Siège de La Rochelle (1573)
Date | 11 février – 26 juin 1573 |
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Lieu | La Rochelle, province d'Aunis |
Issue | Victoire de la ville de La Rochelle |
Le duc d'Anjou et futur | Protestants rochelais |
Coordonnées | 46° 09′ 34″ nord, 1° 09′ 05″ ouest | |
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Le siège de La Rochelle, ordonné par Charles IX et commandé par le duc d'Anjou[1] (le futur Henri III), commence le et se termine par la suspension des armes le .
Ordre de bataille
L'armée de siège comprenait (à compléter) :
- Régiment de Blou de Laval
- Régiment de Boisjourdan
- Régiment de Bonnouvrier
- Régiment de Brichanteau-Saint-Martin
- Régiment de Candalle
- Régiment du Fouilloux
- Régiment de Gohas qui devient en mai 1573 Régiment de Sainte-Colombe
- Régiment de La Barthe
- Régiment de Landereau
- Régiment de Montataire
- Régiment de Montemar
- Régiment de Muns
- Régiment de Pavillac
- Régiment de Piles
- Régiment de Pontcenat
- Régiment de Sarried
- Régiment de Saint-Mesgrin
L'armée huguenote comprenait (à compléter) :
Historique
Le Massacre de la Saint-Barthélemy a porté un coup dur au protestantisme. C'est pour profiter du désarroi qui règne chez les protestants, que le roi et la reine-mère Catherine de Médicis entendent soumettre définitivement les protestants à leur autorité. Leur cible est La Rochelle, ville de tête du protestantisme français. Les protestants surimposent sur la ville - qui dispose d'importantes défenses - l'image de Genève française, République maritime en butte aux menées du pouvoir royal. Dans un ouvrage anonyme, Le Réveil-Matin des François et de leurs voisins composé par Eusèbe Philadelphe cosmopolite et publié à Edimbourg un an après le siège, La Rochelle se retrouve pendant le premier semestre 1573 « de toutes parts assiégées par les Janissaires du Tyran ». Les imaginaires des deux camps en guerre ouverte depuis une vingtaine d'années se cristallisent donc sur ce lieu et ce moment. La chute de la place serait un coin important enfoncé dans la cohésion du camp protestant. Le roi espère y parvenir par des négociations[2]. Cependant, le corps de ville de La Rochelle refuse de recevoir le gouverneur du roi Charles IX dans la place, Armand de Gontaut-Biron. Le blocus est décrété dès novembre 1572 et le camp royal dirigé par Anjou, frère du roi, n'est effectivement dressé qu'en février 1573.
Le duc d'Anjou est accompagné par les princes, François d'Alençon, Henri de Navarre (le futur Henri IV), et le prince de Condé, ces deux derniers fraîchement convertis au catholicisme. Le duc d'Anjou commande une armée de 5 000 fantassins et de 1 000 cavaliers. Toute la bonne noblesse de France le suit ; le grand maître de l'artillerie, Biron, les chefs du parti catholique Louis de Gonzague, Henri de Guise, Charles de Mayenne, Claude d'Aumale, Nevers, Montluc, mais encore le maréchal de Cossé, Henri de la Tour d'Auvergne, Villequier, Brantôme, le comte de Retz, Philippe Strozzi…
La Rochelle est sans véritable chef militaire d'extraction noble. François de La Noüe travaille autant pour le compte des protestants que pour le compte du roi. La ville est aux mains des bourgeois et a 1 300 soldats sous son ordre. Des bateaux anglais lui apportent des subsistances. Alliée de la France et officiellement engagée dans des négociations de mariage avec François d'Angoulême, le plus jeune frère du roi Charles IX, Élisabeth Ire d'Angleterre condamne officiellement les particuliers anglais qui viennent au secours de La Rochelle mais en réalité elle les soutient en coulisse. Les navires anglais rentrent et sortent comme ils le souhaitent dans la rade. Les tentatives de Nevers pour la combler sont un échec. Toutefois le , une flotte anglaise commandée par le protestant français Montgomery est victorieusement repoussée par les bombardements catholiques.
Sur terre, huit grands assauts sont donnés contre les remparts de la ville de février à juin. Ces assauts sont meurtriers, rares sont ceux qui ne sont pas blessés. Le duc d'Anjou lui-même est atteint à plusieurs endroits et au cours de l'un de ces assauts, le , le duc d'Aumale est tué. Le , 150 assiégeants meurent dans l'explosion accidentelle d'une mine destinée à faire sauter les remparts.
La résistance des protestants, l'échec des assauts, les difficultés de ravitaillement viennent à bout de la patience des assiégeants. Par ailleurs, des intrigues de clans se forment à l'intérieur du camp royal. Le prince François mène la fronde. Le , 6 000 Suisses arrivent venus en renfort, mais l'attaque générale lancée trois jours plus tard se termine dramatiquement pour les catholiques. Le le duc d'Anjou apprend son élection comme roi de Pologne. Le siège s'arrête le . La paix est signée le .
Voir aussi
Notes et références
- Lettre d'Henri d'Anjou à Ceux de La Rochelle le 9 février 1573
- Cf. notamment la lettre d'Henri IV du 10 septembre 1572 (lien wikisource)
Bibliographie
- Jean-Louis Bourgeon, « De Mons à la Rochelle via Paris, ou les paradoxes de Monsieur de La Noue (1572-1573) » in Bulletin de la société de l'histoire du protestantisme français, 1992, vol. 138, n°1, pp. 5-18.
- Pascal Rambeaud, La Rochelle, fidèle et rebelle, Paris, Éditions Le Croît Vif, collection « Documentaire », 1999.