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Association française pour l'information scientifique

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Association française pour l'information scientifique
Logo de l’association
Cadre
Forme juridique Association régie par la loi du 1er juillet 1901
Zone d’influence Pays francophones
Fondation
Fondation 1969
Fondateur Michel Rouzé
Identité
Siège Paris
Président Louis-Marie Houdebine
Secrétaire général Sébastien Colmerauer
Membres 700 (en 2010)[1]
Site web http://www.pseudo-sciences.org

L'Association française pour l'information scientifique (AFIS) est une association loi de 1901, fondée par Michel Rouzé en novembre 1968 et siégeant à Paris, 4 Rue des Arènes 75005. Elle édite la revue Science et pseudo-sciences.

Missions

D’après sa déclaration de principes, « l’AFIS se donne pour but de promouvoir la science contre ceux qui nient ses valeurs culturelles, la détournent vers des œuvres malfaisantes ou encore usent de son nom pour couvrir des entreprises charlatanesques ». Selon l'AFIS, la science ne peut résoudre à elle seule les problèmes qui se posent à l'humanité, mais on ne peut les résoudre sans faire appel à la méthode scientifique. Les citoyens doivent être informés des progrès scientifiques et techniques et des questions qu'ils soulèvent, dans une forme accessible à tous et sans tenir compte de la pression des intérêts privés. Ils doivent être mis en garde contre les fausses sciences et ceux qui dans les médias leur prêtent la main par intérêt personnel ou mercantile. À travers sa revue Science et pseudo-sciences, elle déclare vouloir :

  • retenir dans l'actualité scientifique et technique un certain nombre de faits pour en considérer d'abord la signification humaine ;
  • diffuser une information scientifique constituée de nouvelles d'actualité dans toutes les branches de la recherche, dans un langage accessible à tous ;
  • dénoncer sans réserve les marchands de fausses ou de pseudo-sciences (astrologie, soucoupes volantes, sectes, « paranormal », médecines fantaisistes) et les charlatans malfaisants pourvoyeurs de l'irrationnel ;
  • défendre l'esprit scientifique contre la menace d'un nouvel obscurantisme.

Se revendiquant indépendante au regard de tous les groupes de pression, elle déclare se refuser à toute concession au sensationnalisme, à la désinformation, et à toute complaisance envers l'irrationnel.

L'AFIS a été à l'initiative de l'analyse de la thèse d'Élizabeth Teissier, qui, présentée comme étude de sociologie, s'est révélée être un plaidoyer en faveur de l'astrologie, loin de tous les standards académiques d'une thèse de doctorat. L'analyse a été menée par un groupe composé d'astrophysiciens et astronomes (Jean-Claude Pecker, Jean Audouze et Denis Savoie), de sociologues (Bernard Lahire et Philippe Cibois) et d'un philosophe (Jacques Bouveresse), et par des spécialistes des pseudo-sciences (Henri Broch et Jean-Paul Krivine)[2]

Publication

L’AFIS publie une revue trimestrielle : Science et pseudo-sciences. D'après l'association, en 2010, la revue disposait de 1 400 à 1 500 abonnés ainsi que de 1 400 à 2 800 lecteurs au numéro [1]. En 2010, les ventes de la revue ont généré un chiffre d'affaires de 82 232 euros pour des dépenses de fabrication et de frais postaux de 60 125 euros[3].

Controverses

Astrologie

N'acceptant pas certaines critiques du contenu de sa thèse de sociologie, l'astrologue Elizabeth Teissier a accusé l'AFIS d'être des « talibans de la culture »[4].

OGM

L'AFIS est à l'initiative d'une pétition s'opposant à un moratoire d'un maïs OGM en France en 2007[5],[6],[7]. Elle a publié de nombreux articles à propos des OGM[8]. Elle a également exercé une activité de lobbying au Sénat lors de la discussion de la loi sur les OGM en 2008[9],[10]. Ces prises de position ont suscité le départ de l'association en mars 2008 d'un des membres du comité scientifique, Marcel-Francis Kahn, professeur émérite de médecine à Paris 7 au motif que « l'AFIS s'est transformé — sans que notre avis soit sollicité — en un véritable lobby pro OGM »[11]. Il met également en cause des liens entre deux membres de l'association, Marcel Kuntz et Louis-Marie Houdebine, et « Monsanto ou ses filiales ». Ces accusations ne reposent cependant sur aucune « preuve matérielle » d'après Kahn lui-même[12]. L'AFIS, quant à elle, affirme son « indépendance totale vis-à-vis de tout groupe industriel » [13].

Réchauffement climatique

À la suite de la publication d'un dossier sur le réchauffement climatique, donnant notamment la parole à des climato-sceptiques tels que Vincent Courtillot ou Benoît Rittaud[14],[15], l'association a soulevé des critiques de climatologues ainsi que de l'union rationaliste[16]. Sylvestre Huet, journaliste scientifique à Libération, déçu par un traitement « aussi médiocre » du sujet, a fait part de ses critiques à l'association[17].

Gouvernance et transparence

Présidents

Jean Bricmont, président de 2001 à 2006.

Conseil scientifique et comité de parrainage

  • Jean-Pierre Adam (archéologue, CNRS, Paris).
  • Jacques Bouveresse (philosophe, professeur au Collège de France, chaire de Philosophie du Langage et de la Connaissance).
  • Jean Bricmont (professeur de physique théorique, Université de Louvain-la-Neuve, Belgique).
  • Henri Broch (professeur de physique et de zététique, Nice).
  • Gérald Bronner (professeur de sociologie, Université de Strasbourg).
  • Henri Brugère (docteur vétérinaire, professeur de physiologie-thérapeutique à l’école nationale vétérinaire d’Alfort).
  • Yvette Dattée (directeur de recherche honoraire de l’INRA, membre de l’Académie d’Agriculture de France).
  • Jean-Paul Delahaye (professeur à l’Université des Sciences et Technologies de Lille, Chercheur au Laboratoire d’Informatique Fondamentale de Lille).
  • Marc Fellous (professeur de médecine, Institut Cochin de Génétique Moléculaire).
  • Léon Guéguen (nutritionniste, directeur de recherche honoraire de l’INRA, membre de l’Académie d'agriculture de France).
  • Louis-Marie Houdebine (biologiste et directeur de recherche au centre de l'INRA de Jouy-en-Josas).
  • Bertrand Jordan (biologiste moléculaire, directeur de recherche émérite au CNRS, Marseille).
  • Jean-Pierre Kahane (professeur de mathématiques, membre de l'Académie des sciences).
  • Jean de Kervasdoué (professeur au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM), membre de l'Académie des Technologies).
  • Marcel Kuntz (biologiste, directeur de recherche au CNRS).
  • Gilbert Lagrue (professeur honoraire à l'hôpital Albert Chenevier de Créteil).
  • Hélène Langevin-Joliot (physicienne nucléaire, directrice de recherche émérite au CNRS).
  • Guillaume Lecointre (professeur au Muséum d'Histoire Naturelle, Paris)
  • Jean-Marie Lehn (professeur au Collège de France, membre de l’Académie des sciences, prix Nobel de chimie).
  • Gérard Pascal (nutritionniste et toxicologue, directeur de recherches honoraire de l’INRA, membre des académies d’agriculture et des technologies).
  • Jean-Claude Pecker (professeur honoraire d'astrophysique théorique au Collège de France, membre de l'Académie des sciences).
  • Arkan Simaan (professeur agrégé de physique, historien des sciences).
  • Alan Sokal (professeur de physique à l'Université de New York et professeur de mathématiques à l'University College de Londres).
  • Jacques Van Rillaer (professeur de psychologie, Belgique).

Revue Science et pseudo-sciences et site Internet

Transparence

En 2008, à la suite des travaux de la fondation Prometheus sur le baromètre de transparence des ONG, l'AFIS a souhaité s'engager dans une démarche de transparence en rendant public la composition de son conseil d'administration, ses bilans financiers et rapports d'activité [18]. Cependant, les comptes de l'association n'ont pas été publiés depuis 2011 et les compte-rendus d'activités depuis 2012[18].

Notes et références

  1. a et b « Rapport d'activités »,
  2. Bernard Lahire, Philippe Cibois, Dominique Desjeux, Jean Audouze, Henri Broch, Jean-Paul Krivine, Jean-Claude Pecker et Jacques Bouveresse, « Analyse de la thèse de Madame Élizabeth Teissier », (consulté le )
  3. « Comptes de l'exercice 2010 », sur pseudo-sciences.org
  4. À l’émission de Thierry Ardisson, Tout le monde en parle du samedi 10 novembre 2001, sur France 2
  5. « Des scientifiques s'en prennent aux anti-OGM », sur lexpress.fr,
  6. Michel Naud, « Rapport d'activité, assemblée générale 17 mai 2008 », sur pseudo-sciences.org, p. 11
  7. Non au gel (moratoire) de la culture du maïs OGM résistant à la pyrale
  8. « OGM – Afis », sur pseudo-sciences.org
  9. « Comment le Sénat et les lobbies ont réécrit le projet de loi OGM », sur Mediapart
  10. « Biotechnologies & Agriculture durable, un post-Grenelle de l’environnement », sur agrobiosciences.org,
  11. http://www.combat-monsanto.org/spip.php?article114
  12. « OGM : Marie-Monique Robin contre Monsanto », sur arretsurimages.net,  : « Interrogé par @si, Marcel-Francis Kahn confirme bien volontiers qu'il est « opposé à la campagne de défense inconditionnelle des OGM menée l'Afis depuis deux ans » et qu'il juge « probable que des liens existent entre ces deux chercheurs et Monsanto ou ses filiales ». Mais le médecin ajoute aussitôt qu'il n'a pas connaissance de « fait précis » et qu'il ne possède « pas de preuve matérielle » pour étayer ses propos. »
  13. Elle court, elle court la rumeur
  14. « Et le Soleil dans tout cela ? », sur pseudo-sciences.org,
  15. « Un point de vue sceptique sur la thèse « carbocentriste » », sur pseudo-sciences.org,
  16. « Le rationalisme, au risque du biais "anti-écolo" », sur lemonde.fr,
  17. « Réchauffement climatique : dialogue avec Sylvestre Huet », sur pseudo-sciences.org,
  18. a et b « Gouvernance et transparence »

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes