Horace de Carbuccia

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Horace de Carbuccia
Illustration.
Horace de Carbuccia en 1934.
Fonctions
Député

(4 ans)
Gouvernement IIIe République
Groupe politique GR
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Paris 10e (France)
Date de décès (à 83 ans)
Lieu de décès Paris 16e (France)
Sépulture Cimetière de Passy
Conjoint Adry de Carbuccia
Résidence Corse

Horace de Carbuccia

Horace de Carbuccia, né le à Paris et mort le dans la même ville[1], est un homme politique, journaliste, écrivain et éditeur français[2].

Biographie[modifier | modifier le code]

Horace de Carbuccia est issu d'une célèbre famille corse, originaire de Bastia, connue depuis le XVIe siècle[3], issue de Sebastiano de Carbuccia (né en 1515), député à Gênes. Antonio-Pascale de Carbuccia (1683-1759), est podestat de Bastia. Orazio de Carbuccia (1714-1778), fondateur du Régiment Royal Corse, participe au Siège de Berg-op-Zoom (1747). Il est décoré de la croix de Saint-Louis par le roi Louis XV. Antonio de Carbuccia (1753-1831), est maire et conseiller général de Bastia. Horace de Carbuccia (1804-1863), est président de la cour impériale de Bastia, président du conseil général de Corse. Jean-Luc de Carbuccia (1808-1854) est général et archéologue. Pierre de Carbuccia (1851-1916), est bâtonnier de l'ordre des avocats de Bastia, vice-président du conseil général de Corse. Jean-Luc de Carbuccia (1893-1917), sous-lieutenant au 9e régiment de cuirassiers, est mort pour la France le , à la Bataille du chemin des dames, au Moulin de Laffaux, (Aisne).

Carrière[modifier | modifier le code]

Horace de Carbuccia, titulaire d'un doctorat en droit de la Faculté de Paris, est mobilisé dans l'infanterie durant la Première Guerre mondiale, blessé et décoré de la médaille militaire[2].

En 1921, il fonde avec son cousin Marcel Prévost, Joseph Bédier et Raymond Recouly la Revue de France chez La Renaissance du livre. En 1928, il fonde Gringoire, un hebdomadaire politique et littéraire, qui atteint le plus fort tirage, jusqu'à 650.000, et la plus forte vente de son époque[2]. Il dirige également une maison d'édition, les Éditions de France, dans laquelle il lance la collection « À ne pas lire la nuit » qui publia entre 1932 et 1939, près de 130 titres[4].

Sa femme, Adry de Carbuccia, était la belle-fille de Jean Chiappe, préfet de police de Paris. Elle fut aussi après la guerre productrice de films, notamment de La Vache et le Prisonnier avec Fernandel dans le rôle principal, Le Triporteur et Ali Baba et les Quarante Voleurs. La rose, 'Madame Horace de Carbuccia', lui est dédiée[5].

À partir des années trente, le salon des Carbuccia, avenue Foch, est l'un des plus courus de Paris[6]. Les Carbuccia recevaient aussi sur la Côte d'Azur, à Sainte-Maxime dans leur villa du quartier de la Grande Pointe.

Furent notamment reçues avenue Foch des personnalités du monde politique comme André Tardieu, conseiller de Clemenceau, et des écrivains, notamment Pierre Drieu la Rochelle, Céline, Jean Cocteau, Colette, André Maurois, Joseph Kessel, Somerset Maugham, Romain Gary ou encore François Mauriac.

Carbuccia est élu député de Corse (circonscription d’Ajaccio) du au , siégeant dans les rangs de la Gauche radicale, groupe parlementaire qui, contrairement à ce que son nom laisse penser, était situé au centre droit.

Durant les années 1930, son hebdomadaire Gringoire dénonce la menace nazie et appelle au réarmement de la France. Xavier de Hauteclocque, envoyé spécial du journal en Allemagne, signe plusieurs articles retentissants dénonçant le régime hitlérien[7]. En 1940, Gringoire et Carbuccia se replient en zone libre. Son livre Corse, terre de fidélité s'oppose à l'annexion de la Corse par l'Italie et lui vaut un mandat d'arrêt de l'occupant italien[2].

Après la Libération, le gouvernement exerça également contre lui des poursuites, mais lorsque son procès vint devant le tribunal militaire de la Seine, l'accusation fut abandonnée et Carbuccia acquitté à l'unanimité[2]. Il s'intéressa ensuite à l'édition et au cinéma, tout en rédigeant des mémoires, Le Massacre de la victoire, qu’Alain Decaux décrira comme « tout l’entre-deux-guerres vu de droite et d’un inestimable observatoire »[8].

Horace de Carbuccia est le père de Jean-Luc de Carbuccia, lui aussi éditeur.

Sépulture.

Télévision[modifier | modifier le code]

Publications[modifier | modifier le code]

  • Adaptation du théâtre de Somerset Maugham, Éditions de France, 1940
  • Adieu à mon ami anglais, 1942
  • Corse, terre de fidélité, Éditions de France, 1943
  • Le Massacre de la victoire 1919-1934, mémoires tome 1, Plon 1973
  • Les Racines de l’enfer 1934-1939, mémoire tome 2, Plon, 1973; Editions de Paris, 1989

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Insee, « Extrait de l'acte de décès de Horace Georges Antoine Vincent Henri Marie de Carbuccia », sur MatchID
  2. a b c d et e Claude Bellanger, Jacques Godechot, Pierre Guiral et Fernand Terrou (dir.), Histoire générale de la presse française. Tome 3 1871-1940, Paris, Presses universitaires de France, , 688 p., p. 591
  3. Pierre-Marie Dioudonnat, Le Simili-Nobiliaire-Français, ed. Sedopols, 2012, p.181
  4. A ne pas lire la nuit - Editions de France, notice du bibliophile Oncle Archibald.
  5. (en) Help Me Find
  6. Blanchard Emmanuel, « Le 6 février 1934, une crise policière ?. », Vingtième Siècle. Revue d'histoire 4/2015 (N° 128) , p. 15-28. DOI : 10.3917/ving.128.0015.
  7. « Xavier de Hauteclocque contre le nazisme », sur lefigaro.fr,
  8. EPIXELIC, « Recherche - Editions de Paris », sur www.editions-de-paris.com (consulté le )

Sources[modifier | modifier le code]

  • « Horace de Carbuccia », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960 [détail de l’édition]

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]