Escadrille 10S

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Le CEPA/10S est une escadrille de l'Aéronautique navale française chargée depuis sa création en 1944 de suivre le développement et d’assurer les essais techniques et la validation de tous les avions et hélicoptères de l’Aviation navale, de leurs systèmes d’armes et des équipements associés, ainsi que de la formation du personnel spécialisé. Son origine remonte au Centre d'expérimentations pratiques et de réception de l'aéronautique navale (CEPA) de Saint-Raphaël, dissous en .

L'escadrille 10S de 1945 à 1956[modifier | modifier le code]

Une section d’essais du CEPA fut recréée le sur la base d’Hyères- Le Palyvestre sous le commandement du CC Jean Hervé. Devenue Escadrille 10S le , elle disposait le de 20 appareils : 5 Junkers Ju 88, 3 Junkers Ju 188, 1 Junkers Ju 52, 2 MS 500, 2 Nord N-1002, 2 NC-701, 2 Supermarine Seafire et 3 Wellington. En elle fut transférée sur la BAN de Fréjus-Saint Raphaël, dont les pistes en herbe, souvent détrempées, ne permettaient pas de recevoir des avions pesant plus de 12 tonnes. Un détachement secondaire fut donc créé au Luc-Cannet des Maures.

En 1947, les efforts se concentrèrent sur la mise au point du Bloch MB.175T (5 exemplaires affectés au CEPA) et du Morane-Saulnier MS.474. Une section hélicoptère fut également constituée.

On comptait 28 appareils de 11 types différents affectés à la 10S en 1949, 18 de 10 types différents en 1951. En , un hangar s’écroula au Luc, endommageant un Lancaster et un MD 312, alors que s’y déroulaient les essais du Lancaster et du Nord 1400 Noroit.

En 1954, le parc de la 10S comprenait les appareils suivants : Bloch MB.161 Languedoc, Lancaster, Junkers Ju 52, MD 312, SB2C-5, SNJ-4, MS-502, Sikorsky S-55 et HUP-2. Les essais se concentraient alors sur l’utilisation du sonar DUAV-1, des torpilles Mk-34 sur l'hélicoptère HSS-1 et les procédures d’appontage. À la même époque le terrain du Luc fut remplacé par la BAN de Cuers-Pierrefeu.

Le , la Section Hélicoptères de la 10S devient Escadrille 20S.

La période 1956 - 1973[modifier | modifier le code]

En 1956, un détachement fut constitué à Istres afin d'assurer sur Breguet Br-965 la mise au point des équipements destinés au Br-1050 Alizé, dont quatre exemplaires de présérie furent livrés à la 10S en 1958. Les essais d’appontage de l'Alizé furent réalisés sur le porte-avions Arromanches, tout comme ceux du CM-170M. Le Hurel-Dubois HD-31 et le Dassault Etendard 02 arrivent à la 10S la même année et un détachement se rendit à Mont-de-Marsan pour tester le Morane-Saulnier MS.760 Paris.

Le , la 10S disposait de 4 MD 312, 3 TBM-UT, 2 F4U-7, 2 Br-1050, 2 CM-170M, 1 Junkers Ju 52, 6 Nord-1002, 3 Max-Holste MH-1521 Broussard et 3 Lancaster. En 1959 fut livré le Nord-2504 no 01, qui servira jusqu'en 1987 comme avion de servitude.

Outre la mort de 433 personnes, la rupture du barrage de Malpasset le entraina des dommages sur la BAN de Fréjus-Saint Raphäel : 3 Avro Lancaster, 3 MD 312, 5 TBM, 2 F4U-7, 8 Nord-1002, 2 Broussard et le Nord-2504 furent plus ou moins endommagés.

Le début des années 1960 fut marqué par les essais du Nord-Aviation N262, des torpilles L4 et Mk-44, des missiles AS-20, AS-12, Nord-5103, Matra R511 et Sidewinder. En , un Nord-2504 vola avec des composants du système d'armes du Breguet Atlantic. Le , un Alizé s'écrasa, en le détachement Aquilon fut fermé à Hyères et les TBM furent retirés du service.

La période intermédiaire: 1973 - 2001[modifier | modifier le code]

Le , la 10S fut dissoute et remplacée par la Section d'Expérimentation et de Soutien (SES) de la CEPA. Cette réorganisation s'accompagna de la mise à la ferraille des MD 312 et le transfert des MS-733 à la SVSV de Lanvéoc-Poulmic, la SES ne disposant plus que du Nord-2504, d’un ou deux C-47, de deux Alizé et d’un Piper Navajo. Rebaptisée Section d’essais et de soutien de Saint Raphaël en 1979, la SES retrouva son statut d’escadrille le .

Les escadrilles 10S et 20S ont fusionné le .

La BAN de Fréjus-Saint Raphaël étant appelée à fermer le , l’escadrille 10S fusionna le précédent avec l’ERC de Cuers-Pierrefeu pour former l'ERCE (Escadrille de Réception, de convoyage et d'Expérimentation) à Hyères-Le Palyvestre. En , l’ERCE/10S a été dissoute, cédant la place au CEPA/10S (acronyme pour Centre d'Expérimentations Pratiques et de réception de l'Aéronautique navale).

Le CEPA/10S aujourd'hui[modifier | modifier le code]

En 2010, le CEPA/10S compte environ 180 militaires et 50 civils, dispose d’ateliers et laboratoires lui permettant d’étudier et exploiter les mesures effectuées durant les essais réalisés sous son contrôle, d’un parc d’aéronefs stationnés à Hyères (Lynx, Alouette III et Morane-Saulnier Rallye) et soutient un certain nombre de détachements extérieurs :

Références[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]