Sergueï Dylevski

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Sergueï Dylevski
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Sergueï Dylevski en

Сяргей Дылеўскі

Nom de naissance Sergueï Dylevski
Naissance (34 ans)
Minsk
Nationalité biélorusse
Pays de résidence Pologne
Activité principale

Sergueï Anatolievitch Dylevski (en russe : Сергей Анатольевич Дылевский ; en biélorusse : Сяргей Анатольевіч Дылеўскі, Siarhieï Anatolievitch Dyliewski), né à Minsk le , est un ingénieur biélorusse, membre depuis 2020 du présidium du Conseil de coordination fondé par l'opposante politique Svetlana Tikhanovskaïa.

Éléments biographiques[modifier | modifier le code]

Sergueï Dylevski naît le à Minsk. Ses parents, ouvriers, sont employés chez le constructeur de machines agricoles Minski Traktorny Zavod. Après des études de construction mécanique dans un collège technique de Minsk, Dylevski choisit de devenir trempeur d'acier[1].

Manifestations post-électorales de 2020[modifier | modifier le code]

À la suite de l'élection présidentielle biélorusse de 2020 et des manifestations biélorusses d', Sergueï Dylevski est choqué par la violence des répressions des forces de sécurité contre les manifestants. Il conduit plusieurs manifestants dans les hôpitaux et appelle à la grève chez Minski Traktorny Zavod. Il est rejoint dans son combat par de nombreux travailleurs appelant à la libération des prisonniers politiques et à l'organisation de nouvelles élections. Début août, lors d'une marche pour rallier le centre de Minsk, il est à la tête d'un groupe de 1 000 travailleurs[1].

Le , Sergueï Dylevski organise une nouvelle marche qui rassemble 5 000 travailleurs grévistes de Minski Traktorny Zavod[2]. Il annonce le lendemain que 50 personnes ont été arrêtées pour avoir manifesté leur soutien aux travailleurs devant les bâtiments de l'entreprise[3].

Le , Sergueï Dylevski est nommé membre du présidium du Conseil de coordination, mis en place par la candidate à la présidentielle Svetlana Tikhanovskaïa pour coordonner une transition démocratique et pacifique du pouvoir politique du président Alexandre Loukachenko : celui-ci affirme avoir remporté l'élection présidentielle biélorusse du , ce que contestent l'opposition biélorusse et de nombreuses organisations internationales[4],[5].

Le lendemain, Alexandre Koniouk, procureur général de Biélorussie, entame des poursuites pénales contre les membres du Conseil de coordination en vertu de l'article 361 du Code pénal biélorusse, les accusant d'avoir « tenté de s'emparer du pouvoir de l'État et porté atteinte à la sécurité nationale »[6],[7].

Le , le New York Times consacre un article à la « star politique » qu'est devenu Sergueï Dylevski[1]. Celui-ci y déclare considérer que le système industriel biélorusse est inefficace et que le manque d'oligarques en Biélorussie est « loin d'être un exploit » car cela signifie que les hommes d'affaires « sains » ne souhaitent pas investir dans leur pays[1]. Il déclare également que la politique serait « la dernière chose [qu'il] aimerait faire », tout en affirmant son intention de contribuer à chasser Loukachenko du pouvoir[1]. Il considère que Svetlana Tikhanovskaïa est la présidente légitime de la Biélorussie[2] et fait observer que « par-dessus tout, Loukachenko craint la protestation des ouvriers d'usine, alors il essaie d'effrayer les organisateurs de grèves pour les faire cesser[4] ».

Pressions légales[modifier | modifier le code]

Le , Sergueï Dylevski et son confrère du présidium Maxime Znak sont interrogés dans les locaux du KGB biélorusse, qui décide malgré tout de les laisser en liberté[8],[1],[4]

Trois jours plus tard, Sergueï Dylevski et Olga Kovalkova tentent de soutenir les grévistes de l'usine Minski Traktorny Zavod[9],[10],[11]. Ils sont condamnés à dix jours de prison le lendemain[12],[13],[14]. À l'issue de sa peine, Olga Kovalkova est contrainte à l'exil et emmenée secrètement vers la frontière polonaise[15].

Le , après la fin de la détention administrative des deux opposants, le juge du district central de Minsk leur inflige une nouvelle peine d'incarcération de quinze jours en vertu de la partie 1 de l'article 23.34 sur la « violation de la procédure établie pour la tenue d'un rassemblement »[16]. Sergueï Dylevski reste incarcéré après cette période : son avocat n'a alors pas pu le rencontrer depuis le [17],[18]. Il est finalement libéré le [19].

Le , à la suite de pressions exercées par la direction de l'usine, il est contraint de démissionner « de son plein gré »[20]. Trois jours plus tard, il quitte la Biélorussie[21] : il était le dernier membre du présidium du Conseil de coordination encore en liberté sur le territoire national. Il se réfugie à Varsovie[22].

Récompenses et distinctions[modifier | modifier le code]

En , Sergueï Dylevski, aux côtés d'autres représentants de l'opposition démocrate biélorusse, est honoré du prix Sakharov décerné par le Parlement européen[23].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f Ivan Nechepurenko, « Laying Down His Tools, Belarus Worker Takes Up Mantle of Protest Leader », New York Times,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  2. a et b « Belarus leader: Ready to share power, but not under pressure », Al Jazeera English,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  3. Yuras Karmanau, « Belarus' Leader Warns of Tough New Steps Against Protesters », Time,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  4. a b et c « Belarusians 'will never accept current leadership': Tikhanovskaya », Al Jazeera English,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  5. (en) « Unknown persons try to get into Nobel laureate's flat. She is also Coordination Council member », sur belsat.eu (consulté le )
  6. « МАЯ КРАІНА БЕЛАРУСЬ », sur Telegram
  7. « Belarus Opens Criminal Probe Against Oppositions Coordination Council- Prosecutor General », sur UrduPoint
  8. « Belarus strikes must continue and grow, opposition leader says », BBC News,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  9. (en-GB) « Belarus holds opposition figures after mass rally », BBC News,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. (en) hermesauto, « Belarus detains two members of opposition council », sur The Straits Times, (consulté le )
  11. (en-US) Reuters, « Belarus Detains Two Members of Opposition Council », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  12. « Belarus jails second opposition member for 10 days », sur The Star
  13. Andrei Makhovsky, « Belarus jails two opposition leaders; teachers head rally of thousands », sur www.reuters.com,
  14. « Subscribe to The Australian | Newspaper home delivery, website, iPad, iPhone & Android apps »
  15. «Приехали в изолятор, посадили в машину, надели капюшон». Ковалькова рассказала, как ее вывезли из Беларуси // TUT.BY. 5 сентября 2020.
  16. « Членов КС Дылевского и Ковалькову не освободили после ареста, а отправили еще на 15 суток » [archive du ] (consulté le )
  17. « Белсат », sur Telegram
  18. « Кулуары KYKY », sur Telegram
  19. « Глава стачкома МТЗ Сергей Дылевский вышел на свободу после 25 суток ареста: Что он рассказал »
  20. «Остаешься - уволим родителей». Лидера стачкома МТЗ Дылевского вынудили уйти с завода
  21. «В связи с опасениями за свою безопасность». Лидер стачкома МТЗ Сергей Дылевский уехал в Варшаву
  22. « Belarus Opposition Leader Gives Lukashenko Ultimatum to Resign »
  23. (en) « Belarusian opposition receives 2020 Sakharov Prize », European Parliament, (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]