Terminalia tetraphylla

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Terminalia tetraphylla
Description de cette image, également commentée ci-après
rameau feuillé de Terminalia tetraphylla
Classification
Règne Plantae
Sous-règne Tracheobionta
Division Magnoliophyta
Classe Magnoliopsida
Sous-classe Rosidae
Ordre Myrtales
Famille Combretaceae
Genre Terminalia

Espèce

Terminalia tetraphylla
(Aubl.) Gere & Boatwr., 2017[1]

Classification phylogénétique

Clade Angiospermes
Clade Dicotylédones vraies
Clade Rosidées
Ordre Myrtales
Famille Combretaceae

Synonymes

Selon GBIF (09/02/2022)[2] :

  • Buchenavia capitata (Vahl) Eichler
  • Buchenavia gracilis Glaz.
  • Buchenavia ptariensis Steyerm.
  • Buchenavia tetraphylla (Aubl.) R.A.Howard
  • Buchenavia vaupesana Cuatrec.
  • Buchenavia vaupesiana Cuatrec.
  • Bucida angustifolia Spruce
  • Bucida angustifolia Spruce ex Eichler
  • Bucida capitata Vahl
  • Cordia tetraphylla Aubl. - Basionyme
  • Gerascanthus tetraphyllus (Aubl.) Borhidi
  • Hudsonia arborea Lunan
  • Lithocardium tetraphyllum (Aubl.) Kuntze
  • Pseudolmedia bucidifolia Bello
  • Terminalia capitata C.Wright
  • Terminalia capitata Sauv.
  • Terminalia hilariana Steud.
  • Terminalia obovata Cambess.

Selon Tropicos (09/02/2022)[3] :

  • Buchenavia tetraphylla (Aubl.) R.A. Howard
  • Cordia tetraphylla Aubl. - Basionyme

Terminalia tetraphylla (syn. : Buchenavia tetraphylla (Aubl.) R.A.Howard), est une espèce d'arbre néotropical appartenant à la famille des Combretaceae.


Il est connu au Suriname sous les noms de Geroberhout, Gindya-udu, Fukadi, Fokadi, Kanbii, Katoelima, Katurimja, Komanti kwatii, Matakki, Parakusinja, Toekadi, Toekoeli[4].

On l'appelle Comeyo au Venezuela[5], et Tanimbuca, Imbiridiba au Brésil[6].

Description[modifier | modifier le code]

Terminalia tetraphylla est un arbre haut de 2-25(–50) m, à feuillage semi-persistant (brièvement caduc). Les grands individus développent des contreforts.

Les feuilles sont très fines lors de la floraison (puis deviennent coriaces à maturité), de forme étroitement à largement obovales, à l'apex arrondi à rétus (rarement obtus), à base étroitement aiguë et généralement décurrente, et mesurant 2-11 x 1-5 cm. Le limbe est couvert de poils apprimés lorsqu'il est jeune, puis devient rapidement glabre (à l'exception de la nervure médiane). Les nervures sont brochidodromes. La nervure médiane est légèrement saillante. Les (2-)3-8 paires de nervures secondaires sont un peu espacées, légèrement proéminentes, et se courbent pour s'insérer à angle aigus sur la nervure médiane, avec des domaties à l'aisselle. On note parfois la présence de nervures intersecondaires. Les nervures tertiaires sont réticulées. Les nervures d'ordre élevé sont souvent visibles. Les aréoles sont généralement bien formées. Le pétiole est long de 0,4-1,5(-2) cm, couvert de quelques poils légèrement apprimés, non glanduleux.

L'inflorescence est longue de 0,8-3 cm : les fleurs plus ou moins nombreuses sont densément groupées en (quasi-)capitules. Le pédoncule, est pubescent roux au moment de la floraison (devenant subglabre et beaucoup plus épais lors de la fructification), et long de 0,6-2,6 cm (tandis que le rachis mesure 0,2-0,5(-1) cm).

Les fleurs sont longues de 2,5 à 5 mm. L'hypanthe inférieur est long de 1,5-31 mm, densément couvert de poils roux, devenant un peu clairsemé sur le brusque rétrécissement du col fin sur 0,8-1,2 mm de long. L'hypanthium supérieur est sub-glabre, et mesure 1-2 x 2,5-3,5 mm.

Le fruit mesure (1,2-)1,5-3,5 x (0,7-)1-2,2 cm, est glabre (rarement un peu pubescent), de forme ovale à obovale (en vue latérale), plus ou moins cylindrique (parfois orné de 5 petites crêtes longitudinales), à base arrondie (rarement brièvement pseudostipitée), à l'apex aigu ou arrondi et souvent apiculé (mais sans bec)[5],[4].

Répartition[modifier | modifier le code]

Terminalia tetraphylla est l'espèce la plus vastement distribuée du genre. On la rencontre depuis Cuba et le sud du Costa Rica jusqu'à la Bolivie (autour de 17°S) et le Brésil (autour de 22,4°S : Rio de Janeiro)[4], en passant par le Panama, les Grandes et Petites Antilles, la Colombie, le Venezuela, Trinidad, le Suriname, la Guyane, et le Pérou[5].

Écologie[modifier | modifier le code]

Terminalia tetraphylla est un arbre poussant dans généralement dans les Guyanes, au sein des forêts ripicoles, inondées ou non, jusqu'à 500 m d'altitude[4], et au Venezuela, dans les forêts sempervirentes de plaine ou de montagne, inondées et de terre ferme, les formations arbustives du sommet des reliefs, autour de 50–1 600 m d'altitude[5]. Dans les Guyanes, il fleurit et fructifie plus ou moins tout au long de l'année, avec un pic de floraison surtout de mars à septembre, et un pic de fructification plutôt de juillet à mars[4].

Utilisation[modifier | modifier le code]

On utilise localement Terminalia tetraphylla comme bois d'œuvre, qui est durable, de couleur jaune, avec un grain lisse et serré[4].

Les extraits de feuille de Terminalia tetraphylla présentent des activités antimicrobiennes, hémolytiques[7], antioxydantes[8], antifongique sur Candida albicans[9],[10], et antibactérienne sur Staphylococcus aureus (par inhibition de la réplication de l'ADN)[11].

On a aussi réalisé des études sur ses propriétés activités anti-inflammatoires, anti-hyperglycémiques, et sur sa toxicité[6].

On a identifié 33 composés dans l'huile essentielle de Terminalia tetraphylla du Pernambouc dont du trans-cadina-1,4-diène (17,51%), de l'α-muurolol (14,02%), de l'α-cadinol (en) (10,90%), et du trans-caryophyllène (9,43%). Cette huiles s'est avérée plus complexe et plus riche que celle provenant du Ceará[12], et présente des propriétés antimicrobiennes, cytotoxiques et antifongique sur Candida albicans[13].

Protologue[modifier | modifier le code]

Terminalia tetraphylla par Aublet (1775)
Planche 88. - 1. Calice. - 2. Corolle. Étamines. - 3. Calice ouvert. Ovaire. Style. Stigmates. - 4. Baie. - 5 . Portion d'écorce de la baie enlevée. Noyau. - 6. Noyau. - 7. Noyau coupe en travers. - 8. Amande[14].

En 1775, le botaniste Aublet propose le protologue suivant[14] :

« CORDIA (tetraphylla) foliis verticillatis ; fructu olivarformi. (Tabula 88.)
Arbor trunco ſeptem-pedali, in ſummitate ramoſo, ramis & ramulis nodoſis, undiquè ſparſis. Folia ad nodos quaterna, verticillata, ovata, ball anguſtiora, brevi petiolata, glabra, integerrima. Flores ſeſſiles, corymboſi ; pedunculis longis, axillaribus.

CAL. Perianthium monophyllum, turbinatum, quinquedentatum.

COR. monopetala, infundibuliformis ; limbo quinquefido ; lobis acutis, patulis.

STAM. Filament a quinque, fauci corollæ inferta. Antheræ biloculares.

PIST. Germen ſubrotundum. Stylus longitudine corollæ, ſupernè bifidus, laciniis bifidis. Stigmata obtuſa.

PER. Kuxfulcata, olivaformis, unilocularis, cortice luteo, carnoſo obvoluta.

SEM. unicum, ovato-oblongum.

Floret, fructumque fert variis anni temporibus.

Habitat Guianæ locis arenoſis prope maris littora.

Nomen Gallicum BOIS MARGUERITE.


LE SEBESTIER verticillé. (Planche 88.)

Le tronc de cet arbre s'élève a ſix ou ſept pieds ; il a un pied de diamètre. Son écorce eſt gerſée & ridée. Son bois eſt blanchâtre & compacte. De ſon ſommet ſortent des branches noueuſes, chargées de rameaux noueux qui s'écartent & ſe répandent en tous ſens. Les nœuds des branches & des rameaux ſont garnis de quatre feuilles qui les entourent. Ces feuilles ſont preſque feuilles, vertes, fermes,ovales, plus étroites par le bas. De l'aiſſelle des feuilles naiſſent pluſieurs bouquets de fleurs ſeſſiles, portes chacun ſur un pédoncule long d'un pouce.

Leur CALICE eſt d'une ſeule pièce à cinq dentelures aiguës. La corolle eſt blanche, monopétale. Son tube eſt rétréci par le bas, & enſuite évaſé juſqu'à ſon limbe, qui ſe partage en cinq lobes arrondis.

Les ETAMINES ſont au nombre de cinq, placées un peu au deſſous de l'orifice du tube & des diviſions & la corolle. Leur filet eſt long, & porte une ANTHERE à deux bourſes.

Le PISTIL eſt un ovaire arrondi, ſurmonté d'un style qui ſe partage en deux branches, ſubdiviſées en deux portions, terminées par un STIGMATE obtus.

L'OVAIRE devient une baie charnue, jaunâtre, & la groſſeur d'une olive, dans laquelle eſt renferme un noyau très dur, qui ma paru n'avoir qu'une cavité & une ſeule AMANDE.

Cet arbre eſt très commun dans les lieux ſablonneux, peu éloignés de la mer, en allant de l'habitation de M. Duchaſſis à Courou. Je l'ai trouvé allant depuis Courou juſqu'à Sinémari en ſuivant le bord de la mer. Il eſt en Fleur & en fruit dans preſque tous les mois de l'année.

Les Créoles lui ont donne le nom de BOIS MARGUERITE. »

— Fusée-Aublet, 1775.


Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Olivier Maurin, Jephris Gere, Michelle van Der Bank et James Stephen Boatwright, « The inclusion of Anogeissus, Buchenavia and Pteleopsis in Terminalia (Combretaceae: Terminaliinae) », Botanical Journal of the Linnean Society, vol. 184, no 3,‎ , p. 312–325 (DOI 10.1093/botlinnean/box029, lire en ligne)
  2. GBIF Secretariat. GBIF Backbone Taxonomy. Checklist dataset https://doi.org/10.15468/39omei accessed via GBIF.org, consulté le 09/02/2022
  3. Tropicos.org. Missouri Botanical Garden., consulté le 09/02/2022
  4. a b c d e et f (en) M.J. JANSEN-JACOBS (Eds), Flora of the Guianas : Series A: Phanerogams - Fascicle 27 - 71. CYRILLACEAE - 79. THEOPHRASTACEAE - 86. RHABDODENDRACEAE - 90. PROTEACEAE - 100. COMBRETACEAE - 113. DICHAPETALACEAE - 167. LIMNOCHARITACEAE - 168. ALISMATACEAE including Wood and Timber, Kew, Royal Botanic Gardens, , 214 p. (ISBN 978 1 84246 418 2)
  5. a b c et d (en) John J. Pipoly III, Denis M. Kearns et Paul E. Berry, « 4. CLUSIA L., Sp. Pl. 509. 1753. », dans Julian A. Steyermark, Paul E. Berry, Kay Yatskievych, Bruce K. Holst, Flora of the Venezuelan Guayana, vol. 4, Caesalpiniaceae–Ericaceae, St. Louis, MISSOURI BOTANICAL GARDEN PRESS, , 799 p. (ISBN 9780915279524, lire en ligne), p. 308, 313
  6. a et b (pt) Clarissa de França Oliveira SILVA, « Estudo farmacológico, toxicológico e caracterização química da fração metanólica de Buchenavia tetraphylla (Aubl.) R. A. Howard », Universidade Federal de Pernambuco - Teses de Doutorado - Ciências Biológicas,‎ (lire en ligne)
  7. (en) Ygor Lucena Cabral de Oliveira, Luís Cláudio Nascimento da Silva, Alexandre Gomes da Silva, Alexandre José Macedo, Janete Magali de Araújo, Maria Tereza dos Santos Correia et Márcia Vanusa da Silva, « Antimicrobial Activity and Phytochemical Screening of Buchenavia tetraphylla (Aubl.) R. A. Howard (Combretaceae: Combretoideae) », The Scientific World Journal, vol. 2012,‎ , p. 6 (DOI 10.1100/2012/849302, lire en ligne)
  8. (en) Tiago Fonseca Silva, José Robson Neves Cavalcanti Filho, Mariana Mirelle Lima Barreto Fonsêca, Natalia Medeiros dos Santos, Ana Carolina Barbosa da Silva, Adrielle Zagmignan, Afonso Gomes Abreu, Ana Paula Sant’Anna da Silva, Vera Lúcia de Menezes Lima, Nicácio Henrique da Silva, Lívia Macedo Dutra, Jackson Roberto Guedes da Silva Almeida, Márcia Vanusa da Silva, Maria Tereza dos Santos Correia et Luís Cláudio Nascimento da Silva, « Products Derived from Buchenavia tetraphylla Leaves Have In Vitro Antioxidant Activity and Protect Tenebrio molitor Larvae against Escherichia coli-Induced Injury », Pharmaceuticals, vol. 13, no 3,‎ , p. 46 (DOI 10.3390/ph13030046, lire en ligne)
  9. (en) José Robson Neves Cavalcanti Filho, Tiago Fonseca Silva, Woah Queiroz Nobre, Larissa Isabela Oliveira de Souza, Cristiane Santos Silva e Silva Figueiredo et Regina Celia Bressan Queiroz de Figueiredo, « Antimicrobial activity of Buchenavia tetraphylla against Candida albicans strains isolated from vaginal secretions », Pharmaceutical Biology, vol. 55, no 1,‎ (DOI 10.1080/13880209.2017.1304427, lire en ligne)
  10. (pt) José Robson Neves CAVALCANTI FILHO, « Isolamento, caracterização e aplicação de metabólitos secundários de folhas de Buchenavia tetraphylla R.A. Howard (Combretaceae: Combretoideae) », Universidade Federal de Pernambuco - Teses de Doutorado - Ciências Biológicas,‎ (lire en ligne)
  11. (en) LC Nascimento da Silva, J Robson Neves Cavalcanti Filho, C Macedo Bezerra Filho, T Fonseca da Silva, M Vanusa da Silva, MT dos Santos Correia et A Løbner-Olesen, « New insights into anti-S. aureus action of Buchenavia tetraphylla and Libidibia ferrea: inhibition of DNA replication », Planta Med, New York, vol. 82, no S 01,‎ , S1-S381 (DOI 10.1055/s-0036-1596611)
  12. (en) Maud Pottier, Patrícia Cristina Bezerra-Silva, Clovis Macêdo Bezerra Filhos, Alexandre Gomes da Silva, Márcia Vanusa da Silva et Maria Tereza dos Santos Correia, « Chemical Composition of the Essential Oil of Buchenavia tetraphylla Leaves », Journal of Essential Oil Bearing Plants, vol. 20, no 1,‎ (DOI 10.1080/0972060X.2016.1253506)
  13. (pt) José Robson Neves Cavalcanti Filho, « Avaliação da atividade antimicrobiana e citotóxica de óleos essenciais extraídos de buchenavia tetraphylla », Universidade Federal de Pernambuco - Dissertações de Mestrado - Ciências Biológicas,‎ (lire en ligne)
  14. a et b Jean Baptiste Christophe Fusée-Aublet, HISTOIRE DES PLANTES DE LA GUIANE FRANÇOISE, rangées suivant la méthode sexuelle, avec plusieurs mémoires sur les différents objets intéreſſants, relatifs à la culture & au commerce de la Guiane françoiſe, & une Notice des plantes de l'Iſle de France. volume I, Londres et Paris, P.-F. Didot jeune, Librairie de la Faculté de Médecine, quai des Augustins, (lire en ligne), p. 224-226

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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