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Pascal Perrineau

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Pascal Perrineau, né le à Moyeuvre-Grande, est un politologue français spécialiste de sociologie électorale.

Professeur des universités, il enseigne à l'Institut d'études politiques de Paris,

Il a été le directeur du Centre de recherches politiques de Sciences Po (CEVIPOF) entre 1992 et 2013, et depuis 2016, il préside l'association des anciens élèves de Sciences Po.

Biographie[modifier | modifier le code]

Situation personnelle[modifier | modifier le code]

Pascal Perrineau suit ses études secondaires au lycée Descartes à Tours. Une fois son baccalauréat obtenu, il étudie le droit à l'université de Tours puis à l'université Paris I Panthéon-Sorbonne. Il obtient un diplôme d'études supérieures en droit et en science politique[1]. Il intègre l'Institut d'études politiques de Paris sur le conseil de Georges Lavau pour étudier le droit[2]. En 1974, il est diplômé de l’IEP, section politique, économique et sociale.

Il est docteur d'État en science politique depuis 1981[3]. Il est reçu à l'agrégation de science politique en 1982.

Parcours professoral[modifier | modifier le code]

Durant sa thèse de science politique, à partir de 1978, Pascal Perrineau est assistant de recherche à la Fondation nationale des sciences politiques, puis attaché jusqu'en 1982.

Il est nommé cette année-là, après avoir été reçu à l'agrégation, professeur à l'Institut d'études politiques de Grenoble[4]. Il y enseigne jusqu'en 1986[1], date à laquelle il obtient un poste à l'université de Tours[5] au sein de la faculté de droit[1].

En 1991, il est recruté comme professeur à l'IEP de Paris, où il a la charge de plusieurs cours sur le vote, l'analyse des comportements et des attitudes politiques, la science politique et l'extrême droite en France et en Europe.

De 1992 à 2013, il est directeur du CEVIPOF, succédant à Annick Percheron, à la demande d'Alain Lancelot[1]. Il est régulièrement invité comme expert[6] par les chaînes de télévision françaises lors des soirées électorales, pour commenter les résultats, ce qui lui vaut une certaine notoriété auprès du grand public.

A sa retraite en mai 2018, il se voit délivrer le titre de professeur émérite à Sciences Po, ce qui permet à l'école de continuer à proposer ses cours aux étudiants.

Parcours professionnel[modifier | modifier le code]

Il est chargé du domaine « Fait politique » aux Presses de Sciences Po avec Janine Mossuz-Lavau[7].

Il est un invité régulier de l'émission C dans l'air sur la chaîne publique France 5. Il intervient également sur La Chaîne parlementaire.

En , il est nommé membre du conseil scientifique de la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme (DILCRA), présidé par Dominique Schnapper[8].

En , le bureau du Sénat le nomme membre du conseil d’administration de Public Sénat en qualité de personnalité qualifiée[9].

En , il est élu président de l'association des anciens élèves de Sciences Po[10]. Il est réélu en 2019 avec près de 80 % des voix.

En , il devient l'un des cinq « garants » du grand débat national organisé pour répondre à la crise résultant du mouvement des Gilets jaunes[11].

En 2020, il fait partie des trois candidats pour prendre la tête de la FNSP, vacante depuis la démission d'Olivier Duhamel[12]. Il échoue à être élu face à Laurence Bertrand Dorléac.

Alors que Sciences Po traverse une crise marquée par une succession de scandales[13],[14] et de polémiques[15],[16],[17], qui se traduit par une instabilité de la gouvernance de l'école[18], Pascal Perrineau dénonce une évolution qui ne permet plus à l'école de faire vivre le pluralisme[19].

C'est dans ce contexte que le 28 mai 2024, à la faveur de nouvelles dispositions introduites par un décret de 2021 qui lui confère cette prérogative[20], le Conseil scientifique de l'IEP de Paris ne vote pas le renouvellement de son éméritat[21], contre l'avis favorable du directeur de son unité d'enseignement et de recherche[22].

Engagement politique[modifier | modifier le code]

De 1976 à 1981, il est membre du Parti socialiste dans la section de Paris-Centre, dont il devient secrétaire et délégué fédéral à la culture. Il y rencontre notamment Georges Dayan, Dominique Strauss-Kahn et Jack Lang[23].

Vie privée[modifier | modifier le code]

Divorcé, père d'une fille, il est marié à Anne Muxel depuis 2007[24].

Décoration[modifier | modifier le code]

Thèmes de recherche[modifier | modifier le code]

Il est l'auteur de nombreux ouvrages et articles sur les comportements politiques, les élections, les idées politiques françaises[26]. Ses recherches portent principalement sur l'analyse des élections, l'étude de l'extrême droite en France et en Europe ainsi que sur l'interprétation des nouveaux clivages à l'œuvre dans les sociétés européennes[27].

Il est l'un des premiers analystes politiques à identifier les changements sociologiques de l'électorat du Front national en le présentant notamment, dès 1996, comme le « premier parti ouvrier de France ». Il avance alors : « Aujourd'hui, l'enracinement devient véritablement populaire, avec une très forte représentation ouvrière[28]. »

Publications[modifier | modifier le code]

Ouvrages[modifier | modifier le code]

  • Le symptôme Le Pen : radiographie des électeurs du Front national, Paris, Fayard, coll. « L'espace du politique », , 256 p. (ISBN 2-213-59984-X).
  • (dir.) Avec Colette Ysmal, Le vote surprise. Les élections législatives des et , Paris, Presses de Sciences po, « Chroniques électorales », 1998 (ISBN 2-7246-0734-1).
  • (dir.) Avec Bertrand Badie, Le citoyen. Mélanges offerts à Alain Lancelot, Paris, Presses de Sciences Po, 2000. (ISBN 2-7246-0793-7).
  • (dir.) Avec Pierre Bréchon et Annie Laurent, Les cultures politiques des Français, Paris, Presses de Sciences po, 2000 (ISBN 2-7246-0802-X).
  • (dir.) Les croisés de la société fermée : l'Europe des extrêmes droites, La Tour-d'Aigues, Éditions de l'Aube, 2001 (ISBN 2-87678-624-9).
  • (dir.) Avec Dominique Reynié, Dictionnaire du vote, Paris, Presses universitaires de France, 2001 (ISBN 2-13-051345-X).
  • (en) (éd.) Avec Gérard Grunberg et Colette Ysmal, Europe at the Polls: The European Elections of 1999, New York et Basingstoke (GB), Palgrave, 2002 (ISBN 0-312-23895-9).
  • (dir.), Le désenchantement démocratique, La Tour-d'Aigues, Éditions de l'Aube, « Monde en cours. Essai », 2003 (ISBN 2-87678-848-9).
  • (dir.) Avec Colette Ysmal, Le vote de tous les refus. Les élections présidentielle et législatives 2002, Paris, Presses de Sciences Po, « Chroniques électorales », 2003 (ISBN 2-7246-0907-7).
  • (dir.) Avec Luc Rouban, Politics in France and in Europe, New York, Palgrave Macmillan, 2009.
  • (dir.), Avec Luc Rouban, La solitude de l'isoloir. Les vrais enjeux de 2012, Paris, Autrement, 2011.
  • Le choix de Marianne Fayard, 2012 (ISBN 2-21365-419-0).
  • (dir), La décision électorale en 2012, Paris, Armand Colin/Recherches, 2012.
  • (dir), Le vote normal. Les élections présidentielle et législatives d'avril-mai-, Paris, Presses de Sciences Po, 2013.
  • La France au Front : essai sur l'avenir du Front national, Paris, Fayard, , 229 p. (ISBN 978-2-213-68103-0).
  • Cette France de gauche qui vote FN, éd. du Seuil, 2017.
  • Le Grand Écart : chronique d'une démocratie fragmentée, Paris, Plon, 2019, 157p
  • Le Populisme, Que sais-je ?, 2021.
  • Le Goût de la politique : Un observateur passionné de la Ve République, Paris, Odile Jacob, , 256 p. (ISBN 9782415007928).

Préfaces[modifier | modifier le code]

  • À Christel Peyrefitte, Des rides à l'âme, avant-propos de Bella Cohen, Pascal Perrineau et Jean-Marie Rouart, Paris, Gallimard, 1997 (ISBN 2-07-074863-4).
  • À Virginie Martin, Toulon sous le Front national, Paris, Denoël, 1998.
  • À Hans-Georg Betz, La droite populiste en Europe. Extrême et démocrate ?, traduit de l'anglais par Geneviève Brzustowski, Paris, Autrement, « CEVIPOF-Autrement », 2004 (ISBN 2-7467-0451-X).
  • À Christophe Piar, Comment se jouent les élections. Télévision et persuasion en campagne électorale, Paris, INA éditions, 2012[29].

Débat[modifier | modifier le code]

  • Anne Muxel, Les jeunes et la politique : débat avec Pascal Perrineau, Paris, Hachette, « Questions de politique », 1996. (ISBN 2-01-235225-1).

Multimédia[modifier | modifier le code]

Prix[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Pascal Perrineau, Le Goût de la politique : un observateur passionné de la Ve République, Odile Jacob, (ISBN 978-2-415-00793-5, lire en ligne).
  2. « Pascal Perrineau : "Sciences Po n’arrive plus à faire vivre un véritable pluralisme" », sur L'Express, (consulté le ).
  3. « Espace et politique : les conséquences politiques du changement urbain dans… », sur sudoc.fr (consulté le ).
  4. « Pascal Perrineau et Sciences Po, histoire d’un long compagnonnage », sur sciences-po.asso.fr, (consulté le )
  5. Bnf [1]
  6. (en) « Pascal Perrineau | Sciences Po CEVIPOF », sur sciencespo.fr, (consulté le ).
  7. Les domaines d'expertise des Presses de Sciences Po
  8. Communiqué de presse : « Installation d'un Conseil scientifique auprès de la DILCRA », gouvernement.fr, 9 février 2016.
  9. « Error.show.meta_title », sur publicsenat.fr (consulté le ).
  10. « Actualité Alumni Sciences Po : Pascal Perrineau et Sciences Po, histoire d’un long compagnonnage », sur asso.fr (consulté le ).
  11. « "Grand débat" : Matignon choisit Jean-Paul Bailly et la cheffe de la CNIL comme garants », sur Europe 1 (consulté le ).
  12. « "Vieux mâle blanc" contre "islamo-gauchiste" il: la bataille pour le pouvoir est lancée à Sciences Po », sur L'Opinion, (consulté le ).⁰⁰⁰
  13. « Sciences Po : 10 ans de dérives et de polémiques », sur lejdd.fr, (consulté le )
  14. « A Sciences Po, le scandale mine la fabrique de l’élite », sur France Culture, (consulté le ).
  15. « Hijab Day à Sciences Po : "Je ne pensais pas que c’était à ce point électrique" », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  16. Hadrien Mathoux, « Conseils lecture de Sciences Po : quand l'école fait la promotion de "l'antiracisme" racialiste américain », sur marianne.net, (consulté le ).
  17. « Amphithéâtre renommé "Gaza", propos antisémites… ce que l'on sait du blocus de Sciences Po par des étudiants pro-palestiniens », sur midilibre.fr (consulté le ).
  18. Sarah Mercier, « Qui succèdera à Mathias Vicherat à la direction de Sciences Po Paris ? », sur Vanity Fair, (consulté le ).
  19. « Pascal Perrineau : "Sciences Po n’arrive plus à faire vivre un véritable pluralisme" », sur L'Express, (consulté le ).
  20. Décret n° 2021-1423 du 29 octobre 2021 relatif à l'éméritat des professeurs des universités et des maîtres de conférences, (lire en ligne)
  21. « INFO LE POINT. Sciences Po menace d'écarter Pascal Perrineau », sur Le Point, (consulté le ).
  22. « Pascal Perrineau dénonce une "chasse aux sorcières" à Sciences Po », sur Le Figaro, (consulté le ).
  23. Reportage de Gérard Miller diffusé sur France 3 le 20 mars 2013.
  24. « Pascal Perrineau - Who's Who », sur whoswho.fr (consulté le ).
  25. « Légion d’honneur : Marion Cotillard et Raymond Depardon parmi les décorés du 14 juillet », sur lemonde.fr, .
  26. Persée.fr [2]
  27. Pascal Perrineau sur le site du CEVIPOF
  28. Éric Conan et Romain Rosso, « Front national : ce qu'on n'ose pas vous dire », lexpress.fr, 11 avril 1996.
  29. data.bnf [3]

Liens externes[modifier | modifier le code]