Eva Ionesco
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actrice réalisatrice |
Eva Ionesco est une actrice et réalisatrice française, née à Paris le [1],[2],[3].
Parcours
D'ascendance roumaine, Eva Ionesco est la fille de la photographe Irina Ionesco.
Enfant, elle est poussée à poser fréquemment comme modèle pour les photos de sa mère et de certains photographes, parfois nue[4]. Le caractère érotique de ces photos mettant en scène une très jeune enfant nue et érotisée provoque de grandes controverses. À onze ans, elle pose nue en couverture du Spiegel du 23 mai 1977. Vers seize ans, c'est pour Pierre et Gilles qu'elle apparaît dénudée sur le thème d'Adam et Ève : « Avec ses airs de baby doll, notre amie Eva Ionesco s'imposait dans le rôle d'Èva » dira plus tard le duo de photographes[5]. Durant son enfance, elle est souvent rejetée par ses camarades, à cause de ces photos et des accoutrements que sa mère lui fait porter quotidiennement. C'est également à cette époque qu'elle devient amie avec un de ses camarades, le futur chausseur Christian Louboutin, pour qui elle fait régulièrement des photos. Toujours à la fin des années 1970, alors qu'elle est encore mineure, elle joue dans quelques films érotiques. Ceux-ci ont depuis été censurés car jugés pédopornographiques, puisqu'ils mettent en scène des mineur(e)s dans des situations à connotation érotique.
Ultérieurement, Eva Ionesco est notamment connue pour ses seconds rôles sous la direction de Virginie Thévenet, Agnès Obadia, Patrick Mimouni, etc. Elle apparaît également dans le clip Night Train de Visage comme choriste, aux côtés de Steve Strange.
Elle est mariée à l'écrivain Simon Liberati qu'elle a rencontré au printemps 2013 et qui lui consacre un livre lors de la rentrée littéraire de l'automne 2015[6].
Polémique et procès
Pour Eva Ionesco, son enfance a été finalement traumatisante avec le sentiment d'avoir été exploitée dans le cadre de diverses activités dites « artistiques » ; cela la conduira à déposer plainte bien des années après et notamment contre sa mère, Irina, pour le préjudice subi[7].
Irina Ionesco est condamnée par le tribunal de grande instance (TGI) de Paris, le lundi 17 décembre 2012, à verser 10 000 euros de dommages et intérêts pour atteinte au droit à l’image et à la vie privée de sa fille Eva[8]. Cette dernière, qui assignait sa mère en justice au sujet des clichés réalisés alors qu'elle était enfant, âgée de 4 à 12 ans, lui demandait 200 000 euros de dommages et intérêts pour ces photos prises durant les années 1970[9]. Cependant, le tribunal reconnaît à Irina Ionesco le droit de conserver l'ensemble des négatifs des photographies sur lesquelles apparaît Eva Ionesco et refuse d'octroyer à cette dernière la moitié des recettes tirées de la vente de ces photographies. Eva Ionesco a fait appel de ce jugement.
Le , la septième chambre du pôle 2 de la cour d'appel de Paris rend un arrêt[10] condamnant Irina Ionesco. La cour, rejetant l’argument de celle-ci fondé sur la prescription de l’action, relève qu’à supposer même qu’il ait existé, considère qu'Eva Ionesco n’a pas pu donner un consentement éclairé sur l’utilisation des photographies d'elle prises par sa mère. Écartant le débat de la qualité artistique ou non des photographies visées dans l’instance, la cour estime que les photographies sont « incontestablement attentatoires à la dignité d'Eva Ionesco ».
Elle précise que « dénudée ou non, la fixation photographique de l’image sexualisée de façon malsaine, d’une très jeune enfant ou d’une toute jeune fille ne peut qu’être dégradante pour celle-ci, quelle que soit l’intention de l’auteur ou la subjectivité du public auquel elle est destinée. » En conséquence, la cour d'appel prononce une interdiction à Irina Ionesco « concernant la diffusion de toute image de sa fille sans le consentement exprès de celle-ci. Toute infraction à cette prohibition l’exposera à de nouvelles saisies et demandes d’indemnisation. […] » En résumé, la justice considère qu'Irina Ionesco est l'auteur de photos relevant de la pédopornographie et qu'elle ne peut se prévaloir d'aucune qualité artistique concernant les photos de sa fille que la justice reconnaît comme victime des abus de sa mère[réf. souhaitée].
Réalisatrice
Eva Ionesco raconte cette enfance particulière et sa relation avec sa mère dans le premier long métrage qu'elle réalise, My Little Princess (2011)[11], qui reçoit en 2008 le soutien du Centre national de la cinématographie (CNC) avec une promesse d’avance sur recette[12].
Filmographie
Actrice
Télévision
- 1979 : L'Hôtel du libre échange de Georges Feydeau, réalisation Guy Séligmann
- 1988 : Sueurs froides : Une copropriétaire
- 1989 : Le Conte d'hiver : Mopsa
- 1994 : Maigret : Cécile est morte de Denys de la Patellière : Florence Boinet
- 1996 : Cubic
- 1997 : La Petite Maman : Mademoiselle Bonnat
- 1999 : Maison de famille : Sandra
- 2000 : Oncle Paul : Colombe
- 2001 : Les Enquêtes d'Éloïse Rome : Agnès Dahl
- 2005 : Vénus et Apollon : Olivia
- 2013 : Les Déferlantes d'Éléonore Faucher
Cinéma
- 1976 : Le Locataire de Roman Polanski : la fille de Madame Gaderian
- 1976 : Spermula de Charles Matton
- 1977 : Jeux interdits de l'adolescence : Silvia
- 1978 : L'Amant de poche de Bernard Queysanne : Martine
- 1980 : Journal d'une maison de correction : Laurence N.
- 1982 : Meurtres à domicile de Marc Lobet : Pauline
- 1983 : Grenouilles : Kati
- 1985 : Les Nanas : Miss France
- 1985 : La Nuit porte-jarretelles de Virginie Thévenet : Albane
- 1987 : Jeux d'artifices de Virginie Thévenet : Eva
- 1987 : Hôtel de France de Patrice Chéreau : Katia, la serveuse
- 1987 : Résidence surveillée
- 1987 : L'Amoureuse de Jacques Doillon: Elsa
- 1989 : Marie cherchait l'amour
- 1989 : L'Orchestre rouge : Margaret
- 1990 : Monsieur : Mme Pons-Romanov
- 1991 : Chant de guerre parisien
- 1992 : La Table d'émeraude
- 1992 : La Sévillane de Jean-Philippe Toussaint : L'amie de Pascale
- 1993 : Comment font les gens de Pascale Bailly: Emmanuelle
- 1993 : Rupture(s) : Anna
- 1993 : Grand bonheur : Emma
- 1994 : X pour Xana
- 1994 : Montparnasse-Pondichéry de Yves Robert : Colette
- 1994 : Bête de scène de Bernard Nissille : Une des filles
- 1995 : Pullman paradis : Marie-Paule Daragnès
- 1996 : L'Appartement : Femme à l'agence de voyages
- 1996 : Encore de Pascal Bonitzer : Olga
- 1997 : Romaine : Pastelle
- 1997 : Rien que des grandes personnes
- 1997 : Vive la république : La femme de Victor
- 1997 : Liberté chérie court métrage de Jean-Luc Gaget
- 1998 : La Patinoire : L'éditrice
- 1998 : La Nouvelle Ève de Catherine Corsini : Une femme des PS
- 1999 : Adieu, plancher des vaches ! de Otar Iosseliani : La prostituée
- 2000 : Paris, mon petit corps est bien las de ce grand monde : L'amie d'Agathe
- 2001 : Un aller simple de Laurent Heynemann : Clémentine
- 2002 : Les Diables de Christophe Ruggia
- 2003 : Il est plus facile pour un chameau... de Valeria Bruni Tedeschi : Ouvrière
- 2003 : Un homme, un vrai de Jean-Marie Larrieu et Arnaud Larrieu : L'assistante du producteur
- 2003 : Qui perd gagne! de Laurent Bénégui : La joueuse de Deauville
- 2003 : Cette femme-là de Guillaume Nicloux : Madame Kopmans
- 2004 : L'Empreinte (court-métrage) : Anna Yordanoff
- 2004 : Éros thérapie aussi Je suis votre homme : Hélène
- 2004 : Quand je serai star de Patrick Mimouni : Alice
- 2005 : Les Invisibles : Vanessa
- 2006 : Écoute le temps (Fissures) : Mme Bourmel
- 2006 : La Fille sous l'océan : Anaïs
- 2007 : La Promenade : La prostituée #1
- 2008 : Comédie sentimentale : Marylin
- 2008 : Je vous hais petites filles : Punk Idol
- 2008 : J'ai rêvé sous l'eau de Hormoz : Femme Sif
- 2008 : À l'est de moi : La fille dans les toilettes du Palace
- 2009 : La Famille Wolberg de Axelle Ropert : Sarah, l'amie de Joseph
- 2010 : Crime : Ella, la trafiquante
- 2011 : La Ligne blanche d'Olivier Torres : la costumière
Réalisatrice
- 2006 : La Loi de la forêt (moyen métrage)[13]
- 2011 : My Little Princess[14],[4] ; sélectionné par la Semaine de la critique (hors compétition) au festival de Cannes 2011
- 2014 : Rosa Mystica (court métrage)
Théâtre
- 1987 : Penthésilée de Heinrich von Kleist, mise en scène Pierre Romans, Festival d'Avignon, théâtre Nanterre-Amandiers
- 1987 : Catherine de Heilbronn de Heinrich von Kleist, mise en scène Pierre Romans, Festival d'Avignon, théâtre Nanterre-Amandiers
- 1987 : Platonov d'Anton Tchekhov, mise en scène Patrice Chéreau, Festival d'Avignon, théâtre Nanterre-Amandiers : Zézette
- 1988 : Le Conte d'hiver de William Shakespeare, mise en scène Luc Bondy, théâtre Nanterre-Amandiers, Festival d'Avignon, TNP Villeurbanne : Mopsa
- 1988 : Chroniques d'une fin d'après-midi spectacle composé de fragments d'œuvres d'Anton Tchekhov, mise en scène Pierre Romans, Festival d'Avignon
- 1988 : Le Retour au désert de Bernard-Marie Koltès, mise en scène Patrice Chéreau, Festival d'automne à Paris théâtre Renaud-Barrault
- 1991 : Écrit sur l'eau d'Éric-Emmanuel Schmitt, création et mise en scène Niels Arestrup, théâtre de la Renaissance
- 1992 : Le Sang des fraises de Catherine Bidaut, mise en scène Daniel Pouthier, Rencontres d'été de la Chartreuse
Notes et références
- « Eva Ionesco » (présentation), sur l'Internet Movie Database.
- Notice sur BnF.fr.
- 1969 selon les affirmations d'Eva Ionesco sur un courriel authentifié reçu à Wikimedia. Mais cette date ne semble reprise par aucune autre source.
- « Eva Ionesco, tombée des nus », sur Libération.fr, (consulté le )
- La photo ainsi que sa genèse sont abordés in : Chloé Devis, Derrière l'objectif de Pierre et Gilles : Photos et propos, Éditions Hoebeke, , 155 p. (ISBN 2842304683), p. 52 à 53
« La pose d'Eva nous a été inspirée par une carte postale en noir et blanc des années 1950-1960 représentant une petite fille qui se retourne, assortie de la mention « Suivez-moi jeune homme ! » […] L'image a finalement été jugée trop provocante pour être publiée dans Le Figaro. […] Notre couple biblique a fait partie de notre première exposition, en décembre 1983, à la galerie Texbraun. Il a également été choisi par le magazine Actuel […] »
- Vie privée, vie publique et littérature au tribunal sur lemonde.fr.
- « Irina Ionesco condamnée pour les photos érotiques de sa fille » sur elle.fr.
- Voir sur 20minutes.fr.
- « Irina Ionesco condamnée pour les photos sulfureuses de sa fille », Le Monde, 17 décembre 2012.
- Portant numéro d’inscription 13/00051 au répertoire général.
- Voir sur elle.fr.
- « Le CNC mise sur I’m Not A Fucking Princess » (consulté le )
- Voir sur grec-info.com.
- Le film sur toutlecine.com.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- « Eva Ionesco » (présentation), sur l'Internet Movie Database
- Anne Diatkine, « Portrait : Eva Ionesco, tombée des nus » Libération, 22 juillet 2010
- Claire Guillot, « Eva Ionesco : « Me photographier, c'était me mettre dans une boîte » » Le Monde, 28 juin 2011
- Katell Pouliquen, « Eva Ionesco: « J'ai édulcoré les choses, la vérité est trop trash » » L'Express, 16 mai 2011