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R.A.S. (film)

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R.A.S.

Réalisation Yves Boisset
Scénario Yves Boisset
Claude Veillot
Roland Perrot (histoire)
Acteurs principaux
Sociétés de production Productions de Tana
Sancrosiap
Transinter Films
Pays de production Drapeau de la France France
Drapeau de l'Italie Italie
Drapeau de la Tunisie Tunisie
Genre Guerre
Drame
Durée 110 minutes
Sortie 1973

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

R.A.S. est un film franco-italo-tunisien réalisé par Yves Boisset et sorti en 1973.

Ce long métrage traite de la guerre d'Algérie, et de la façon dont l'armée française a traité l'insoumission de certains appelés, l'abréviation R.A.S. signifiant « rien à signaler » dans les contextes militaire et administratif.

Synopsis

En 1956, pendant la guerre d'Algérie, March, Charpentier et Dax, des réservistes, se retrouvent dans un bataillon disciplinaire. Ils sont alors pris dans les engrenages de la guerre, de la torture et de la mort. Le commandant Lecoq doit constituer une unité d'élite avec les réfractaires, dont les motivations politiques sont diverses. Yves Boisset s'est fortement inspiré du commandant Jean Pouget pour le personnage de Lecoq[1]

Fiche technique

Distribution

Autour du film

Cinéaste français considéré comme engagé à gauche et spécialiste des sujets polémiques, Boisset aborde ici le conflit algérien, thème encore très sensible en France à l'époque. R.A.S. connaît quelques soucis avec la censure, qui exige que soit coupée une scène de torture. Par ailleurs, en raison d'une scène qui montrait un général — inspiré d'un personnage réel — tourné en dérision par les soldats, le film est attaqué en justice par l'officier en question. Une projection, organisée par la Fédération nationale des anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie, proche du Parti communiste français, est perturbée par des militants d'extrême droite[4].

À noter que Yves Boisset réalisera un autre film sur le thème de la guerre avec Allons z'enfants, sorti neuf ans plus tard.

Accueil du public

R.A.S. est distribué en salles en plein mois d'août, sortie « sacrifiée » que le réalisateur impute à son sujet sensible. Contre toute attente, le film est un succès commercial lors de sa sortie[4], avec 1,3 million d'entrées en France. Au box office pour l'année 1973, il se classe en 25e position. Le film se classe directement premier du box-office parisien avec 65 449 entrées et ce jusqu'à la troisième semaine où, avec un cumul de 162 185 entrées, il est détrôné par Les Grands Fusils, avec Alain Delon, mais retrouve la première place en quatrième semaine et un total de 213 056 entrées, avant de se classer à la troisième place durant deux semaines et de chuter au cours des semaines suivantes.

Casting

R.A.S. permet de révéler au grand public de jeunes acteurs pour la plupart quasi inconnus à l'époque du tournage : Jacques Spiesser, Jacques Weber, Jean-François Balmer, Claude Brosset, Roland Blanche, Jean-Pierre Castaldi, mais aussi Jacques Villeret, qui fait avec ce film ses débuts au cinéma. Villeret retrouve Yves Boisset l'année suivante pour Dupont Lajoie. Le réalisateur raconte dans ses mémoires avoir envisagé de confier à Gérard Depardieu — lui aussi peu connu à l'époque — le rôle finalement tenu par Jean-François Balmer. Il a finalement renoncé à engager Depardieu car une réunion organisée avec Spiesser, Weber et Villeret s'était mal déroulée, et il souhaitait que ses quatre acteurs principaux s'entendent bien[4].

Lieux de tournage

  • Les scènes d'insoumission dans la gare ont été tournées à la gare de Dreux (Eure-et-Loir) les 16, 18 et .

Notes et références

  1. « R.A.S. n'a d'ailleurs pas suscité que des réactions négatives dans l'armée. À cet égard, le cas du commandant Pouget est exemplaire. Spécialiste de l'action psychologique, Pouget a fortement inspiré l'officier parachutiste remarquablement interprété par Philippe Leroy-Beaulieu (et non pas par Bruno Cremer). Héros de la bataille de Diên Biên Phû, il avait été fait prisonnier par le Viêt-công et incarcéré dans le fameux camp n°1. Après sa libération, il avait continué sa carrière en Algérie et avait été chargé de reprendre en main une compagnie disciplinaire isolée aux confins du désert. Se référant à des événements réels, R.A.S. montre comment Pouget a tiré parti d'une embuscade dans laquelle étaient tombés plusieurs de leurs camarades pour galvaniser ses hommes et les pousser à combattre le FLN. Certains l'avaient même soupçonné d'avoir attiré ses soldats dans un piège pour leur insuffler un esprit de vengeance. Je crois honnêtement Pouget incapable d'une manœuvre aussi abjecte. Qu'il se soit servi de cette embuscade pour reprendre en main des soldats insoumis, c'est évident. C'est ce que montre clairement le film. Mais je ne crois pas un instant qu'il ait pu sciemment envoyer ses hommes à la mort. Bien qu'il en ait contesté l'esprit antimilitariste, Pouget a toujours défendu l'exactitude et la rigueur de R.A.S. »

    — Yves Boisset et Bernard Pascuito, La vie est un choix, Paris, Place des éditeurs, , 352 p. (ISBN 978-2259216326), p. 245-247.

  2. « R.A.S. », sur jpbox-office.com (consulté le ).
  3. « R.A.S. », sur cnc.fr, Centre national du cinéma et de l'image animée (consulté le ).
  4. a b et c Yves Boisset, La vie est un choix, Paris, Plon, , 384 p. (ISBN 978-2259213127), p. 157-164.

Articles connexes

Liens externes