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Jean-Baptiste Chabot

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Jean-Baptiste Chabot est un prêtre catholique et orientaliste français né à Vouvray (Indre-et-Loire) le et mort à Paris le .

Fils d'un vigneron, après des études au grand séminaire de Tours, il est ordonné prêtre dans cette ville en 1885. Nommé vicaire à La Chapelle-sur-Loire, il abandonne le ministère pastoral dès 1887 pour gagner l'Université catholique de Louvain, où il s'initie au syriaque sous la direction du professeur Thomas Joseph Lamy.

En 1892, il soutient sa thèse en latin sur la vie, les écrits et la doctrine d'Isaac de Ninive, comprenant trois homélies inédites de ce théologien, reproduites d'après les manuscrits du British Museum, avec une traduction latine et une comparaison avec une version grecque connue antérieurement.

Ensuite, il se fixe à Paris et devient l'élève, puis le proche collaborateur, de Rubens Duval (1839-1911), titulaire, jusqu'en 1907, d'une chaire « langue et littérature araméennes » au Collège de France. Sous sa direction, il établit une édition bilingue, d'après un manuscrit de la Bibliothèque Vaticane, de la quatrième partie de la Chronique du Pseudo-Denys de Tell-Mahré; ce travail, publié en 1895, vaut à son auteur la qualité de diplômé de la Section des sciences historiques et philologiques de l'École pratique des hautes études.

Œuvres scientifiques

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Après ces deux travaux inauguraux, voici le relevé chronologique de son œuvre scientifique :

En 1899, l'abbé Chabot parvient à se procurer une copie de la version originale syriaque de la Chronique universelle de Michel le Syrien, retrouvée en 1887 dans une église d'Édesse par Ignace Éphrème II Rahmani, patriarche d'Antioche de l'Église catholique syriaque. C'est le début d'un long travail d'édition bilingue (quatre volumes: 1899-1901-1905-1910 ; introduction, corrections et index ajoutés en 1924).

En 1913, l'abbé confie la gestion de la collection à l'Université catholique de Louvain et à celle de Washington, mais il en reste le secrétaire général jusqu'à sa mort.

Le , il est élu membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, succédant à Michel Bréal, et il devient membre de la commission du Corpus Inscriptionum Semiticarum de la Compagnie, projet lancé par Ernest Renan en 1887, et auquel il collaborait depuis 1893, avec un titre d'auxiliaire depuis 1905. Désormais, ce projet occupe une bonne part de son activité: il se consacre non seulement aux inscriptions araméennes, mais aussi phéniciennes, carthaginoises et berbères. En 1926, notamment, il achève le fascicule des inscriptions palmyréniennes découvertes jusqu'en 1925 (tome III, fasc. 1, 326 pages, publié en 1932). En 1947, il fait paraître un Recueil des inscriptions libyques.

En 1922, il publie en son nom personnel un ouvrage richement illustré (et luxueusement édité par l'Imprimerie nationale) intitulé Choix d'inscriptions de Palmyre. En 1935, il fait paraître une Littérature syriaque.

En 1896, traduction et commentaire, dans la Revue de l'Orient Chrétien[3], de la Vie du moine Rabban Youssef Bousnaya (mort en 979 à cent dix ans), par son disciple Jean Bar Khaldoun[4].
Moine syrien de l’Église nestorienne, Rabban Joseph Bousnaya (v. 869-979) a livré son enseignement à son disciple, Jean Bar Kaldoun, qui l'a retranscrit[5].

Jésus lève les yeux sur nous

« La miséricorde est l'image de Dieu, et l'homme miséricordieux est, en vérité, un Dieu habitant sur la terre. De même que Dieu est miséricordieux pour tous, sans distinction aucune, de même l'homme miséricordieux répand ses bienfaits sur tous également.
Prends garde de te laisser séduire par cette pensée qui pourrait te sourire : « Il vaut mieux que je sois miséricordieux pour celui qui nous est attaché à la foi que pour celui qui nous est étranger. » Ce n'est point là la miséricorde parfaite imitant Dieu qui répand ses bienfaits sur tous, qui fait lever son soleil et tomber la pluie sur les méchants et sur les bons (cf. Mt 5, 45).

La miséricorde ne mérite pas d'être louée seulement à cause de l'abondance des bienfaits, mais bien quand elle procède d'une pensée droite et miséricordieuse. Il y en a qui donnent et distribuent beaucoup et qui ne sont point réputés miséricordieux devant Dieu ; et il y en a qui n'ont rien, ne possèdent rien et qui ont pitié de tous dans leur cœur : ceux-ci sont considérés devant Dieu comme de parfaits miséricordieux, et ils le sont en effet. Ne dis donc point : « Je n'ai rien pour donner aux pauvre » ; et ne t'afflige pas intérieurement de ne pouvoir à cause de cela être miséricordieux. Si tu as quelque chose, donne ce que tu as ; si tu n'as rien, donne, ne fût-ce qu'un morceau de pain sec, avec une intention vraiment miséricordieuse, et cela sera considéré devant Dieu comme la miséricorde parfaite. Notre Seigneur n'a pas tant loué ceux qui jetaient beaucoup dans le tronc des offrandes, qu'il a loué la veuve pour y avoir mis deux piécettes qu'elle avait prises de son indigence, avec une pensée droite, pour les jeter dans le trésor de Dieu (cf. Lc 21, 1-4). »

— Jean Bar Kaldoun. Vie du moine Joseph Bousnaya, VIII, trad. J. B. Chabot, cité par P. Deseille, L'Évangile au désert, Paris, Cerf, 1965, p. 244-246[6].

Notes et références

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  1. Charles-Jean-Melchior de Vogüé, Revue de l'Orient latin, vol. III., Paris, Ernest Leroux, (réimpr. 1964) (ISSN 2017-716X, lire en ligne), p. 367-397, lire en ligne sur Gallica
  2. Histoire de Mar Jabalaha III, patriarche des Nestoriens (1281-1317) et du moine Rabban Çauma, ambassadeur du roi Argoun en Occident (1287), Paris, Ernest Leroux, , 278 + supplément 8 pages (lire en ligne)
  3. Revue de l'Orient chrétien (Paris. 1896).
  4. Jean Bar-Kaldoun : œuvres. Bibliothèque nationale de France.
  5. Vie du moine Rabban Youssef Bousnaya, écrite par son disciple Jean Bar-Kaldoun, traduite du syriaque et annotée.
  6. Histoire Du Moine Rabban Youssef Bousnaya, Kessinger Publishing, 2010.

Bibliographie

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Liens externes

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