Chaumont (Yonne)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Chaumont
Chaumont (Yonne)
La mairie devant et, à l'arrière-plan, l'église.
Blason de Chaumont
Héraldique
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Yonne
Arrondissement Sens
Intercommunalité Communauté de communes Yonne Nord
Maire
Mandat
Catherine Devinat
2020-2026
Code postal 89340
Code commune 89093
Démographie
Population
municipale
641 hab. (2021 en diminution de 1,99 % par rapport à 2015)
Densité 74 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 19′ 29″ nord, 3° 06′ 16″ est
Altitude Min. 54 m
Max. 184 m
Superficie 8,64 km2
Type Commune urbaine
Aire d'attraction Paris
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Pont-sur-Yonne
Législatives Troisième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte topographique de France
Chaumont
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte administrative de France
Chaumont
Géolocalisation sur la carte : Yonne
Voir sur la carte topographique de l'Yonne
Chaumont
Géolocalisation sur la carte : Bourgogne-Franche-Comté
Voir sur la carte administrative de Bourgogne-Franche-Comté
Chaumont

Chaumont est une commune française située dans le département de l'Yonne en région Bourgogne-Franche-Comté.

Géographie[modifier | modifier le code]

Communes limitrophes[modifier | modifier le code]

Climat[modifier | modifier le code]

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[1]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Nord-est du bassin Parisien, caractérisée par un ensoleillement médiocre, une pluviométrie moyenne régulièrement répartie au cours de l’année et un hiver froid (°C)[2].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,1 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,3 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 711 mm, avec 11,4 jours de précipitations en janvier et 7,6 jours en juillet[1]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « La Brosse-Mx », sur la commune de La Brosse-Montceaux à 6 km à vol d'oiseau[3], est de 12,0 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 652,9 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 42,9 °C, atteinte le ; la température minimale est de −20,5 °C, atteinte le [Note 1],[4],[5].

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[6]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[7].

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Chaumont est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 2],[8],[9],[10].

Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Paris, dont elle est une commune de la couronne[Note 3]. Cette aire regroupe 1 929 communes[11],[12].

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (70,8 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (68,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (63,9 %), forêts (20,4 %), zones urbanisées (7,7 %), zones agricoles hétérogènes (6,9 %), eaux continentales[Note 4] (1,2 %)[13]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Toponymie[modifier | modifier le code]

Comme presque tous les Chaumont de France, il s'agit d'un "mont chauve"; issu du latin mons calvus / montem calvum.

Préhistoire et Histoire[modifier | modifier le code]

Préhistoire[modifier | modifier le code]

Hache de Chaumont, Néolithique, Muséum de Toulouse.

Une extrémité de hache en jadéite, du Néolithique, a été trouvé à Chaumont. Elle a fait partie de la collection d'Édouard puis de Louis Lartet.

Des poteries datant du Néolitihque, et plus particulièrement de la période rubanée ont également été découverts[14].

Histoire[modifier | modifier le code]

Chaumont est perchée au sommet d'une colline, blottie au pied de l'église. L'étymologie probable est Calvus Mons: le mont chauve. On trouve ce nom mentionné pour la première fois en 1112. Auparavant, Chaumont n'était sans doute qu'une terre seigneuriale. Elle ne deviendra paroisse qu'à partir de la construction de Notre-Dame de Chaumont. Les seigneurs de ces terres seront par alliance les des Barres. Parmi les premiers de cette maison on peut citer plusieurs personnages contemporains et peut-être frères dont : Fredelus, seigneur d’Oissery et Evrard des Barres, maître des Templiers[15].

Le premier petit-fils de Fredelus, Guillaume II des Barres, de la branche ainée, est celui qui illustra le nom de la famille. Chevalier sous Philippe-Auguste, il doit sa renommée à ses exploits lors de la bataille de Bouvines. Il meurt en 1234.

Un demi-frère de Guillaume II, Eudes Ier des Barres, deviendra par alliance le premier de la branche cadette des seigneurs de Chaumont. Il meurt probablement en 1233 et sa descendance, dont Jean II des Barres, maréchal de France, est avérée jusqu'au XVIe siècle[16].

Le château était à l’origine situé dans la Garenne, en bas de la colline, et aurait perduré jusqu’au XVIe siècle. Le château actuel, construit en haut de la colline, à quelques mètres de l’église, est aujourd’hui propriété privée.

Chaumont est le siège d'un ancien prieuré de l'ordre de Saint-Augustin, dépendant de l'abbaye de Saint-Jean-lès Sens[17].

Jusqu’à la fin du XIXe siècle, Chaumont était en grande partie composée de vignerons. Entre autres, il y avait La Grande Vigne, les Vignes de Beauregard ou encore le Vigner de la Fosse aux Chevaux. Un minuscule puceron du nom de phylloxéra mit un terme brutal à la vie vigneronne de Chaumont. Il apparut en 1864 et ne laissa rien derrière lui. Les hommes tentèrent néanmoins de maintenir son cépage, notamment en important des plants. Malheureusement, la qualité n’était plus la même. Il reste encore, le long de la « voie Creuse », la route creusée dans la craie descendant vers la route nationale, des caves ayant abrité les tonneaux. On trouve aussi, dans quelques jardins, bien à l’abri des hauts murs de pierre, des pieds de vignes, donnant à l’automne des grappes sucrées et délicieuses, quand les merles ne sont pas passés avant nous…

Seigneurie de la famille des Barres[modifier | modifier le code]

Les lieux font partie des domaines des vicomtes de Sens, dont le centre est Vallery au XIIe siècle. Ils semblent être systématiquement inclus dans l'assiette des douaires des vicomtesses activés lors de leurs veuvages. Ainsi, Helissent, veuve du vicomte Garin, sera titrée dame de Chaumont en 1212. Cette pratique va perdurer pendant le XIIIe siècle.

À la disparition de la dernière vicomtesse de Sens, Ermensent, peu après 1202, les domaines vicomtaux sont partagés entre les enfants issus de ses deux mariages. La descendance de son premier mari (Laurent de Vendeuvre), reçoit Vallery (1208). Celle de son second mari (Galeran), en la personne de sa fille cadette Héloïse, reçoit Chaumont (1224)[18].

Héloïse (+1253) épouse vers 1200 le chevalier Eudes des Barres (+1233). Il avait pour parents Guillaume Ier des Barres (+ av. 1182), seigneur d'Oissery qui, devenu veuf, s'était remarié avec Helissent, veuve du vicomte de Sens Garin (+1168). Pour autant, Eudes des Barres ne descend pas des vicomtes de Sens. Ce sont les tractations des deux belles-sœurs (Ermensent mère d'Héloïse, et Helissent mère d'Eudes des Barres) qui conduisent au mariage d'Eudes des Barres et d'Héloïse. Mais c'est l'héritage de la seule Ermensent qui amène à la création de la seigneurie de Chaumont.

Eudes des Barres est le frère cadet et germain d'un autre Guillaume des Barres, Guillaume II. Ce chevalier extrêmement célèbre de son temps, s'est mesuré en duel singulier à Richard Cœur de Lion, et s'est illustré à la bataille de Bouvines. Il est souvent confondu avec l'ancêtre du seigneur de Chaumont.

Le couple Eudes-Héloïse gère des domaines qui vont de Sens à Villeneuve-la-Guyard, et de Diant à Mâlay-le-Vicomte (-le-Grand), répandus sur 25 villages. En 1224, Héloïse est dame de Chaumont. Sa nombreuse descendance émiettera progressivement l'héritage ancestral, provoquant l'érection de nouvelles seigneuries : Diant (1264), Villeneuve-la-Guyard (1267)[19]. Malgré tout, Chaumont va demeurer fidèlement dans la descendance de la famille des Barres jusqu'au milieu du XVe siècle, puis dans sa descendance féminine au XVIe siècle (famille de Buffevant).

Pierre des Barres, fils des précédents, est seigneur de Chaumont en 1255, juste après le décès de sa mère. Il meurt entre 1263 et 1265. Il est le dernier à maintenir l'unité de la seigneurie de Chaumont. Après lui, les domaines sont morcelés. On notera que deux de ses fils[réf. nécessaire] se sont implantés dans l'Auxerrois (Chitry 1269) où leur arrière-grand-mère Helissent avait déjà de grands biens.

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
         
avant 1995 ? Charles Rossi DVD  
2008 en cours Denise Brosseron[20]    

Démographie[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[21]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[22].

En 2021, la commune comptait 641 habitants[Note 5], en diminution de 1,99 % par rapport à 2015 (Yonne : −2,21 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
487517545535544550619634654
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
586564482496475430395409411
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
373357340305305294306335320
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 2006 2009
303273306313552551601600606
2014 2019 2021 - - - - - -
650645641------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[23] puis Insee à partir de 2006[24].)
Histogramme de l'évolution démographique

Économie[modifier | modifier le code]

Culture locale et patrimoine[modifier | modifier le code]

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Les records sont établis sur la période du au .
  2. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  3. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  4. Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
  5. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes[modifier | modifier le code]

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  2. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  3. « Orthodromie entre Chaumont et La Brosse-Montceaux », sur fr.distance.to (consulté le ).
  4. « Station Météo-France « La Brosse-Mx », sur la commune de La Brosse-Montceaux - fiche climatologique - période 1991-2020. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  5. « Station Météo-France « La Brosse-Mx », sur la commune de La Brosse-Montceaux - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  6. « Les nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. », sur drias-climat.fr (consulté le )
  7. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.com, (consulté le )
  8. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  9. « Commune urbaine - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  10. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  11. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Paris », sur insee.fr (consulté le ).
  12. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  13. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
  14. (Bataille 1992, p. 21).
  15. Paul Quesvers, Essai de généalogie de la famille des Barres, (lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  16. Voir entre-autres : Étienne Pattou, Maison des Barres, 2006-2016 (lire en ligne) ; à titre information voir le livre local ? « Huit siècles de vie seigneuriale à Chaumont sur Yonne »
  17. Lettres de l'abbé Lebeuf. Tome 1 / publiées par la Société des sciences historiques et naturelles de l'Yonne, sous la direction de MM. Quantin et Chérest,..., Lebeuf Jean, imprimerie de G. Perriquet (Auxerre), 1866-1868.
  18. Etienne Meunier. Les chevaliers de la famille de Vendeuvre-Vallery, et les chevaliers de la famille des Barres. CSGY, tome XIX, 2013
  19. Etienne Meunier. Les seigneuries du domaine royal sénonais. Bulletin de la Société archéologique de Sens
  20. Conseil général de l’Yonne, Ma Commune, consulté le 15 décembre 2013.
  21. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  22. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  23. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  24. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.

Annexe[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Alain Bataille, Pascal Dibie, Jean-Pierre Fontaine, Jean-Charles Guillaume, Jean-Paul Moreau, Ferdinand Pavy, Line Skorka, Gérard Taverdet et Marcel Vigreux (préf. Henri de Raincourt), Yonne., Paris, Editions Bonneton, , 428 p. (ISBN 2-86253-124-3)

Liens externes[modifier | modifier le code]