Pattadakal
Pattadakal | ||
Silhouettes variées à Pattadakal. À gauche : le Jambulinga et le Kadasiddheshvara, au centre le Sangameshvara, puis les trois temples de droite : le Mallikarjuna, le Papanatha et le Virupaksha | ||
Localisation | ||
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Pays | Inde | |
District de Bagalkote | ||
Coordonnées | 16° 01′ 09″ nord, 75° 52′ 55″ est | |
Géolocalisation sur la carte : Inde
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Pattadakal (IAST: Paṭṭadakal) ou Pattadkal, dans l'État du Karnataka en Inde, est un site inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO pour ses temples de l'hindouisme, datant du VIIIe siècle. De nombreuses infrastructures religieuses sont dédiées à Shiva; elles ont été construites par la dynastie Châlukya[1]. Les temples qui subsistent actuellement témoignent d'expériences fondatrices dans l'architecture des temples hindous. Pattadakal était l'une des deux capitales châlukya avec Badami, une petite ville située à environ 40 km à l'Ouest. Le site voisin, de Aihole, appartient à la même période et permet des comparaisons avec l'art gupta.
La particularité du site provient de la présence conjointe des styles dravidien ou méridional et nagara ou nordique de l'architecture indienne. Trois temples sont tout à fait remarquables : le Virupaksha, le Mallikarjuna et le Papanatha.
Les temples
Ils sont tous composés sur un axe Est-Ouest : depuis l'entrée jusqu'au sanctuaire. Mais leurs plans varient, tout comme leurs dates de fondation.
- Le Jambulinga et le Kadasiddheshvara, datés entre 696 et 720[2].
- Le Sangameshvara, construit mais inachevé sous le règne de Vijayaditiya Ier châlukya (696-733/734)[3].
- Le Papanatha, avec trois périodes :
- 696-720 : le sanctuaire et le premier mandapa
- 720-730 : le second mandapa et 730-734 : le déambulatoire autour du sanctuaire
- 735-750 : les niches à bas relief et les baies à claustra
- Le Virupaksha et le Mallikarjuna, construits par les deux épouses de Vikramaditya II châlukya (733-744)[4].
Sans doute, à la fondation d'un tel ensemble architectural, le pouvoir châlukya souhaitait rivaliser avec son voisin pallava, et le programme iconographique de Papanatha et du Virupaksha reste en effet comparable avec celui du Kailasanatha de Kanchipuram[3].
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le temple de Galaganath, façade ouest.
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Façade ouest du Kadasiddheśvara. Le personnage dans la niche est Harihara.
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Le Sangameshvara, face ouest, angle Sud-Ouest
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Le Papanatha, face Sud
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Au-delà du mur d'enceinte : face Nord du Virupaksha. Centre: porche Nord du mandapa, à gauche: porche Est (devant, hors champ: pavillon de Nandi). À droite : le sanctuaire
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Le Virupaksha, face Nord et angle Nord-Ouest avec son shikhara de style dravidien, du Sud
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Le Mallikarjuna (à g.) et le Kashivishvanatha (à d.), face Est et leurs porches d'entrée
Le Virupaksha
Temple d'une très grande beauté par la qualité de son décor sculpté dans toutes les parties du bâtiment lui-même, dans les niches à l'extérieur et sur les piliers à l'intérieur, et aussi par ses nombreuses baies à claustra, d'un dessin chaque fois renouvelé. Sa superstructure le rattache au style du Sud de l'Inde et le distingue de son voisin, le Papanatha, qui appartient au style du Nord. Le Virupaksha est l'un des premiers temples de Shiva dont la composition intègre un pavillon consacré à Nandi. Par ailleurs, les sculptures figuratives des faces externes du mandapa et celles correspondant au sanctuaire (cella ou garbha griha) semblent relever de deux ensembles bien distincts. Sur la partie correspondant au sanctuaire, lui-même étant entouré par un déambulatoire, les motifs visent à évoquer la dimension transcendante et ascétique de Shiva. Tandis que sur la partie correspondant au mandapa, les motifs choisis évoquent le caractère cosmique et immanent de la divinité (Shiva et Parvati, Shiva androgyne, Harihara, la victoire de Shiva sur Andhaka tirée du Ramayana)[5]. De nombreux apports à l'art pallava sont perceptibles, tant dans la conception du bâtiment - proche du Kailasanatha de Kanchipuram - que dans certaines formes des représentations divines, comme le Shiva dansant du porche Nord avec la jambe droite repliée, le pied étant à terre, tandis que la jambe gauche est rejetée en arrière[6].
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Pavillon de Nandi. Porche ouest. Temple de Virupaksha
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Pavillon de Nandi
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Intérieur du mandapa, vue depuis l'entrée vers le sanctuaire, garbha griha
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Intérieur du mandapa. Troisième pilier, au centre, côté nord, face est. Scène de guerre. VIIIe siècle.
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Porche nord du mandapa, entrée, pilier de droite, dvarapala (gardien)
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Extérieur du sanctuaire mur sud (partie gauche de l'image, Shiva) et de l'antichambre (à droite, Shiva transperce Andhaka).
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Mur nord à l'extérieur du mandapa. Shiva androgyne Ardhanarishvara
Voir aussi
Notes et références
- The A to Z of Hinduism par B.M. Sullivan publié par Vision Books, page 157, (ISBN 8170945216)
- Parlier-Renault 2007, p. 126
- Parlier-Renault 2007, p. 273
- Anne-Marie Loth 2006, p. 195
- Parlier-Renault 2010, p. 83 et : Parlier-Renault 2007, p. 281
- Parlier-Renault 2007, p. 280-285 sq.
Bibliographie
- Pattadakal. George Michell, Oxford University Press, 2002
- Pattadakal. A. Sundara, Archaeological Survey of India, 2008
- Louis Frédéric, L'Art de l'Inde et de l'Asie du Sud-Est, Paris, Flammarion, Tout l'art, , 479 p. (ISBN 2-08-012252-5)
- Anne-Marie Loth, Art de l'Inde : diversité et spiritualité. 1, des origines à la fin du VIIIe siècle, Bruxelles ; Paris, Chapitre Douze,, , 448 p. (ISBN 2-915345-02-3)
- Édith Parlier-Renault (directrice), L'art indien : Inde, Sri Lanka, Népal, Asie du Sud-Est, Paris, PUPS : Presses de l'Université Paris-Sorbonne, , 419 p. (ISBN 978-2-84050-702-4)
- Édith Parlier-Renault, Temples de l'Inde méridionale (VIe – VIIIe siècles) : La mise en scène des mythes, Paris, PUPS (Presses de l'Université Paris-Sorbonne), , 413 p. (ISBN 978-2-84050-464-1, lire en ligne)
- C. Sivaramamurti (musée de Delhi), Amina Okada (musée Guimet, Paris), Thierry Zéphir. Photographies : Jean-Louis Nou, L'Art en Inde, Paris, Citadelles & Mazenod, , 630 p. (ISBN 2-85088-073-6)
Articles connexes
Liens externes
- UNESCO: Ensemble de monuments de Pattadakal
- (fr) L'Art indien, exubérante représentation du monde des dieux par Thierry Zephir, chargé d'études au musée national des Arts asiatiques-Guimet.
- (fr) Michel Angot, « L'art érotique hindou », clio.fr.