Isle-Crémieu

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Isle-Crémieu
Image illustrative de l’article Isle-Crémieu
Crémieu vue depuis les hauteurs de Blied.

Pays France
Subdivision administrative Auvergne-Rhône-Alpes
Subdivision administrative Isère
Villes principales Crémieu
Coordonnées 45° 42′ 56″ nord, 5° 21′ 02″ est
Régions naturelles
voisines
Dombes
Bugey
Terres froides
Plaine de Lyon
Balmes viennoises
Géolocalisation sur la carte : Isère
(Voir situation sur carte : Isère)
Isle-Crémieu
Géolocalisation sur la carte : Auvergne-Rhône-Alpes
(Voir situation sur carte : Auvergne-Rhône-Alpes)
Isle-Crémieu
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Isle-Crémieu

L’Isle-Crémieu, parfois orthographiée Île-Crémieu est une région naturelle de France située au nord du département de l’Isère dans la région Auvergne-Rhône-Alpes.

Ce territoire est limité à l’est par le Rhône et au sud par les collines de Morestel. Ce plateau en forme de triangle se trouve à une trentaine de kilomètres à l’est de Lyon, il ne doit pas être confondu avec la Communauté de communes de l’Isle-Crémieu. Il correspond également au secteur du Bas-Dauphiné (également dénommé Nord-Isère) et qui comprend également, les régions naturelles des Balmes dauphinoises et des Terres froides.

Toponymie[modifier | modifier le code]

Le terme d’Isle-Crémieu, mais aussi celui d’Isle-d’Abeau[1], ou celui oublié d’Isle-Cheruy sont la traduction de l’omniprésence de cette eau protectrice mais aussi facteur de pauvreté et de maladie jusqu’à l’asséchement des marais.

Le suffixe -ieu : de -acum, derivant de -aco en gaulois, désigne un lieu. Il est la preuve d’une occupation importante, antérieure à la période gallo-romaine. La toponymie locale atteste aussi du passage des mercenaires allemands (Blied, Berlioz, etc.) longtemps au service des Évêques.

Géographie[modifier | modifier le code]

Cette région naturelle s'inscrit dans sa totalité dans la communauté de communes Les Balcons du Dauphiné (carte) dont elle constitue le principal territoire, au nord.

Situation et description[modifier | modifier le code]

La région naturelle de l'Isle-Crémieu est rattachée au Jura, dont elle a été séparée par un accident qui a été occupé par le Rhône. Celui-ci aurait pu la contourner par l’est, Morestel puis L’Isle-d’Abeau, ce qui a été une thèse aujourd’hui abandonnée : l’altitude de cette partie est à peine supérieure d’une dizaine de mètres (222 m à Sablonnières, où le Catelan draine le marais de l’Epau par l’ouest, tandis que la Save le draine par l’est le Rhône est alors à 205 m et à 207 m au niveau d’Évieu). Comparé à l’étroitesse du défilé de Malarage (une quarantaine de mètres), cela peut étonner.

Cette ceinture d’eau : Rhône, Save, marais des Vernes (verne = aulne en patois), Bourbre, délimite la partie du plateau et des collines. La partie Morestel, Saint-Chef, etc., appelée parfois Terres froides septentrionales est parfois incluse dans l’Isle-Crémieu pour former un triangle plus étendu, bien délimité par le Rhône. Constituées de collines molassiques, leur partie ouest a une géologie qui se rapproche de celle du Bugey au point de donner des vins s’apparentant fortement à ceux du Jura (Sermérieu).

Administrativement, la région naturelle de de Isle-Crémieu est entièrement située dans la communauté de communes Les Balcons du Dauphiné dont elle constitue la majeure partie, au nord de cette entité territoriale. Au niveau des circonscriptions départementales, la région est partagée entre le canton de Morestel, pour sa partie orientale et le canton de Charvieu-Chavagneux, pour sa partie occidentale.

Géologie[modifier | modifier le code]

Schéma de la formation de l'Isle-Crémieu, il y a environ 60 millions d'années (redessiné depuis un panneau informatif sur le plateau de Larina à Hières-sur-Amby)

Généralités[modifier | modifier le code]

Le plateau abrite une masse d’eau importante (calcaire jurassiques et moraines de l’île Crémieu[2]) malgré la couverture rocheuse (les suets en patois désignent les affleurements abondants), en raison de l'existence d'un système de failles (les cresses en patois) et aux cavités propres à ce relief karstique[3].

Parsemé de blocs erratiques provenant des Alpes (jusqu’à la frontière italienne), ce relief n’est pas sans rappeler les platières de la forêt de Fontainebleau. L’un est calcaire, basique, l’autre est acide et siliceux. Mais son histoire et le pastoralisme l’ont fait évoluer différemment vers des pâturages pauvres dotés d’une flore exceptionnelle (orchidées), mise en danger par l’abandon de ce système et le délaissement des « communaux ».

Risques sismiques[modifier | modifier le code]

L'ensemble du territoire de L'Isle-Crémieu est situé en zone de sismicité n°3 (sur une échelle de 1 à 5), comme la plupart des communes du Bas-Dauphiné[4].

Terminologie des zones sismiques[5]
Type de zone Niveau Définitions (bâtiment à risque normal)
Zone 3 Sismicité modérée accélération = 1,1 m/s2

Voies de communication[modifier | modifier le code]

Toute cette région était desservie par un train des chemins de fer de l’est Lyonnais.

Sur le plan routier, la région est traversée par l'ancienne route nationale 75 (RN75) qui reliait à l'origine Tournus à Sisteron, par Bourg-en-Bresse et Grenoble. Reclassée en route départementale elle est dénommée RD522 jusqu'à Morestel.

Histoire[modifier | modifier le code]

Vue aérienne du site de Larina

L’histoire de l’Isle-Crémieu débute très tôt comme en témoignent les nombreux sites et objets préhistoriques trouvés sur son territoire. Depuis les traces de l’homme de Néandertal jusqu’aux Gaulois allobroges. Les sites majeurs sont la grotte de la Balme à La Balme-les-Grottes (avec Paléolithique moyen, néolithique, âge du Bronze), oppidum de Larina à Hières-sur-Amby et Annoisins (néolithique moyen, âge du Bronze, gaulois), Porcieu-Amblagnieu (dépôt de l’âge du Bronze moyen). Le Néolithique se retrouve par de nombreuses pierres à cupules et par des haches polies ; l’âge du bronze, a lui des objets à Optevoz, Crémieu, Soleymieu, Trept, etc. ; les Gaulois ont laissé des tombes à Mépieu et des monnaies à Sainte-Blandine, Saint-Clair-de-la-Tour et Mépieu.

L’occupation romaine est attestée par les ruines romaines très nombreuses, mais aussi par les terminaisons en -ieu. De nombreuses voies romaines la contournaient ou la traversaient.

Les maisons fortes sont assez nombreuses dans la région et ceignent le plateau en une ligne de défense qui fait aujourd’hui le charme de cette jolie région. Un grand nombre de ces bâtiments sont de simples fermes fortifiées.

Certaines sont rattachées à l’histoire des Templiers (Montiracle, mais aussi Montplaisant comme en témoigne le symbole secret à gauche de la cheminée de la cuisine) qui avaient ici des dépendances nombreuses restées dans la toponymie (Veyssilieu : le petit Meyzieu). Ces dépendances hors de France étaient sous l’autorité de l'évéché de Lyon lors de la chute de l’ordre.

L’industrie de la soie y avait des magnaneries dont les bâtiments particuliers subsistent parfois, comme la ferme du Chapiron (la couronne) à Parmilieu qui fait aujourd’hui l’objet d’un élevage de porcs noirs gascons en plein air, dominant la région avec en bas le château du Vernay (Charette) propriété de l’inventeur de la soie artificielle.

Tout ceci fait que la région a été longtemps un lieu de villégiature et a été appréciée des peintres à la Belle Époque.

Faune et flore[modifier | modifier le code]

Économie[modifier | modifier le code]

Activités agricoles[modifier | modifier le code]

Activités touristiques[modifier | modifier le code]

Les principaux sites touristiques de la région se situent en limite du territoire de L'Isle-Crémieu, tels que Walibi Rhône-Alpes et la base de loisirs de la Vallée bleue. La région, très verdoyante et parsemée d'étendues attirent de nombreux citadins lyonnais en raison de sa proximité avec l'agglomération de Lyon.

Culture et patrimoine[modifier | modifier le code]

Patrimoine architectural[modifier | modifier le code]

Château Delphinal de Crémieu

La ville de Crémieu, principale ville de ce territoire, abrite de nombreux monuments dont vingt-et-un bénéficient protections au titre des monuments historiques dont les Halles et église Saint-Jean-Baptiste.

Le château féodal de Dizimieu, datant du XIIIe siècle, est inscrit partiellement aux Monuments historiques

L'ancienne commanderie des Templiers de Montiracle, située à Villemoirieu, remaniée aux XIVe et XVe siècles et restaurée au XIXe siècle. est labellisée Patrimoine en Isère[6].

Patrimoine naturel[modifier | modifier le code]

Située au pied du plateau de l’Isle Crémieu, dans sa partie occidentale, les grottes de la Balme se présente sous la forme d'un porche de 35 m de haut et 28 m de large. Elles abritent, en outre, Deux chapelles superposées qui datent respectivement du IXe siècle et du XIVe siècle.

Patrimoine et tradition orales[modifier | modifier le code]

Langue régionale[modifier | modifier le code]

Carte linguistique du Dauphiné : Le dauphinois est un dialecte arpitan parlé dans le nord du Dauphiné

Historiquement, sur le plan linguistique, le territoire de L'Isle-Crémieu, ainsi que l'ensemble du Bas-Dauphiné, se situent au nord de l'agglomération grenobloise et à l'est de l'agglomération lyonnaise et donc dans la partie septentrionale du domaine linguistique des patois dauphinois, laquelle appartient au domaine de la langue dite francoprovençal ou arpitan au même titre que les parlers savoyards, vaudois, Valdôtains, bressans et foréziens.

L'idée du terme, « francoprovençal », attribué à cette langue régionale parlée dans la partie centre-est de la France, différente du français, dit langue d'oil et de l'occitan, dit langue d'oc est l'œuvre du linguiste et patriote italien Graziadio Isaia Ascoli en 1873 qui en a identifié les caractéristiques, notamment dans le Grésivaudan, les pays alpins et la vallée de l'Isère, depuis sa source jusqu'à sa confluence avec le Rhône.

Musique folklorique[modifier | modifier le code]

Manifestations locales[modifier | modifier le code]

  • La traditionnelle foire aux dindes de Crémieu se déroule généralement dans la Halle, située dans le centre-ville[7].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Site sudoc.abes.fr, fiche sur le livre "Dictionnaire toponymique des communes de l'Isère", consulté le 8 janvier 2021.
  2. « Calcaire jurassiques et moraines de l'ile crémieu », sur www.ades.eaufrance.fr, (consulté le )
  3. « Page sans titre », sur www.ades.eaufrance.fr (consulté le )
  4. Site de la préfecture de l'Isère, carte des zones de sismicité
  5. [1]
  6. « Les labels patrimoine en Isère », sur isere-patrimoine.fr, Conseil Général de l'Isère (consulté le ).
  7. Site ville-cremieu.fr, page sur la foire aux dindes.

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]