Brazo

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Brazo
Présentation
Type de missile Missile anti-radar air-air
à moyenne portée
Constructeur Drapeau des États-Unis Hughes Aircraft
Déploiement aucun (projet abandonné)
Caractéristiques
Moteurs moteur-fusée à carburant solide
(Rocketdyne Mk.38)
Masse au lancement 86 kg
Longueur 3,66 m
Diamètre 20 cm
Envergure 1,02 m
Vitesse Mach 4
Portée 30 km
Charge utile 29 kg à fragmentation annulaire
Guidage radar passif
Détonation impact + proximité
Plateforme de lancement avions

Le missile Brazo était un projet américain, visant à produire un missile anti-radar conçu pour un emploi air-air.

Développé par la firme Hughes Aircraft, ce missile fut développé sur la base du missile air-air AIM-7 Sparrow. Il parvint à accomplir avec succès de nombreux essais mais fut pourtant abandonné à la fin de son programme de tests.

Conception et développement[modifier | modifier le code]

Fruit d'une coopération entre la firme Hughes et la marine américaine[1], le projet du missile Brazo fut démarré en 1972, ayant pour objectif final de prouver l'utilité d'un missile air-air employant une technologie de détection radar passive[1], comme le faisaient habituellement les missiles anti-radar classiques, tels les Standard ARM et autres missiles air-sol destinés à détruire des sites de lancements de missiles sol-air et véhicules anti-aériens du front.

Le nom de « Brazo » viendrait d'un des ingénieurs développeurs de la Navy, d'origine hispanique[2], qui aurait traduit le nom d'« ARM » par « brazo », les deux noms étant les traductions anglaise et espagnole du mot français « bras ». Le sigle ARM correspond en réalité à l'abréviation d'« Anti Radiation Missile », pour « missile anti-radar ».

Plus tard, en 1973, le projet « Pave ARM » de l'US Air Force, dont les objectifs étaient similaires fut intégré dans le programme du Brazo, l'Air Force conservant tout de même la responsabilité de la bonne conduite des tests du missile[3].

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

Premier missile air-air anti-radar des États-Unis[4], le Brazo utilisait la structure déjà existante du missile air-air AIM-7E Sparrow, équipée d'un nouvel autodirecteur à radar passif, construit par la firme Hughes et conçu par le Navy Electronics Laboratory, un laboratoire de la Navy[5]. L'autodirecteur devait pouvoir détecter et verrouiller les sources d'émissions radar ennemies, telles que celles provenant des radars d'avions intercepteurs ou d'appareils de veille radar avancée AWACS[6].

Carrière opérationnelle[modifier | modifier le code]

Le premier test de tir du Brazo fut mené en avril 1974, tiré depuis un F-4D Phantom de l'US Air Force[7] et détruisant avec succès un drone BQM-34 Firebee.

Ce premier succès fut suivi par quatre autres l'année suivante, avec une série de quatre tirs sans échec[1], malgré des conditions de tests parfois difficiles[3]. En dépit de cette réussite, le programme qui devait en découler, l'« ERASE » (Electro-magnetic RAdiation Source Elimination : élimination des sources de rayonnements électromagnétiques), fut annulé[8] et aucun missile air-air anti-radar ne verrait le jour en Occident[9].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c (en) Andreas Parsch, « Hughes Brazo », sur Designation Systems.net, (consulté le ).
  2. (en) James Perry Stevenson, The $5 Billion Misunderstanding : The Collapse of the Navy's A-12 Stealth Bomber Program, Naval Institute presse (Annapolis, MD), , 483 p. (ISBN 978-1-55750-777-8), p. 18.
  3. a et b (en) Norman Friedman, U.S. Naval Weapons : Every gun, missile, mine and torpedo used by the US Navy from 1883 to the present day, Naval Institute presse (Annapolis, MD), , 287 p. (ISBN 978-0-87021-735-7), p. 179.
  4. (en) Samuel L. Morison et John S. Rowe, The Ships & Aircraft of the U.S. Fleet, United States Naval Institute (Annapolis, MD), , 10e éd., 294 p. (ISBN 0-87021-639-2), p. 282.
  5. (en) Bernard Fitzsimons, The illustrated encyclopedia of 20th century weapons and warfare, Columbia House, , p. 425.
  6. (en) Bill Gunston, F-4 Phantom, Scribner (NY), (ISBN 978-0-684-15298-1), p. 96.
  7. (en) International Aeronautic Federation (1974). Interavia volume 29, p. 603.
  8. (en) Shelford Bidewell, World War III : A military projection founded on today's facts, Hamlun publishing group (London, ENG), , 208 p. (ISBN 978-0-600-39416-7), p. 165.
  9. (en) Bill Sweetman, Advanced fighter technology : The Future of cockpit combat, Motorbooks International (Osceola, WI), , 176 p. (ISBN 978-0-87938-265-0), p. 160.

Articles connexes[modifier | modifier le code]