiazépines (par exemple le méprobamate), des hypnotiques, des antihistaminiques H1 sédatifs, des antihypertenseurs centraux, du baclofène et du thalidomide.

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  2. a b c d et e M. Sanga, J. Banach, A. Ledvina, N. B. Modi, A. Mittur, Pharmacokinetics, metabolism, and excretion of nefopam, a dual reuptake inhibitor in healthy male volunteers, Xenobiotica, 2016, vol. 46(11), pp. 1001–16. DOI 10.3109/00498254.2015.1136989, PMID 26796604.
  3. G. Seyffart, Drug Dosage in Renal Insufficiency, Springer Science & Business Media, p. 407. (ISBN 978-94-011-3804-8).
  4. a et b Hélène Géniaux Pharmacologue, « Néfopam et risques de convulsion », (consulté le )
  5. a et b « ACUPAN (néfopam (chlorhydrate de)) », sur Haute Autorité de Santé (consulté le )
  6. « Néfopam : risques et efficacité moins évalués que pour d'autres antalgiques », sur www.prescrire.org (consulté le )
  7. « Notice patient - NEFOPAM MYLAN 20 mg/2 ml, solution injectable - Base de données publique des médicaments », sur base-donnees-publique.medicaments.gouv.fr (consulté le )