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Najib Mikati

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Najib Mikati
نجيب ميقاتي
Illustration.
Najib Mikati en 2014
Fonctions
Président du Conseil des ministres libanais
En fonction depuis le
(3 ans, 1 mois et 25 jours)
Président Michel Aoun
Gouvernement Mikati III
Prédécesseur Hassan Diab

(2 ans, 8 mois et 2 jours)
Président Michel Sleiman
Gouvernement Mikati II
Prédécesseur Saad Hariri
Successeur Tammam Salam

(3 mois et 4 jours)
Président Émile Lahoud
Gouvernement Mikati I
Prédécesseur Omar Karamé
Successeur Fouad Siniora
Biographie
Nom de naissance Najib Azmi Mikati
Date de naissance (68 ans)
Lieu de naissance Tripoli (Liban)
Nationalité libanaise
Parti politique Azm mouvement
Diplômé de Université américaine de Beyrouth
Religion Musulman sunnite

Najib Mikati
Présidents du Conseil des ministres libanais

Najib Mikati (en arabe : نجيب ميقاتي), né le à Tripoli, est un homme d'État libanais, président du Conseil des ministres d'avril à , de à et depuis le 10 septembre 2021. Mikati est un musulman sunnite comme tous les présidents du Conseil du Liban en vertu de la Constitution.

Formation

Mikati est diplômé de l'université américaine de Beyrouth, où il obtient un BSc en 1977 et un MBA en 1980. Il étudie également à l'INSEAD (Paris) et à l'université Harvard (États-Unis)[1].

Carrière professionnelle

En 1982, avec son frère, il fonde une société de télécommunications, qui deviendra le groupe Mikati en 2007, avec d'importants investissements dans le monde arabe. Il est l'un des principaux actionnaires de l'opérateur sud-africain de télécommunications MTN, propriétaire de la marque de prêt-à-porter haut de gamme "Façonnable", et investisseur dans le transport, le gaz et le pétrole. Il détient aussi des investissements dans l'immobilier, notamment à Londres, New York et Monaco[2].

La fortune de Mikati est estimée à 2,5 milliards de dollars selon le classement Forbes 2010 dont il occupe la 374e place[3]. Son frère est également milliardaire[2].

Il est accusé par un procureur d’être impliqué dans des malversations financières[4].

En octobre 2021, son nom apparaît aux côtés d'autres politiques libanais (Marwan Kheireddine, Hassan Diab, Muhammad Baasiri et Riad Salamé) dans l'affaire des évasions fiscales de Pandora Papers où il est stipulé que Mikati a eu recours aux paradis fiscaux[5].

Carrière politique

Sa carrière politique débute avec sa nomination au cabinet du ministre des Travaux publics et des Transports le au sein du cabinet de Salim El-Hoss. Il est élu à l'Assemblée nationale en 2000, en tant que député de Tripoli, ville et circonscription électorale située dans le nord du Liban. Il conserve son poste ministériel dans le gouvernement de Rafiq Hariri.

En 2004, il n'est pas favorable à l'amendement à la Constitution qui prévoit l'allongement du mandat du président Émile Lahoud de trois années. Néanmoins, il vote en faveur de cette prorogation, en conformité avec la position syrienne et la décision de son bloc parlementaire, alors dirigé par Soleimane Frangié Jr[réf. nécessaire].

Premier gouvernement (2005)

Mikati en 2005.

Il est nommé en avril 2005 président du Conseil après l'attentat qui coûte la vie à l'ancien président du Conseil Rafiq Hariri. Il est resté entouré de personnalités ouvertement pro-syriennes, tel Mahmoud Hammoud.[réf. nécessaire] En , à l'issue des élections législatives et en vertu de l'engagement pris d'organiser de telles élections, sans lui-même être candidat, il laisse la place à un gouvernement présidé par Fouad Siniora.

Deuxième gouvernement (2011-2014)

Le , il est proposé par Walid Joumblatt comme président du Conseil d'alternance pour former un gouvernement après l'effondrement de celui de Saad Hariri. Il est investi le lendemain et nommé par le président de la République Michel Sleimane et annonce le suivant son gouvernement. Le , il annonce sa démission en raison des désaccords au sein de son équipe, notamment autour du dossier des élections législatives[6],[7].

Il est considéré comme une personnalité de compromis, n'étant proche d'aucun bloc politique en particulier. Il est l'un des chefs de file de la communauté sunnite[8]. Lui-même se défend de toute proximité avec le Hezbollah et se décrit comme un libéral, mettant en avant son parcours dans le monde des affaires pour rassurer les États-Unis[9].

Troisième gouvernement (2021)

Najib Mikati au Forum économique mondial de 2013.

En conflit avec le président Aoun concernant la répartition des postes ministériels, Saad Hariri renonce finalement à former un gouvernement le , soit près de neuf mois après sa désignation[10]. Le 27 juillet suivant, Mikati est chargé par le président Michel Aoun de former un nouveau gouvernement à la suite de l'échec de Saad Hariri[11]. Il déclare souhaiter un gouvernement purement technocrate, sans représentants des partis politiques, afin de mener les réformes économiques attendues par les bailleurs de fonds du Liban[12].

Sa nomination est accueillie assez froidement par la population. Alors que le pays s'enfonce dans une grave crise économique, sociale et humanitaire, il est considéré comme un représentant de la classe politique traditionnelle et des élites économiques. D'après le quotidien L'Orient-Le Jour, « si le fait d’être milliardaire a longtemps constitué un atout pour s’imposer sur la scène politique libanaise, c’est désormais perçu par une partie de la rue comme un symbole du pillage des ressources publiques par la classe politique[13]. » Najib Mikati parvient à former un gouvernement de 24 membres après de longues négociations avec le Président de la République, Michel Aoun, et les différents partis politiques[14]. Le 10 septembre 2021, il entre officiellement en fonction et succède à Hassan Diab, démissionnaire depuis plus d'un an[15],[16].

Lors de son entrée en fonction, le Liban est en proie à une très grave crise économique : effondrement du cours de la monnaie nationale, inflation galopante (le coût de la nourriture a bondi de 700 % au cours des deux années précédentes), licenciements massifs, taux de pauvreté de 78 % selon l’ONU, fréquentes coupures d’électricité, pénurie de carburant, etc. Il annonce vouloir faire appel à la solidarité du monde arabe pour tenter de sortir le pays de la crise qu'il traverse et négocier avec le FMI[17],[18].

Bibliographie

  • Bruno Dewailly, 2012, « Les transformations du leadership tripolitain : le cas de Nagib Mikati », in F. Mermier et S. Mervin dir., Leaders et partisans au Liban, Karthala-IFPO-IISMM, Paris, p. 165-185, en ligne sur HAL-SHS.

Notes et références

  1. Dewailly B., 2012, « Les transformations du leadership tripolitain : le cas de Nagib Mikati », in Mermier F. et Mervin S. dir., Leaders et partisans au Liban, Karthala-IFPO-IISMM, Paris, p.176
  2. a et b « Najib Mikati, un milliardaire honni par la rue pour diriger un Liban en crise », sur Boursorama,
  3. Forbes, Millionnaires 2010
  4. « Liban. Macron sauve les partis confessionnels », sur L'Humanité,
  5. Pandora Papers : cinq ans après les Panama Papers, l’évasion fiscale se porte bien., Jacques Monin, le 3 octobre 2021, franceinter.fr.
  6. « Démission du PM libanais, Najib Mikati », Le Figaro, 22 mars 2013.
  7. « Le Liban plonge dans la tourmente politique », Le Figaro, 24 mars 2013.
  8. « Nagib Mikati, l’éternelle roue de secours », sur L'Orient-Le Jour,
  9. « Liban : le Premier ministre désigné se défend d'être l'homme du Hezbollah », sur L'Orient-Le Jour,
  10. « Au Liban, Saad Hariri jette l’éponge », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. « Au Liban, le magnat des télécoms Najib Mikati désigné premier ministre », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  12. « Mikati pour un gouvernement purement technocrate », sur L'Orient-Le Jour,
  13. « Le retour de Mikati fait grincer des dents », sur L'Orient-Le Jour,
  14. « Après 13 mois, un gouvernement enfin formé au Liban »
  15. « Après 13 mois, un gouvernement enfin formé au Liban »
  16. https://information.tv5monde.com/info/liban-le-premier-ministre-najib-mikati-annonce-la-composition-du-nouveau-gouvernement-423875
  17. https://information.tv5monde.com/info/liban-le-premier-ministre-najib-mikati-annonce-la-composition-du-nouveau-gouvernement-423875
  18. Pierre Barbancey, « Au Liban, les partis communautaires ne désarment pas », sur L'Humanité,

Liens externes

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