Élections régionales camerounaises de 2020

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Élections régionales camerounaises de 2020
Rassemblement démocratique du peuple camerounais
Sièges obtenus 540
Union nationale pour la démocratie et le progrès
Sièges obtenus 141

Les élections régionales camerounaises de 2020 ont lieu le afin d'élire au suffrage indirect les conseillers régionaux du Cameroun.

Elles sont remportées sans surprise par le Rassemblement démocratique du peuple camerounais au pouvoir au niveau national.

Contexte[modifier | modifier le code]

Il s'agit des toutes premières élections régionales du pays, près de 25 ans après l'entrée en vigueur de la Constitution du Cameroun, qui prévoit leur mise en place[1].

Quatorze partis politiques participent au scrutin[2]. Le Rassemblement démocratique du peuple camerounais au pouvoir ayant largement remporté les municipales de février, sa victoire aux régionales est cependant jugée certaine, une situation amplifiée par le boycott des deux principales formations de l'opposition, le Front social démocrate et le Mouvement pour la renaissance du Cameroun[3].

Système électoral[modifier | modifier le code]

Les 900 conseillers régionaux camerounais sont élus pour cinq ans à raison de 90 conseillers pour chacune des dix régions du Cameroun[4]. Dans chaque région, 70 conseillers sont élus par un collège électoral composés de délégués élus par les conseillers municipaux de chaque départements, et 20 conseillers élus par les chefs traditionnels en leur sein[5],[6].

Chaque département forme le plus souvent une circonscription électorale, mais peut être divisé en plusieurs en fonction de sa population. Les conseillers élus par les conseillers municipaux le sont au scrutin majoritaire plurinominal à un tour avec liste fermées et prime majoritaire. La liste qui obtient la majorité absolue des suffrages exprimés dans la circonscription remporte la totalité des sièges à pourvoir. Si aucune liste n'obtient cette majorité, la liste arrivée en tête obtient la moitié des sièges, arrondi à l'entier supérieur, et l'autre moitié est répartie entre toutes les listes — y compris celle arrivée en tête — à la proportionnelle selon la méthode du plus fort reste. Si le département ne compte qu'un seul siège à pourvoir, l'élection prend la forme d'un scrutin uninominal majoritaire à un tour. En cas d'égalité parfaite des voix entre deux listes, celle ayant la moyenne d'âge la plus élevée l'emporte[7].

Les représentants des chefs traditionnels sont élus au scrutin majoritaire plurinominal à un tour avec liste fermées par les chefs traditionnels de 1er, 2eet 3e degrés. S'ils sont également conseillers municipaux, les chefs traditionnels ne peuvent voter que dans un seul des deux collèges électoraux. La liste de candidats arrivée en tête remporte tous les sièges. Les circonscriptions peuvent également n'avoir qu'un seul siège à pourvoir, auquel cas l'élection prend aussi la forme d'un scrutin uninominal majoritaire à un tour[7].

Résultats[modifier | modifier le code]

Résultats nationaux[8],[9]
Parti Voix % Sièges
Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) 540
Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP) 141
Union démocratique du Cameroun (UDC) 17
Front pour le salut national du Cameroun (FSNC) 2
Autres partis (11) 0
Chefs traditionnels 200
Votes valides
Votes blancs et nuls
Total 100 900
Abstentions
Inscrits / participation

Analyse[modifier | modifier le code]

Comme attendu, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) sort grand gagnant du scrutin, le parti présidentiel remportant une écrasante majorité des sièges dans neuf conseils régionaux sur dix. Seul celui de la région de l'Adamaoua lui échappe, remporté par l'Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP), un parti membre de la majorité présidentielle[10].

La victoire du RDPC s'avère particulièrement marquée dans le Nyong-et-Kelle, fief du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN), qui y détient la majorité absolue des conseillers municipaux mais perd pourtant le scrutin, une partie de ceux ci ayant voté pour les candidats du RDPC. Leur décision surprise entraine aussitôt des sanctions internes de la part du dirigeant du parti, Cabral Libii[10],[11].

Le mandat des conseillers régionaux débute le lors des premières sessions des conseils, au cours desquelles sont élus les présidents de conseil régional[12].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Cameroun: les élections régionales annoncées pour le 6 décembre 2020 », sur RFI, RFI, (consulté le ).
  2. « Afrik-View: Cameroun, les premières élections régionales de l’histoire », sur www.afrik-view.com (consulté le ).
  3. « Cameroon-Info.Net:: Cameroun - Elections régionales: Les résultats attendus au plus tard le 8 décembre 2020 », sur www.cameroon-info.net (consulté le ).
  4. « Cameroun : l’Assemblée nationale approuve une modification partielle du code électoral – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com, jeuneafrique1, (consulté le ).
  5. Jean-Pierre Maury, « Cameroun, Constitution de 1972, 1996, 2008, MJP », sur mjp.univ-perp.fr (consulté le ).
  6. « Loi n° 2006/004 du 14 juillet 2006 fixant le mode d’élection des Conseillers régionaux », sur www.spm.gov.cm (consulté le ).
  7. a et b « Code électoral », sur www.electionpassport.com (consulté le ).
  8. « Cameroon-Info.Net:: Cameroun - Gestion des Conseils Régionaux: Le RDPC, l’UNDP, l’UDC et le FSNC se partagent les 900 sièges », sur www.cameroon-info.net (consulté le ).
  9. « Elections régionales : notes et fiches », sur Site Web Officiel du RDPC (consulté le ).
  10. a et b « Cameroun: sans surprise, le parti présidentiel remporte les élections régionales », sur RFI, RFI, (consulté le ).
  11. « Cameroon-Info.Net:: Cameroun - À la suite de la déconvenue aux élections régionales: Cabral Libii suspend les mandats de certains responsables de son parti dans son fief », sur www.cameroon-info.net (consulté le ).
  12. « Cameroon-Info.Net:: Cameroun - Régionales 2020: Le RDPC rafle le Littoral », sur www.cameroon-info.net (consulté le ).