Émile Loubon

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Émile Loubon
Portrait d'Émile Loubon
Biographie
Naissance
Décès
(à 54 ans)
Marseille
Sépulture
Nom de naissance
Émile Charles Joseph Loubon
Nationalité
Drapeau de la France France
Formation
Activités
Peintre, professeur d'artVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Membre de
École de Marseille (peinture) (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Maître
Élève
Distinction
Œuvres principales
Vue de Marseille prise des Aygalades (1853)
Émile Loubon, par Jean Joseph Hippolyte Romain Ferrat au Musée Granet d'Aix (1852)

Émile Charles Joseph Loubon, né le à Aix-en-Provence, mort le à Marseille, est un peintre français, réputé pour ses paysages provençaux.

Biographie[modifier | modifier le code]

Premières années[modifier | modifier le code]

Fils de Noël Augustin François Loubon, négociant aisé, et d'Anne-Thérèse Michel[1], il étudie le dessin sous la direction de Jean-Antoine Constantin, de François Marius Granet et de Louis Mathurin Clérian. C'est ce dernier, directeur de l'école de dessin d'Aix, qui a la plus forte influence sur lui[2].

Études et carrière parisienne[modifier | modifier le code]

En 1829, Granet l'invite à l'accompagner pour un voyage d'études à Rome, où il parfait ses connaissances d'architecture[2]. Mais c'est dans le dessin de plein air qu'il excelle. Granet trouve bons ses premiers paysages italiens. Loubon décide de se consacrer exclusivement à la peinture et de rester deux années à Rome. Il rentre en France en 1831 et part pour Paris. Il y rencontre les peintres Alexandre-Gabriel Decamps, Constant Troyon et Thomas Couture[2]. Ce dernier collaborera avec lui en peignant un torse de lépreux sur un tableau que Loubon préparait pour l'église Saint-Jean-de-Malte d'Aix-en-Provence[2].

Mais c'est au peintre provençal Camille Roqueplan, rencontré aussi à Paris, qu'il vouera une admiration majeure, n'hésitant pas à s'en désigner l'élève. Son atelier de la capitale est fréquenté par des peintres de qualité et Loubon obtient la médaille de troisième classe au Salon de 1833[2].

En 1843, il reçoit une commande du Ministère de l'Intérieur qu'il réalise en 1844 Le Panorama de Martigues[3].

École de dessin de Marseille[modifier | modifier le code]

La ruine de son père le rappelle brusquement à Aix en 1845. Son oncle, adjoint à l'École des beaux-arts de Marseille, parvient à le faire nommer à la direction de l'école pratique de dessin de Marseille en 1845, fonction qu'occupait Augustin Aubert depuis 1810[2]. Il marque l'école par sa volonté d'instruire ses élèves à une recherche plus naturelle des modèles vivants et suscite l'admiration.

Dans le même temps, Loubon fonde dans cette ville en 1846 le premier salon du Cercle des amis des arts[2], qui donne lieu à une exposition de peintres français réunissant 200 tableaux ; on y trouve des toiles d'Eugène Delacroix, Camille Corot, ou Prosper Marilhat. Il recommence en 1847 mais l'année suivante, les événements politiques suspendent l'opération.

En 1849, il part quelque temps en Orient, où il puisera des sujets d'œuvres d'inspiration orientaliste[2]. Il en rapportera notamment une Vue de Nazareth.

En 1853, il présente trois toiles au Salon de Paris dont Vue de Marseille prise des Aygalades, un paysage de très grand format où figure une scène de genre pastoral d'une réelle intensité et un souci du détail vrai : le fond du tableau montre par exemple des cheminées d'usines fumantes.

Malgré l'usage qu'il faisait du bleu, Loubon détestait cette couleur[réf. souhaitée]. Sur la fin de sa vie, ses bleus tourneront d'ailleurs au gris-bleu et au brun[4].

Sa femme ne joua pas un rôle positif sur lui. Selon Brahic-Guiral, « très belle, très gâtée par celui qui lui passait tous ses caprices d'enfant ingrate, l'ancien modèle ne sut pas donner à l'artiste un intérieur reposant »[5]. Les dernières années de Loubon sont marquées par une certaine aigreur face à ses contemporains. Il dira un jour : « J'ai toujours été exploité par la société et il n'est forme que l'on n'ait employé pour me soutirer quelques-unes de mes œuvres ou quelques-uns de mes dessins, me mettant à contribution pour un décor ou pour composer un travestissement. »[5]

Malade de longues années, il succombe à un cancer des intestins le [2].

Il repose au cimetière Saint-Pierre de Marseille (Pinède du carré 6). Sur sa tombe s'élève une colonne au pied de laquelle est placée une sculpture en bronze représentant une palette de peintre avec des pinceaux. Le sommet de la colonne est coiffé d'une niche abritant un buste représentant le peintre, sculpté dans un bloc de marbre offert par Jules Cantini et réalisé par un de ses élèves, Marius Guindon. Le peintre Raphaël Ponson (1835-1904), son élève, est également enterré dans cette partie du cimetière.

Collections publiques[modifier | modifier le code]

Peintures à l'huile datées
Dates non documentées
Aquarelles et dessins
A documenter

Galerie[modifier | modifier le code]

Élèves[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Archives des Bouches-du-Rhône.
  2. a b c d e f g h et i La Peinture en Provence, André Alauzen, Éditions Jeanne Laffitte, Marseille, 1987, p. 181-2.
  3. a b c et d André Alauzen di Genova, La Merveilleuse Provence des peintres, Aubéron, NAEF, , 287 p. (ISBN 2-908650-85-1), p. 62;159;266
  4. Bouillon-Landais, Le Peintre Émile Loubon, Paris, Plon, 1897.
  5. a et b Loubon, Paule Brahic-Guiral, « La Savoisienne », 1973.
  6. « La chaumière », notice no 000PE013887, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture
  7. « Vue de la Ciotat, le port », sur cnap.fr
  8. Sylvie Buisson, Paris-Marseille, Le Musée de Montparnasse, , 142 p., p. 104
  9. « Marseille, vue des Aygalades », notice no 000PE013889, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture
  10. « L'écurie », notice no 000PE016255, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture
  11. « La visite à la fiancée », notice no 000PE013886, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture
  12. « Vue d'un aqueduc », notice no 10480004555, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture
  13. « Route d'Antibes à Nice », notice no 000PE013888, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture
  14. « En route pour le marché », notice no 000PE013885, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture
  15. « Le charretier », notice no 000PE013884, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture
  16. « La porteuse d'eau », notice no 000PE016258, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture
  17. « Alpage et chalets », notice no 000PE016256, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture
  18. « Le pont sur la rivière », notice no 000PE016257, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture
  19. « Paysage de haute montagne », notice no 000PE016259, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture
  20. « Étude de personnages vus de dos », notice no 000DE014626, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture
  21. « Étude de personnage oriental », notice no 000DE011340, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture
  22. « Étude de visage féminin », notice no 000DE014625, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Tombe d'Émile Loubon au cimetière Saint-Pierre à Marseille.
  • Paule Brahic-Guiral, Loubon, Musée Longchamp, Marseille, Imprimerie municipale, , 63 p..
  • Paule Brahic-Guiral, Loubon : Sa vie, son œuvre, Marseille, La Savoisienne, , 192 p..
  • Paule Guiral, « Un maître du paysage provençale : Émile Loubon », in Revue Marseille no 70, janvier-, p. 47-53.
  • Régis Bertrand, « Le tombeau d'Émile Loubon », in Revue Marseille no 136, 1984, p. 90-97.
  • André Alauzen et Laurent Noet, Dictionnaire des peintres et sculpteurs de Provence-Alpes-Côte d'Azur, Marseille, Jeanne Laffitte, (1re éd. 1986), 473 p. (ISBN 978-2-86276-441-2), p. 293.
  • Ferdinand Servian, Remarques sur la technique de quelques peintres provençaux : J.A. Constantin, Marius Granet, Camille Roqueplan, Honoré Daumier, Émile Loubon, Gustave Ricard, Adolphe Monticelli, Stanislas Torrents, Marseille, Imprimerie Barlatier, , 101 p..
  • Paul Bouillon-Landais, « Le peintre Émile Loubon », dans Réunion des sociétés des beaux-arts des départements à la Sorbonne, t. XXI, Paris, Typographie E. Plon, Nourrit et Cie, (lire en ligne), p. 193-206.
  • André Alauzen, La Peinture en Provence, Éditions Jeanne Laffitte, Marseille, 1987, p. 181-2.
  • Jean-Roger Soubiran, Le Paysage provençal et l'école de marseille avant l'impressionnisme, Éditions de la RMN, 1992, p. 188 à 243.

Liens externes[modifier | modifier le code]

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