Garga Haman Adji

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Garga Haman Adji
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Parti politique

Garga Haman Adji, né le à Maroua (Cameroun français)[1], est un écrivain et homme politique camerounais, ancien ministre de la fonction publique et du contrôle supérieur de l'état et candidat aux présidentielles de 2004, 2011 et 2018[2].

Enfance et études[modifier | modifier le code]

Naissance[modifier | modifier le code]

Issu d'une famille polygamique, Garga Haman Adji est né le à Maroua[1], chef-lieu du département du Diamaré et de la région de l'extrême-nord du Cameroun. Sur le plan national et international, le contexte de sa naissance est dominé par la Seconde Guerre mondiale, à laquelle participe le Cameroun aux côtés de la France[3], pays administrateur de la partie du Cameroun où il naît, par le mandat B de la Société des Nations[4]. Le Cameroun était l'un des territoires africains à répondre par l'affirmative à l'appel du général De Gaulle du en vue de sauver la France annexée et occupée par l'Allemagne nazie[5].

Études[modifier | modifier le code]

Garga Haman Adji obtient le Certificat d'études primaires et élémentaires (CEPE) à l'école principale de Maroua, et effectue ses études secondaires au lycée moderne de Garoua, chef-lieu de l'actuelle région du nord. Il fréquente trois établissements d'enseignement supérieur[1]: l'université de Yaoundé où il obtient une licence en droits et sciences économiques, l'université de Poitiers en France d'où il sort avec un DES en sciences politiques et l'ENAM (école nationale d'administration et de la magistrature) de Yaoundé au Cameroun d'où il sort avec un diplôme d'administrateur civil[1].

Carrière professionnelle[modifier | modifier le code]

À 17 ans, il est affecté à son premier poste d'administrateur adjoint auxiliaire à la préfecture de Yagoua le [1], juste après la proclamation par le président Ahmadou Ahidjo de la république fédérale du Cameroun le 1er octobre de cette année. En , il est nommé au secrétariat du sous-préfet de Kar-Hay comme chef de service, dans le département du Mayo-Danay[1]. De 1971 à 1972, Garga est adjoint au directeur de l'administration générale au ministère des finances du Cameroun[réf. souhaitée]. Le , il est nommé secrétaire général au ministère de la fonction publique. La fédération du Cameroun vient de prendre fin le ; elle a laissé la place à la république unie du Cameroun.

De 1974 à 1981, Garga Haman Adji est directeur comptable et financier de la SONEL (société nationale d'électricité). En 1981, le président Ahidjo le nomme inspecteur général de l'État. Il occupe ce poste durant les premiers mois du règne de Paul Biya, car Ahmadou Ahidjo démissionne de ses fonctions de président de la république unie du Cameroun le . Le , les ressortissants du septentrion camerounais (régions de l'Adamaoua, du Nord et de l'Extrême-Nord) dont il fait partie organisent un coup d'état à Yaoundé. Ils ne parviennent pas à mettre un terme au jeune régime de Paul Biya qui ne date que du . Pour cela, Garga Haman Adji est incarcéré à la prison centrale de Kondengui à Yaoundé pour besoins d'enquêtes, mais il en sortira blanchi. Le , le président Paul Biya le nomme administrateur-directeur général de la Boston Bank Cameroon, poste qu'il occupe jusqu'en 1986.

Le , il est nommé ministre de la fonction publique et du contrôle supérieur de l'état sous Sadou Hayatou, premier ministre. Il démissionne de ses fonctions de ministre de la fonction publique contre toute attente le .

Carrière politique[modifier | modifier le code]

Garga Haman Adji n'a jamais exercé un mandat électif. Il crée son parti politique, l'Alliance pour la démocratie et le développement (ADD) le , à la faveur du retour du multipartisme au Cameroun et de la promulgation des lois sur les libertés en 1990 par le président Paul Biya. Lors des élections présidentielles de 1992, son parti fait alliance avec le social democratic front (SDF) et il devient le directeur de campagne de Ni John Fru Ndi, président du SDF et candidat auxdites élections. Il dira plus tard qu'ils étaient sortis vainqueurs de ces élections mais que la victoire leur a été volée par Paul Biya. Il a été candidat malheureux aux élections présidentielles de 2004 et de 2011. En 2004, il obtient 140 372 voix pour, soit 3,73% des suffrages exprimés. En 2011, son résultat est presque le même, soit 3,21% des suffrages exprimés et il est classé troisième.

Le , Garga Haman Adji annonce sa candidature pour les élections présidentielles de 2018 au Cameroun[6],[7],[8]. Lors de cette annonce, il dénonce les effectifs pléthoriques dans les salles de classe au Cameroun, les accords de partenariats économiques (APE) qu'il considère comme une forme de colonisation européenne[8], les bas salaires dans les formations sanitaires publiques[6].

En , lors des manifestations de 2016-2017 au Cameroun, il participe à la cérémonie officielle de présentation des vœux de nouvel an au président Paul Biya[9]. Lors de cette cérémonie, il a un échange verbal avec ce dernier, un dialogue dont il livre la teneur au micro de la Cameroon Radio Television (CRTV) : « Le président m'a dit d'aller à Bamenda et de ramener tous ceux qui veulent nous quitter[10]. Et je lui ai fait la promesse de le faire. » Selon lui, les anglophones du Cameroun revendiquent la common law[11]; ils se sentent exclus, envahis par les francophones et le fédéralisme qu'ils prônent ne date pas de longtemps[11].

Publications[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f Lien mort « Lien mort », sur www.atangana-eteme-emeran.com (consulté le )
  2. « Présidentielle au Cameroun – Garga Haman Adji : « La crise anglophone n’est pas un problème insoluble » – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com, (consulté le )
  3. « 15 août 2014 : Paul Biya assiste aux commémorations du 70e anniversaire du débarquement de Provence », sur Daily Retro CMR, (consulté le )
  4. Investir au Cameroun Télécom, Banque, Energie, Com, Média, Droit, Assurances, Gestion publique, Tourisme, Economie, « 70ème anniversaire du Débarquement en Provence : le Cameroun et l’Afrique dans la Seconde Guerre mondiale - Investir au Cameroun », Investir au Cameroun,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. ral bou, « Appel du 18 juin 1940 - DIscours enregistrée le 22 juin 1940 par le Général de Gaulle », (consulté le )
  6. a et b « Cameroun - Politique: Garga Haman Adji refait l'actu », https://www.237online.com,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. (en-US) « Garga Haman Adji candidat à la présidentielle 2018 - Camernews », Camernews,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. a et b Le Quotidien de l'Economie, « Cameroun - Présidentielle 2018 : Garga Haman Adji candidat », Le Bled Parle | Actualité au Cameroun info Cameroun et tendances,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. (en) « Ce que Biya et Garga Haman Adji se sont dit », sur www.cameroonweb.com (consulté le )
  10. (en) « Anglophone Crisis: Garga Haman Adji arrives in Bamenda », sur www.cameroonweb.com (consulté le )
  11. a et b STV NEWS, « Entretien Avec ... (GARGA HAMAN ADJI) - Jeudi 27 Avril 2017 - Présentation : DIPITA TONGO », (consulté le )
  12. Garga Haman Adji, Le mal africain, Diagnostic et thérapie : Testament politique dédié aux Etats-Unis d'Afrique, Paris, Editions L'Harmattan, , 334 p. (ISBN 978-2-296-09973-9)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Fabien Nkot, « Garga Haman Adji », Dictionnaire de la politique au Cameroun, Presses de l'Université de Laval, 2018, (2e éd. revue et augmentée), p. 8-9 (ISBN 978-2-7637-3843-7)