Outre le village, la commune de Gréolières comporte deux hameaux :
Hameau de Saint-Pons, situé à 5 km à l'est de Gréolières, sur le versant sud de la montagne du Cheiron, sur la route allant à Coursegoules ;
Gréolières-les-Neiges : cette station de ski familiale (altitude 1 400-1 800 m) est la plus proche de la Côte d'Azur. Le sommet du Cheiron offre un panorama remarquable sur la Côte d'Azur allant de Monaco jusqu'au massif de l'Esterel.
L'exposition plein sud fait de Gréolières un lieu propice à la pratique du parapente tout au long de l'année.
Gréolières est une commune rurale[Note 1],[7]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[8],[9].
La commune est en outre hors attraction des villes[10],[11].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (96,3 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (96,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
forêts (49,9 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (42,9 %), prairies (3,6 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (3,5 %)[12].
L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
La vallée du Loup est chargée d'histoire car elle était traversée par la principale voie romaine reliant Vence à Castellane en passant par Gréolières. On peut y voir des bornes milliaires.
Pour ce que l'on sait sur l'histoire du château, celle-ci paraît quelque peu agitée.
Selon certains historiens, ses fondations datent du Ve siècle et fut pendant de nombreux siècles la propriété de la puissante famille des Villeneuve-Vence et connut son premier revers sérieux en 1592 lorsque les troupes du Duc de Savoie envoyèrent 200 boulets de canon qui le détruisirent partiellement.
Le château fut restauré au cours du XVIIe et XVIIIe siècle.
En 1838, la famille de Vence cède le château à un habitant du village, Jacques Flory pour la somme de 17 000 francs en pièces d'or.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[20]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[21].
En 2020, la commune comptait 564 habitants[Note 2], en diminution de 7,08 % par rapport à 2014 (Alpes-Maritimes : +1,3 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Le territoire de la commune est riche en monuments et sites :
Patrimoine religieux :
Église Notre-Dame-de-Verdelaye (ruines) dont on retrouve mention en l'an 1047. Elle est donnée à cette date à l'abbaye Saint-Victor de Marseille dont elle devient un prieuré par trois frères, Étienne, Guillaume et Inguilran. Ces ruines sont situées en contrebas du village. L'église était déjà ruinée au XVIIe siècle comme le signalait l'évêque Antoine Godeau dans ses procès-verbaux de visite en 1654 et 1664[28]. Elle possédait une nef de trois travées dont il n'en reste que deux. L'abside et une partie de la voûte se sont effondrées. C'était un lieu de pèlerinage important De cette église provenait la Vierge à l'Enfant conservée à l'église Saint-Pierre[29]
Église Saint-Pierre mentionnée dès 1312 située au cœur du village, où l'on trouve un triptyque provençal de la fin du XVe siècle ainsi qu'une Vierge à l'Enfant médiévale. L'église a été inscrite sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques en 1984[30],[31].
Église Saint-Étienne (Hautes Gréolières)
Église Saint-Étienne, ancienne église paroissiale de Hautes-Gréolières, classée Monument historique en 1983[32]. Elle a probablement été construite dans la seconde moitié du XIIIe siècle par le comte de Provence Raimond-Béranger pour être l'église paroissiale du Castro de Gravellis Superiobus. Sa dédicace à saint Étienne est connue depuis le XIVe siècle. L'église possédait un retable dédié à saint Éienne, maintenant à l'église Saint-Pierre de Gréolières. Il a été réalisé vers 1480 par un religieux de l'école de Bréa ou de l'école provençale. Un autre retable, perdu, attesté par le procès-verbal de visite de l'évêque de Vence, en 1617, décorait le maître autel et représentait saint Jean l'Évangéliste et saint Antoine[33].
Chapelle Sainte-Pétronille, construite au XVIIe siècle à Hautes-Gréolières.
Le château de Basses-Gréolières, château des barons de Gréolières-Vence, est situé dans le cœur du village et dont il est fait mention dès 1079. Il a été construit en 1070 par Rostang, seigneur de Gréolières appartenant à la famille des vicomtes de Nice. Ce château remplaçait un castel de Majone, situé au Baou Saint-Jean, construit en 1047. Le comte Raimond Bérenger IV de Provence entreprend de prendre le contrôle de la haute vallée du Loup et de mâter la noblesse locale. Le fief de Gréolières est pris, vers 1230. Le le comte de Provence remet le château de Basses-Gréolières à Romée de Villeneuve, premier baron de Vence, contre des biens qu'il avait acquis à Nice. Le château de Basses-Gréolières est alors remis en état, mais sans but défensif, car la défense est assurée par le château de Hautes-Gréolières. Le comte de Provence garde le château de Hautes-Gréolières, puis le transmet à la famille d'Agoult. En 1251, à la mort de Romée de Villeneuve, sa belle-mère, Astruge, achète le fief.
Le fief reste dans la famille de Villeneuve, barons de Vence, jusqu'à la Révolution. On note dans la généalogie des Villeneuve de Vence, que Giraud de Villeneuve, baron de Vence, seigneur de Gréolières, Saint-Jeannet, Le Castellet, Thorenc, et autres lieux, mort en 1408, s'est marié vers 1360, avec Bourgette d'Agoult (1310-1384), dame de Gréolières-Hautes, fille de Raymond d'Agoult, grand sénéchal de Provence, et qu'il en a eu François de Villeneuve, baron de Vence, et Raymond de Villeneuve, baron de Gréolières. Pierre de Villeneuve, baron de Vence, n'ayant pas eu d'enfant de son mariage avec Françoise de Grasse, il a appelé à lui succéder, dans son testament de 1518, son cousin, Antoine de Villeneuve, baron de Gréolières. Les baronnies de Vence et de Gréolières sont de nouveau séparées au profit de César de Villeneuve, un de ses petits-fils, qui est baron de Gréolières et seigneur de Coursegoules. Son fils Claude de Villeneuve, à la mort de son oncle Gaspard de Villeneuve, en 1657, hérite de la baronnie de Vence. Son fils Alexandre est le premier marquis de Vence. Dans les lettres patentes du faites par le roi pour Pierre Paul Ours Hélion de Villeneuve (-), marquis de Vence, il est qualifié de très haut et très puissant seigneur, baron et marquis de Vence, marquis de la Garde Adhémar, baron de Gréolières, seigneur du Puget, Saint-Étienne des Forts, Chalençon, les Vignaux et autres lieux. Il est créé pair de France en 1815. Son fils, Clément Louis Hélion de Villeneuve est le dernier descendant mâle en ligne directe de Romée de Villeneuve.
Le château a été dévasté, ainsi que le village entre 1382 et 1388 par les attaques et l'occupation de Basses-Gréolières par la bande de routiers commandée par Vita de Blois qui était installé au château de Thorenc.
En 1400, le château est renforcé. Une enceinte polygonale est construite et des talus protégeant la base rocheuse sont réalisés.
À l'été 1574, pendant les guerres de religion, le baron Claude de Villeneuve, baron de Vence, marié à Françoise Grimaldi, est protestant. Il est attaqué dans son château par une bande de "rasats" protestants de Grasse. Il est délivré par une expédition montée par les habitants de Vence pour éviter qu'il prenne la tête d'une troupe de protestants et fasse de Vence une cité protestante[40].
En 1592, le château reçoit 200 boulets de canons tirés par les troupes du duc de Savoie pendant la guerre commandée par le duc de Lesdiguières contre le duc de Savoie. L'enceinte du château est abattue.
Il est reconstruit vers 1600. Une nouvelle restauration est entreprise en 1712.
En 1747, pendant la guerre de Succession d'Autriche, le comté de Nice est attaqué par les troupes françaises et espagnoles commandées par le duc de Belle-Isle, mais sont bloquées par le fort de Saorge. Les victoires des troupes autrichiennes et sardes dans le Briançonnais vont leur permettre d'attaquer dans le Comté de Nice. Le château est de nouveau bombardé par les troupes Austro-Sardes[41].
Il a été vendu comme bien national pendant le Révolution à plusieurs familles qui le laissent tomber en ruines. Il est racheté à la fin du XXe siècle par un particulier Le château a été inscrit sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques en 1976[42],[43].
Chateau de Hautes-Gréolieres- Le château de Hautes-Gréolières domine le village, placé sur un éperon rocheux et dont il est fait mention dès 1232. Le village de Hautes-Gréolières s'est formé au IXe siècle sur une butte pour protéger les habitants des invasions sarrasines. Le château de Hautes-Gréolières actuel a été construit par le comte de Provence après la prise de Gréolières. Le fief de Gréolières est alors partagé. Hautes-Gréolières, conservé quelque temps par les comtes de Provence, est donné à la famille d'Agoult. En 1307, Raibaude de Caussols s'étant mariée à Réforciat d’Agoult y a résidé. Vers 1360, le fief de Hautes-Gréolières est réuni à la suite du mariage à de Bourgette d'Agoult, dame de Gréolières-Hautes, avec celui de Basses-Gréolières appartenant à Giraud de Villeneuve, baron de Vence. Hautes-Gréolières n'est plus une paroisse après 1787 mais a été habitée jusqu'à la fin du XIXe siècle. Le château de Hautes-Gréolières n'a pas été restauré à la suite des destructions faites à la fin du XVIe siècle.
le site des Baous. Le Baou Saint-Jean, au sud du hameau de Saint-Pons, possède des vestiges des constructions de l'habitat de Majone qui était cité en 1047.
Max Maurel, berger conduisant ses troupeaux de moutons sur les pentes du Cheiron, fut aussi un peintre protégé par Matisse. Il a inspiré à Jacques Prévert un poème, Le Cœur de la peinture... ("Soleil de Nuit", publié par Gallimard), à la gloire des sonnailles du Cheiron[47].
↑Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
Collectif (dir.), Le patrimoine des communes des Alpes-Maritimes en deux volumes, vol. I : Cantons d'Antibes à Levens, Paris, Flohic Éditions, coll. « Le Patrimoine des Communes de France », , 504 p. (ISBN2-84234-071-X)
Canton de Coursegoules, Gréolières, pp. 332 à 336
Sylvain Gagnière, Gréolières (Alpes-Maritimes), Gallia Préhistoire, IV, 1961, p. 380.
Yves Bernard, L'annuaire Touristique et Culturel des Alpes-Maritimes et de Monaco, p. 131-133, Éditions Campanile, 1997 (ISBN2912366-003)
Gréolières, sur archeo-alpi-maritimi.com/ : site des Bouisses, Textes synoptiques de la Croix du Tricot, tuilerie, vieux chemin Gréolières Caussols
Charles-Laurent Salch, Dictionnaire des châteaux et des fortifications du moyen âge en France, Strasbourg, Editions Publitotal, 4ème trimestre 1979, 1287 p. (ISBN2-86535-070-3)
Le patrimoine architectural et mobilier des communes sur le site officiel du ministère français de la Culture (Bases Mérimée, Palissy, Palissy, Mémoire, ArchiDoc), Médiathèque de l'architecture et du patrimoine (archives photographiques) diffusion RMN, et service régional de l'inventaire général de la direction de la Culture et du Patrimoine de la Région PACA]