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Alioune Diagne Coumba Aita

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Alioune Diagne Coumba Aita
Illustration.
Dessin représentatif d'Alioune Diagne Coumba Aita
Fonctions
Ministre de l'Urbanisme et de l'Habitat

(2 ans)
Président Abdou Diouf
Premier ministre Habib Thiam
Gouvernement Gouvernement Diouf XI
Secrétaire d’État à l'Emploi

(1 an et 3 mois)
Président Abdou Diouf
Premier ministre Habib Thiam
Gouvernement Gouvernement Diouf XI
Conseiller Financier du Premier Ministre

(8 ans)
Président Léopold Sédar Senghor
Premier ministre Abdou Diouf
Président du Groupe de Réflexion pour la Compétitivité et la Croissance

(6 ans)
PDG de la Société Africaine Immobilière Hôtelière

(5 ans)
Biographie
Nom de naissance Alioune Diagne
Date de naissance
Lieu de naissance Dakar Afrique-Occidentale française, (AOF)
Date de décès (à 90 ans)
Lieu de décès Dakar
Nationalité Sénégalais
Enfants Ibrahima Nour Eddine Diagne
Diplômé de Université de Dakar
Profession Haut fonctionnaire, poète, Economiste
Distinctions Officier de la Légion d'honneur (France)
Religion Islam

Alioune Diagne Coumba Aita

Alioune Diagne Coumba Aita, né le 11 février 1934 à Dakar, Sénégal, et décédé le 14 avril 2024, est un haut fonctionnaire sénégalais, poète et spécialiste des questions monétaires, issu d’une famille lébou du centre-ville de Dakar[1].

Éducation[modifier | modifier le code]

Alioune Diagne Coumba Aita a grandi dans la maison familiale située sur l'avenue William Ponty devenue avenue Georges Pompidou à Dakar. Il a fréquenté l'actuelle école Dial Diop, puis le collège des Maristes où il a étudié pendant une année avant de rejoindre le lycée Van-Vollenhoven, qui deviendra plus tard le lycée Lamine-Guèye. Il fut l'élève d'intellectuels comme Cheikh Anta Diop. Après avoir obtenu son baccalauréat, Alioune Diagne a intégré une classe préparatoire au lycée Louis-le-Grand à Paris[2].

Après l'application de la loi-cadre du 23 juin 1956 ayant posé le principe de l’africanisation des cadres de l’administration d’outre-mer, l'École nationale de la France d'outre-mer où Alioune Diagne Coumba Aita était élève, est dissoute le 5 janvier 1959. Il retourne alors au Sénégal et rejoint la Faculté de droit de l’Université de Dakar, se spécialisant en économie sous la tutelle du professeur Abdoulaye Wade. Parallèlement, il poursuit ses études d'arabe à la Sorbonne.

Carrière[modifier | modifier le code]

Sa carrière dans l'administration sénégalaise débute en 1961 lorsqu’il rejoint le cabinet du ministre de l’Économie rurale, Joseph Mbaye.

Sous l'impulsion de Mamadou Dia, il effectue un stage de deux ans à la Banque de France, avec pour mission à terme de rapatrier le siège de la Banque Centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) à Dakar. Pendant cette période, il se marie et accueille sa première fille née à Paris. En 1964, il complète un stage de huit mois à l’Institut du Fonds Monétaire International (FMI) à Washington. À son retour au Sénégal, il devient conseiller financier du Premier ministre Abdou Diouf de 1970 à 1978, participe au transfert de la BCEAO et le développement d’industries nationales telles que ICS et SONACOS[3],[4].

Après la démission du Président Léopold Sédar Senghor le 31 décembre 1980, Alioune Diagne Coumba Aïta est nommé secrétaire d'État auprès du Ministre de la Fonction publique, chargé de l’Emploi, en janvier 1985[5]. En 1978, il prend la direction de la société nationale de garantie, d'assistance et de crédit SONAGA, où il lance l’opération «Maîtrisards chômeurs» pour lutter contre le sous-emploi des jeunes diplômés, contribuant ainsi à la création du « Gresen », un réseau regroupant l’intelligentsia sénégalaise[1],[6].

En 1986, il est devenu ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat, chargé de superviser la construction de nouveaux quartiers à Dakar tels que Parcelles Assainies, Hamo, Liberté 6, Ngor Virage, Scat Urbam entre autres, ainsi que l’indemnisation des habitants des quartiers sinistrés[7].

Contributions[modifier | modifier le code]

Alioune Diagne Coumba Aita a favorisé la construction de lieux de culte à travers le Sénégal en abrogeant un décret interdisant la construction de mosquées dans les zones résidentielles. Sous son mandat, l’association solidarité musulmane a obtenu l’autorisation de construire pour la mosquée du Point E sous le numéro 00690/MUH/DUA/SRUD du Ministère de l’urbanisme et de l’habitat. Cette décision a suscité à la fois respect et critique, mais elle a marqué un tournant dans la liberté religieuse du pays[8],[9].

Pendant la même période, en tant que ministre de l'urbanisme, il a supervisé le financement et la rénovation de la grande mosquée Thieurigne par l'État dans les années 1980[10].

À la fin de sa carrière, Alioune Diagne Coumba Aita est devenu administrateur de la Fondation Droit à la Ville, créée en 1998 pour la restructuration de la ville de Pikine et la Médina. Un projet reconnu d'utilité publique par décret n° 2000/996 du 11 décembre 2000[11],[12].

Vision[modifier | modifier le code]

Outre sa carrière administrative, Alioune Diagne Coumba Aita a été dans les mouvements d’émancipation noire en France, notamment au sein des cercles communistes[13].

En 1994, il est nommé président du groupe de réflexion pour la compétitivité et la croissance (GRCC). Une initiative de la Banque Mondiale visant à atténuer les effets de la dépréciation monétaire[14].

Dans le contexte du ralentissement de l’économie mondiale, marqué par la hausse des prix des matières premières, de l'énergie et de l'alimentation, Alioune Diagne Coumba Aïta a souligné que ces hausses ne pouvaient être imputées au gouvernement, et a critiqué la lenteur de celui-ci à adapter sa politique économique et financière à ce contexte international[15].

Concernant l'industrie pétrolière, lors de l'augmentation des prix d'octobre 2007, passant de 90 à 140 dollars le baril en huit mois, Alioune Diagne a attribué cette situation à la non-élasticité de l’offre due à la vieillesse des gisements et aux problèmes techniques[15].

Vie Personnelle[modifier | modifier le code]

Alioune Diagne Coumba Aita était un poète passionné, écrivant principalement en wolof. Son recueil de poèmes a été en partie publié par Makhtar Diouf. Sous l'égide de la fédération sénégalaise de taekwondo, la Ligue Régionale de Dakar, Alioune Diagne Coumba Aïta, avait organisé la deuxième édition du tournoi international de Dakar au mois de mars 2006. Cet événement s'était déroulé à l'école nationale de police, succédant à une première édition qui avait eu lieu en 2000 et qui avait vu la participation du Sénégal, du Maroc et de la France[16],[17].

Décès[modifier | modifier le code]

Alioune Diagne Coumba Aïta est décédé le 14 avril 2024. Sa prière mortuaire a eu lieu à la Zawiya Seydi El Hadj Malick Sy de Dakar, suivie de son inhumation au cimetière musulman de Yoff [18], [19], [20].

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Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Mamadou Lamine DIÈYE, « Ancien ministre sous le régime socialiste : Alioune Diagne Coumba Aïta est décédé à 91 ans » [archive] Accès libre, sur Leral.net - Sénégal, (consulté le )
  2. Abdoulaye THIAM, « Ancien ministre sous le régime socialiste : Alioune Diagne Coumba Aïta est décédé à 91 ans - Plateforme «E-KOMKOM» » Accès libre, sur consommonslocal, (consulté le )
  3. Momar Diack SECK, « Décès de Alioune Diagne Coumba Aita : un homme qui a consacré sa vie à servir le Sénégal » [archive] Accès libre, sur lactuacho, (consulté le )
  4. « Alioune Diagne Coumba Aïta » [archive] Accès libre, sur Open Library, (consulté le )
  5. « Différents Secrétaires d’Etats et Ministres délégués du Sénégal de 1959 à 2014 » [archive] Accès libre, sur DAKARACTU.COM, (consulté le )
  6. Momar Coumba Diop, Le Sénégal sous Abdou Diouf: Etat et société, Paris, KARTHALA Editions, , 435 p. (ISBN 978-2-86537-275-1, lire en ligne), p. 122
  7. Emmanuel, « Décès d'Alioune Diagne Coumba Aita : Dakar en deuil » [archive] Accès libre, sur Notre Continent, (consulté le )
  8. « Histoire de la Mosquée du Point E ou 35 ans de lutte acharnée (1951-1988) » [archive] Accès libre, sur Grande Mosquée Point E (consulté le )
  9. Mamadou SECK, « FANN RESIDENCE ENTERRE UN DECRET DE SENGHOR: L’hôpital cède 1500 mètres carrés pour une grande mosquée » [archive] Accès libre, sur Seneweb, (consulté le )
  10. EL HADJ ABDOULAYE MAKHTAR DIOP, « L'HISTOIRE DE LA GRANDE MOSQUÉE » [archive] Accès libre, sur SenePlus, (consulté le )
  11. « Sénégal: Fondation droit à la ville: "S'engager dans la résorption de l'habitat spontané" » Accès payant, sur allafrica, (consulté le )
  12. « Sénégal: Restructuration de l'habitat spontané : La fondation Droit à la ville se dote d'une direction » [archive] Accès payant, sur allafrica, (consulté le )
  13. « Rites, traditions et croyances : Voyage à travers l’histoire des Lébous » [archive], sur DAKARACTU.COM (consulté le )
  14. Fatoumata Diop, « Décès d'Alioune Diagne Coumba Aita : Dakar en deuil » [archive] Accès libre, sur Notre Continent, (consulté le )
  15. a et b Babacar Noël NDOYE, « Alioune Diagne Coumba Aïta, ancien ministre de l'urbanisme : ‘Il faut d’urgence adopter des mesures de politique d’austérité et de rigueur’ » [archive] Accès libre, sur Seneweb, 24 juin, 2008 (consulté le )
  16. A.T., « Sénégal: Taekwondo : un tournoi international dimanche à Dakar » Accès libre, sur allafrica, (consulté le )
  17. « Hommage au Chercheur, le Professeur Assane SYLLA » [archive] Accès libre, sur Senenews - Actualité au Sénégal, Politique, Économie, Sport, (consulté le )
  18. OG, « Décès de l’ancien ministre Alioune Diagne Coumba Aita » [archive] Accès libre, sur Sud Quotidien, (consulté le )
  19. Aminata Diouf, « Nécrologie : l'ancien ministre Alioune Diagne Coumba Aïta n'est plus » [archive] Accès libre, sur PRESSAFRIK, (consulté le )
  20. Senegal7, « Nécrologie : Décès de Alioune Diagne Coumba Aita - Senegal7 » [archive] Accès libre, sur Senegal7, (consulté le )

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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