Élections sénatoriales camerounaises de 2013

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Élections sénatoriales camerounaises de 2013
70 sièges de sénateurs
Corps électoral et résultats
Inscrits 9 889
Votants 9 785
98,95 %
Blancs et nuls 265
Rassemblement démocratique du peuple camerounais – Paul Biya
Voix 7 018
73,72 %
Sièges obtenus 56
Front social démocrate – John Fru Ndi
Voix 1 684
17,69 %
Sièges obtenus 14
Président du Sénat
Sortant Élu
Poste créé Marcel Niat Njifenji
RDPC

Les premières élections sénatoriales du Cameroun ont lieu le .

Le Rassemblement démocratique du peuple camerounais au pouvoir remporte une large majorité des sièges.

Contexte[modifier | modifier le code]

L'existence d'un sénat camerounais est prévue par la constitution de 1996. Cependant, aucune élection n'est organisée avant 2013, malgré plusieurs annonces les années précédentes.

L'annonce de la date de ces élections, le , provoque un tollé au sein de l'opposition. En effet, cette date les fait intervenir avant les élections municipales, ce qui garantit une large victoire du RDPC, majoritaires dans les conseils municipaux sortants[1].

Système électoral[modifier | modifier le code]

Le Sénat est la chambre haute du parlement bicaméral camerounais. Il est composé de 100 sénateurs renouvelés intégralement tous les cinq ans. Chacune des 10 régions du Cameroun est représentée par dix sénateurs dont sept élus par un collège électoral composé des membres des conseils municipaux et régionaux, soit 70 sénateurs élus. Les trois sénateurs restants de chaque région sont nommés par le président, soit trente sénateurs[2],[3].

Dans chaque région, les sièges des sept sénateurs élus sont pourvus selon un système mixte à finalité majoritaire : il s'agit d'un scrutin proportionnel plurinominal combiné à une prime majoritaire attribuée à la liste arrivée en tête. Les électeurs votent pour une liste fermée de candidats, sans panachage ni vote préférentiel. La liste ayant obtenu la majorité absolue des suffrages exprimés remporte l'intégralité des sept sièges à pourvoir dans la région. Si aucune n'atteint cette majorité, la liste arrivée en tête remporte une prime de quatre sièges, et les trois sièges restants sont répartis à la proportionnelle selon la règle du plus fort reste entre toutes les listes ayant franchi le seuil électoral régional de 5 % des suffrages exprimés, y compris la liste arrivée en tête. En cas d'égalité des voix des deux listes en tête, ces dernières reçoivent la moitié de la prime, soit deux sièges chacune[4].

Le vote des grands électeurs intervient dans les chefs-lieux des départements, à bulletin secret. Il est obligatoire, sous peine de déchéance du mandat de conseiller municipal ou régional. En retour, l'État prend en charge les frais de déplacement et permet le vote par procuration via un autre membre du collège électoral, à raison d'une seule procuration par membre[4]. Les candidats doivent être âges d'au moins quarante ans révolus, avoir la nationalité camerounaise de naissance, résider dans la région où ils se présentent et appartenir à un parti politique[5].

Les conseillers régionaux n'ayant pas encore été élus en 2013, le collège électoral est uniquement constitué des 9 889 conseillers municipaux[6].

Résultats[modifier | modifier le code]

Résultats des sénatoriales camerounaises de 2013[7]
Partis Votes % Sièges
Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) 7 018 73,72 56
Front social démocrate (FSD) 1 684 17,69 14
Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP) 583 6,12 0
Union démocratique du Cameroun (UDC) 235 2,47 0
Sénateurs nommés 30
Votes valides 9 520 97,29
Votes blancs et nuls 265 2,71
Total 9 785 100 100
Abstention 104 1,05
Inscrits/participation 9 889 98,95

Analyse[modifier | modifier le code]

9785 conseillers municipaux ont pris part au vote, soit un taux de participation de 98,95 %. L'Union africaine a salué le bon déroulement du scrutin[6]. Cependant, l'opposition accuse le RDPC d'avoir corrompu des élus du FDS dans la région du Nord-Ouest. L'UDC et l'UNDP déposent des recours en annulation le [8].

Les résultats des élections sont annoncés le par la Cour Suprême. Le RDPC l'emporte largement avec 56 sièges, le Front social démocrate obtenant les 14 sièges restants[9].

Par un décret présidentiel, Paul Biya désigne les 30 sénateurs restants le [10], soit 26 membres du RDPC et 4 membres de l'opposition (un membre chacun du MDR, de l'ANDP, du FSNC et de l'UNDP)[11],[12] L'un de ces membres nommés, Marcel Niat Njifenji, du RDPC, est élu à la présidence du sénat[13].

Résultats par régions[modifier | modifier le code]

Région Sénateurs élus Étiquette Sénateurs désignés Étiquette
Adamaoua Siroma Aboubakar
Aboulahi Maikano
Paul Haman
Paul Maande
Joël Nguimbe
Madeleine Haoua
Tidjani Ahmadou
SDF Baba Hamadou
Moussa Sambo
Mohama Gabdo
RDPC
Centre Sylvestre Naah Ondoua
Jean-Marie Mama
Elie Essomba Tsoungui
Pascal Anong Adibime
Luc René Bell
Nicole Okala Bilaî
Emmanuel Nemde
RDPC Laurent Nkodo
Pius Ondoua
Jean-Marie Pongmoni
RDPC
Est Charles Salé
Isabelle Tokpanou
Monique Ouli Ndongo
Badel Ndinga Ndinga
Benjamin Amama Amama
Marie-Claire Moampea
Jean Mboundjo
RDPC Joseph Mata
René Ze Nguelle
Marlyse Aboui
RDPC
Extrême-Nord Boukar Abba
Mahamat Abdoulkarim
Hamadou Alioum Aladji
Marava Abdoulaye Wouyack
Mme Zakiatou
Julienne Djakaou
Martin Amrakaye
RDPC Manouf Mahamat Bhar
Jean-Baptiste Baskouda
Daissala Dakole
RDPC
Littoral Geneviève Tjoues
Thomas Tobbo Eyoum
Marie Armande Din Bell
Roger Victor Mbassa Ndine
Simon Kingue
Jean-Jules Ebongue Ngo
Claude Kemayou
RDPC Songue Madiba
David Etame Massoma
Pierre Flambeau Ngayap
RDPC
Nord Youssoufa Daoua
Pierre Namio
Amadou Ali
Yvonne Asta
Payounni Bebnone
Maurice Amidou
Mme Adamou
RDPC Aboubakary Abdoulaye
Pierrette Hayatou
Abbo Hamadou
RDPC
Nord-Ouest Simon Achidi Achu
David Wallang
Ignatus Bayin Dinga
Emma Eno Lafon
Wanlo Chiamua John
Zacharie Awanga
Stephen Yerima Jikong
RDPC Ganyoufa Fon Doh
Francis Nkwain
Njei Fon Teche
RDPC
Ouest Jean Tsomelou
Bernard Tantse Tagne
Paul Tchatchouang
Delphine Metiedje Nguifo Tchetagne
Etienne Sonkin
Raoul Tchomnou
Nono
SDF Ibrahim Mbombo Njoya
Marcel Niat Njifenji
Victor Ndjomo Kamga
RDPC
Sud Delphine Medjo
Calvin Zang Oyono
Samuel Obam Assam
Grégoire Mba Mba
Thérèse Eloumba Medjo
Mme Nnanga Ndoume
Mbita Mvaebeme
RDPC Pierre Henri Ngallé Ngoa
François Xavier Menye Ondo
Paulette Bisseck
RDPC
Sud-Ouest Tabe Tando Ndiep Nso
Rebecca Amah Ankie Affiong
Lucas Fontem Njifua
Daniel Matute
Agnès Ndode Ntube
Andrew Moffa Otte
Charles Mbella Moki
RDPC Peter Mafany Musonge
Victor Fon Mukete
Simon Onjwo Chief An Jan
RDPC

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Florette Manedong, « Convocation du collège électoral: John Fru Ndi appelle à un soulèvement de ses militants », sur camer.be (consulté le ).
  2. Beaugas-Orain Djoyum, « Le premier président du Sénat camerounais est Marcel Niat Njifenji », sur Agence Ecofin, (consulté le ).
  3. « Comprendre le Sénat », sur Camerlex, (consulté le ).
  4. a et b « Elections des sénateurs au Cameroun, Du vote aux résultats: ce qu'il faut savoir! », sur Cameroon Radio Television, (consulté le ).
  5. https://www.facebook.com/dieudonne.zra/, « Sénatoriales: le collège électoral convoqué pour le 12 mars 2023 », sur Cameroon Radio Television, (consulté le ).
  6. a et b « L'Union africaine salue le bon déroulement des élections sénatoriales tenues dimanche au Cameroun », sur afriquinfos.com, (consulté le ).
  7. Rapport d'ELECAM
  8. O. N., « Contentieux postélectoral : L’UNDP et le SDF déposent des recours en annulation », sur news.mboa.info, (consulté le ).
  9. Étienne Segnou, « Le Cameroun a enfin ses premiers sénateurs », sur lejournalinternational.fr, (consulté le ).
  10. « Paul Biya nomme les 30 sénateurs restants », sur cameroun24.net, (consulté le ).
  11. « Le Sénat en 2013 », sur Osidimbea La Mémoire du Cameroun. Encyclopédie, Annuaire. Actualité, Histoire des organisations (consulté le )
  12. « DECRET N°2013/149 du 08 mai 2013 portant nomination de Sénateurs », sur www.prc.cm (consulté le )
  13. https://www.facebook.com/RFI, « Élections sénatoriales au Cameroun: le RDPC, au pouvoir, peut-il faire mieux? », sur RFI, RFI, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]