Aiti

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Aiti
Aiti
Vue d'Aiti.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Collectivité territoriale unique Corse
Circonscription départementale Haute-Corse
Arrondissement Corte
Intercommunalité Communauté de communes Pasquale Paoli
Maire
Mandat
Pierre Orsoni
2020-2026
Code postal 20244
Code commune 2B003
Démographie
Population
municipale
27 hab. (2021 en diminution de 18,18 % par rapport à 2015)
Densité 2,2 hab./km2
Géographie
Coordonnées 42° 24′ 00″ nord, 9° 14′ 41″ est
Altitude 735 m
Min. 240 m
Max. 1 120 m
Superficie 12,17 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Corte
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Golo-Morosaglia
Localisation
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Aiti

Aiti est une commune française située dans la circonscription départementale de la Haute-Corse et le territoire de la collectivité de Corse. Elle appartient à l'ancienne piève de Vallerustie, en Castagniccia.

Géographie[modifier | modifier le code]

Panorama d'Aiti.

Situation[modifier | modifier le code]

Aiti est située à l'adret de la vallée de la Casaluna, en Castagniccia, en limite du territoire de vie éponyme du parc naturel régional de Corse, dans la piève de Vallerustie.

Communes limitrophes

Géologie et relief[modifier | modifier le code]

Aiti occupe une partie septentrionale du chaînon montagneux à l'ouest du massif du Monte San Petrone (1 767 m) dont elle est séparée par la vallée de la Casaluna.

La commune se situe dans le « Deça des monts » (Cismonte en langue corse) ou « Corse schisteuse » au nord-est de l'île, dans le prolongement de l'arête schisteuse du Cap Corse qui se poursuit avec le massif du San Petrone et se termine au sud de la Castagniccia. Ce massif est un bloc de schistes lustrés édifié au tertiaire lors de la surrection des Alpes sur un socle hercynien, de la fin de l'ère primaire.

Le culmen se situe à la Cima a l'Orzale (1 121 m), au sud de la commune, et le point le plus bas sur le bord du Golo, à 238 m au nord-ouest.

Commune de moyenne montagne, voire de collines en Castagniccia occidentale, son territoire occupe une faible partie d'une zone dépressionnaire appelée « cuvette de Ponte Leccia », l'une de la série de dépressions centrales s'étendant de L'Île-Rousse à Solenzara en passant par Ponte-Leccia, Corte et Cateraggio. Il comporte de nombreux petits vallons dans lesquelles s'écoulent des ruisseaux affluents, suivant les flancs, du Golo ou de la Casaluna.

Hydrographie[modifier | modifier le code]

Le principal cours d'eau est le Golo qui longe sur près de 500 m le territoire communal à l'ouest. À l'est la Casaluna arrose le territoire communal sur près de 1 750 m et le sépare de San Lorenzo.

Plusieurs ruisseaux sillonnent la commune, naissant de part et d'autre du chaînon secondaire précité. Les principaux sont les ruisseaux de Poggie, de Coticcio[1] alimenté par les ruisseaux de Campo et de Riduri, et le ruisseau de Fossa Ceca.

Climat et végétation[modifier | modifier le code]

La commune est verte et boisée. Un haut maquis composé de bruyères, arbousiers, lentisques, salsepareille, parsemé de bosquets de chênes verts, couvre son territoire, hormis une forêt de pins maritimes.

Forêt territoriale de Pineto[modifier | modifier le code]

La forêt territoriale de Pineto (ou Pinetu) s'étend sur le territoire de trois communes : Gavignano, Saliceto et Aiti. Elle ne couvre que 16,753 7 ha de la commune. C'est une forêt à peuplement pur de pins maritimes.

Voies de communication et transports[modifier | modifier le code]

Accès routiers[modifier | modifier le code]

On accède à Aiti par la route D 239, soit :

Transports[modifier | modifier le code]

Village se trouvant au centre de l'île, hors des circuits touristiques, Aiti est distant, par route, de :

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Aiti est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[2],[3],[4].

Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Corte, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 34 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[5],[6].

Quartier sud d'Aiti.

La majorité des gens demeurent au village qui est haut perché, dans des habitations alignées sur la crête d'une arête de montagne. L'église paroissiale Saint-Étienne, qui se situe en bout de celle-ci, est à 739 m d'altitude.

Dans la vallée du Golo, à Ghiunchelle et Valghe, se trouvent quelques habitations éparses de plus récente construction (années 1980-1990). Ce lieu, "Le Fiuminale d'Aïti" n'était jusque-là qu'une dépendance de l'économie d'auto-subsistance du village proprement dit. Chaque famille d'Aïti avait sa maison d'habitation principale au village et une maison de vignes au Fiuminale pour les travaux agricoles saisonniers, dont la production de vin (pressoir au rez-de-chaussée et chambres à l'étage). Les dernières vendanges ont eu lieu en 1993. Depuis, cet habitat saisonnier dispersé a été abandonné sauf une bâtisse en pierre du Golo qui reste entretenue actuellement par les héritiers d'Agostini Hyacinthe (1861-1939). Les trois habitations récentes le long du Golo ont été construites comme résidences principales par les petits enfants du même ancêtre. Nés dans les années 1910-20 de familles nombreuses, ces nouveaux retraités désireux de s'installer en Corse n'avaient pas de place au village. Ils ont donc été les premiers habitants permanents du Fiuminale d'Aïti.

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (100 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (100 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (72,9 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (27,1 %)[7]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Toponymie[modifier | modifier le code]

Le nom en corse de la commune est Àiti.

Histoire[modifier | modifier le code]

Moyen Âge[modifier | modifier le code]

Au Moyen Âge, Santo Stefano était la Pieve de Vallerustie. Il n'en reste aujourd'hui qu'un amas de pierres.

Temps modernes[modifier | modifier le code]

Vers 1520, la pieve de Valle Rustia comptait environ 2 100 habitants. Elle avait pour lieux habités Carticasi, Candia, Loriani, Corsuli, Santo Quilico, li Forci, lo Tribio, Coibiti, le Noce, lo Borgo, Aiti, Lano, Errone, Rusia[8].

Au début du XVIIe siècle, selon le rapport[9] de l'abbé Francesco Maria Accinelli, la pieve de Vallerustie comprenait les communautés de Carticasi (111 hab), Cambia (105 hab), Borgo, e Sermano (64 hab), Forci, e Pente (92 hab), Corsoli (73 hab), Russio, ed Errone (332 hab), Aiti, e Lano (208 hab), Tribio, e Cobiti con 2 ville (267 hab), Loriani e S.Quilico (180 hab).

Au XVIIIe siècle, par le traité de Versailles du 15 mai 1768, la Corse est définitivement rattachée au patrimoine personnel du Roi de France, cédée par les Génois. L'île passe sous administration militaire française. La pieve de Vallerustie prend le nom de canton de Vallerustie.

  • 1790 - Après la Révolution, l’île de Corse ne forme provisoirement qu’un seul département.
  • 1793 - la Convention divise l'île en deux départements : El Golo et Liamone. Aiti se trouve dans le canton de Vallerustie, dans le district de Corte et dans le département d'El Golo.
  • 1801 - Aiti passe dans le canton de Vallerustie, dans l'arrondissement de Corte, dans le département d'El Golo.
  • 1811 - La Corse devient un département.
  • 1828 - Aiti passe dans le canton de San-Lorenzo.

Époque contemporaine[modifier | modifier le code]

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Tendances politiques et résultats[modifier | modifier le code]

Liste des maires[modifier | modifier le code]

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
vers 1897 ? Antoine-Laurent Agostini    
avant 1981 En cours Gérard Orsoni puis Pierre Orsoni (2022)    
Les données manquantes sont à compléter.

Population et société[modifier | modifier le code]

Démographie[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1800. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[10]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[11].

En 2021, la commune comptait 27 habitants[Note 3], en diminution de 18,18 % par rapport à 2015 (Haute-Corse : +5,79 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851 1856
297311294356332340314304293
1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901
284282277273322306239250231
1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962
21820025623420420914315066
1968 1975 1982 1990 1999 2004 2006 2009 2014
593216262429313234
2019 2021 - - - - - - -
2527-------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[12] puis Insee à partir de 2006[13].)
Histogramme de l'évolution démographique

Enseignement[modifier | modifier le code]

Santé[modifier | modifier le code]

Cultes[modifier | modifier le code]

L'église paroissiale (Santo Stefano) relève du diocèse d'Ajaccio.

Le , saint Étienne le saint patron est fêté.

Économie[modifier | modifier le code]

Culture locale et patrimoine[modifier | modifier le code]

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

  • Monument aux morts

Église Saint-Étienne[modifier | modifier le code]

Église Saint-Étienne.

Bâtie au XIVe siècle ou XVe siècle (?), rénovée au XVIIIe siècle, l'église a été reconstruite au XIXe siècle, comme l'indique l'année 1837 gravée sur une pierre murale, à la suite du déplacement de son ancien site, en même temps que le reste du village[14]. Elle se situe depuis en bout et en bas de l'arête rocheuse sur laquelle ont été construites les maisons. L'église paroissiale Saint-Étienne dresse son haut clocher à quatre étages, surmonté d'un bulbe, visible depuis le fond de la vallée de la Casaluna. Ce clocher a été construit en 1860. L'édifice religieux a repris le vocable de Santo Stefano de l'ancienne piévanie.

Ancienne église Santo Stefano[modifier | modifier le code]

Cette église dont il ne subsiste qu'un amoncellement de pierres écroulées, était l'église principale de la piève de Vallerustie. C'était un petit édifice de plan allongé, à nef unique et abside orientée vers l'est, construit probablement aux IXe et Xe siècles comme les églises romanes voisines de San Giovanni de Corte et de Santa Maria de Valle-di-Rostino)[15]. Le site qui est nommé San Stefano sur les cartes IGN, se situe à environ 700 m « à vol d'oiseau » à l'E-SE du village ; il est accessible par un sentier.

Patrimoine naturel[modifier | modifier le code]

ZNIEFF[modifier | modifier le code]

La commune est concernée par deux zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique de 2e génération :

Forêt de Pineto

La zone d'une superficie de base de 1 000 ha des communes de Gavignano, Saliceto et Aiti, recouvre le petit massif qui occupe l'interfluve entre le Golo à l'ouest et la Casaluna au nord et à l'est. Son intérêt porte sur l'espèce déterminante présente de l'Autour des palombes (Accipiter gentilis (Linnaeus, 1758))[16].

Landes et pelouse sommitales du Monte Piano-Maggiore

La zone couvre une superficie de 1 173 ha d'une dizaine de communes de Haute-Corse ; elle est matérialisée par une ligne de crête qui isole la Castagniccia occidentale de la région cortenaise et du Bozio, et qui est une succession de plateaux recouverts d'une végétation basse, qui sont utilisés comme zone d'estive par les troupeaux en élevage extensif. On y trouve plusieurs espèces de plantes endémiques strictes dont une espèce déterminante, le Chiendent de Corse (Elytrigia corsica (Hack.) Holub, 1977)[17].

Natura 2000[modifier | modifier le code]

Zone de Protection Spéciale (Dir. Oiseaux)
Forêts Territoriales de Corse
La forêt de Pineto à peuplement pur de pins maritimes qui couvre une partie de la commune (167 537 ha) sur 16 016 ha), fait partie de la zone qui couvre une superficie totale de 13 223 ha. Cette zone est inscrite à l'Inventaire national du patrimoine naturel sous la fiche FR9410113 - Forêts Territoriales de Corse[18].

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes[modifier | modifier le code]

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références[modifier | modifier le code]

  1. Sandre, « Fiche cours d'eau - Ruisseau de Coticcio (Y7021260) » (consulté le ).
  2. « Typologie urbain / rural », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  3. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  4. « Comprendre la grille de densité », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  5. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Pleyben - Châteaulin », sur insee.fr (consulté le ).
  6. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  7. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
  8. ADECEC Éléments pour un dictionnaire des noms propres Cervioni
  9. Francesco-Maria ACCINELLI L’histoire de la Corse vue par un Génois du XVIIIe siècle - Transcription d’un manuscrit de Gênes - ADECEC Cervioni et l’Association FRANCISCORSA Bastia 1974
  10. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  11. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  12. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  13. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  14. [1] Église paroissiale Saint-Etienne dite San Stefanu - Antone Casanova, Jean-François Guignon, Médiathèque Culturelle de la Corse et des Corses, consulté le 8 décembre 2017.
  15. Geneviève Moracchini-Mazel in Églises romanes de Corse - 1967
  16. ZNIEFF 940004147 - Forêt de Pineto sur le site de l’INPN..
  17. ZNIEFF 940004144 - Landes et pelouse sommitales du Monte Piano-Maggiore sur le site de l’INPN..
  18. Fiche FR9410113 - Forêts Territoriales de Corse sur le réseau Natura 2000 (consulté le ).