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Yvonne Pagniez

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Yvonne Pagniez
Plaque à Schwäbisch Gmünd (Allemagne).
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 84 ans)
Paris 14e
Nom de naissance
Yvonne Marie Louise Augusta PagniezVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Autres informations
Membre de
Conflits
Lieux de détention
Distinctions
Archives conservées par
Service historique de la Défense (GR 16 P 454541, GR 28 P 4 23 31, AC 21 P 654549)[1]Voir et modifier les données sur Wikidata
signature d'Yvonne Pagniez
Signature

Yvonne Pagniez, née le à Cauroir et morte le à Paris 14e, est une écrivaine, journaliste et résistante française.

Biographie

Elle naît en 1896 à Cauroir[2], petite ville du Nord, proche de Cambrai. Elle est étudiante en philosophie à Paris quand éclate la Première Guerre mondiale. Elle devient infirmière pour assister les blessés du front évacués dans la capitale. Elle est remarquée par le Renseignement militaire pour sa maîtrise de l'allemand et être originaire du Nord. Ce Département est occupé par l'armée allemande et elle est préparée en 1918 à la mission d'agent de renseignement en terrain ennemi. Mais l'armistice du annule sa mission.

En 1925 elle se marie avec Philippe Pagniez, médecin et chercheur hôpitaux, qui sera élu membre de l'Académie de médecine pour la section de médecine le .

Dans l'entre-deux-guerres, elle commence à écrire avec Ouessant en 1935, puis Pêcheurs de goémon en 1939, romans qui se déroulent dans le Finistère où elle séjourne régulièrement.

Elle est membre de l'Union féminine civique et sociale.

La Seconde Guerre mondiale va marquer un tournant dans sa vie. Entrée en résistance, elle fait partie dès 1940 du réseau Organisation civile et militaire (OCM). Arrêtée le , après presque quatre années d'activité, elle est déportée dans le même wagon de Suzanne Leclézio et d'Yvonne Ziegler au camp de concentration de Ravensbrück, puis de Torgau. Elle s'évade et erre à pied dans l'Allemagne nazie en plein hiver. Elle parvient à se cacher dans Berlin en ruine pendant plus d'un mois, puis tente de quitter l'Allemagne. Elle est reprise in extremis sur le lac de Constance où elle est internée dans la prison de cette ville. Transférée à la prison de Schwäbisch Gmünd, elle est libérée quelque temps avant l'entrée des troupes américaines, le . À la fin de la guerre, elle reçoit le grade de sous-lieutenant et de hautes distinctions (chevalier de la Légion d’honneur, Croix de guerre et médaille de la Résistance, médaille de la Déportation…). Le Général de Gaulle lui a rendu hommage en « une résistante de la première heure qui a organisé, de sa propre initiative, un réseau de renseignements ».Elle a écrit sur cette période dans trois livres successifs: Scènes de la vie du bagne, Évasion 44 et Ils ressusciteront d'entre les morts. Évasion 44, son ouvrage le plus connu qui est paru en 1949, a notamment reçu le Grand prix du roman de l'Académie française.

Elle servira comme correspondante de guerre en Indochine, puis en Algérie. Ses séjours à travers toute l'Indochine française en 1951 et 1952, sont rendus possible grâce à l'appui direct du général Jean de Lattre de Tassigny, haut-commissaire en Indochine à cette époque. À l'issue de ces reportages à travers le Viêt Nam, le Laos et le Cambodge, paraît Français d'Indochine (1953) où elle dépeint les opérations militaires et une société coloniale qui vit son crépuscule. Elle va écrire d'autres ouvrages sur cette guerre lointaine et oubliée dans lesquels elle traite aussi bien des évènements liés à ce conflit, que des pays et des habitants de la péninsule indochinoise. Dans Naissance d'une nation : choses vues au Vietnam (1954), elle appelle à un Viêt Nam souverain allié à la France et débarrassé du communisme. Mais la défaite de Ðiện Biên Phủ en , sonnera le glas de la présence française en Indochine et en Asie du Sud-Est.

Elle accomplira dans cette même décennie, une série de reportages dans le Sahara en suivant la même ligne éditoriale.

Elle se retire ensuite en Bretagne, à proximité de l’île d’Ouessant, pour, dit-elle « goûter la solitude et la vérité de la mer ». Elle reviendra à Cauroir, sa ville natale, le pour inaugurer une rue qui porte son nom.

Yvonne Pagniez meurt le dans le 14e arrondissement de Paris[2]. Elle est inhumée à Cambrai, dans le cimetière de la Porte de Paris[3].

En 2005, son roman Pêcheur de goémon est adapté en Bretagne par Goulc'han Kervella sous le nom Gwerz ar vezhinerien pour un spectacle son et lumière joué par la troupe de théâtre Ar Vro Bagan.

En 2017, l'école de Cauroir est rebaptisée du nom d'Yvonne Pagniez.

Décorations

Bibliographie

Ouvrages écrits sur l'Algérie
  • Françaises du désert, 1952
  • Oasis sahariennes, 1952
  • Ailes françaises au combat, 1957
Ouvrages écrits sur l'Indochine
  • Français d'Indochine, 1953
  • Naissance d'une nation : choses vues au Vietnam, 1954
  • La guerra de Indochina y el Vietnam rojo (en espagnol), 1954
  • Aspects et conséquences de la guerre en Indochine, 1954
  • Le Viet Minh et la guerre psychologique, 1955

Yvonne Pagniez : 1896 - 1981 ; 1945: vom Gefängnis zur Freiheit ; Schriftstellerin, Widerstandskämpferin, Europäerin. Schwäbisch Gmünd 2013 (ISBN 978-3-936373-97-4)

Références

  1. « https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/arkotheque/client/mdh/recherche_transversale/bases_nominatives_detail_fiche.php?fonds_cle=24&ref=3092599&debut=0 »
  2. a et b Mairie de Paris 14e, Acte de décès no 1192, sur Archives de Paris, (consulté le ), vue 21.
  3. Philippe Landru, « Cambrai (59) : cimetières », sur Cimetières de France et d'ailleurs, (consulté le ).
  4. a b c et d Page Yvonne PAGNIEZ sur le site de l'Academie Française. Consultée le 30 avril 2020.

Liens externes