Lance de frente por detras (Gaonera)

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Lance de frente por detras (Gaonera)
Artiste
Date
Type
Technique
Dimensions (H × L)
11 × 15 cm
Localisation
NC

Lance de frente por detras (Gaonera) est une suite de dix planches de la Tauromachie IV , (série de dix burins sur cuivre), réalisée en 1952 par Jean-Marie Granier à l'époque où le jeune graveur s'était vu offrir un séjour de deux ans à la Casa de Velázquez, Madrid, en Espagne[1].

Contexte[modifier | modifier le code]

Les trois passes de cape : Veronica, Media Veronica et Lance de frente por detra (Gaonera) sont généralement présentées ensemble. Elles reproduisent toutes un moment analogue :

« celui de la pleine exécution, le centre de la suerte si l'on veut, à l'apogée du mouvement. L'artiste, à l'évidence, s'attache aux variations presque infinies des plis de la cape, notamment dans la Chicuelina. Instantanés qui appréhendent une fraction de seconde [2]. »

Il est à noter que la Gaonera a fait l'objet de débats sans fin parmi les spécialistes de la tauromachie pour avoir été inventée par Pepe Hillo[3], récupérée à son compte par Domingo Ortega[4], de sorte que Granier a prudemment utilisé les deux appellations : Lance de frente pour detras pour Pepe Hillo et Gaonera, nom récupéré par Ortega. Tenu à la précision du rapport graphique, il reste également précis sur l'intitulé de la passe[5].

Le sujet des principales séquences d'une corrida est celui le plus souvent traité par les artistes-graveurs, raison pour laquelle Jean-Marie Granier s'est tout naturellement attaché à ce sujet[6]. Les gravures tauromachiques ont toujours eu un but pédagogique : celui de rendre compte des jeux taurins depuis le XIVe siècle[7], les suites illustrant les suertes de lidia se sont succédé depuis Carnicero-Noseret, réalisée aussi bien par des artistes espagnols que français qui s'inspirèrent les uns des autres[8]. Parmi ceux-là : Victor Adam, connu pour ses tableaux de bataille, produisit une importante série de lithographies. Les plus connues étant celles de Francisco de GoyaLa Tauromaquia, Les Taureaux de Bordeaux — et celle de Gustave Doré : La Tauromachie de Gustave Doré.

Description[modifier | modifier le code]

La Gaonera diffère nettement des deux autres passes qui étaient très proches l'une de l'autre : la (Véronique en français) et la Media Veronica (demi-véronique en français). Le torero élégamment posté les pieds joints, épée en arrière, ouvre la sortie au taureau avec un geste large sur la droite (detras)[9].

Il existe 2 états. le premier sur pelure avec corrections au crayon, le deuxième état définitif marqué 1/1 a été tiré sur papier japon. Il reste quelques épreuves d'artiste sur Guarro et sur Japon[9]. sur guarro ancien petites marges. Quelques très rares épreuves ont été tirées sur papier japon ou sur guarro ancien. Cette planche figure au catalogue de la rétrospective 1983-1984 de l'œuvre complet de Jean-Marie Granier au Musée des beaux-arts de Nîmes[10]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Pierre Dupuy dans Bennassar, Duport, Dupuy, Vidal, Crégut 1981, p. 20
  2. Bartolomé Bennassar dans Bennassar, Duport, Dupuy, Vidal, Crégut 1981, p. 8
  3. Paul Casanova et Pierre Dupuy, Dictionnaire tauromachique, Marseille, Jeanne Laffitte, , 180 p. (ISBN 2-86276-043-9), p. 83
  4. Paul Casanova et Pierre Dupuy, Dictionnaire tauromachique, Marseille, Jeanne Laffitte, , 180 p. (ISBN 2-86276-043-9), p. 117
  5. Bennassar, Duport, Dupuy, Vidal, Crégut 1981, p. 8
  6. Jean Luis Vidal dans Bennassar, Duport, Dupuy, Vidal, Crégut 1981, p. 23
  7. Robert Bérard 2003, p. 543
  8. Robert Bérard 2003, p. 545
  9. a et b Danièle Crégut Bennassar, Duport, Dupuy, Vidal, Crégut 1981, p. 15
  10. Melot, Crégut, Lassalle 1983-1984, p. 232

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Bartolomé Bennassar, Michel Duport, Pierre Dupuy, Jean-Louis Vidal et Danièle Crégut, Jean-Marie Granier, l'œuvre gravé tauromachique 1950-1952 : catalogue raisonné établi par Danièle Crégut, Nîmes, Éditions D.C, , 224e éd., 40 p.
    1000 exemplaires numérotés : de 1 à 10 avec un dessin et une gravure originale, 20 exemplaires de 11 à 30 avec une gravure, 970 exemplaires de 31 à 1000. Quelques exemplaires hors commerce versés aux auteurs marqué H.C
  • Michel Melot, Danièle Crégut et Victor Lasalle, Jean-Marie Granier : catalogue de l'exposition de son œuvre Nîmes, Nîmes, Musée des beaux-arts de Nîmes, 1983-1984, 261 p.
    exposition du 2 décembre 1983 au 31 janvier 1984
  • Robert Bérard (dir.), Histoire et dictionnaire de la Tauromachie, Paris, Bouquins Laffont, , 1056 p. (ISBN 2-221-09246-5)