Berliet CBA

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Berliet CBA
Berliet CBA
Un Berliet CBA de la première guerre mondiale.

Marque Berliet
Années de production 1914 - 1932
Production ± 40 000 exemplaire(s)
Usine(s) d’assemblage Drapeau de la France Lyon-Monplaisir puis Vénissieux
Classe Camion moyenne distance
Moteur et transmission
Énergie Essence ; Diesel ; Bois (Gazogène)
Moteur(s) Berliet Type Z
4 cylindres coulés par paire
Position du moteur Longitudinal avant
Cylindrée 5 320 cm3
Puissance maximale 22 ch DIN (16,2 kW)
Transmission Par chaîne, Propulsion
Boîte de vitesses Manuelle à 4 rapports
Poids et performances
Poids à vide 3 500 kg
PTAC 7 000 à 8 500 kg
Vitesse maximale 25 km/h
Châssis - Carrosserie
Carrosserie(s) Porteur
Suspensions Ressort à lames
Direction Pivot
Freins Mécanique
Chronologie des modèles

Le Berliet CBA est un utilitaire moyen, 3,5 à 5 tonnes de charge utile, fabriqué et commercialisé par le constructeur français Berliet entre 1913 et 1932.

Il est le poids lourd emblématique de l'Armée française lors de la Première Guerre mondiale durant laquelle il a joué un rôle prépondérant sur la Voie Sacrée en acheminant hommes, vivres, matériel et munitions jusqu'au front de la bataille de Verdun.

Le CBA sera remplacé par le VDC, présenté en 1938.

Historique[modifier | modifier le code]

Lancement[modifier | modifier le code]

En 1913, 4 000 voitures et camions[1] sortent des usines de Monplaisir qui emploient 3 150 personnes. Cette même année, le Berliet CBA est réceptionné au service des Mines [2] pour 3,5 tonnes de charge utile (il le sera pour 4 tonnes en 1914 puis à 5 t en 1918) et primé au Concours militaire [3]. L'ingénieur Léon Monier aura beaucoup contribué à la conception du CBA.

Le CBA durant la Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

À partir de 1914, lancement de la Première Guerre mondiale, le CBA sera uniquement vendu à l'Armée française avec une commande de 25 000 exemplaires à raison de 100 camions/mois. Simple, robuste et économique, il sera apprécié par l'Armée à laquelle près de 15 000 exemplaires seront livrés pendant le premier conflit mondial et qui notamment composeront plus de la moitié de la noria de camions sur la Voie Sacrée[4]. Il n'y aura plus de service commercial jusqu'en 1918.

Parallèlement, des commandes d'obus sont adressées à Berliet comme aux autres constructeurs automobiles. Pour satisfaire cette demande, Marius construit deux bâtiments à Monplaisir et obtient d'Édouard Herriot, maire de Lyon, l'autorisation d'installer à la halle Tony Garnier le matériel nécessaire à la production d'obus, ce qui permettra de sortir 5 000 obus par jour[5].

En 1915, compte tenu de la demande, Marius Berliet décidera de ne fabriquer que ce camion, en plus des obus.

En 1916, Berliet commence la construction de l'usine intégrée à Vénissieux / Saint-Priest sur près de 400 ha.

En 1918, près de 1 000 camions par mois sortent des usines ; ce qui sera un record du monde de production à l'époque.

Parmi les 3 500 camions qui circulaient sur la Voie Sacrée, le CBA était le plus répandu. Il était essentiellement utilisé pour le transport de troupes et de matériels, mais également pour le transport de blessés.

Après la guerre[modifier | modifier le code]

À la fin de la Première Guerre mondiale, le CBA reprendra en service commercial, jusqu'en 1932. Au total, environ 40 000 exemplaires seront produits.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, des Berliet CBA seront toujours en service dans les régiments d'artillerie portée pour transporter les canons de 75 de l'Armée française[6].

Résumé du CBA[modifier | modifier le code]

  • 1913 : projet puis création de prototypes et production des premiers modèles,
  • 1914-1918 : production pour l'Armée française uniquement,
  • 1919-1932 : production pour les clients civils,
  • 1932 : arrêt définitif de la production.
Générations Production Dérivés Modèles similaires
Berliet CBA (1913 - 1932) Environ 40 000 exemplaires Aucun AEC Type Y

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

Dimensions[modifier | modifier le code]

Berliet CBA - Unité chirurgicale datant de 1915.
[7] Berliet CBA (1913) Berliet CBA (1914) Berliet CBA (1918)
Longueur 5 850 mm
Largeur (sans rétroviseurs) 2 125 mm
Hauteur
Empattement 4 050 mm
Porte-à-faux
Rayon de braquage
Angle d’attaque / Fuite
Masse à vide 3 500 kg
Charge utile 3 500 kg 4 000 kg 5 000 kg
P.T.R.A. 10 000 kg
Volume de chargement
Réservoir à combustible

Chaîne cinématique[modifier | modifier le code]

Moteur[modifier | modifier le code]

Le CBA n'a eu qu'une seule motorisation qui sera modifiée avec différents types de carburants. Il sera équipé d'un moteur à quatre cylindres en ligne coulés par paire.

Modèle Construction Moteur + Nom Norme Euro Cylindrée + Alésage x course Performance Couple Vitesse maxi Consommation + CO2
Berliet CBA
Essence
1913 - 1932 4 cylindres en ligne
Berliet Type Z
Aucune norme 5 320 cm3 (5,3 L)
100 × 140 mm
16,2 kW (22 ch) à 1 250 tr/min
(limiteur de vitesse)
... N m à ... tr/min 25 km/h (à vide)
17 / 20 km/h (en charge)
... l/100 km
... g/km
Berliet CBA
Gazole
1931 4 cylindres en ligne
Berliet Type Z
Aucune norme 5 320 cm3 (5,3 L)
.
16,2 kW (22 ch) 25 km/h (à vide)
17 / 20 km/h (en charge)
Berliet CBA
Gazogène (bois)
1920 4 cylindres en ligne
Berliet Type Z
Aucune norme 5 320 cm3 (5,3 L)
.
16,2 kW (22 ch) 25 km/h (à vide)
17 / 20 km/h (en charge)

Boite de vitesses[modifier | modifier le code]

Le CBA sera équipé d'une boite de vitesses manuelle à 4 rapports. Le premier rapport sert à "décoller" le véhicule ; le 4e sera en prise directe.

Caractéristique de la boite manuelle
Régime de ralentie Vitesse de croisière Vitesse maxi Régime maxi
Neutre 200 tr/min - -
1re - - 5 km/h 1 250 tr/min
2e - Au pas 1 250 tr/min
3e - 1 250 tr/min
4e - 20 km/h 25 km/h 1 250 tr/min
R - 1 250 tr/min

Transmission[modifier | modifier le code]

La transmission est entraînée à l'arrière par une chaîne (à axes rivés ou en option goupillés) sur un pont différentiel qui est équipé de roues jumelées. Ce type de transmission très archaïque est simple et solide, et peut être facilement réparé. La transmission à cardans était peu utilisée, car il fallait payer les droits de licence à l'ingénieur italien qui l'avait inventée, elle était encore peu utilisée sur les camions dont les démarrages étaient trop souvent brutaux, comme le CBA.

Détail de la face avant.

Mécanique[modifier | modifier le code]

Le véhicule ne dispose pas de système de freinage sur les roues avant. Il possède deux freins à mâchoires situés sur la face interne des roues arrière et un frein sur l'arbre en sortie de différentiel. Ce dernier, actionné au pied, sert pour les ralentissements ou les freinages de courte durée ; pour le freinage « de fatigue » ou d’urgence, le chauffeur doit actionner les freins sur roues à l’aide d’un levier manuel.

Les suspensions du CBA sont assurées par des ressort à lames sur les deux essieux.

Châssis et carrosserie[modifier | modifier le code]

Le CBA avait une cabine ouverte recouverte d'une bâche en toile et une carrosserie fixe en bois, typique des véhicules de charge militaires de l'époque.

Préservation[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. AFB - fonds Berliet - fontex 4432/3 Extrait catalogue Berliet 1913.
  2. AFB - fonds fiches des Mines Berliet G 102.
  3. AFB - fonds thématique / concours / fontex 5690 : 28.
  4. Jean-Louis Loubet, L'Industrie automobile: 1905-1971, Droz, 1999, p. 130.
  5. Louis Muron, Marius Berliet (1866-1949), Éditions Lugd, Lyon 1995, page 6.
  6. François Vauvillier et Jean-Michel Touraine, L'automobile sous l'uniforme 1939-40, Massin, (ISBN 2-7072-0197-9), « Les camions de l'artillerie », p. 113
  7. « Berliet CBA : un glorieux ancêtre de 14-18 - Fondation Berliet », sur Fondation de l'Automobile Marius Berliet (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]