Arnaud et Jean-Marie Larrieu

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Arnaud et Jean-Marie Larrieu
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Arnaud et Jean-Marie Larrieu en 2021 à côté de l'affiche de leur film Tralala.
Naissance Jean-Marie : (58 ans)
Arnaud : (57 ans)
Lourdes, France
Nationalité Drapeau de la France Français
Profession Réalisateurs, scénaristes
Films notables Un homme un vrai
Peindre ou faire l'amour
Les Derniers Jours du monde
L'amour est un crime parfait
21 nuits avec Pattie

Les frères Arnaud et Jean-Marie Larrieu sont des cinéastes français (réalisateurs et scénaristes), nés respectivement le et le à Lourdes (Hautes-Pyrénées).

Biographie[modifier | modifier le code]

Arnaud Larrieu et son frère Jean-Marie se passionnent très tôt pour le cinéma grâce à un grand-père originaire des Hautes-Pyrénées qui tourne des films de montagne en 16 mm[1],[2],[3]. Adolescents, ils filment à leur tour en Super 8, avant de suivre des études de philosophie en khâgne puis de cinéma à l’université[1],[2]. À partir de la fin des années 1980, les frères Larrieu tournent de nombreux courts métrages qui font le tour des festivals, dont Les Baigneurs (1991) et Bernard ou les apparitions (1993)[1].

Ils mettent deux ans à peaufiner le scénario de leur premier long, Fin d'été (1999), l'histoire des retrouvailles entre un informaticien au chômage et son père ancien soixante-huitard[1],[4]. En 2000, ils dirigent Mathieu Amalric dans La Brèche de Roland, récit d'une randonnée en famille qui tourne au règlement de comptes. Ce moyen métrage au charme décalé est très remarqué à la Quinzaine des réalisateurs lors du Festival de Cannes[3],[5],[6].

Trois ans plus tard, le même comédien est à l'affiche du deuxième long métrage réalisé par les frères Larrieu, Un homme, un vrai, aux côtés d'Hélène Fillières, que les cinéastes avaient déjà dirigée dans le court Madonna à Lourdes (2001)[1]. Rythmée par des chansons originales de Philippe Katerine, cette comédie, dans laquelle les frères Larrieu décrivent l'évolution d'un couple sur plusieurs années, en multipliant les ruptures de ton, suscite l'enthousiasme de la critique[2],[7],[8]. « Notre idée a toujours été de filmer des corps dans le paysage ou des corps comme des paysages », déclarent alors les réalisateurs dans le journal Libération[9].

Au printemps 2004 les deux frères réalisent pour France 3 le documentaire Les fenêtres sont ouvertes, à la fois portrait de leurs parents et autoportrait, esquissé à travers les lieux et les maisons où ils ont vécu[10],[11].

Les frères Larrieu partent ensuite dans les Alpes pour tourner Peindre ou faire l'amour. Bénéficiant d'un casting haut de gamme (avec Daniel Auteuil, Sabine Azéma, Sergi López et Amira Casar), ce film hédoniste, traitant de l'échangisme, est présenté en compétition au Festival de Cannes en 2005[12].

Deux ans plus tard, ils reviennent sur leur territoire de prédilection pour Le Voyage aux Pyrénées, film plein d'imprévus et de fantaisies, de nouveau avec Sabine Azéma qui joue aux côtés de Jean-Pierre Darroussin. Le film est présenté à la Quinzaine des réalisateurs lors du Festival de Cannes 2008[13].

Les frères tournent dès l’été suivant Les derniers jours du monde, adapté du roman éponyme de Dominique Noguez, paru en 1991. Eclairé par Thierry Arbogast[1],[14], le film suit l’odyssée amoureuse de Robinson Laborde (Mathieu Amalric) en quête de Laetitia, sublime beauté androgyne d’origine dominicaine (Omahyra Mota), à travers la France, l’Espagne, le Canada et Taiwan, ravagés par une série de catastrophes sanitaires et écologiques. Catherine Frot, Karin Viard, Clotide Hesme et Sergi Lopez complètent le casting de ce road-movie apocalyptique à la tonalité tout à la fois hédoniste et mélancolique[14],[15],[16]. Les mélodies orchestrales de Léo Ferré ponctuent la bande originale[15]. Le film est projeté en avant-première mondiale au festival de Locarno sur la Piazza Grande le 9 août 2009[14]. Echec public lors de sa sortie le 19 août 2009[17], le film se forge cependant au fil des années une réputation grandissante auprès de certains cinéphiles[18],[19].  « C’est à cette morale, à la fois modeste (offrir un spectacle merveilleux) et orgueilleuse (le panache, le risque), que l’on reconnaît les films qui comptent vraiment » écrit Jean-Baptiste Morain à la sortie des Derniers jours du monde dans Les Inrockuptibles[20], tandis que Pierre Murat évoque « 2h10 d’ennui et de maladresse » dans Télérama[21].

En 2012, les frères adaptent le roman de Philippe Djian, Incidences, paru chez Gallimard en 2010. Le film s’intitule L'amour est un crime parfait . Ils retrouvent Mathieu Amalric dans le rôle principal, ainsi que Karin Viard, entourée de Maïwenn, Sara Forestier et Denis Podalydès. Le film est tourné  dans les Alpes enneigées, entre Megève et Lausanne en Suisse. Qualifié de « thriller sentimental »[22],  le film suit les pérégrinations de Marc, professeur de littérature appliquée, soupçonné d’avoir supprimé une de ses étudiantes. Le décor futuriste de l’école polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) joue un rôle central dans le récit[1],[23] . «Ce lieu fonctionne (…) comme la métaphore du film. C'est comme un cerveau, ouvert sur l'extérieur, un lieu où tout le monde peut se regarder, se surveiller » racontent les frères Larrieu[22].  Le film est présenté au festival de Toronto en septembre 2013, puis au festival de San Sebastian deux semaines plus tard. Distribué par Gaumont, il sort en janvier 2014. Une version ciné-concert du film est créé l’été suivant par le groupe Caravaggio qui a signé la bande originale du film[1],[24],[25].

L’été 2014, les deux frères tournent 21 nuits avec Pattie avec Isabelle Carré et Karin Viard, entourées d’André Dussollier, Sergi Lopez et Denis Lavant. Le tournage se déroule dans les forêts de la Montagne Noire, dans l’Aude[1]. Tout en écoutant les récits très crus de Pattie (Karin Viard) relatant ses aventures sexuelles dans les bals de village, Caroline (Isabelle Carré) enquête sur la disparition du corps de sa mère survenu la veille de son enterrement. A la fois solaire et nocturne, le film chemine en toute liberté entre la comédie, le conte et le polar, mettant en avant le désir féminin comme source de fiction jubilatoire et parade aux passions tristes[26]. Le film sort dix jours après les attaques terroristes du 13 novembre 2015. Il rencontre cependant un bel accueil critique et public[27],[28].

En septembre 2020, les frères Larrieu tournent Tralala, une comédie musicale qui se déroule à Lourdes[29]. C’est la première fois qu’ils retournent dans leur ville natale pour un long-métrage. Ils retrouvent Mathieu Amalric pour la cinquième fois. Josiane Balasko, Mélanie Thierry et Maïwenn complètent notamment le casting[29]. Les chansons du film sont composées par Philippe Katerine, Bertrand Belin, Jeanne Cherhal, Dominique A et Étienne Daho. La chorégraphe Mathilde Monnier en signe les chorégraphies[19],[30]. Le film est présenté à Cannes en sélection officielle hors compétition, en séance de minuit, le 13 juillet 2021.

Filmographie[modifier | modifier le code]

Sauf mention particulière, la filmographie suivante concerne à la fois Arnaud et Jean-Marie Larrieu.

Comme réalisateurs et scénaristes[modifier | modifier le code]

Courts et moyens métrages[modifier | modifier le code]

  • 1987 : Court voyage (moyen métrage) - seulement Jean-Marie Larrieu
  • 1988 : Temps couvert (court métrage) - seulement Arnaud Larrieu
  • 1991 : Les Baigneurs (moyen métrage) - seulement Jean-Marie Larrieu
  • 1993 : Bernard ou Les apparitions (court métrage) - seulement Arnaud Larrieu
  • 2001 : Madonna à Lourdes (court métrage)
  • 2001 : La Brèche de Roland (moyen métrage)
  • 2007 : Les Comédiennes (Persévère dans ton être) et Les Comédiennes (À chacune sa rue) (courts métrages de la collection Talents Cannes 2007)

Documentaires[modifier | modifier le code]

Longs métrages[modifier | modifier le code]

Comme monteurs[modifier | modifier le code]

  • 1987 : Court voyage (moyen métrage)
  • 1988 : Temps couvert (court métrage)
  • 1991 : Les Baigneurs (moyen métrage)
  • 1992 : Ce jour-là (moyen métrage documentaire)
  • 1993 : Bernard ou Les apparitions (court métrage)

Comme directeurs de la photographie[modifier | modifier le code]

Comme assistant réalisateur[modifier | modifier le code]

Distinctions[modifier | modifier le code]

Récompenses[modifier | modifier le code]

Nominations et sélections[modifier | modifier le code]

Divers[modifier | modifier le code]

Box-office[modifier | modifier le code]

Meilleures entrées au Box-Office des films réalisés par Arnaud et Jean-Marie Larrieu
Film Drapeau de la France France
Peindre ou faire l'amour (2005) 683 070 entrées
L'amour est un crime parfait (2013) 382 222 entrées
21 nuits avec Pattie (2015) 338 327 entrées
  • Sources : JPBox-Office.com[31] et la base de données Lumière[28].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h et i Quentin Mével, Arnaud Larrieu et Jean-Marie Larrieu, Le cinéma d'Arnaud et Jean-Marie Larrieu : entretiens avec Quentin Mével, Independencia éditions, coll. « Les petits entretiens », , 159 p. (ISBN 979-10-90683-14-3)
  2. a b et c Sébastien Bénédict, Marie-Anne Guérin, Olivier Joyard, « Même la montagne dans nos films, est un voyage plutôt qu’un pays », Cahiers du Cinéma,‎
  3. a et b Serge Kaganski, « Brother with altitude », Les Inrockuptibles,‎
  4. Jean-Christophe Bordes, « Avec la « Fin d’été » c’est le début d’un rêve », La Dépêche du Midi,‎
  5. Gérard Lefort, Didier Péron, Rémy Fière, Jean-Marc Lalanne et Olivier Séguret, « Un temps pour l’ivresse des bilans », Libération,‎
  6. Philippe Azoury et Olivier Séguret, « S’engouffrer dans la brèche », Libération,‎
  7. Erwan Higuinen, « Elle et lui », Cahiers du cinéma,‎
  8. « Extraits critiques presse "Un homme, un vrai" », sur Allociné (consulté le )
  9. Philippe Azoury, « Homme, sweet homme », Libération,‎
  10. Samuel Douhaire, « Généalogie des Larrieu », Libération,‎
  11. Alain Riou, « Naître documentariste », Téléobs,‎
  12. Jacques Mandelbaum, « « Peindre ou faire l’amour » : à la recherche des plaisirs d’un paradis perdu », Le Monde,‎
  13. Didier Péron, « Les Pyrénées par la fesse Nord », Libération,‎
  14. a b et c Norbert Creutz, « L'Apocalypse selon les frères Larrieu », Le Temps,‎
  15. a et b Nicole Clodi, « Quand l'apocalypse commence place du Capitole », La Dépêche du Midi,‎
  16. Sophie Grassin, « Les derniers jours du monde, une odyssée de l'apocalypse », Téléobs,‎
  17. Jps Box office « Les derniers jours du monde » consulté le 20 janvier 2021
  18. Marcos Uzal, « Sur le pont », Cahiers du cinéma, no 766,‎
  19. a et b Auréliano Tonet, « "La pandémie a joué un rôle d'accélérateur" - entretien avec Auréliano Tonet », Le Monde,‎
  20. Jean-Baptise Morain, « Les derniers jours du monde », Les Inrockuptibles,‎
  21. Pierre Murat, « Sauve qui peut... l'amour », Télérama,‎
  22. a et b Jacques Morice, « Les frères Larrieu séduisent Toronto avec leur "thriller amoureux" », Télérama,‎
  23. Emmanuel Burdeau, « "L'amour..." : le beau crime des frères Larrieu », Médiapart,‎
  24. Daniel Morvan, « Entretien avec Jean-Marie Larrieu - "L’amour est un crime parfait" rejoué en ciné-concert », Ouest-France,‎
  25. « Caravaggio, "L’amour est un crime parfait" » (consulté le )
  26. François Bégaudeau, « Au pays des Larrieu », Transfuge, no 93,‎
  27. « Extraits Critiques presse "21 nuits avec Pattie" », sur Allociné (consulté le )
  28. a et b Base de données Lumière consultée le 20 janvier 2021
  29. a et b « Tralala, la première comédie musicale masquée », La Dépêche du Midi,‎
  30. Jacques Mandelbaum, « Le duo traque l'amour entre les gouttes de la mort », Le Monde,‎
  31. « Box-Office », sur JPBox-Office.com (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Guilaume Boulangé et Michel Cadé, « Entretien avec Arnaud et Jean-Marie Larrieu », dans Michel Cadé (dir.), Guillaume Boulangé (coll.), Steve Hagimont (coll.), Guillaume Lacquement (coll.), Jean-Michel Minovez (coll.) et Claudette Peyrusse (coll.), Filmer les Pyrénées : une montagne au fil des saisons : films amateurs et documentaires, Canet-en-Roussillon, Trabucaire, Toulouse, Cinémathèque de Toulouse, coll. « Mémoire filmique du Sud » (no 2), , 127 p. (ISBN 978-2-84974-252-5), p. 115-117
  • Quentin Mével, Arnaud Larrieu et Jean-Marie Larrieu, Le cinéma d'Arnaud et Jean-Marie Larrieu : entretiens avec Quentin Mével, Paris, Independencia éditions, coll. « Les petits entretiens », , 159 p. (ISBN 979-10-90683-14-3, BNF 44505740)
  • Sébastien Bénédict, Marie-Anne Guérin et Olivier Joyard, « Arnaud et Jean-Marie Larrieu : " Même la montagne, dans nos films, est un voyage en soi plutôt qu'un pays " », Cahiers du Cinéma, no 579,‎ , p. 104-108 (ISSN 0008-011X)

Liens externes[modifier | modifier le code]